C’est une bombe que vient de faire exploser Mitt Romney. Le sénateur de l’Utah, ancien candidat à la présidentielle contre Obama, est le grand opposant républicain à Donald Trump depuis le tout début du mandat. On pouvait penser qu’il verrait d’un mauvais œil la tentative de nomination d’un juge à la Cour suprême juste avant l’élection. D’autant que déjà deux sénatrices républicaines (favorables à l’avortement) ont fait savoir qu’elles ne voteraient pas.
Mais voici ce que dit Mitt Romney :
« La Constitution donne au président le pouvoir de nommer les candidats à la Cour suprême, et au Sénat le pouvoir de donner son avis et son consentement. Par conséquent, j'ai l'intention de suivre la Constitution et les précédents en étudiant la candidature de la personne désignée par le président. Si la procédure aboutit devant le Sénat, j'ai l'intention de voter en fonction des qualifications de la personne nommée. »
Si Mitt Romney dit cela il n’y aura pas d’autres opposants républicains au Sénat et le candidat nommé par Donald Trump deviendra juge à la Cour suprême, ce qui donnera à la Cour suprême, pour de bon, et pour longtemps, une majorité pro-vie.
Donald Trump a dit qu’il donnera le nom de son candidat samedi. On sait déjà que ce sera une femme. Cinq sont en lice, dont Amy Coney Barrett qu’on a vu deux fois à la Maison Blanche ces derniers jours. Amy Coney Barrett est une militante catholique pro-vie, mère de 7 enfants (dont deux adoptés), qui déclare qu’une « carrière juridique n'est qu'un moyen pour atteindre une fin et cette fin est la construction du royaume de Dieu ».
Une personnalité aussi marquée risque de faire tousser un certain nombre de sénateurs. Il ne faudrait pas que Trump se plante en voulant faire plaisir au mouvement pro-vie et à son électorat chrétien.
En ce qui concerne les délais on fait remarquer que la moyenne des auditions au Sénat pour les juges à la Cour suprême est presque le double de jours qui restent avant l’élection. Mais le chef républicain au Sénat Mitch McConnell est prêt à accélérer le processus, et il peut être raccourci par le fait que les deux principales candidates sont des juges d’appel nommées par Donald Trump et qui se sont donc déjà récemment expliquées devant le Sénat (ce qui ne peut que servir Amy Coney Barrett si c’est elle).