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  • Incompétence ou mensonge ?

    Ce matin sur France Inter, on demande à Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, à propos de la polémique avec le Brésil :

    - Yannick Jadot dit que suspendre ou ne pas signer l’accord est une chose, mais qu’il faut aller beaucoup plus loin, par exemple avec un embargo sur le soja transgénique brésilien (…) Etes-vous favorable à un embargo de ce type-là ?

    Réponse d’Elisabeth Borne :

    - Je pense qu’on mélange différents sujets. Les OGM ne sont pas autorisés en Europe, ils ne le sont pas aujourd’hui, ils ne le seront pas demain.

    Or sur le site du ministère de l’Agriculture on lit ceci :

    Une centaine d'OGM et/ou leurs produits dérivés sont autorisés pour l'importation et l'utilisation en alimentation humaine et animale. Ces autorisations concernent le maïs, le soja, le colza, le coton et la betterave sucrière. Elles ne permettent pas la mise en culture des OGM correspondants.

    La question portait bien, non sur la culture, mais sur l’importation d’OGM. En l’occurrence du soja transgénique brésilien, dont nous sommes le huitième importateur mondial.

  • Saint Joseph Calasanz

    Commentaire de l’évangile par saint Jean Chrysostome (lecture des matines avant 1960) :

    « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits enfants ; parce que leurs Anges voient toujours la face de mon Père », parce que je suis venu pour eux et que telle est la volonté de mon Père. Par là, Jésus-Christ nous rend plus attentifs à protéger et à préserver les petits enfants. Vous voyez quels grands remparts il a élevés pour abriter les faibles ; que de zèle et de sollicitude il a pour empêcher leur perte ! Il menace des châtiments les plus graves ceux qui les trompent ; il promet à ceux qui en prennent soin la suprême récompense ; et cela, il le corrobore tant par son exemple que par celui de son Père.

    A nous donc aussi d’imiter le Seigneur, et de ne rien négliger pour nos frères, pas même les choses qui nous sembleraient trop basses et trop viles ; mais s’il est besoin même de notre service, quelque faible et humble que soit celui qu’il faut servir, quelque difficile et pénible que la chose paraisse, que tout cela, je vous en prie, nous semble tolérable et aisé pour le salut d’un frère : car Dieu nous a montré que cette âme est digne d’un si grand zèle et d’une si grande sollicitude, que pour elle « il n’a pas même épargné son Fils ».

    Puisque, pour assurer notre salut, il ne suffit pas de mener une vie vertueuse, et qu’il faut encore effectivement désirer le salut d’autrui, que répondrons-nous, quel espoir du salut nous restera, si nous négligeons de mener une vie sainte, et d’exciter les autres à faire de même ? Quelle plus grande chose que de discipliner les esprits, que de former les mœurs des tendres adolescents ? Pour moi, celui qui s’entend à former l’âme de la jeunesse est assurément bien au-dessus des peintres, bien au-dessus des statuaires, et de tous les artistes de ce genre.

  • Couac

    Le G7 en France, pour Macron, c’était une nouvelle opportunité de grenouille qui veut se faire chef du monde. Il avait mijoté un super-coup, qui a fait flop et pschitt. Comme la grenouille.

    Il avait secrètement invité le ministre iranien des Affaires étrangères, de façon à obliger le G7 à prendre une position commune sur l’Iran. Les dirigeants du G7, fit savoir une « source diplomatique française » peu avant l’arrivée du ministre, ont « convenu de mandater » Macron pour mener le dialogue avec Téhéran (sur les questions nucléaires).

    Première claque : quelques minutes plus tard, Donald Trump, sans même évoquer un quelconque « mandat » donné à Macron, déclare qu’il n’a pas discuté d’un éventuel message commun, et qu’il est trop tôt pour lui de rencontrer un responsable iranien. Macron doit alors reconnaître qu’il n’a pas eu de « mandat ».

    Deuxième claque. Au moment de l’arrivée du ministre iranien, une « source diplomatique française » laisse entendre que les Etats-Unis ont été prévenus. Démenti formel de la Maison Blanche.

    Troisième claque. L’Elysée fait savoir que des conseillers britanniques et allemands sont associés à la discussion avec le ministre iranien. Démenti d’Angela Merkel : la rencontre entre une délégation française et le ministre iranien ne fait pas partie du G7 et constitue un « événement parallèle ».

    Et, finalement, tout ça pour rien.

  • Les bénédictins de l’Immaculée

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    Samedi matin a eu lieu à Taggia, en Italie, une cérémonie de réception des Bénédictins de l’Immaculée, en présence de l’évêque de Vintimille et des représentants des autorités civiles et militaires. On remarque qu’il y avait du monde à la messe pour accueillir les moines.

    Les Bénédictins de l’Immaculée, qui résidaient depuis leur création en 2008 à Villatalla, dans le diocèse d’Albenga-Imperia, déménagent à une dizaine de kilomètres de là à vol d’oiseau, dans le diocèse voisin de Vintimillle-San Remo, plus près de la côte et de la frontière française. Dans un ancien couvent capucin qui n’avait plus de moines depuis dix ans.

    Les bénédictins de l’Immaculée suivent en quelque sorte Antonio Suetta, qui était directeur du séminaire d’Albenga et fut nommé évêque de Vintimille peu avant la mise sur la touche puis l’élimination de Mgr Oliveri par François.

    Comme Mgr Oliveri, Mgr Suetta est bienveillant envers la liturgie traditionnelle. Il a déclaré :

    « Je m’unis à la communauté de Taggia, qui, je le sais, est très heureuse de voir le vieux couvent rouvert et habité par une communauté religieuse. Je remercie les pères capucins de leur bienveillance pour ce don à la fraternité bénédictine. Je souhaite la bienvenue à cette communauté dans notre diocèse avec un grand plaisir et en tant que cadeau du Seigneur. Ce sont des témoins et des gardiens de la plus ancienne tradition de l’Eglise. Je crois que leur présence peut faire du bien à nos fidèles. Je suis heureux d'avoir ici une garnison de prière et un point de référence. »

  • Saint Zéphirin

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    Cimetière de saint Calixte, crypte des papes, dont le premier fut saint Zéphirin.

    Centre des vastes Catacombes qui en font la reine des voies, le cimetière de Saint-Callixte était exploré. Mais dans ce grand faubourg de la ville souterraine on distinguait plusieurs quartiers. Bien que partie intégrante de la Catacombe principale, ils sont désignés par des noms propres et méritent l’attention du voyageur à cause des événements dont ils furent le théâtre. De ce nombre est le cimetière de Saint-Zéphirin, pape et martyr. « Le glorieux pontife, dit Anastase, fut déposé dans son cimetière, près de la Catacombe de Callixte, sur la voie Appienne. » Qu’il l’ait fait ouvrir ou qu’il l’ait seulement honoré par sa sépulture, Zéphirin méritait de donner son nom à cette partie de la Rome souterraine.

    Elevé en 203 sur le trône déjà quinze fois ensanglanté de saint Pierre, il gouverna l'Église pendant la persécution de Septime-Sévère. L'orage fut tellement violent qu'on crut à l'arrivée du véritable Antechrist et à l’approche de la dernière heure du monde. Caché dans les Catacombes, d’où il dirigeait la lutte, encourageait les combattants et leur donnait dans les eaux du baptême des successeurs au martyre, le saint pape sortit un jour de sa retraite, afin de recevoir dans ses bras paternels le plus grand génie de l'Orient, accouru pour voir de ses yeux l’antique Eglise de Rome. Ces bras qui venaient de s’ouvrir pour embrasser Origène s'armèrent bientôt pour frapper Proclus, l’opiniâtre sectateur de Montan. Après avoir encouragé les martyrs, affermi les apologistes et condamné les hérétiques, le souverain pasteur, devenu victime à son tour, monta sur l’échafaud et signa de son sang la foi dont il avait reçu le dépôt de saint Victor et qu’il transmit à saint Callixte l’an 221. La Catacombe de Saint-Zéphirin fut bientôt absorbée dans celle de Saint-Callixte, en sorte qu’aujourd'hui les archéologues romains ne peuvent avec certitude en assigner les limites.

    Jean Gaume, Les trois Rome : journal d'un voyage en Italie, 1857.

    L’auteur s’inspire des Vitæ pontificum romanorum d’Antonio Sandini, de 1748, qui suit lui-même la chronologie de Baronius, qui fait mourir Zéphirin en 221. Alors que selon Eusèbe de Césarée c’était en la première année du règne d’Héliogabal, donc en 218. Selon les historiens actuels, c’est en 217. C’est Eusèbe de Césarée qui signale à la fin du chapitre 14 du 6e livre de son Histoire ecclésiastique :

    Quant à Adamantios (c'est le nom d'Origène), aux temps où Zéphyrin gouvernait l'église des Romains, il séjourna à Rome ainsi qu'il l'écrit quelque part en ces termes : « Ayant souhaité voir la très ancienne église des Romains. » Il y resta peu et il revint à Alexandrie où il remplit ses fonctions accoutumées à la catéchèse avec tout son zèle.

  • 11e dimanche après la Pentecôte

    Allelúia. Exsultáte Deo, adjutóri nostro, jubiláte Deo Jacob : súmite psalmum jucúndum cum cíthara. Allelúia.

    Réjouissez-vous en Dieu notre aide, chantez au Dieu de Jacob, entonnez le psaume harmonieux sur la cithare. Alléluia.

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    Il y a dans le verset de cet alléluia (qui vient du psaume 80) trois impératifs, qui commencent logiquement trois phrases, tant dans le texte que dans la mélodie. Musicalement, le premier et le troisième sont des intonations, qui vont de la tonique à la dominante et introduisent le mot suivant, qui est donc le mot le plus important, et qui est de ce fait orné de neumes : dans la première phrase on chante Dieu qui nous aide, dans la troisième c’est le « psaume » qui chante de lui-même, et qui fait chanter jucundum (agréable) et l’instrument de musique. La deuxième phrase, qui commence par « jubilate », jubile dès le début.

    La mélodie est unifiée par deux discrets « refrains » qui ne viennent pas de l’Alléluia proprement dit. Il y a d’abord la broderie de Deo qui revient sur nostro, puis sur (Ja)cob. Il y a ensuite celle sur (ajuto)ri qui revient plus développée sur psalmum puis sur (jucun)dum.

  • Encore raté...

    Kathleen Arberg, porte-parole de la Cour suprême des Etats-Unis, nous apprend que Ruth Bader Ginsburg a subi pendant trois semaines des séances de radiothérapie dans un institut d'oncologie à New York pour un (nouveau) cancer du pancréas.

    Le cancer du pancréas est presque toujours mortel. Mais Ruth Bader Ginsburg peut en avoir à répétition… « La tumeur a été détruite de façon permanente et il ne reste aucune trace de maladie dans le corps. »

  • Stupéfiant

    Je découvre, grâce au blog New Liturgical Movement, le « Misteri d’Elx », mystère de l’Assomption, en deux parties (la Vespra, la Festa), qui se déroule chaque année à Elx (Elche), dans la Communauté valencienne.

    Le soir du 14 août c’est la mort de la Vierge, et le 15 août c’est l’Assomption et le Couronnement. Description sur Wikipedia, synopsis et textes chantés (en « valencien », ou catalan méridional et fragments liturgiques en latin) ici en espagnol, en anglais – mais le catalan est assez facile à lire pour un Français.

    Il y a là un chant multiforme et pourtant unifié par le cours des siècles, du chant byzantin, du chant mozarabe, du chant, comment dire,… méditerranéen, comme ce chœur des apôtres à trois voix qui entonne une mélodie quasi corse (ou sarde) qui se résout dans une polyphonie renaissance, et il y a des motets du XVIe siècle espagnol comme on en composait... en Amérique.

    Le dispositif scénique est impressionnant, avec d’abord cette « grenade » qui descend du ciel (la voûte est très haute) et se déploie en une sorte de palmier habité par un ange. La deuxième fois que le ciel s’ouvre c’est pour laisser passer cinq anges qui chantent en scandant des accords de guitare et de harpe, ils viennent chercher l’âme de Marie et remontent en chantant. Très lentement. Tout est très lent, tout est incroyablement contemplatif pour un spectacle qui se déroule en Espagne. C’est du théâtre sacré. Du vrai théâtre sacré.

    Le premier grand moment de la deuxième partie est quand les juifs tentent de s’emparer du corps de la Vierge et finissent pas se convertir et se faire baptiser par saint Pierre (avec la palme d’or que l’ange est venu donner à Marie au premier acte). Après la mise au tombeau il y a de nouveau la descente des anges qui viennent chercher Marie en son corps pour être couronnée (avec un chant littéralement inouï, provenant sans doute d’antiques polyphonies populaires). Alors arrive saint Thomas qui n’était pas là (comme d’habitude), et chante une très sublime déploration. Et c’est le clou du spectacle : alors que la Vierge et les anges sont suspendus à mi-hauteur, descend la Sainte Trinité, qui vient couronner la Vierge au son d’un chant analogue à celui des anges. La couronne descend dans une pluie d’or, et le tout déclenche des applaudissements et des acclamations de la foule. Puis la Sainte Trinité et la Vierge et les anges montent au ciel et disparaissent, dans un délire de hourras. Quand la foule se calme est chanté le dernier motet, hiératique : la doxologie Gloria Patri et Filio… Et les hourras reprennent, en l’honneur de la Reine du Ciel et de la Terre.

    C’est incroyable que de telles choses existent encore dans notre monde.

  • Saint Barthélémy

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    Omnípotens sempitérne Deus, qui hujus diei venerándam sanctámque lætítiam in beáti Apóstoli tui Bartholomǽi festivitáte tribuísti : da Ecclésiæ tuæ, quǽsumus ; et amáre quod crédidit, et prædicáre quod dócuit. Per Dóminum.

    Dieu tout-puissant et éternel, de qui nous vient la religieuse et sainte joie que nous éprouvons à célébrer aujourd’hui la fête de votre bienheureux Apôtre Barthélémy, accordez à votre Église, nous vous en prions, la grâce d’aimer ce qu’il a cru et de prêcher ce qu’il a enseigné.

    Cette magnifique oraison est depuis toujours la collecte de la fête de saint Barthélémy (elle était aussi une des collectes du Sacramentaire de Vérone pour la fête de saint Jean l’évangéliste). On remarque d’abord l’expression « venerándam sanctámque lætítiam ». Le mot « veneranda » veut dire vénérable, digne de vénération, de grand respect. Il qualifie soit une fête, soit une personne. Ici, et seulement ici, il qualifie… la joie. Par cette fête, Dieu nous donne une joie sainte, une joie… vénérable ? Une joie qui soit digne de la fête que nous célébrons, une joie qui procède de l’honneur que nous rendons à l’apôtre.

    Puis il y a, en deuxième partie, la demande, formule parfaitement balancée en deux parties (chaque partie articulant « nous » et « lui ») qui se répondent par assonances et allitérations.

    et amare              quod            credidit
    et prædicare        quod            docuit.

    C’est saint Augustin qu’on voit d’abord ciseler des formules de ce genre. Saint Bernard en produira des quantités phénoménales.

    (Saint Barthélémy écorché portant sa peau, par Matteo di Giovanni, Sienne, vers 1480. L'œuvre se trouve au musée de Budapest.)

  • Raison garder

    Voici l’état actuel (aujourd'hui) des incendies sur la planète, selon les satellites de la Nasa. (Cliquer pour agrandir, ou aller sur le site.)

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    Et en Amérique du Sud.

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    Ce n’est donc pas « l’Amazonie » qui est en flammes. Il y a des incendies tous les ans en Amazonie, dont beaucoup de feux dus au défrichage, et à l’exploitation de la forêt. Il y en a davantage cette année que les années passées, et c’est toujours désastreux, mais pas plus qu’en 2013 par exemple. (Mais alors ce n'était pas un homme "d'extrême droite" qui était au pouvoir, donc on n'avait personne à condamner et à insulter.)

    Screenshot_2019-08-23 Amazonie passe d'armes entre Macron et Bolsonaro.png

    Quant à la photo publiée par Macron, elle a été prise par Loren McIntyre, qui est mort en 2003. Et elle est publiée à l’envers. Elle vient du compte Instagram du grand spécialiste Leonardo di Caprio, et a été reprise aussi, évidemment, par Greta, avant que les cadors de la communication de l’Elysée s’avisent de la publier à leur tour comme « preuve » de l’horreur… Et comme prétexte ridicule pour rejeter l’accord Mercosur-UE qui était si vanté par Macron mais si controversé dans l’opinion...

    Enfin, ce n’est évidemment pas vrai que l’Amazonie qui « est en feu » soit « le poumon de notre planète ». Comme on le voit sur la carte de la Nasa ce n’est pas « l’Amazonie » qui est en feu. Et c’est le phytoplancton qui produit 50% de l’oxygène.

    Addendum

    C'est un véritable festival de fausses photos.