Viktor Orban dit qu’il a longuement tenté de convaincre les dirigeants des 26 autres pays de l'UE que c'était une mauvaise idée d'entamer des négociations d'adhésion avec l'Ukraine : « Ce fut une discussion longue et difficile. Pendant huit heures, j'ai essayé de les convaincre de ne pas le faire », que ce serait une mauvaise décision parce que le pays n'est pas prêt, mais « il a été impossible de les convaincre ». Et « ils m'ont demandé de ne pas les arrêter ». Ils ont souligné que « les négociations seront un processus long et fastidieux » et qu'il n'est pas question que l'Ukraine rejoigne l’UE de sitôt. Au moment du vote, Orban a quitté la salle.
Viktor Orban rappelle qu’en Hongrie « toutes les questions importantes sont décidées par le parlement et les représentants élus du peuple hongrois » et qu’il « en sera de même pour l'adhésion de l'Ukraine à l'UE ». Le début des négociations avec l'Ukraine « n'est pas en soi préjudiciable aux intérêts nationaux hongrois », et « nous aurons l'occasion d'intervenir plus tard ». Car « on estime déjà qu'il faudra environ 75 votes supplémentaires pour que cette question parvienne aux parlements nationaux ».
Ce que ne dit pas Orban est que la plus importante prochaine étape est la convocation de la conférence intergouvernementale. Or elle doit avoir lieu au deuxième semestre 2024. Au moment où la présidence tournante de l’UE, qui doit la lancer, sera exercée par… la Hongrie.
S’il a cédé sur le début du processus d’adhésion de l’Ukraine, Orban est resté ferme sur les 50 milliards qui doivent être encore déversés dans ce pays dans le cadre du budget révisé pour les quatre prochaines années. Il a redit que l’aide à l’Ukraine ne doit pas faire partie du budget européen. Un sommet extraordinaire a été aussitôt convoqué pour janvier, en espérant le faire craquer aussi sur ce sujet…
(Petit rappel: les négociations d'adhésion de la Turquie ont commencé il y a près de vingt ans...)