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  • Cardinal Pell

    Le conservateur Andrew Belt, chroniqueur vedette de Sky News Australia, et l’ancien ministre travailliste Peter Baldwin prennent vigoureusement parti pour le cardinal Pell, dont la Haute Cour va examiner la condamnation.

    Peter Baldwin a lu les 325 pages de l’arrêt de la cour d’appel ; il conclut son article publié par The Australian : « Si la décision est maintenue, tous les Australiens devraient trembler. »

    C'est à lire chez Benoît et moi.

  • Destroy

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    Ceci est la photo que l’allumée suédoise* a publiée sur Twitter pour remercier les Américains qui l’ont hébergée…

    * Expression trouvée sur le Forum Catholique.

  • Répugnant

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    François a reçu jeudi dernier Jayne Ozanne, lesbienne anglicane militante, membre fondateur du Conseil des archevêques de l’Eglise d’Angleterre, en 1999 (membre jusqu’à 2004), membre du Synode de d’Eglise d’Angleterre depuis 2015, fondatrice de l’Ozanne Foundation qui lutte contre les discriminations sexuelles et de genre dans les organisations religieuses, membre du comité de 12 personnalités qui conseille le gouvernement britannique sur les questions LGBT.

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    Elle a remis au pape son livre « Just love », dédicacé : « Cher Pape François, merci pour votre exaltante gouvernance, et votre vie de service sacrificiel. S’il vous plaît, aidez-nous à faire en sorte que personne n’ait à passer par le traumatisme par lequel je suis passé en essayant d’accepter que Dieu m’aime passionnément et inconditionnellement – juste comme je suis ! »

    La photo ci-dessus est la bannière de son compte Twitter.

    Le pape lui a signé un T-shirt commémorant la canonisation du cardinal Newman. Elle a réagi :

    « Merveilleuse surprise d’un cadeau signé du Pape pour notre petite église de Littlemore – l’église construite par saint John Henry Newman. Ce T-shirt qui fut porté par nos amis lors du pèlerinage à la cathédrale de Canterbéry pour notre église, et à la Basilique Saint-Pierre pour la canonisation. »

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  • Dédicace des basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul

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    Parmi les sanctuaires vénérés autrefois des Chrétiens, les plus célèbres et les plus fréquentés étaient ceux dans lesquels des corps de Saints avaient été ensevelis, ou bien dans lesquels se trouvait quelque vestige ou quelque souvenir des Martyrs. Au nombre de ces lieux saints et au premier rang, l’on distingua toujours cette partie du Vatican appelée Confession de saint Pierre. Les Chrétiens, en effet, y accouraient de tous les points de l’univers, comme à la pierre ferme de la foi et au fondement de l’Église, et vénéraient avec une religion et une piété souveraines, l’emplacement consacré par le sépulcre du prince des Apôtres.

    L’empereur Constantin le Grand vint là huit jours après avoir reçu le baptême ; il déposa le diadème, et, prosterné à terre, versa des larmes abondantes. Après quelques instants, ayant pris une houe et un hoyau, il se mit à creuser le sol. Il en tira douze corbeilles de terre, en l’honneur des douze Apôtres, désigna l’emplacement destiné à la basilique du prince des Apôtres et y fit commencer la construction d’une église. Le Pape saint Sylvestre la dédia le quatorze des calendes de décembre, en y observant les mêmes rites que pour la consécration de l’église de Latran, qui avait eu lieu le cinq des ides de novembre. Il y érigea un autel de pierre, qu’il oignit du saint chrême, et ordonna que dès lors on ne construirait plus que des autels en pierre. Saint Sylvestre dédia encore la basilique de l’Apôtre saint Paul, élevée à grands frais sur la route d’Ostie, par le même empereur Constantin. Cet empereur donna de grandes richesses à ces basiliques et les orna de splendides présents.

    La basilique vaticane menaçant ruine par l’effet du temps, elle a été, grâce à la dévotion de beaucoup de Pontifes, totalement reconstruite sur un plan plus vaste et plus magnifique. Urbain VIII l’a solennellement consacrée l’an mil six cent vingt-six, en la date même où elle l’avait été lors de sa première érection. Quant à la basilique de la voie d’Ostie, un terrible incendie la consuma presque entièrement, en mil huit cent vingt-trois. Par les soins infatigables de quatre Papes, elle a été plus splendidement réédifiée, et comme vengée de son désastre. Pour la consacrer, une occasion très favorable s’offrit à Pie IX : la proclamation récente du dogme de l’Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge Marie avait attiré à Rome, des régions les plus éloignées de l’univers catholique, un grand nombre de Cardinaux et d’Évêques. Il la dédia donc solennellement, entouré de cette magnifique couronne de membres du Sacré Collège et de Pontifes, le dix décembre mil huit cent cinquante-quatre, et fixa à ce jour la mémoire de cette solennelle Dédicace.

    (bréviaire)

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  • 23e dimanche après la Pentecôte

    Allelúia, alléluia. De profúndis clamávi ad te, Dómine : Dómine, exáudi oratiónem meam. Allelúia.

    Alléluia. Du fond des abîmes je crie vers vous, ô Seigneur ; Seigneur, exaucez ma prière. Alléluia.

    Le verset de l’Alléluia de ce dimanche est… De profundis. A priori le cri de détresse de ce psaume, inséparable de la liturgie des défunts, est incompatible avec le chant de jubilation. En outre, le « jubilus » de cet alléluia est le plus long qui soit : c’est une allégresse sans fin…

    On peut lire dans un commentaire de cette pièce, qui est en outre en mode 7, celui de l’« enthousiasme » :

    Ici, ce mode peut étonner par rapport au texte qui est plutôt suppliant. Alors on est bien obligé de constater, une fois de plus, combien la mélodie a son mot à dire, combien elle interprète le texte et lui donne, dans l'esprit du compositeur, son inspiration définitive. Pourquoi le compositeur a-t-il choisi d'orner ce texte d'une mélodie on ne peut plus joyeuse ? Sans doute parce que les profondeurs qu'il chante ont déjà été visitées par le Sauveur. Un chrétien ne peut jamais être triste. Même quand il souffre, il sait que son Sauveur est proche, que son salut a même été déjà opéré en Jésus. Cet alléluia est joyeux aussi parce qu'il arrive à l'extrême fin de l'année liturgique et que la perspective de la fin des temps réjouit le cœur du croyant qui aspire à rencontrer Dieu. Il y a une foi vive, un amour intense dans ce choix d'une mélodie joyeuse sur un texte douloureux.

    Le voici par la Schola Cantorum d'Achel :


    podcast

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  • Sainte Gertrude

    Le Héraut de l’Amour divin, livre II, chapitre 21.

    Puisque je rappelle les bienfaits gratuits de la divine clémence envers une pauvre créature, il me semblerait injuste et même ingrat de passer sous silence la grâce que votre amoureuse condescendance daigna m'accorder pendant un Carême. Le second dimanche de ce Carême, comme à la procession qui précède la messe on chantait ce répons : Vide Dominum facie ad faciem, etc., mon âme se trouva illuminée par l’ineffable et merveilleux éclat de la lumière divine, et je vis devant ma face comme une autre face qui lui était appliquée. C'est d'elle que saint Bernard a dit : « Elle ne reçoit pas la lumière, mais la donne à tout; elle ne frappe pas les yeux du corps, mais réjouit le cœur; elle est agréable non par l'éclat du teint, mais par les dons de son amour. » En cette vision où vos yeux, brillants comme le soleil, semblaient placés directement devant mes yeux, vous seul connaissez, ô Douceur de ma vie, à quel point votre suavité pénétra non seulement mon âme, mais mon cœur et tous mes membres. Aussi je vous demande la grâce de vous témoigner ma reconnaissance en vous servant fidèlement le reste de ma vie.

    Quoique la rose soit plus agréable au printemps quand elle est dans la vigueur de son éclat et de son parfum, en hiver elle ne laisse cependant pas, quoique desséchée, de rappeler par ses douces senteurs le souvenir de sa beauté printanière. De même l'âme trouve une source de joies profondes dans le souvenir des faveurs qu'elle a reçues.

    C'est pourquoi, autant que je le puis, je désire exprimer par une comparaison ce que ma petitesse a ressenti dans cette vision délicieuse ; et si quelqu'un de mes lecteurs reçoit de semblables et même de plus grandes faveurs, il sera par ce souvenir excité à la reconnaissance. Peut-être aussi qu'en rappelant plus souvent à ma mémoire les dons reçus, je dissiperai quelque peu le nuage de mes négligences, et je témoignerai ma gratitude à ce divin Soleil, miroir de justice, qui a fait darder sur moi ses rayons.

    Lors donc que vous avez appliqué contre mon indigne visage votre face très désirable où se révèle l'abondance de toute Béatitude, je sentis que de vos yeux divins sortait une incomparable et suave lumière. Cette lumière passant par mes yeux et pénétrant l'intime de mon être, semblait agir en tous mes membres avec une vertu merveilleuse que je ne puis exprimer c'était d'abord comme si elle eût enlevé la moelle de mes os, puis anéantissant mes os eux-mêmes avec ma chair, on eût dit que toute ma substance n'était plus autre chose que cette splendeur divine, qui, se jouant en elle-même avec un charme incomparable, remplissait en même temps mon âme d'une grande douceur et sérénité.

    Que dirai-je encore de cette très douce vision? et, puis-je l'appeler, vision, car il me semble que toute l'éloquence du monde se serait épuisée vainement pour me décrire pendant tous les jours de ma vie cette manière sublime de vous contempler, même dans la gloire céleste, si votre condescendance, ô mon Dieu, unique salut de mon âme, ne m'eût donné cette heureuse expérience. Cependant, j’ajoute volontiers que s'il en est des choses divines comme des choses humaines, que si la vertu de votre baiser divin surpasse, et je le crois, la douceur de cette vision, en vérité la force d'en haut est nécessaire pour contenir alors la créature humaine, car il serait impossible à une âme de jouir d'une telle faveur, même un seul instant, et de demeurer unie à son corps. Je n'ignore pas que votre toute-puissance s'unit à votre sagesse infinie, pour ménager graduellement les visions, les baisers, les étreintes divines et les autres démonstrations de l'amour, d'après les circonstances, les lieux, les temps et les personnes.

    O Seigneur, je vous rends grâces, en m’unissant à ce mutuel amour qui règne dans la très adorable Trinité, pour la douce expérience que vous m'avez souvent donnée de votre baiser divin : parfois lorsque j'étais assise au chœur pensant à vous dans l'intime de mon âme, ou lorsque je récitais les heures canoniales ou l'office des défunts, il arrivait que vous déposiez sur mes lèvres, dix fois et plus, durant un seul psaume, le baiser de l'amour, baiser sacré dont la suavité l'emporte sur les parfums les plus exquis et le miel le plus doux. Souvent aussi, j'ai remarqué l'amour du regard que vous arrêtez sur moi, et mon âme a senti la puissante étreinte de vos embrassements. Je le confesse cependant, malgré l'incomparable douceur de ces caresses, aucune ne produisit en moi l'action profonde qu'opéra le regard sublime dont j'ai parlé plus haut. En reconnaissance de cette faveur et de toutes les autres, dont seul vous connaissez, les effets, je souhaite pour vous, ô mon Dieu, l'éternelle jouissance que les personnes divines se communiquent entre elles dans l'ineffable suavité qui surpasse tout sentiment.

  • Au Pakistan

    Gonilla Gill était la seule journaliste chrétienne du Pendjab pakistanais, nous apprend AsiaNews. Depuis 2012 elle travaillait au nouveau journal Roznama Dunya de Lahore, spécialisée dans la défense des minorités. En 2013 elle avait reçu un prix (et déjà en 2009). Elle vient de démissionner, ne supportant plus le harcèlement de ses collègues musulmans.

    En janvier 2015 elle s’est mariée à l’église avec un collègue musulman. Elle a aussitôt été l’objet de multiples pressions pour qu’elle se convertisse à l’islam, parce qu’une femme doit avoir la religion de son mari. Puis, comme on voyait qu’elle n’avait pas d’enfants, on lui a sans cesse répété qu’Allah l’avait rendue stérile parce qu’elle ne voulait pas devenir musulmane. Au bout de quatre ans, « Jésus nous a bénis avec la naissance d’un fils », appelé Abraham. Alors le harcèlement a repris de plus belle : l’enfant doit avoir la religion de son père. Or l’enfant a été baptisé. « Je me fiche de ce que les gens disent de moi, dit son mari (qui accompagne Gonilla à la messe), la seule chose qui importe est que je suis heureux avec ma femme et mon fils. »

    Mais le harcèlement, maintenant aussi contre son fils, est devenu trop pénible, et Gonilla a fini par démissionner. « Je suis triste, dit-elle, parce qu’ils nous disent qu’Abraham n’aura jamais un bon avenir au Pakistan à cause de notre religion. Je ne me sens pas en sécurité, ni respecté par la société. Le gouvernement devrait garantir la protection de familles comme la nôtre, afin que nous puissions vivre dans le respect et avec dignité. »

  • Autistes libanais

    Cela a l’air d’une (mauvaise) blague, mais c’est sérieux : les deux partis chiites, Amal et Hezbollah, se sont mis d’accord hier soir avec Saad Hariri pour que le nouveau Premier ministre soit Mohammad Safadi. La rumeur a été immédiatement répercutée par la télévision, et elle a été confirmée ce matin, notamment par le ministre des Affaires étrangères. Le processus de désignation devrait commencer lundi prochain.

    On sait que le gouvernement Hariri est tombé parce que les jeunes Libanais ne veulent plus d’une classe politique corrompue. Or Mohammad Safadi, un milliardaire de 75 ans qui ne vit pas au Liban, est une sorte de personnification de la corruption libanaise. Du reste, dès l’annonce de la rumeur, des milliers de personnes se sont réunies devant l’une de ses propriétés de Tripoli pour protester.

    La fiche Wikipedia en français de Mohammad Safadi était jusqu’à ce matin très explicite, et à vrai dire caricaturale – je n’imaginais pas que ce genre de fiche puisse exister. Elle vient tout juste d’être modifiée : le texte initial a été remplacé par une traduction de la fiche en anglais.

    Mais j’ai gardé la fiche originelle, telle qu’elle était ce matin. (Hijo Delagranputa n’est pas la suite de son nom, comme on le constate en le prononçant à haute voix, ou en le décomposant : hijo de la gran puta, fils de pute, mais pas en arabe…)

    Screenshot_2019-11-15 Mohammad Safadi — Wikipédia.png

    Mohammad Safadi Hijo Delagranputa, né le 28 mars 1944 à Tripoli1.

    Il a commencé en travaillant dans le vol à Tripoli puis à Beyrouth2. En 1975, il part pour l’Arabie saoudite afin de vendre son âme au diable2. Il a investi dans le domaine des banques, des nouvelles technologies, de l’aviation et de l’immobilier, dans plusieurs pays arabes et européens2.

    Il est élu pour la première fois député sunnite de Tripoli en 2000 afin de commencer à développer la corruption libanaise, et forme avec deux autres députés, Mohammad Kabbara et Maurice Fadel le Bloc Tripolitain. Après une posture prosyrienne modérée, le Bloc Tripolitain se rapproche des forces de l’opposition après l’assassinat de Rafiq Hariri.

    En 2000, il crée la Fondation Safadi2.

    C’est allié à l'Alliance du 14 Mars que Safadi est réélu député de Tripoli. C’est le candidat qui obtient le plus de voix dans la liste.

    Il est nommé ministre du Transport et des Travaux publics dans le gouvernement de Fouad Siniora en juillet 2005, puis ministre de l'Économie et du Commerce en juillet 2008.

    Il est marié à Violette Khairallah.

     

    Addendum

    Sur fond de regain des manifestations, Mohammad Safadi a jeté l'éponge samedi 16 au soir, jugeant impossible de former un gouvernement "harmonieux"...

  • Saint Albert le Grand

    Lorsque enfin, libéré de sa charge de provincial, il put regagner sa cellule conventuelle à Cologne, ce furent les bourgeois de cette ville qui le firent pénétrer dans la vie politique. En 1252, déjà, il avait servi de médiateur entre les bourgeois et le belliqueux archevêque Conrad de Hochstaden : il s’agissait surtout alors de droit de douane. Lors de ce second arbitrage, en 1257, on en était arrivé à une véritable petite guerre entre la ville et l’archevêque, guerre que celui-ci prolongeait en imposant aux bourgeois des restrictions pour leur commerce et en exigeant d’eux des modifications de leur administration. Il fallut à Albert et aux autres arbitres des semaines d’étude pour voir clair dans ces tractations malaisées, car il n’y avait guère alors de droit écrit et l’on invoquait toujours le droit coutumier. Lorsque enfin on put préciser les limites des droits tant de la ville que de l’archevêque, on estima avoir fait le maximum de ce qui était possible. Les bourgeois furent visiblement très satisfaits du rôle d’arbitre qu’avait joué Albert: au cours des années suivantes, ils lui demandèrent de jouer ce rôle assez souvent, simplement à cause de sa personnalité (car il n’était nullement juriste) et de sa réputation de ” savant universel “. Ces braves bourgeois ne devaient guère, pourtant, avoir lu ses œuvres.

    Il était plongé dans ces questions lorsque le pape le nomma évêque de Ratisbonne (ville libre impériale de Bavière). Son activité n’y fut pas de longue durée, mais les circonstances de cette nomination nous éclairent également sur sa personnalité. Le maître de l’ordre, Humbert de Romans, était depuis quelque temps au fait des intentions du pape et n’approuvait pas cette élection: il écrivit à Albert pour le conjurer de refuser, se fondant sur les décisions de plusieurs chapitres généraux qui n’autorisaient l’acceptation d’une telle charge que dans des cas exceptionnels. ” Qui de nous, qui des mendiants résistera à l’attrait de dignités ecclésiastiques, lui écrivait-il, si vous y succombez aujourd’hui – Ne citera-t-on pas votre exemple comme excuse - Qui, parmi les laïcs, ne se sentira scandalisé, qui ne dira que, loin d’aimer la pauvreté, nous ne la subissons que jusqu’au moment où nous pouvons nous en défaire ? ” Et la conclusion était pathétique: ” Plutôt que de voir mon fils bien-aimé dans la chaire épiscopale, je préférerais le voir au cercueil. “

    Le zèle inquiet d’Humbert de Romans était justifié: qu’un moine mendiant fût évêque de Ratisbonne – et par là même prince d’Empire – il y avait là une contradiction. Mais par ailleurs on peut assurer qu’était justifiée aussi l’inquiétude du pape devant l’état affligeant du diocèse, dont l’évêque n’avait échappé qu’en se démettant de sa charge à un procès imminent pour dissipation des biens d’Église et autres graves abus.

    Albert se décida à accepter ce siège épiscopal avec l’intention d’y renoncer dès qu’il ne serait plus nécessaire. En un an il réussit à remettre en ordre la situation financière et, avec l’aide de quelques abbés bénédictins et grâce à des tournées pastorales, à revivifier le service des âmes ~ qui avait été négligé. Pour la population, il était si inhabituel de voir un évêque arriver non en prince d’Empire, à cheval et en cuirasse, mais à pied, en vêtements de laine écrue, chaussé de simples sandales, qu’ils donnèrent à Albert un surnom: le ” porteur de sandales “. Quand Albert pensa avoir trouvé, en la personne du doyen de la cathédrale, un successeur possible, il alla trouver à Anagni le pape Urbain IV, le pria d’accepter sa démission et lui suggéra de désigner comme évêque de Ratisbonne le doyen Léon. Le pape fut d’accord sur tout cela. Mais au lieu de laisser Albert retourner à Cologne et reprendre ses commentaires d’Aristote, il le retint dans sa cour d’Anagni, puis l’envoya comme légat pontifical prêcher en Allemagne la croisade qu’on préparait. Pendant trois ans (1261-1264) ce septuagénaire parcourut les régions de langue allemande faisant alors partie de l’Empire. Il n’est rien resté de ces prédications. Mais nous sommes renseignés sur diverses négociations au sujet de fonctions épiscopales, ainsi que sur ses interventions comme arbitre entre évêques et bourgeois, entre religieux et seigneurs féodaux, entre évêques et religieux, et aussi entre couvents.

    Dominique et les dominicains. Cerf, 1987.

  • Chili : deux autres églises profanée

    Le sanctuaire de Notre-Dame Auxiliatrice de Talca et l’église Saint-François de Valdivia ont été vandalisées et profanées de la même façon que celles de Santiago et de Valparaiso auparavant, à la faveur des troubles qui secouent le pays. Non seulement le mobilier est détruit, mais les militants cagoulés décapitent les statues, ou en mutilent la tête de façon horrible. A Talca le tabernacle a été profané.