Donald Trump a osé.
Il a osé
1. nommer un juge à la Cour suprême moins de deux mois avant l’élection présidentielle, ce qui ne s’était pas fait depuis 1868.
2. nommer une femme que les gazettes qualifient d’« ultraconservatrice » : Amy Coney Barrett.
Lorsqu’il avait annoncé qu’il le ferait, on ne donnait pas cher de la suite. Immédiatement cela avait été une énorme bronca démocrate. Nancy Pelosi annonçait que les députés allaient déclencher une nouvelle procédure de destitution qui l’empêcherait de faire cela, deux sénatrices républicaines annonçaient qu’elles voteraient contre…
Et pschitt. Ou plutôt boum. Le grand adversaire républicain de Trump, Mitt Romney, faisait savoir que Trump était dans son droit et que s’il nommait quelqu’un il organiserait aussitôt l’audition au Sénat.
D’autre part, le Sénat, Amy Coney Barrett connaît déjà. Elle a subi l’interrogatoire de la furie Dianne Feinstein en 2017, quand Trump l’avait nommée juge fédérale d’appel. En fait d’audition, Amy Coney Barrett avait dû subir un discours violemment anticatholique. C’était sa foi qui la disqualifiait pour être juge… « The dogma lives loudly within you », avait dit Dianne Feinstein. Le dogme vit bruyamment à l’intérieur de vous. Soulignant qu’elle ne s’était pas battue toute sa vie pour les « droits des femmes » pour accepter un juge anti-avortement.
C’est encore Dianne Feinstein qu’elle devra affronter. Dianne Feinstein, née Emiel Goldman, 87 ans, la Ruth Bader Ginsburg du Sénat (ce serait à devenir antisémite si l’on ne se souvenait pas que la Mère de Dieu aussi est juive), qui sera comme Ginsburg militante diabolique de la culture de mort jusqu’à son dernier souffle. Certains démocrates se demandent toutefois si elle est encore en état de poursuivre son combat anticatholique, et ils sont nombreux semble-t-il à se demander s’il est judicieux de faire de l’audition d’un candidat juge à la Cour suprême une occasion de polémique anticatholique… quand on a un candidat à la présidence qui se pose en catholique.
Or il semble que même Dianne Feinstein admette d’avance qu’elle a perdu : « Je n'ai pas beaucoup d'outils à ma disposition, mais je vais utiliser ce que j'ai. Nous pouvons essayer de retarder et de faire obstruction, mais ils peuvent mener à bien ce processus. Cela ne veut pas dire que nous ne nous battrons pas bec et ongles. »
Elle sait, d’expérience, que si elle veut placer le débat sur le terrain religieux, elle se trouvera face à une juriste qui ne déviera pas d’un poil du cadre constitutionnel.
Un extrait de l’allocution de Donald Trump :
Amy est plus qu'une universitaire et une juge de premier plan. C'est aussi une mère profondément dévouée. Sa famille fait partie intégrante de qui est Amy. Elle a ouvert sa maison et son cœur et a adopté deux beaux enfants d'Haïti. Son incroyable lien avec son plus jeune enfant, un fils trisomique, est véritablement édifiant. Si elle est confirmée, le juge Barrett entrera dans l'histoire en tant que première mère d'enfants d'âge scolaire à siéger à la Cour suprême des États-Unis.
À ses enfants, Emma, Vivian, Tess, John Peter, Liam, Juliet et Benjamin : merci de partager votre incroyable maman avec notre pays. Merci beaucoup. Amy Coney Barrett statuera sur la base du texte de la Constitution, tel que rédigé. Comme Amy l'a dit, être juge demande du courage. Vous n'êtes pas là pour décider des cas comme vous le souhaitez. Vous êtes là pour faire votre devoir et pour suivre la loi partout où elle vous mène. C'est exactement ce que le juge Barrett fera à la Cour suprême des États-Unis.