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Benoît XVI - Page 65

  • Le centurion

    Début de l'allocution de Benoît XVI à l'issue du chemin de croix.

    Au terme du récit dramatique de la Passion, l'évangéliste saint Marc relève : « Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, s'écria : 'Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu !' » (Mc 15, 39). La profession de foi de ce soldat romain, qui avait assisté au déroulement des différentes étapes de la crucifixion, ne peut pas ne pas nous surprendre. Quand les ténèbres de la nuit s'apprêtaient à descendre sur ce Vendredi unique dans l'Histoire, quand désormais le sacrifice de la Croix était consommé et que les personnes présentes se hâtaient pour pouvoir célébrer régulièrement la Pâque juive, les quelques paroles, tombées des lèvres d'un commandant anonyme de la troupe romaine, résonnèrent dans le silence face à cette mort très singulière. Cet officier de la troupe romaine, qui avait assisté à l'exécution de l'un des nombreux condamnés à la peine capitale, sut reconnaître en cet homme crucifié le Fils de Dieu, ayant expiré dans l'abandon le plus humiliant. Sa fin ignominieuse aurait dû marquer le triomphe définitif de la haine et de la mort sur l'amour et sur la vie. Mais il n'en fut pas ainsi ! Sur le Golgotha, se dressait la Croix sur laquelle était suspendu un homme désormais mort, mais cet homme était « le Fils de Dieu », comme devait le confesser le centurion - « en le voyant mourir ainsi », précise l'évangéliste.

  • Le lien nuptial

    Extrait de la magnifique homélie de Benoît XVI lors de la messe de la Cène.

    La coupe signifie les noces : maintenant est arrivée l'«heure », à laquelle les noces de Cana avaient fait allusion de façon mystérieuse. Oui, l'Eucharistie est plus qu'un banquet, c'est un festin de noces. Et ces noces se fondent dans l'auto-donation de Dieu jusqu'à la mort. Dans les paroles de la dernière Cène de Jésus et dans le Canon de l'Église, le mystère solennel des noces se cache sous l'expression « novum Testamentum ». Cette coupe est le nouveau Testament - « la nouvelle Alliance en mon sang », tel que Paul rapporte les paroles de Jésus sur la coupe dans la deuxième lecture d'aujourd'hui (1 Co 11, 25). Le Canon romain ajoute : « de l'alliance nouvelle et éternelle » pour exprimer l'indissolubilité du lien nuptial de Dieu avec l'humanité. Le motif pour lequel les anciennes traductions de la Bible ne parlent pas d'Alliance mais de Testament, se trouve dans le fait que ce ne sont pas deux contractants à égalité qui ici se rencontrent, mais entre en jeu l'infinie distance entre Dieu et l'homme. Ce que nous appelons nouvelle et ancienne Alliance n'est pas un acte d'entente entre deux parties égales, mais le simple don de Dieu qui nous laisse en héritage son amour - lui-même. Certes, par ce don de son amour, abolissant toute distance, il nous rend finalement vraiment « partenaire » et le mystère nuptial de l'amour se réalise.

    Pour pouvoir comprendre ce qui arrive là en profondeur, nous devons écouter encore plus attentivement les paroles de la Bible et leur signification originaire. Les savants nous disent que, dans les temps lointains dont nous parlent les histoires des Pères d'Israël, « ratifier une alliance » signifie « entrer avec d'autres dans un lien fondé sur le sang, ou plutôt accueillir l'autre dans sa propre fédération et entrer ainsi dans une communion de droits l'un avec l'autre. De cette façon se crée une consanguinité réelle bien que non matérielle. Les partenaires deviennent en quelque sorte « frères de la même chair et des mêmes os ». L'alliance réalise un ensemble qui signifie paix. Pouvons-nous maintenant nous faire au moins une idée de ce qui arrive à l'heure de la dernière Cène et qui, depuis lors, se renouvelle chaque fois que nous célébrons l'Eucharistie ? Dieu, le Dieu vivant établit avec nous une communion de paix, ou mieux, il crée une « consanguinité » entre lui et nous. Par l'incarnation de Jésus, par son sang versé, nous avons été introduits dans une consanguinité bien réelle avec Jésus et donc avec Dieu lui-même. Le sang de Jésus est son amour, dans lequel la vie divine et la vie humaine sont devenues une seule chose. Prions le Seigneur afin que nous comprenions toujours plus la grandeur de ce mystère ! Afin qu'il développe sa force transformante dans notre vie intime, de façon que nous devenions vraiment consanguins de Jésus, pénétrés de sa paix et également en communion les uns avec les autres.

  • Les vignerons de Valréas en appellent à Benoît XVI…

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    Le 1er avril dernier (ce n'est pas un poisson), trois vignerons de Valréas, André Valayer, Régis Duc et Nicolas Barnier, vêtus de la tenue de la Confrérie des Goutevins de l'Enclave des Papes, accompagnés de leur curé, le père Olivier Dalmet, ont assisté à l'audience du pape. Et le P. Dalmet a remis à Benoît XVI un jéroboam de vin de l'Enclave des papes, avec une lettre, et un résumé historique de la spécificité de l'Enclave, écrit par Sophie Bentin, qui a fait sa thèse de doctorat sur ce sujet.

    Le but est de faire reconnaître par le pape l'antériorité historique de l'Enclave sur Châteauneuf-du-Pape comme territoire pontifical. Elle avait déjà été soulignée en 1968 par la Secrétairerie d'Etat, mais les vignerons insistent, dans la perspective du procès en appel contre les vignerons de Châteauneuf-du-Pape.

    En effet, ceux-ci ont osé demander à la justice d'interdire l'appellation « Enclave des Papes » comme « publicité mensongère » et « usurpation de l'appellation contrôlée châteauneuf-du-pape ». Ce qui est énorme est que le tribunal de Carpentras leur a donné raison. Deux vignerons ont été condamnés à 5.000 et 3.000 euros d'amende.

    Non seulement cela est inique, mais en outre, l'Enclave des papes existait en effet avant Châteauneuf-du-Pape, puisque le pape revendiqua sa suzeraineté sur le Venaissin dès 1274, donc plus de 30 ans avant l'arrivée des papes en Avignon.

    « Une révolution, deux empires, deux monarchies et cinq républiques n'osèrent modifier son statut d'Enclave. [Le territoire dépend en effet toujours d'Avignon, préfecture du Vaucluse, alors qu'il se trouve dans la Drôme.] Puisque nous sommes restés plus longtemps sujets pontificaux [jusqu'en 1792] que citoyens français, nous venons présenter notre cas auprès de Sa Sainteté », dit Sophie Bentin.

  • Le Triduum pascal

    Voici l'introduction de la belle catéchèse de Benoît XVI, hier, sur le Triduum pascal.

    La Semaine Sainte, qui pour nous chrétiens est la semaine la plus importante de l'année, nous offre l'opportunité de nous plonger dans les événements centraux de la Rédemption, de revivre le Mystère pascal, le grand Mystère de la foi. A partir de demain après-midi, avec la Messe in Coena Domini, les rites liturgiques solennels nous aideront à méditer de manière plus vive la passion, la mort et la résurrection du Seigneur pendant les jours du saint Triduum pascal, foyer de toute l'année liturgique. Puisse la grâce divine ouvrir nos cœurs à la compréhension du don inestimable qu'est le salut que nous a obtenu le sacrifice du Christ. Ce don immense, nous le trouvons merveilleusement raconté dans un célèbre hymne contenu dans la Lettre aux Philippiens (cf. 2, 6-11), que nous avons plusieurs fois médité au cours du Carême. L'Apôtre reparcourt de manière à la fois essentielle et efficace, tout le mystère de l'histoire du salut, évoquant l'orgueil d'Adam qui, bien que n'étant pas Dieu, voulait être comme Dieu. Et il oppose cet orgueil du premier homme, que nous ressentons tous un peu au fond de nous, l'humilité du vrai Fils de Dieu qui, en devenant homme, n'hésita pas à prendre sur lui toutes les faiblesses de l'être humain, à l'exception du péché, et alla jusqu'aux profondeurs de la mort. A cette descente dans l'ultime profondeur de la passion et de la mort suit son exaltation, la vraie gloire, la gloire de l'amour qui est allé jusqu'au bout. Et c'est pourquoi il est juste - comme le dit Paul -  que « tout, au nom de Jésus, s'agenouille au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame de Jésus Christ qu'il est le Seigneur » (2, 10-11). Saint Paul fait allusion par ces mots à une prophétie d'Isaïe où Dieu dit : Je suis le Seigneur, que tout s'agenouille devant moi au plus haut des cieux et sur la terre (cf. Is 45, 23). Cela - dit Paul - vaut pour Jésus Christ. Lui réellement, dans son humilité, dans la vraie grandeur de son amour, est le Seigneur du monde et devant lui réellement tout s'agenouille.

    Combien ce mystère est à la fois merveilleux et surprenant ! Nous ne méditons jamais suffisamment cette réalité. Jésus, tout en étant Dieu, ne voulut pas faire de ses prérogatives divines une possession exclusive ; il ne voulut pas faire usage du fait d'être Dieu, de sa dignité glorieuse et de sa puissance, comme instrument de triomphe et signe de distance par rapport à nous. Au contraire, « il se vida lui-même » en assumant la misérable et faible condition humaine - Paul utilise à cet égard un verbe grec très fort pour indiquer la kénosis, cette descente de Jésus. La forme (morphé) divine se cacha en Christ sous la forme humaine, c'est-à-dire sous notre réalité marquée par la souffrance, par la pauvreté, par nos limites humaines et par la mort. Le partage radical et vrai de notre nature, partage en toute chose à l'exception du péché, le conduisit jusqu'à cette frontière qui est le signe de notre finitude, la mort. Mais tout cela n'a pas été le fruit d'un mécanisme obscur ou d'une aveugle fatalité : ce fut plutôt son libre choix, par adhésion généreuse au dessein salvifique du Père. Et la mort au devant de laquelle il alla - ajoute l'apôtre -  fut celle de la croix, la plus humiliante et dégradante que l'on puisse imaginer. Tout cela le Seigneur de l'univers l'a accompli par amour pour nous : par amour il a voulu « se vider lui-même » et se faire notre frère ; par amour il a partagé notre condition, celle de tout homme et de toute femme. Un grand témoin de la tradition orientale, Théodoret de Cyr, écrit à ce propos : « Etant Dieu et Dieu par nature et ayant l'égalité avec Dieu, il n'a pas estimé que ce fût quelque chose de grand, comme le font ceux qui ont reçu quelque honneur supérieur à leurs mérites, mais cachant ses mérites, il a choisi l'humilité la plus profonde et il a pris la forme d'un être humain » (Commentaire à l'épître aux Philippiens, 2, 6-7).

  • Benoît XVI : un « nouveau » scandale…

    Sous le titre "Nouvelles révélations embarrassantes pour Benoît XVI", L'Express reprend complaisamment une « information » parue dans le Spiegel du 16 mars et qui n'a pas fait le bruit escompté.

    Le nouveau « scandale » est qu'en 1997 le secrétaire du cardinal Ratzinger a autorisé un magazine allemand à reproduire un article publié par le cardinal dans la revue Communio en 1995. Or le prédécesseur du rédacteur en chef de ce magazine avait dit du bien d'un négationniste.

    Sic.

    Voici un commentaire laissé sur le site de l'Express :

    On connaissait l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours. On a maintenant l'homme [Benoît XVI] qui a vu l'homme [son secrétaire, Mgr Joseph Clemens] qui a écrit à l'homme [rédacteur en chef de Aula à l'époque : Gerhoch Reisegger] qui a succédé à l'homme [le rédacteur en chef précédent, Herwig Nachtmann] qui a soutenu l'homme [le négationniste négationniste Walter Lüft] qui a fait scandale. Et ça, c'est horriblement compromettant, d'être l'homme qui a vu l'homme qui a écrit à l'homme qui a succédé à l'homme qui a soutenu l'homme qui n'a pas vu les chambres à gaz !!! Voilà qui rappelle étonnamment l'Évangile : les Pharisiens, ne pouvant accuser personnellement Jésus de péché, recouraient à l'amalgame, et répétaient sur tous les tons : « Cet homme mange avec les pécheurs ! » (Lc 5, 32)

    On appréciera aussi celui-ci :

    Merci à votre journal pour cette belle photo du pape qui, en cette semaine sainte où l'Eglise se remémore la Passion mais aussi la résurrection de notre Seigneur, fait penser à la solitude du Christ, faible, abandonné de ceux qui l'acclamaient le jour des rameaux et qui, avec les loups, par lâcheté ou opportunisme ont permis qu'Il soit crucifié si peu de temps après. Peu importe l'article qui l'accompagne, cette photo nous offre le visage de la simplicité, de la vie offerte (et pour quel avantage terrestre: l'insulte, la haine et pourquoi pas, comme Jean Paul II, l'attentat ?), d'un père aimant pour les millions de catholiques qui, loin des polémiques n'oublient pas cette promesse du nouveau testament: Tu es Pierre...

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  • Benoît XVI et l’immigration

    Extrait de l'allocution de Benoît XVI, lors de l'Angélus d'hier :

    Je voudrais aussi rappeler avec une grande peine nos frères et soeurs africains qui ont trouvé la mort il y a quelques jours dans la Mer Méditerranée alors qu'ils cherchaient à rejoindre l'Europe. Nous ne pouvons pas nous résigner à de telles tragédies, qui hélas se répètent depuis longtemps ! Les dimensions du phénomène rendent toujours plus urgentes des stratégies coordonnées entre l'Union européenne et les Etats africains, ainsi que l'adoption de mesures adéquates de caractère humanitaire, pour éviter que ces migrants recourent à des trafiquants sans scrupule. Tout en priant pour les victimes, afin que le Seigneur les accueille dans sa paix, je voudrais observer que ce problème, à nouveau aggravé par la crise mondiale, ne trouvera une solution que lorsque les populations africaines pourront, avec l'aide de la communauté internationale, s'affranchir de la misère et des guerres.

  • Le principe du renoncement est identique au principe de l’amour

    Extrait de l'homélie de Benoît XVI lors de la messe des Rameaux :

    La parole à propos du grain de blé mort fait encore partie de la réponse de Jésus aux Grecs, c'est sa réponse. Mais ensuite, il formule une fois encore la loi fondamentale de l'existence humaine : « Qui aime sa vie la perdra, qui hait sa vie en ce monde la conservera dans la vie éternelle » (Jn 12, 25). Qui veut avoir sa vie pour soi-même, vivre seulement pour soi-même, serrer tout contre soi, et en exploiter toutes les possibilités - c'est celui-là justement qui perd sa vie. Elle devient ennuyeuse et vide. C'est seulement par l'abandon de soi-même, dans le don désintéressé du « je » en faveur du « tu », seulement dans le « oui » à une vie plus grande, celle de Dieu, que notre vie aussi devient ample et grande.

    Ainsi, ce principe fondamental que le Seigneur établit est simplement identique, en dernière analyse, au principe de l'amour. En effet, l'amour signifie se quitter soi-même, se donner, ne pas vouloir se posséder soi-même, mais devenir libre de soi : ne pas se replier sur soi-même - qu'est-ce que je vais devenir ? - mais regarder vers l'avant, vers l'autre - vers Dieu et vers les hommes qu'il m'envoie.

    Et ce principe de l'amour qui définit le chemin de l'homme est encore une fois identique au mystère de la croix, au mystère de mort et de résurrection que nous rencontrons dans le Christ.

  • La Belgique se couvre de honte

    La Chambre belge des députés a adopté par 95 oui, 18 non et 7 abstentions un texte "demandant au gouvernement belge de condamner les propos inacceptables du pape lors de son voyage en Afrique, et de protester officiellement auprès du Saint-Siège".

    L'ensemble des partis belges - à l'exception du Vlaams Belang et de la Nouvelle alliance flamande - s'étaient ralliés mercredi en commission des Affaires extérieures à la proposition de résolution déposée par le député libéral Denis Ducarme.

    Il a fallu toutefois adoucir la formule "propos dangereux et irresponsables" par "propos inacceptables" pour que les chrétiens-démocrates flamands (CD&V) du Premier ministre Herman Van Rompuy et les centristes francophones (CDH) approuvent le texte.

    La Belgique devrait devenir ainsi le "premier pays à protester par voie officielle", a relevé Denis Ducarme.

  • Irréductible opposition

    Remarquable éditorial de Christophe Geffroy dans La Nef d'avril.