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  • La tactique de l'omission

    L’allocution de François, lors de son audience générale de mercredi, a eu les faveurs des médias du monde entier : il soulignait que les « divorcés remariés » ne sont « pas excommuniés ».

    A lire le texte, on vérifie qu’il n’y a rien de nouveau, donc rien de médiatique, dans le propos du pape. Pourtant ce n’est pas sans raison que les médias s’en sont emparés, même s’ils n’ont pas su pourquoi ils le faisaient.

    Un avocat argentin, José Durand Mendioroz, a effectué l’analyse qui s’imposait. Elle a été publiée et résumée par Sandro Magister, et l’on trouve une traduction du résumé chez Benoît et moi.

    José Durand Mendioroz fait remarquer qu’il y a un paragraphe de l’allocution de François qui est presque mot pour mot un paragraphe de Familiaris consortio, de Jean-Paul II (n.84).

    La seule vraie différence est qu’au lieu de l’expression « pas séparés » (de l’Eglise) utilisée par Jean-Paul II, François dit : « pas excommuniés ». Il utilise un mot qui entretient la confusion entre le fait d’être exclu de la communion de l’Eglise et le fait d’être exclu de la communion eucharistique.

    D’autre part, François évite soigneusement toute allusion à la suite du texte de Jean-Paul II : au rappel que les « divorcés remariés » ne peuvent pas communier parce qu’ils ne peuvent pas recevoir l’absolution de leurs péchés. Il s’agissait des trois paragraphes suivants…

    J'ajoute que François, au lieu de cela, ose citer Benoît XVI comme si le pape émérite avait parlé comme lui, alors que dans le texte en question (qui est un rapide propos oral en réponse à une question), Benoit XVI rappelle lui aussi l'impossibilité de l'absolution et donc de la communion pour les « divorcés remariés ».

  • Saint Donat

    La fête de saint Donat a été supplantée par celle de saint Gaétan de Thienne. Elle n’est plus qu’une commémoraison.

    Saint Donat fut le deuxième évêque d’Arezzo. Il fut martyrisé sous Julien l’Apostat (qui avait été, dit-on, son condisciple), le 7 août 362. Les historiens modernes soulignent que les plus anciens documents lui donnent le titre de confesseur, et non de martyr. Mais son successeur Gélase fit construire un oratoire sur sa tombe (où sera ensuite construite la cathédrale d’Arezzo), or à cette époque seuls les martyrs étaient ainsi honorés.

    Peut-être l’a-t-on qualifié de confesseur pour tenter de le distinguer de « saint Donat martyr », patron de nombreuses paroisses italiennes. Car il y a eu un (au moins un) autre saint Donat avant lui, et les deux sont néanmoins mélangés, comme on le voit par exemple dans plusieurs notices wikipedia, qui nous disent que le corps de l’évêque d’Arezzo se trouve à Castiglione Messer Raimundo et qu’il y est porté en procession tous les cinq ans. Mais la vidéo de la procession de 2011 montre clairement, bien qu’elle ait lieu le 7 août, qu’il ne s’agit pas de saint Donat d’Arezzo : ce martyr est un jeune Romain, et non un évêque (et le site de la commune dit bien qu’il s’agit du corps d’un martyr de la catacombe de la Via Tiburtina). C’est aussi ce que l’on voit sur certaines images pieuses qui représentent l’évêque comme un jeune soldat romain...

    D’autre part les historiens modernes qualifient de légende le plus fameux miracle de saint Donat : un jour qu’il célébrait la messe, les païens firent irruption, et, dans la bagarre, le calice de verre tomba et se brisa en de nombreux morceaux. Saint Donat ramassa les morceaux et le calice se reforma aussitôt. Toutefois il manquait un morceau au fond. Or saint Donat fit communier les fidèles sans qu’une goutte du vin consacré ne tombe. Devant ce spectacle, 79 païens se convertirent. Ce fut le motif de la condamnation du saint.

    Les historiens actuels jugent qu’il s’agit d’une légende parce que le récit le plus connu est celui de la « Légende dorée ». Mais il y a beaucoup de choses vraies dans la Légende dorée (le nom étant à prendre dans son sens originel : ce qui doit être lu). Et surtout saint Grégoire le Grand, dans ses Dialogues, six siècles plus tôt, fait allusion à ce miracle comme à quelque chose que tout le monde connaît.

    Ci-dessous l’impressionnant maître autel de la cathédrale d’Arezzo, ou « arche de saint Donat », qui renferme le tombeau du saint.

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  • Publicité suédoise

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    Une campagne de publicité dans le métro de Stockholm ne passe pas inaperçue, et suscite la colère de toute la classe politico-médiatique “antiraciste” du pays.

    Le texte, qui s’adresse aux étrangers arrivant dans le pays, dit ceci :

    « Nous sommes désolés pour le bordel qu’il y a ici en Suède. Nous avons un sérieux problème de mendicité forcée. Des gangs internationaux profitent du désespoir des gens. Notre gouvernement ne fait pas ce qu’il faudrait. Mais nous le ferons ! Et nous grandissons à une vitesse record. Nous sommes l’opposition et nous promettons un vrai changement. Nous sommes les Démocrates de Suède ! Revenez dans une meilleure Suède en 2016 ! »

    Il y a eu une manifestation antiraciste, au cours de laquelle les banderoles ont été déchirées. Mais elles ont été immédiatement remises en place, car les Démocrates de Suède (qui sont aujourd’hui le troisième parti politique du pays) ont payé l’emplacement pour un temps déterminé et entendent en profiter…

  • Sondage autrichien

    Selon le dernier sondage Gallup réalisé en Autriche, le premier parti est le FPÖ (xénophobe, populiste, etc.), avec 28% d’intentions de vote, suivi des deux partis institutionnels l’ÖVP (24%) et le SPÖ (23%), et des Verts (15%).

  • Le président tchèque parle clair

    Dans une interview à un journal de son pays publiée le 2 août, le président tchèque Milos Zeman a déclaré que la crise des migrants avait pour origine la déstabilisation du Proche Orient par les Américains :

    « La vague de migrants prend racine dans l'idée absurde de lancer une intervention en Irak, qui était sensé avoir des armes de destruction massive, mais rien n'a été trouvé. »

    Les Américains ne sont pas les seuls responsables, a-t-il ajouté, car il y a aussi la déstabilisation de la Libye. La volonté occidentale de « restaurer l'ordre » en Libye et en Syrie aura été à l'origine d'un embrasement des conflits dans ces deux pays et de l'émergence d'organisations terroristes, poussant les populations locales à fuir leur pays.

    L’occasion de ces propos était un incident dans un centre de détention pour migrants : plusieurs dizaines de détenus avaient pris part à une manifestation et tenté de fuir le centre, commettant des actes de vandalisme. Milos Zeman a déclaré à l’adresse des migrants : « Personne ne vous a invités. Mais maintenant que vous êtes ici, vous devez respecter nos règles, comme nous respectons les vôtres lorsque nous nous rendons dans vos pays. »

    Quelques jours plus tôt, à propos de la menace de fermeture d’établissements qui s'occupent d'enfants abandonnés ou récupérés par les services sociaux, le porte-parole de Milos Zeman avait déclaré : « Le président regrette que l'on n'ait pas réussi à trouver 30 millions de couronnes pour les Klokanky qui se préoccupent des enfants tchèques, étant donné que la somme de l'aide aux migrants sera dix fois plus élevée. » Car l’UE impose 1.500 « réfugiés » à la République tchèque, et à ce propos Milos Zeman a déclaré également que son pays ne devrait héberger que des réfugiés dont la culture est proche de la culture tchèque…

  • Ce 21 juin au Vatican

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    Le 21 juin dernier avait lieu au Vatican une conférence organisée par l’Académie pontificale des sciences, sur le thème « Esclavage moderne et changement climatique ». Comme je ne comprenais même pas l’intitulé, je n’en ai pas parlé. Mais voici que LifeSiteNews publie un texte d’Elisabeth Yore, juriste internationale luttant contre les trafics d’enfants, qui me semble mériter d’être lu. Elisabeth Yore constate que tous les maires et gouverneurs invités au Vatican étaient des hommes de gauche, militants de l’avortement et des « droits » LGBT. Il semble que ce ne soit pas seulement les Américains. Nous en avons nous-mêmes un exemple avec Anne Hidalgo, qui ne tarit pas d’éloges sur François et son encyclique depuis qu’elle est revenue de Rome. Sur la première photo ci-dessus, on voir Manuela Carmena lors de la conférence. Manuela Carmena, maire de Madrid, c’est “Podemos” : l’extrême gauche, et on sait ce qu’est l’extrême gauche espagnole. Sur la deuxième photo, on voit un carton « Karin Wanngård » : c’est le maire de Stockholm, elle est une militante du « parti social-démocrate suédois des travailleurs ». En réalité ce n’est pas elle qui se trouve derrière le carton, mais Valeria Mazza, qu’on voit aussi sur la première photo. Ici on touche au ridicule absolu. Valeria Mazza était à la droite du chancelier de l’Académie pontificale. A quel titre ? Aucun. Sur son carton est indiqué « maîtresse des cérémonies ». Valeria Mazza n’a d’autre titre de gloire que d’avoir été la plus connue des top-models d’Argentine (et d’avoir défrayé la chronique judiciaire avec son mari l’homme d’affaires Alejandro Gravier pour des soupçons de deux millions de dollars d’impôts impayés et un faux bail destiné à masquer une évasion fiscale). Valeria Mazza a été invitée personnellement par François pour faire la potiche de luxe lors de la conférence… C’est assurément infiniment moins grave que, par exemple, la convocation de la journaliste altermondialiste Naomi Klein (encensée par la Ligue communiste révolutionnaire) pour présenter l’encyclique au Vatican. Mais c’est significatif du n’importe quoi ambiant, qui n’a plus qu’un rapport très lointain avec la foi catholique.

    Voici une traduction de l’article d’Elisabeth Yore, d’abord paru le 21 juin dans Pewsitter, et reproduit le 29 juillet sur LifeSiteNews. (Le titre et diverses expressions, dont la première phrase, font référence à Alice au pays des merveilles, autrement dit au type même du « nonsense », au monde absurde qu'est devenu le Vatican.)

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  • La neuvaine pour la guérison de Vincent Lambert

     

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    Premier jour

    Auguste Reine des Cieux,
    Souveraine Maîtresse des Anges,
    Vous qui, dès le commencement, avez reçu de Dieu
    le pouvoir et la mission d'écraser la tête de Satan,
    nous Vous le demandons humblement :
    envoyez vos légions célestes pour que,
    sous vos ordres et par votre puissance,
    elles poursuivent les démons, les combattent partout,
    répriment leur audace et les refoulent dans l'abîme.
    “Qui est comme Dieu ?”
    O bonne et tendre Mère,
    Vous serez toujours notre amour et notre espérance!
    O divine Mère,
    envoyez les Saints Anges pour me défendre
    et repousser loin de moi le cruel ennemi!
    Saints Anges et Archanges,
    défendez-nous, gardez-nous!

    Bienheureux père Louis-Edouard Cestac

    *

    Vierge Marie,
    Notre-Dame de France,
    Accueillez nos cœurs d'enfants
    confiants en votre bienveillance.
    Guidez les vers Jésus notre Sauveur,
    pour recevoir de son Cœur les grâces de sa divine miséricorde.
    Nous vous présentons notre pays,
    ses souffrances, ses troubles, ses conflits,
    mais aussi ses ressources et ses aspirations.
    Accueillez-les, purifiez-les,
    présentez-les à votre Fils
    afin qu'Il intercède en notre faveur,
    qu'Il oriente nos actions vers le Bien
    et nous guide dans la Vérité.
    Nous vous consacrons la France
    dans la fidélité à l'espérance
    et la force de l'Esprit Saint
    reçues à notre baptême.
    Amen.

  • La Transfiguration

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    La Transfiguration est un événement de prière. Ce qui devient visible, c'est ce qui se passe quand Jésus parle avec le Père, l'intime unité de son être avec Dieu, qui devient pure lumière. Dans son union avec le Père, Jésus est lui-même lumière de lumière. Ce qu'il est au plus intime de lui-même et ce que Pierre avait tenté de dire dans sa confession de foi, tout cela devient même, à cet instant, perceptible par les sens : l'être de Jésus dans la lumière de Dieu, son propre être-lumière en tant que Fils.

    C’est ici que se manifestent tout à la fois le rapport et la différence avec la figure de Moïse : « Lorsque Moïse descendit de la montagne du Sinaï, ayant en mains les deux tables de la charte de l’Alliance, il ne savait pas que son visage rayonnait de lumière depuis son entretien avec le Seigneur » (Ex 34, 29). Du fait qu’il parle avec Dieu, la lumière de Dieu rayonne sur lui et le fait rayonner lui-même. Mais il s’agit d’un rayon qui arrive sur lui de l’extérieur, et qui le fait resplendir ensuite. Jésus, lui, resplendit de l’intérieur, il ne fait pas que recevoir la lumière, il est lui-même lumière de lumière.

    Et pourtant le vêtement blanc de lumière que porte Jésus lors de la Transfiguration parle aussi de notre avenir. Dans la littérature apocalyptique, les vêtements blancs sont l'expression des êtres célestes — les vêtements des anges et des élus. Ainsi l'Apocalypse de Jean parle des vêtements blancs que porteront ceux qui seront sauvés (cf. en particulier Ap 7, 9.13 ; 19, 14). Mais nous est aussi communiqué quelque chose de nouveau : les vêtements des élus sont blancs parce qu'ils les ont lavés et blanchis dans le sang de l'agneau (cf. Ap 7, 14), ce qui signifie que, par le Baptême, ils sont liés à la Passion de Jésus, et que sa Passion est la purification qui nous rend le vêtement d'origine que nous avons perdu par le péché (cf. Le 15, 22). Par le Baptême, nous avons été revêtus de lumière avec Jésus et nous sommes devenus nous-mêmes lumière.

    C'est alors qu'apparaissent Moïse et Élie qui parlent avec Jésus. Ce que le Ressuscité déclarera plus tard aux disciples sur la route d'Emmaüs est ici de l'ordre du phénomène visible. La Loi et les Prophètes parlent avec Jésus, parlent de Jésus. Luc est le seul à raconter - au moins sous forme de brève allusion - de quoi parlent les deux grands témoins de Dieu avec Jésus : « Apparus dans la gloire : ils parlaient de son départ qui allait se réaliser à Jérusalem » (Lc 9, 31). Le sujet de leur dialogue est la croix, mais il faut la comprendre dans toute son extension en tant qu'« exode de Jésus », qui devait avoir lieu à Jérusalem. La croix de Jésus est un exode, une sortie hors de cette vie, une traversée de la « mer Rouge » de la Passion et un passage vers la gloire, qui porte néanmoins toujours les stigmates de la Passion.

    Ce qui indique clairement que le sujet principal de la Loi et des Prophètes est « l'espérance d'Israël », l'exode qui libère définitivement, et que le contenu de cette espérance est le Fils de l'homme souffrant, le serviteur de Dieu, dont la souffrance permet d'ouvrir la porte sur la liberté et la nouveauté. Moïse et Élie sont eux-mêmes des figures et des témoins de la Passion. Avec le Transfiguré, ils parlent de ce qu'ils ont dit sur terre, ils parlent de la Passion de Jésus, mais ce dialogue avec le Transfiguré fait apparaître que cette Passion apporte le salut, qu'elle est envahie par la gloire de Dieu, que la Passion devient lumière, liberté et joie.

    Benoît XVI, Jésus de Nazareth, I, pp. 338-339

    (Icône de Théophane le Grec, maître d'Andreï Roublev)

  • Une conférence

    L’université d’été du Centre Henri et André Charlier, qui vient de se dérouler à La Castille, le séminaire de Toulon, avait pour thème « Les religions et la politique ». Je suis intervenu dans le sous-sujet « Le césaro-papisme à travers l’histoire », pour évoquer saint Jean Chrysostome et son empereur. On trouvera le texte de cette conférence, en format word, dans la rubrique « Mes conférences », dans la colonne de droite, ou ICI en PDF.