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  • Saint Matthieu

    Matthieu, le donné, mérita son beau nom du jour où, à la parole de Jésus : Suis-moi, il se leva et le suivit ; mais le don de Dieu au publicain des bords du lac de Tibériade dépassa celui qu'il faisait lui-même. Le Très-Haut, dont les regards atteignent d'au-delà des cieux ce qu'il y a de plus bas sur la terre, aime à choisir parmi les humbles les princes de son peuple. Au plus bas rang social, Lévi l'était par sa profession, décriée du juif, méprisée du gentil ; mais plus humble encore apparut-il en son cœur, lorsque, n'imitant pas la délicate réserve à son endroit des autres narrateurs sacrés, il inscrivit devant l'Eglise son titre honni d'autrefois à côté de celui d'apôtre (1).

    C'était relever la miséricordieuse magnificence de Celui qui est venu pour guérir les malades et non les forts, pour appeler, non les justes, mais les pécheurs ; c'était, en exaltant l'abondance de ses grâces, en provoquer la surabondance : Matthieu fut appelé à écrire le premier Evangile. Sous le souffle de l'Esprit, il écrivit, dans cette inimitable simplicité qui parle au cœur, l'Evangile du Messie attendu d'Israël et que les Prophètes avaient annoncé; du Messie docteur et sauveur de son peuple, descendant de ses rois, roi lui-même de la fille de Sion ; du Messie enfin venu, non pour détruire la Loi, mais pour la conduire au plein épanouissement de l'alliance universelle et éternelle.

    Ce fut à l'occasion du banquet offert par la simplicité de sa reconnaissance au bienfaiteur divin, qu'on entendit Jésus, prenant la défense de Lévi autant que la sienne, répondre au scandale qu'y cherchaient plusieurs : Est-ce que les fils de l'Epoux peuvent gémir, tant que l'Epoux est avec eux ? Mais viendront des jours où l'Epoux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront. Clément d'Alexandrie atteste par la suite, en effet, l'austérité de l'Apôtre qui ne vivait que de légumes et de fruits sauvages. Mais la Légende nous dira aussi son zèle pour Celui qui s'était si suavement révélé à son cœur, sa fidélité à lui garder les âmes enivrées du vin qui fait germer les vierges (2). Ce fut son martyre ; le témoignage du sang fut pour lui d'affirmer les devoirs et les droits de la virginité sainte. Aussi, jusqu'à la fin des temps, l'Eglise, consacrant ses vierges, reprendra pour chacune la bénédiction qu'il prononça sur l'Ethiopienne, et que le sang de l'Apôtre-Evangéliste a pénétrée de sa vertu pour jamais (3).

    L’Année liturgique

    (1) « Matthieu le publicain ».

    (2) « Le moindre [de ses miracles] ne fut pas celui par lequel  il ressuscita la fille du roi [d’Ethiopie] d'entre les morts, prodige qui fit embrasser la foi du Christ au roi son père, à l'épouse de celui-ci, à tout le pays. Mais le roi mort, Hirtacus, son  successeur, prétendant à la main d'Iphigénie la princesse royale, et celle-ci, qui avait consacré à Dieu sa virginité entre les mains de  l'Apôtre,  persévérant grâce à lui dans sa résolution sainte, le prince  le fit tuer à l'autel où il célébrait les Mystères. »

    (3) Deus plasmator corporum, afflator animarum, qui nunquam spernis ætatem, non sexum reprobas…

  • Démocratie européenne

    La Lettonie rejoindra la zone euro le 1er janvier 2014.

    Un sondage fait apparaître que 22% des Lettons sont favorables à la monnaie unique.

    53% sont contre.

  • Pas de dhimmitude à la cour d’appel de Nîmes

    En première instance, la mère et l’oncle de l’enfant qu’ils avaient envoyé à l’école avec un tee-shirt « Jihad, né le 11 septembre », « Je suis une bombe », avaient été relaxés. Mais le parquet avait fait appel. A l’audience le parquet avait réclamé 1.000 euros d’amende contre la mère et 3.000 contre l’oncle. La cour d’appel de Nîmes est allée bien au-delà, condamnant la mère à 2.000€ d’amende et deux mois de prison avec sursis, et l’oncle à 4.000€ d’amende. Plus 1.000€ de dommages et intérêts à la mairie de Sorgue, plus 1.000€ au titre des frais de justice.

  • Le parler vrai de Poutine, sans complexe

    C’était au Forum de Valdai, avec notamment François Fillon et Romano Prodi. Vladimir Poutine a déclaré :

    « On juge Berlusconi parce qu'il vit avec des femmes. S'il était homosexuel, personne ne s'en prendrait à lui. »

    Et aussi :

    « L'Occident a perdu ses propres valeurs, comme en témoigne le mariage gay. Sans les valeurs enracinées dans le christianisme et les autres religions du monde depuis des milliers d'années, sans respect pour les principes millénaires de moralité, inévitablement, les individus perdent leur dignité humaine. »

  • Confirmation : le "néonaticide" est dépénalisé

    Une nouvelle fois, une femme poursuivie pour infanticide (« homicide volontaire sur mineur » en « privations volontaires de soins ayant entraîné la mort ») a été acquittée. L’inévitable Israël Nisand a fait admettre au tribunal que Sylvie Dedieu, qui avait mis son nouveau-né vivant dans un sac poubelle qu’elle avait jeté aux ordures, était dans un « déni de grossesse total », qui « s'est arrêté le jour de l'accouchement, mais trop tard ». Sic.

  • Reconquête N° 301

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  • Merci à John Elefante

    Le nouveau pape a décidé de ne plus parler de la culture de mort : « Je n’ai pas beaucoup parlé de ces choses, et on me l’a reproché. Mais lorsqu’on en parle, il faut le faire dans un contexte donné », dit-il dans le grand entretien évoqué plus haut. Donc il n’y a pas de contexte, depuis son élection…

    Heureusement, il y a des presbytériens pour en parler, « contexte » ou pas.

    Je ne connais pas John Elefante. Je ne connais pas son ancien groupe Kansas, mais il paraît qu’il est (ou fut) célèbre. Il a réalisé un clip contre l’avortement. Pas « idéologique » (la grande frayeur de François). Mais vécu. La musique, c’est de la soupe dite de « variété ». Les images versent, comme dit Jeanne Smits, dans le kitch. L’émotion est sirupeuse. Mais le message est là, clair et net. Et chrétien. Si la soupe et le kitch parlent à des millions de jeunes (ceux à qui François ne veut pas parler de ces choses), eh bien tant mieux. Vive Elefante.

  • Syrie : l’archevêque d’Alep sous les tirs de mortier

    Dépêche Fides intégrale, dédiée à Mgr Dagens.

    Dans une ville d’Alep assiégée, le conflit touche également les églises. Ainsi que l’indique à l’Agence Fides Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque melkite d’Alep, dans la nuit d’hier, « deux tirs de mortiers ont endommagé le siège de notre archevêché gréco-catholique. Il n’y a pas eu de victimes seulement parce que les tirs ont eu lieu de nuit ». L’archevêque affirme : « La ville est étranglée et la situation empire de jour en jour. En tant que résidents, nous nous sentons pris au piège et nous ne savons pas quel sera notre destin. Les marchandises manquent ou atteignent des prix très élevés. Les gens ont des problèmes pour survivre au quotidien ». C’est pourquoi, poursuit l’archevêque, « les fidèles continuent à s’enfuir. L’exode se poursuit et ses effets se constatent également sur les côtes des nations européennes ». « Depuis deux ans, nous offrons aux fidèles consolation et soutien moral mais plus le temps passe et plus il devient difficile de les persuader à rester ». « Et pourtant, nous, chrétiens en Syrie, avons une mission : celle du dialogue, de la paix, de la réconciliation, de la conservation de la lumière de la foi, de l’espérance et de la charité. Et nous voulons être fidèles à cette mission ».
    Mais pour ce faire, les armes doivent se taire. Aujourd’hui, dans un entretien accordé au quotidien britannique The Guardian, le vice-premier ministre syrien Qadri Jamil a déclaré au nom du gouvernement que « la situation est dans une impasse attendu que ni le régime ni l’opposition armée ne sont en mesure de prévaloir », lançant la proposition d’un « cessez-le-feu accompagné d’un processus politique pacifique ». La proposition trouve un accueil favorable au sein de l’Eglise syrienne. « Nous sommes sans doute favorables à une trêve, à toute démarche utile afin de faire cesser les violences et de promouvoir une solution pacifique » note pour Fides Mgr Jeanbart. « Si les parties au conflit s’engageaient à faire taire les armes, un rayon d’espérance percerait ». Le problème est que, « aujourd’hui, il existe des myriades de groupes armés incontrôlables et également irréductibles » explique-t-il. Selon des informations recueillies par Fides, tant les groupes de militants djihadistes que les milices des « shabiha » favorables au régime échappent à tout contrôle et il est difficile de garantir une trêve effective sur le terrain. Toutefois, « la communauté internationale a le devoir de tenter de le faire afin de mettre fin à l’immense souffrance que le peuple syrien vit depuis deux ans et demi ».

     

  • Le pape en beaucoup de mots

    Si on a le temps, on peut aller lire ce que le jésuite Antonio Spadaro a tiré de six heures de conversations avec François, ici, et qui fait l’objet de commentaires dans tous les médias.

    Personnellement je n’y ai rien trouvé d’intéressant. Il y a là beaucoup de choses que le pape a déjà dites, qui commencent vraiment à tourner à la rengaine, beaucoup de considérations proprement « jésuites » qui sont à des années-lumière de ma spiritualité, et de nouveaux propos d’une parfaite ambiguïté, qui peuvent s’interpréter aussi bien de façon orthodoxe que de façon hétérodoxe. Ainsi tout le monde est content. Sauf ceux qui n’aiment pas l’ambiguïté, mais on ne leur demande pas leur avis.

    Au passage, on apprend que ce pape (qui s’en prend à plusieurs reprises, là aussi, de nouveau, de façon ambiguë, aux traditionalistes) dit son bréviaire en latin. Le latin, c’est bon pour le pape, pas pour le peuple…

    J’ai été vraiment choqué du passage où il parle de la synodalité des Eglises orthodoxes et des traditions orthodoxes en général, faisant comme si les Eglises orientales catholiques n’existaient pas.

    Et il y a un passage qui m’a vraiment surpris. Ces jours-ci, je me disais qu’avec les homélies de ce pape on revenait loin en arrière, quand les curés faisaient de toutes leurs homélies des leçons de morale. Or voici ce qu’il dit :

    « Une belle homélie, une vraie homélie doit commencer avec la première annonce, celle de l’annonce du salut. Il n’y a rien de plus solide, de plus profond et sûr que cette annonce. Ensuite, il faut faire une catéchèse, en tirer une conséquence morale. Mais l’annonce de l’amour salvifique de Dieu est premier par rapport à l’obligation morale et religieuse. Aujourd’hui, il semble parfois que prévaut l’ordre inverse. »

    Là, je suis perplexe… Je n’ai encore jamais vu d’homélie de François qui évoque véritablement « l’annonce du salut ». Ou alors c’est quand il dit que Dieu sauve tout le monde…

    Il faudrait quand même être un peu sérieux.

     

  • Vendredi des quatre temps de septembre

    L’Évangile nous présente le récit, d’une beauté impérissable, de la conversion de la pécheresse. Aujourd’hui, Madeleine pénitente, c’est l’Église. L’Église marche sur les traces de son Époux qui, bien que pur de tout péché, a pris sur lui les péchés du monde et les a expiés sur la Croix ; de même l’Église, qui est l’Épouse sans tache, sans ride, doit pourtant pleurer dans la pénitence et la douleur, parce que ses enfants sont encore dans les liens du péché et de l’imperfection. C’est que les vertus et la beauté de ses enfants sont les joyaux et la parure de l’Église, épouse et mère, en qui l’Époux trouve dès maintenant ses délices, alors que, par contre, toute faute de ses enfants déshonore la mère et lui ravit une perle de sa parure. Aidons aujourd’hui notre mère à écarter les rides du trimestre passé. Aujourd’hui, Madeleine, c’est aussi notre âme pénitente qui s’approche de Jésus dans l’église pour témoigner de son repentir et de son affectueux abandon. « Si nous pratiquons les bonnes œuvres, nous oignons les pieds de Jésus ; si nous nous tenons aux pieds du Seigneur, nous montrons que nous suivons ses traces ; si nous témoignons de l’amour et de la compassion aux pauvres, nous lavons ses pieds avec nos larmes » (saint Grégoire, au bréviaire).

    Dom Pius Parsch