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  • Mercredi de la quatrième semaine de carême

    Lutum fecit ex sputo Dóminus, et linívit óculos meos : et ábii, et lavi, et vidi, et crédidi Deo.

    Le Seigneur a fait de la boue avec sa salive et en a oint mes yeux. Je m’en suis allé, je me suis lavé et j’ai vu et j’ai cru en Dieu.

    L’antienne de communion de la messe de ce jour est le chant clair et joyeux de l’ancien aveugle né, qui résume en un seul verset ce qui s’est passé au cours des 38 versets de l’évangile. Et même il prend la peine d’expliciter que le « Fils de Dieu » auquel il croit est bien Dieu lui-même.

    Par ses quelques différences avec celle de Rome, la mélodie que chantent les chartreux accentue le côté allègre et tonique de l’interprétation.

  • La persécution

    Capture d’écran 2024-03-12 à 17.36.18.pngLa répression s’aggrave. Le site de l’association des journalistes orthodoxes ukrainien, principale source d’information sur la persécution, est directement menacé. Le SBU a mené une perquisition, saisissant les téléphones portables et les ordinateurs et il a annoncé la mise en examen de 15 personnes, dont quatre ont été incarcérées. L’opération est appelée « neutralisation d'une organisation criminelle à Kiev qui effectuait des détournements d'informations sur ordre du FSB » : « Les délinquants ont massivement produit et diffusé des récits pro-Kremlin et des messages provocateurs destinés à déstabiliser la situation sociopolitique et à inciter à la haine religieuse en Ukraine. »

    « Sur la base des preuves recueillies, quatre détenus et dix autres participants à l'organisation criminelle ont été déclarés suspects au titre des articles suivants du code pénal ukrainien (…) haute trahison commise sous la loi martiale, activités de collaboration, participation à une organisation criminelle, incitation à l'hostilité et à la haine religieuse commise par un groupe organisé, justification, reconnaissance de la légalité et déni de l'agression armée de la Fédération de Russie contre l'Ukraine ».

    Le SBU souligne que les coupables « risquent la prison à vie ». Pour avoir fait honnêtement leur travail d’information. Ils n'ont évidemment jamais « justifié l'agression russe ».

    *

    Ce même jour, le SBU a perquisitionné les locaux du Centre de défense juridique de l'Église orthodoxe ukrainienne. Une opération parfaitement illégale, car le SBU ne peut pas perquisitionner le lieu de travail d’un avocat sans suivre une procédure spéciale. Mais personne ne se soucie de légalité chez les dirigeants ukrainiens. L'archiprêtre et avocat Nikita Tchekman déclare que ces actions signifient qu'ils « ont décidé de commettre une persécution politique pure et simple de tous ceux qui leur déplaisent et qui défendent les droits des croyants de l'Église orthodoxe ukrainienne ». Il ajoute que « nous devons nous préparer moralement à cette situation et ne pas renoncer à défendre la vérité de Dieu ».

    *

    Ce matin, des pillards de l’Eglise du pouvoir ont tenté de s’emparer de l’église de la Nativité de la Mère de Dieu à Kamen-Kachirsky, en Volhynie. Mais dès 5 heures du matin quelque 200 paroissiens, qui avaient eu vent de l’attaque, s’étaient rassemblés devant l’église. Les pillards ont démoli le portail, mais n’ont pas pu aller plus loin. Une première tentative, le 23 janvier, avait échoué. Le soi-disant « transfert » de la paroisse a été fait pendant que le recteur était au front…

    *

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    Le 9 mars, le métropolite Mélèce de Tchernovtsy et Bucovine a consacré une nouvelle église dédiée au martyr Jean de Suceava (Roumanie) dans le village de Ternavka. Le métropolite Mélèce était accompagné du métropolite Longin de Bancheny.

    La pose de la première pierre avait été faite par le métropolite Mélèce et l'archevêque Pierre de Chicago et du centre des Etats-Unis (Eglise orthodoxe russe hors frontières) en 2021.

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  • Marianna de Marioupol

    Un « documentaire » (sic) de propagande ukrainienne, intitulé 20 jours à Marioupol, a obtenu un oscar.

    On y voit bien sûr la célèbre séquence de la maternité avec Marianna au visage ensanglanté, images qui avaient fait le tour du monde, illustrant la barbarie russe. On sait pourtant que Marianna est une vraie fille du Donbass, pro-russe – russe, tout simplement – et qu’on l’a vue depuis lors avec son mari et son bébé, heureuse de vivre à Donetsk, et s’occupant d'enfants de Marioupol lors de la dernière rentrée scolaire.

    Bien sûr des journalistes sont allés lui demander ce qu’elle pensait des oscars :

    — Cette parade d’hypocrisie, ça ne m’intéresse pas.

    Et du film :

    — Je ne l’ai pas regardé et je n’ai pas regardé la nomination non plus. Je suis occupée à des choses plus importantes : le travail, les initiatives humanitaires et le temps passé avec mes proches pour fêter l'anniversaire de mon enfant.

    Et de l’utilisation de son image :

    — Je ne cherche pas à réagir. Pendant qu'ils font de la propagande, je m'efforce d'aider les gens.

  • Oubli…

    Le Figaro publie un long article sur la Cour des comptes qui s’inquiète : « La situation des finances publiques est préoccupante, voire au-delà », dit Moscovici, en présentant le rapport annuel de l’institution.

    On n’en est plus aux 10 milliards de gel de crédits annoncés au début du mois, ni des 20 milliards de coupes annoncés quelques jours plus tard, mais il s’agit de faire 50 milliards d’économies, et la Cour des comptes rappelle que c’était déjà ce qu’elle demandait avec insistance il y a un an.

    Ce qui est curieux, ou plutôt significatif, est que nulle part dans ce long article, qui souligne que la France a « la situation la plus dégradée de la zone euro », il n’y a la moindre allusion à l’aide à l’Ukraine, « autant qu’il faudra et aussi longtemps qu’il faudra », dixit Macron. Comme si les milliards déversés à Kiev venaient d’ailleurs…

  • Tyrannie lettone

    Le chef de la police lettone rappelle que les citoyens russes qui iront voter pour l'élection présidentielle russe à l'ambassade russe à Riga du 15 au 17 mars seront particulièrement surveillés :

    « Il y aura des points de contrôle mobiles dans les rues autour de l'ambassade afin de vérifier que ces citoyens russes ont bien le droit de résider en Lettonie. Nous aurons également une tolérance zéro envers quiconque tenterait de profiter de ce week-end pour justifier l'invasion de l'Ukraine et les crimes de guerre qui y ont été commis. »

    Les autorités n'excluent pas de recourir à des « expulsions immédiates » si des électeurs russes n'ont pas de permis de résidence en règle.

    De nombreux Russes vivant depuis toujours en Lettonie ont déjà été expulsés parce qu’ils ne parlent pas le letton et ne sont pas inscrits dans un cours de langue. Une obligation parfaitement discriminatoire puisqu’elle vise exclusivement les citoyens russes, ne s’appliquant ni aux Ukrainiens ni aux ressortissants de l’UE. Mais la discrimination envers les Russes n'est pas une atteinte aux droits de l'homme, c'est un acte vertueux.

  • Chronique des tarés

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    Le Festival international du film documentaire de Thessalonique se déroule du 7 au 17 mars. L’un des films est intitulé Corps errants. Son affiche, ci-dessus, « dépasse les limites de la provocation malveillante sous couvert d'une démarche artistique douteuse », comme dit le métropolite de la ville, qui a écrit aux organisateurs pour dénoncer le blasphème.

    Voici l’argument du film :

    « Robine est enceinte, mais ne souhaite pas devenir mère. Katerina ne peut pas avoir d'enfant, même si elle le souhaite. Le seul désir de Kiki est de terminer sa vie dans la dignité. Malheureusement, l'avortement, la fécondation in vitro et l'euthanasie ne sont pas légaux dans leurs pays respectifs. Corps errants explore la notion d'autonomie du corps en Europe, un endroit où l'on peut voyager, travailler et consommer librement, mais pas nécessairement vivre ou mourir selon ses désirs. »

    Et voici l’affiche du festival du "film documentaire" :

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  • Mardi de la quatrième semaine de carême

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    Graduel

    Exsúrge, Dómine, fer opem nobis : et líbera nos propter nomen tuum. ℣. Deus, áuribus nostris audívimus : et patres nostri annuntiavérunt nobis opus, quod operátus es in diébus eórum et in diébus antíquis.

    Levez-vous, Seigneur, donnez-nous le secours et libérez-nous à cause de votre nom. ℣. O Dieu, nous avons entendu de nos oreilles : nos pères nous ont annoncé l’œuvre que vous avez faite en leurs jours, et aux jours anciens.

    Le graduel de la messe de ce jour est pris du psaume 43. Il commence par le dernier verset de ce psaume, mais dans une version très originale. Le psautier du bréviaire a :

    Exsurge Domine adjuva nos et redime nos propter nomen tuum.

    Le psautier romain est très proche :

    Exsurge Domine adjuva nos et libera nos propter nomen tuum.

    Il y a ici, comme dans le graduel, « libera » au lieu de « redime ». Les deux mots traduisent le grec litrossai : libère contre rançon. Donc « libère », ou « rachète ».

    On voit que dans le premier stique il y a, dans les deux versions du psautier : « adjuva nos ». Aide-nous.

    La formule du graduel : « fer opem nobis », a le même sens : « apporte-nous une aide ». Mais on ne la trouve dans aucun manuscrit des psaumes en latin. Le « psautier pourpré de Saint-Germain » (des Prés, début du VIe siècle) est le seul qui a quelque chose de proche : « fers opem nobis ». Mais le verbe est au présent, au lieu d’être à l’impératif : « Tu nous apportes de l’aide. »

    Enfin, dans son livre sur « l’erreur des religions profanes » (païennes), le très peu connu Juilius Firmicus Maternus, citant les derniers versets de ce psaume, écrit : « opem fer nobis ». C’est presque le graduel, mais avec le verbe et le complément intervertis…

    Voici la fin du psaume dans le « psautier pourpré », où les textes sont en lettres d’argent et les titres, ainsi que les mots Dieu et Seigneur, sont en lettres d’or : Fers opem se trouve juste après dme (Domine) en lettres d’or. Ci-dessus le graduel dans le codex 338 de Saint-Gall (XIe siècle), entre l’introït Exaudi et l’offertoire Exspectant.

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  • Les sanctions, ça marche

    Ce qui reste d'un centre commercial de Moscou après 700 jours de sanctions.

  • Marioupol

    Quelques images de Marioupol (prises hier dimanche, ce qui explique qu’il n’y ait pas beaucoup de monde à pied ou en voiture comme d’habitude).

    Le vidéaste, qui pourtant filme sa ville quasiment tous les jours, s’exclame (à 1’) « Maisons méconnaissables » en voyant comment a été restauré un immeuble qui était en ruine, et il ajoute : « Très beau. »

    Puis à 1’21 il montre que la nouvelle gare est presque terminée (les voiles qui cachaient le chantier ont été enlevés) : « Il ne manque que les horaires ».

    (Les chats sont d’abord à 1’41 et surtout à 2’.)

    *

    Denis Pouchiline, le président de la République de Donetsk, a une fois de plus procédé lui-même à la remise de clefs dans des immeubles nouvellement construits (et ceux-là je ne les connaissais pas encore).

  • Portugal

    Le parti Chega (Ça suffit ! ou Assez !) est passé de 7,8% des voix à 18,1%, et il a quadruplé le nombre de ses députés : il en a désormais 48.

    Ni le centre droit ni le parti socialiste, qui sont à peu près à égalité (79 et 77 sièges) ne peut avoir de majorité absolue en s’alliant à d’autres formations. Sauf si la droite s’allie avec Chega. Mais, avant le scrutin, son chef avait catégoriquement rejeté l’idée d’une alliance avec « l’extrême droite ».