Icône de Novosilky, district de Touria, Volhynie, milieu du XVIIIe siècle. (C’était alors la Pologne, puis ce fut la Russie, aujourd’hui c’est l’Ukraine.)
Le canon de saint André de Crète, aux matines byzantines de la fête de la Conception de sainte Anne mère de la Théotokos, le 9 décembre.
Anne, en ce jour nous célébrons ta Conception, car, délivrée des liens de la stérilité, tu as conçu la Vierge, offrant un abri à celui que nul espace ne contient.
Exauçant la prière de tes justes aïeux, Seigneur, tu accomplis ce que te demandaient tes saints ancêtres et leur as accordé comme fruit de leurs entrailles ta Mère immaculée.
Anne dans sa gloire maintenant conçoit puis enfantera la Vierge pure qui, à son tour, en la chair doit concevoir et enfanter le Seigneur incorporel, le Christ, suprême bonté.
La montagne sainte que d'avance en l'Esprit le Prophète a vue et dont s'est détachée une pierre pour briser les temples des faux-dieux par divine puissance, c'est toi, ô Vierge immaculée.
Si tu m'accordes le fruit du sein, disait sainte Anne au Seigneur, je m'en trouverai magnifiée et te le consacrerai. C'est ainsi qu'elle conçoit la pure Mère de Dieu.
Comme tu priais dans le jardin, le Très-Haut perçut ta voix, sainte Anne, et t'accorda comme fruit de ton sein la Pleine-de-grâce qui ouvrit la porte du Paradis.
Accomplissant les préceptes de la Loi et servant sans faille le Seigneur, tu conçois en tes entrailles la Mère du véritable législateur, sainte Anne, et c'est pourquoi nous, les fidèles, te disons bienheureuse.
De mon cœur privé de fruits chasse la stérilité, pour que mon âme, elle aussi, devienne féconde en vertus, sainte Mère de Dieu, toi qui viens en aide aux croyants.
Lorsque l'Ange lui est envoyé, Anne, émerveillée, proclame à haute voix : Message divin, langage merveilleux, moi aussi, je concevrai ! Dieu qui fais des merveilles, gloire à toi.
Anne s'écrie au comble de la joie : Toutes les tribus d'Israël, réjouissez-vous avec moi, car j'ai conçu le nouveau Ciel d'où se lèvera bientôt l'astre du salut, la source de lumière, Jésus.
La prière d'Anne fut ouïe par Dieu, le Seigneur fit cas de ses gémissements ; dissipant la brume de la stérilité, il fit resplendir l'éclat de la fécondité : elle conçut alors la seule Immaculée.
Vierge pure, tabernacle sans défaut, sous les flots très-purs de ton amour lave-moi de la souillure du péché et tends vers moi ta main secourable, afin que je te crie : gloire à toi, Ô Vierge glorifiée par le Seigneur.
Issue de la racine de David et de Jessé, Anne commence à faire croître maintenant le divin rameau qui fera fleurir la fleur mystique, le Créateur de l'univers.
Anne s'écrie : Les peuples me verront devenir mère et s'émerveilleront ; voici que je conçois, selon le bon plaisir de celui qui rompt les liens de ma stérilité.
Anne, au comble de la joie, s'écrie devant ses proches : L'enfant que j'ai conçue, c'est la Porte infranchissable, la Montagne non-taillée que les voix prophétiques ont jadis annoncée.
Comment loge dans le sein celle qui logera son Dieu, comment vient au monde celle qui enfantera le Christ et comment est allaitée celle qui de son lait nourrira le Créateur ?
Exauçant votre supplication, Dieu vous donne donc, Joachim et Anne, en ce jour le plus fécond de tous les fruits.
Anne, concevant dans son sein la colombe immaculée, fut remplie d'une joie spirituelle, adressant à Dieu des chants d'action de grâce.
La houle des pensées, l'assaut de mes passions et l'océan de mes péchés tourmentent ma pauvre âme naufragée : Dame toute-sainte, accorde-moi ton secours.
Anne priait le Maître universel d'éloigner l'infamante stérilité ; compatissant, il écouta sa voix et lui donna selon son bon plaisir pour fruit du sein sa propre Mère.
La royale pourpre, dans ton sein, Anne, tu commences à la tisser : c'est elle que portera le Dieu et Roi de tous lorsqu'il se révélera aux mortels pour abattre l'ennemi du genre humain.
Anne, tu as conçu dans ton sein la myrrhe de suave odeur qui recevra merveilleusement le Parfum de notre vie, le Maître qui embaume nos esprits par le souffle de la grâce.
Ô Christ, nous te glorifions comme l'Un de la Trinité, qui as pris chair de la Vierge sans changement et sans quitter le sein paternel t'es uni à notre destinée humaine.
La Reine qu'annonçait David, voici que dans mon sein je la reçois, disait sainte Anne, et je vais enfanter la protection de tout croyant, celle qui doit à son tour enfanter le Christ notre Roi.
La terre que le Créateur du monde habitera, le sceptre de sa royauté, l'arche nouvelle de sa sainteté, le ciboire où la manne est conservée commence à prendre forme dans le sein de la mère qui l'enfantera.
Le buisson non consumé, le chandelier tout doré, le lit nuptial du Seigneur Dieu, le bâton fleuri d'Aaron commence à prendre forme dans le sein de la mère qui l'enfantera.
Relève-moi qui suis au fond de l'abîme du malheur, combats les ennemis qui se jettent contre moi, Vierge pure, ne méprise pas mon âme vulnérée par l'égarement de mes passions, mais fais-moi grâce et sauve-moi.
Concevant la source de la Vie, tu accueilles en même temps, sainte Anne, notre joie ; en tes entrailles recevant le Temple saint et rayonnante de sainteté, magnifie le Créateur.
Le couple saint et bienheureux, Joachim et Anne, soit l'objet de nos chants ! Comme aïeux du Fils avant les siècles engendré et gardiens fidèles de la Loi ils ont eu pour enfant les prémices de la joie.
Daniel l'a vue comme montagne élevée, Joël comme terre sainte l'a contemplée, les autres prophètes comme la porte du Seigneur, la fontaine scellée ou la divine toison : c'est la Vierge Mère que nous chantons.
La pourpre qui teignit le tissu du Verbe en son ineffable incarnation, l'encensoir tout doré, la table sainte où reposa le Christ, vrai pain du ciel, c'est la Vierge Mère que nous glorifions.