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  • Le Sacré Cœur

    Ces impénétrables richesses de ta gloire, Seigneur, restaient cachées au-dedans de toi, dans le ciel de ton secret, jusqu'au moment où la lance du soldat ouvrit le flanc de ton Fils, notre Seigneur et Rédempteur, sur la croix : les sacrements de notre rédemption s'épanchèrent alors si bien que désormais nous ne mettons pas dans son flanc le doigt ou la main comme Thomas, mais par la porte ouverte nous entrons tout entiers jusqu'à ton cœur, Jésus, siège certain de miséricorde, jusqu'à ton âme sainte, pleine de toute la plénitude de Dieu, pleine de grâce et de vérité, de salut pour nous et de consolation.

    Ouvre, Seigneur, la porte au flanc de ton arche, afin que puissent entrer tous ceux que tu veux sauver à la face de ce déluge qui inonde tout sur terre ; ouvre-nous le flanc de ton corps, afin que puissent entrer ceux qui désirent voir les secrets du Fils, et qu'ils puissent recevoir les sacrements qui coulent de lui en abondance, et le prix de leur rédemption. Ouvre la porte de ton ciel, afin qu'ils puissent voir les biens du Seigneur sur la terre des vivants, tes rachetés qui peinent encore sur la terre des mourants : qu'ils puissent voir et convoiter, qu'ils puissent brûler et courir, ceux pour qui tu t'es fait la voie par laquelle on va là-haut, la vérité à laquelle on va, la vie pour laquelle on va: la voie, exemple d'humilité; la vérité, exemple de pureté; la vie, qui est vie éternelle.

    Guillaume de Saint-Thierry, Oraisons méditatives, 6, 20-21

  • Bruxelles donne son “avis”

    La Commission européenne a émis hier un « avis », dans le cadre de sa procédure concernant « l’état de droit en Pologne ».

    J’ai perdu mon temps à lire le bavardage bruxellois, car il n’y a strictement rien de nouveau. La dictature européenne répète (pour sa plus grande honte) qu’elle reproche au gouvernement polonais et au Parlement polonais d’avoir adopté des lois en respectant les règles de la démocratie et selon le programme proposé aux citoyens.

    En bref les Polonais n’auraient pas le droit de modifier selon les règles de la majorité qualifiée le fonctionnement du Tribunal Constitutionnel, ils n’auraient pas le droit non plus de s’opposer à la magouille du gouvernement précédent concernant la nomination in extremis de juges constitutionnels qui pourraient mettre des bâtons dans les roues de la nouvelle majorité. Et en outre, comme ils sont soupçonnés d’attentats permanents contre l’état de droit, ils sont censés présenter à Bruxelles toutes les lois qu’ils adoptent, or ils ne le font pas… Surtout la loi sur les médias, qu’ils ne communiquent pas malgré les multiples demandes. (Ben oui, la connexion informatique avec la Pologne est impossible depuis Bruxelles, on ne peut pas accéder au site du gouvernement et du Parlement polonais, et quand bien même on le pourrait, ces sournois-là mettent tout en polonais…)

    Donc voici un « avis ». Qui fait toujours partie de la première étape de la procédure de condamnation à mort selon l’article 7 (dont on nous répète une fois de plus qu’elle est utilisée pour la première fois : il faut vraiment être très très méchant, c’est donc la preuve que les Polonais sont très très méchants).

    Si les Polonais continuent de faire la mauvaise tête, on devra passer à la deuxième étape, qui sera une « recommandation » de la Commission. Avant de passer à la troisième étape, celle de l’article 7 proprement dit, où les Etats membres de l’UE « constatent » l’existence d’une « violation grave et persistante de l’état de droit » et où l’on prend des sanctions contre l’Etat voyou…

    Interrogé sur l’affaire, le ministre polonais des Affaires étrangères Witold Waszczykowski a déclaré qu’il n’avait pas lu l’avis : « Il est arrivé hier, je l’ai transmis au Premier ministre et au Président. J’aurai peut-être l’occasion de le lire dans les prochains jours. »

    Le Premier ministre Beata Szydlo a envoyé hier soir un courriel aux militants du PiS, où il n’y avait aucune allusion à cet avis : c’était pour se féliciter de l’accord sur le salaire minimum.

    La porte-parole du groupe parlementaire PiS s’est contentée de réaffirmer que la ligne du parti est que la Commission européenne n’a pas d’autorité pour se mêler des affaires souveraines de la Pologne.

    Si les Polonais sont si tranquilles, c’est qu’ils savent parfaitement que les menaces de la Commission ne sont que des gesticulations à destination des puissances politico-médiatiques dominantes. Pour prendre une décision selon l’article 7, il faut l’unanimité des autres Etats membres. Or Viktor Orban a dit très clairement que la Hongrie ne voterait pas contre la Pologne…

  • Du nouveau dans le diocèse de Quimper

    La Fraternité sacerdotale Saint-Pierre à Bordeaux annonce que l’abbé Eric Courtois est nommé dans le diocèse de Quimper, où le nouvel évêque Mgr Dognin (qui vient également de Bordeaux) confie à la Fraternité « la création d’un apostolat prometteur ».

    Bienvenue à l’abbé Courtois dans le désert (liturgique) bas-breton, et bravo et merci à Mgr Dognin.

    (Selon Riposte Catholique l'abbé Courtois doit « prendre en charge une nouvelle communauté attachée à la forme extraordinaire à Quimper » tout en résidant près de Morlaix... à l'autre bout du diocèse.)

  • Dhimitude pathologique

    Le 4 avril dernier, en la solennité transférée de l’Annonciation, ont eu lieu ici et là dans des églises des cérémonies islamo-chrétiennes (inspirées par la fête instituée au Liban par les autorités politiques).

    A Lyon, on a pu entendre, juste après le Notre Père, la Fatiha : la première sourate du Coran, texte antichrétien de base de l’islam.

    Des chrétiens d’Orient réfugiés dans la région lyonnaise ont été, comme on s’en doute, terriblement choqués par cette initiative.

    Voici la réponse de l’archevêché :

    Dans le cadre des vêpres du Dimanche de la Miséricorde, où étaient très spécialement invités migrants et personnes investies dans les paroisses accueillantes, nous avons proposé que des réfugiés puissent exprimer leurs intentions de prière. Ce choix honorait le travail d’accueil dans les paroisses tel que le pape l’a demandé et comme lui-même en a donné l’exemple.

    C’est dans ce cadre qu’une femme musulmane a chanté quelques phrases en arabe, qui s’avèrent être des extraits de la fatiha, ce qui a choqué nos frères chrétiens d’Orient. La Cellule diocésaine Migrants s’en est expliqué avec eux et regrette que cette prière ait pu blesser ceux qui ont tant souffert de la persécution et de l’exil.

    Merci de votre attention à la démarche d’accueil qui se fait au sein du diocèse de Lyon.

    Tout serait à analyser dans ce communiqué particulièrement dégueulatoire. Restons-en à l’essentiel.

    - Ce n’était pas dans le cadre du dimanche de la Miséricorde mais de la solennité de l’Annonciation célébrée le lendemain.

    - Depuis quand des musulmans peuvent-ils dire leurs « intentions de prière » dans des églises ? Des prières à qui ? Des prières pour quoi ? Pour vouer les chrétiens à l’enfer, selon l’un des refrains du Coran ?

    - « Quelques phrases en arabe, qui s’avèrent être des extraits de la Fatiha ». Non. On ne chante pas des « extraits » de la Fatiha, quand on est musulman. On la chante intégralement, d’autant que c’est très court. Et les comptes rendus ont bien spécifié que la Fatiha avait été chantée.

    Mais l’essentiel est la fin. In cauda venenum. La « cellule » ne regrette pas que ce texte islamique antichrétien ait pu être proféré dans une église, et qui plus est devant des victimes de l’islam. Elle regrette seulement qu’elle ait pu blesser ceux-là.

    C’est-à-dire qu’on est prêt à recommencer, et que bien sûr on recommencera. Mais par souci humanitaire on fera en sorte qu’il n’y ait pas de chrétiens d’Orient dans l’église…

  • Sancti nominis tui

    La collecte de la messe du deuxième dimanche après la Pentecôte est magnifique, mais elle est peu connue puisque ce dimanche est occupé dans les paroisses par la solennité de la Fête Dieu. Ceux qui disent l’office la disent aussi dans la semaine, mais les fêtes se succèdent (du moins dans le bréviaire romain - il y en a moins dans le bréviaire monastique) et empêchent donc également de la dire – sauf aujourd’hui.

    Sancti nóminis tui, Dómine, timórem páriter et amórem fac nos habére perpétuum : quia numquam tua gubernatióne destítuis, quos in soliditáte tuæ dilectiónis instítuis. Per Dóminum…

    Faites, Seigneur, que nous ayons toujours la crainte et l’amour de votre saint nom, parce que vous ne cessez jamais de diriger ceux que vous établissez dans la solidité de votre amour.

    Aucune traduction, je pense, ne peut rendre la rime du latin, ni surtout son sens exact, puisque c’est le même verbe, avec deux préfixes opposés, qui exprime le fait que Dieu ne « destitue » jamais son « gouvernement » chez ceux qu’il « institue » dans son amour.

    Cette collecte est très proche d’une autre oraison, celle qui concluait les litanies du Saint Nom de Jésus dans les anciens livres (dans les livres récents elle a été remplacée par la collecte de ce dimanche) :

    Humanitatis tuæ ipsa divinitate unctæ, Domine Jesu Christe, timorem pariter et amórem fac nos habére perpétuum : quia numquam tua gubernatióne destítuis, quos in soliditáte tuæ dilectiónis instítuis.

    Pour les litanies du « saint nom », on avait enlevé… le « saint nom », et on l’avait remplacé par « ton humanité ointe par la divinité elle-même ». On remarque qu’il ne reste rien de cette formule dans la traduction qu’en donnait Bossuet (peut-être parce qu’elle peut être interprétée de façon hérétique) :

    O Jésus-Christ Notre Seigneur, mettez en nous pour jamais la crainte et l’amour de votre sacrée Personne, et de cette humanité sanctifiée par l’union de la divinité, puisque vous n’abandonnez jamais ceux que vous avez établis en la solidité de votre amour.

  • Tusk démission !

    Un député européen socialiste hongrois, Istvan Ujhelyi (pas tout à fait lambda puisque vice-président de la commission des transports et du tourisme), demande la démission du président du Conseil européen Donald Tusk. Parce que celui-ci a dit, dans son discours devant le PPE, qu’il était fier d’appartenir au même parti que le Premier ministre hongrois Viktor Orban. « Un dirigeant responsable qui veut voir le projet européen prévaloir ne peut tout simplement pas être fier d’être dans le même parti qu’un despote illibéral », a-t-il déclaré.

  • Sainte Angèle Merici

    Prologue de la Règle des ursulines.

    Au nom de la bienheureuse et indivisible Trinité.

    Prologue sur la vie des vierges, nouvellement commencée, et dont le nom est Compagnie de Sainte-Ursule.

    Aux filles et sœurs bien–aimées de la Compagnie de Sainte-Ursule.

    Puisque Dieu, mes filles et sœurs très aimées, vous a accordé la grâce de vous séparer des ténèbres de ce monde misérable, et de vous unir ensemble pour servir sa divine Majesté, vous devez le remercier infiniment de ce qu’à vous spécialement il ait accordé un don si singulier.

    En effet, combien de personnes importantes, et d’autres de toute condition qui n’ont pas, ni ne pourront avoir une telle grâce !

    C’est pourquoi, mes sœurs, je vous exhorte, ou plutôt je vous prie toutes et vous supplie : puisque vous avez été ainsi élues pour être les vraies et virginales épouses du Fils de Dieu, veuillez d’abord reconnaître ce que cela comporte, et quelle dignité nouvelle et stupéfiante cela est.

    Ensuite, efforcez-vous de tout votre pouvoir de vous conserver dans l’état où Dieu vous appelle ; et de chercher et vouloir tous les moyens et toutes les voies qui sont nécessaires pour persévérer et progresser jusqu’à la fin.

    Car il ne suffit pas de commencer si l’on ne persévère pas aussi. C’est pourquoi la Vérité dit : “ Qui perseveraverit usque in finem, hic salvus erit ” : celui qui jusqu’au bout aura persévéré, celui-là sera sauvé ”. Et elle dit encore : “ Beati qui audiunt verbum Dei et custodiunt illud ” ; c’est-à-dire : bienheureux sont ceux à qui Dieu aura soufflé au cœur la lumière de la Vérité et aura donné l’inspiration de désirer ardemment leur patrie céleste, et qui chercheront ensuite à conserver en eux-mêmes cette voix de vérité et ce bon désir.

    Sans aucun doute, seule cette personne-là pourra rester fidèle qui voudra aussi embrasser les moyens et voies nécessaires à cela, car il y a peu ou pas de différence entre dire franchement : je ne veux plus servir Dieu, et ne pas vouloir les voies et règles nécessaires pour pouvoir se maintenir à son service.

    Et il faut que nous soyons d’autant plus vigilantes, mes sœurs, que notre entreprise est d’une telle importance qu’il ne pourrait y en avoir de plus grande, car il y va de notre vie et de notre salut, et nous sommes appelées à une vie tellement glorieuse que nous sommes épouses du Fils de Dieu et que nous devenons des reines au ciel.

    Mais ici il nous faut être avisées et prudentes ; en effet, plus l’entreprise où l’on s’engage à de valeur, plus elle comporte fatigues et dangers ; car ici il n’y a aucune sorte de mal qui ne cherche à s’y opposer, vu que nous sommes ici-bas placées au milieu de pièges et de dangers ; si bien que contre nous s’armeront l’air et la terre avec l’enfer tout entier, puisque notre chair et notre sensualité ne sont pas encore mortes.

    Et notre adversaire, le diable, ne dort pas non plus, lui qui jamais ne repose ; mais toujours (comme dit saint Pierre), tel un lion rugissant, il guette, et cherche comment il pourrait dévorer l’une de nous, et avec tant de ruses et d’astuces à lui, que personne ne pourrait les compter.

    Pourtant, mes sœurs, vous ne devez vous effrayer pour cela : car si vous vous efforcez à l’avenir, et de tout votre pouvoir, de vivre comme il est demandé aux véritables épouses du Très-Haut, et d’observer cette Règle comme la voie par laquelle vous devez marcher et qui a été tracée pour votre bien, j’ai cette foi et cette espérance, fermes et inébranlables, en l’infinie bonté de Dieu : non seulement nos surmonterons tous les périls et adversités, mais encore nous les vaincrons avec grande gloire et grande joie.

    Et même, nous passerons cette très courte vie dans la consolation, et chacune de nos douleurs et tristesses se changera en joie et allégresse ; et nous trouverons les routes épineuses et rocailleuses fleuries pour nous, et pavées de dalles d’or très fin.

    Car les anges de vie éternelle seront avec nous, c’est-à-dire dans la mesure où nous participerons de la vie angélique.

    Allons, courage donc ! Embrassons toutes cette sainte Règle que Dieu, par sa grâce, nous a offerte. Et armées de ses préceptes sacrés, comportons-nous si virilement que nous aussi, à la manière de sainte Judith, ayant tranché courageusement la tête à Holopherne, c’est-à-dire au diable, nous puissions retourner glorieusement dans la patrie, où, de la part de tous, au ciel et sur la terre, grande gloire et triomphe éclateront pour nous.

    Maintenant donc, de grâce, soyez toutes attentives, le cœur large et plein de désir.

    Sur sainte Angèle Merici voir aussi mes notes de 2013 et 2015.