« De nouveau, il sort des frontières de Tyr. Il vient, par Sidon, vers la mer de Galilée. » Ainsi commence l’évangile de ce jour.
Selon les exégètes, ce parcours est aberrant, puisque Sidon est à 30 km au nord de Tyr, alors que Jésus va au sud.
Il ne l’est pas, si l’on connaît la grotte de Maghdouché, « Notre-Dame de l’Attente » (Mantara), où selon une tradition remontant aux tout premiers siècles Marie attendait son Fils lorsqu’il allait à Tyr et à Sidon (parce que les femmes juives n’avaient pas le droit d’entrer dans les villes païennes). Or Maghdouché (qui est une ville entièrement grecque-catholique dans un environnement chiite) se trouve sur les hauteurs de Sidon. Jésus, revenant de Tyr, devait donc repasser par Sidon pour récupérer sa Mère. L’indication de Marc est une confirmation de la tradition de Maghdouché.
La grotte « de l’Attente » avait été, dès les premiers temps du christianisme, un lieu de culte. Les persécutions musulmanes finirent par la faire oublier. En 1721, un berger entendit le bêlement douloureux d’un de ses chevreaux. Allant voir ce qui se passait, il vit que le chevreau était tombé dans un puits. Il se glissa dans l’orifice, débroussailla l’endroit pour retrouver le chevreau et tomba sur… une icône de la Mère de Dieu, placée sur un autel. Les foules accoururent aussitôt, et l’évêque melkite de Saïda (Sidon) fit restaurer la grotte, redevenue depuis lors un lieu de culte et de pèlerinage. J’ai eu la grâce d’assister à une divine liturgie dans la grotte (célébrée spécialement pour notre groupe de Chrétienté-Solidarité), et c’est évidemment inoubliable. Alors était en construction la grande basilique grecque-catholique qui est aujourd’hui terminée, près de la statue de la Vierge qui domine tout le pays (chiite) de Tyr et Sidon jusqu’à la mer.