Mardi de la deuxième semaine de l’Avent.
Voici le célèbre chant paraliturgique de l’Avent, qui fut composé à l’Oratoire de Paris au début du XVIIe siècle. Le texte est un agencement poétique de diverses citations d’Isaïe, mais aussi des Lamentations, et de l’Exode : « Mitte quem missurus es » vient du dialogue du Buisson ardent. Moïse ne veut pas retourner en Egypte parce qu’il ne sait pas parler. Et il dit alors à Dieu : « Envoie celui que tu dois envoyer ». Une petite phrase qui passe presque inaperçue, mais qui est une claire prophétie messianique. Le chant du refrain est très figuratif, avec cette brusque montée sur le ciel, et la lente descente jusqu’à l’octave inférieure, la descente sur notre terre du « Juste » qui vient nous sauver.
Par les moines de Tyniec, près de Cracovie.
℟. Roráte caéli désuper, et núbes plúant jústum. (bis)
Ô cieux, envoyez votre rosée sur la terre ; et que le Juste descende d’en-haut, comme une pluie longtemps attendue, et ardemment désirée.
Ne irascáris Dómine, ne ultra memíneris iniquitátis : ecce cívitas Sáncti fácta est desérta : Síon desérta fácta est : Jerúsalem desoláta est : dómus sanctificatiónis túæ et glóriæ túæ, ubi laudavérunt te pátres nóstri.
Seigneur, ne faites pas davantage éclater votre colère contre votre peuple : ne vous souvenez plus de nos iniquités. Vous voyez comme la ville où est votre sanctuaire est devenue déserte : Sion est changée en une solitude, Jérusalem est dans une entière désolation. Ce lieu où vous avez fait paraître votre sainteté et votre gloire, et où nos pères ont loué votre nom, est profané.
Peccávimus, et fácti súmus tamquam immúndus nos, et cecídimus quasi fólium univérsi : et iniquitátes nóstræ quasi véntus abstulérunt nos : abscondísti faciem túam a nóbis, et allisísti nos in mánu iniquitátis nóstræ.
Nous avons péché, et nous sommes devenus semblables à un lépreux : nous sommes tombés comme la feuille, et nos péchés, comme un vent impétueux, nous ont enlevés et dispersés sur la terre. Vous nous avez caché votre visage, et vous nous avez brisés, en nous abandonnant à notre propre iniquité.
Víde Dómine afflictiónem pópuli túi, et mítte quem missúrus es : emítte Agnum dominatórem térræ, de Pétra desérti ad móntem fíliæ Síon : ut áuferat ípse júgum captivitátis nóstræ.
Jetez les yeux, Seigneur, sur la misère de votre peuple, et envoyez à son secours celui que vous devez envoyer. Faites sortir de la pierre du désert et paraître sur la montagne de la fille de Sion, l'Agneau qui doit être le maître du monde, afin qu'il nous délivre lui-même du joug de la servitude dont nous sommes accablés.
Consolámini, consolámini, pópule méus : cito véniet sálus túa: quare mæróre consúmeris, quia innovávit te dólor ? Salvábo te, nóli timére, égo enim sum Dóminus Déus túus, Sánctus Israël, Redémptor túus.
Consolez-vous, consolez-vous, mon peuple : celui qui doit opérer votre salut viendra bientôt. Pourquoi vous laissez-vous consumer par la tristesse ? et comment la douleur vous a-t-elle ainsi défiguré ? Je vous sauverai, ne craignez point ; car je suis le Seigneur votre Dieu, le Saint d'Israël et le Rédempteur qui vous a été promis.