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  • Les conservateurs américains et l’Europe

    La célèbre Heritage Foundation (un « think tank » conservateur américain de 700.000 membres et 80 millions de dollars de budget) a élaboré un document intitulé « Cinq principes conservateurs qui devraient guider la politique américaine concernant l’Europe ».

    Il y est dit que les Etats-Unis « doivent mettre fin à leur soutien à l’intégration politique et économique de l’UE, qui n’a fait qu’encourager la marche vers la création d’une Europe fédérale fondamentalement antidémocratique et souvent d’allure anti-américaine ». La zone euro a « toujours été un projet politique plutôt qu’économique », et devait inévitablement se trouver confrontée aux problèmes posés par la crise des dettes souveraines. Les Etats-Unis « ne devraient plus soutenir aucun nouveau plan de sauvetage » élaboré avec le FMI.

    Le document dit encore que l’UE, dirigée par l’Allemagne, est en train de conduire les Etats membres du sud au bord du précipice. La monnaie unique ne survivra pas dans sa forme actuelle, car pour maintenir tous ses membres à bord, il faudrait que Berlin fasse un chèque annuel aux nations les plus pauvres de l’eurozone.

    « La vieille UE devait contenir l’Allemagne, maintenant elle est l’Allemagne. » La Heritage Foundation préconise de renforcer les relations transatlantiques avec le Royaume Uni, la Pologne, la République tchèque et l’OTAN plutôt qu’avec l’Union européenne en tant que telle. Elle va même jusqu’à dire que les responsables américains « ne devraient pas traiter avec l’UE », mais seulement avec les Etats membres. Et d’ajouter que Catherine Ashton est une « non-entité », qui n’est même pas « digne de respect »…

    Une présidence Romney devrait se concentrer davantage sur le dialogue avec l’Inde et la recherche de meilleures relations avec les alliés en Europe centrale (sic, ici on ne parle plus du tout de l’UE) et en Amérique latine.

    Quant à Obama, la Heritage Foundation qui lui est évidemment hostile lui reconnaît d’avoir été « le premier à ne pas considérer l’Europe comme la partie la plus importante du monde » (parce qu’il « n’est pas très intéressé par la politique étrangère et souhaiterait qu’elle disparaisse »).

  • L’affaire Aurore Martin

    Ce que Guéant n’avait pas réussi (?) à faire, Valls l’a fait : il a fait arrêter Aurore Martin, qui a été remise aux autorités espagnoles et incarcérée à Madrid.

    Ce qui est quand même ahurissant dans cette affaire est que l’on reproche à Aurore Martin (qui n’a jamais fait mystère de ses opinions nationalistes basques) d’avoir participé à deux réunions de Batasuna du côté espagnol. Or Batasuna est interdit en Espagne. Mais autorisé en France. Et Aurore Martin est française.

    Comme le remarque Novopress, « les socialistes étaient moins soucieux d’écouter les demandes de l’Italie, en refusant dans le passé d’extrader Cesare Battisti. Mais il faut dire qu’il n’était accusé en Italie que de quatre meurtres »…

    Et l’on peut rappeler que Manuel Carlos Valls est né à Barcelone, et que ce Catalan si soucieux du respect de la loi espagnole n’est français que depuis 1982…

  • Théodore II : le nouveau « pape » copte

    1_3.jpgLe nouveau patriarche des coptes préchalcédoniens a été désigné hier selon la procédure très apostolique du tirage au sort parmi trois candidats finalistes. L’élu est l’évêque de Beheira (Rosette), Mgr Théodore*, qui devient donc Théodore II (le jour même de son 60e anniversaire).

    Dans son message de félicitations, le pape Benoît XVI écrit notamment : « Je remercie le Tout Puissant des importants progrès acquis avec votre prédécesseur dans les relations entre l'Eglise copte orthodoxe et l'Eglise catholique. Je prie et espère que nous continuerons dans cette amitié et que, sous la conduite de l'Esprit, notre dialogue porte des fruits, une solidarité renforcée et une réconciliation durable. »

    Pour l’évêque copte catholique d’Assiout, « les trois candidats demeurés en jeu pour succéder au Pape Chenouda étaient tous des personnes dignes. Mais du point de vue des rapports œcuméniques et de la collaboration entre les Eglises chrétiennes, nous espérions l’élection de l’évêque Taouadros, personne ouverte et équilibrée ».

    * Théodore est son nom de moine : il a même été abbé du monastère Saint-Bichoï. En Egypte on dit Taouadros. Tout le monde l’écrit à l’anglaise : Tawadros, alors qu’on a toujours écrit Tantaoui, et non Tantawi, pour désigner l’ancien grand imam d’Al Azhar ou le maréchal bras droit de Moubarak.

  • Un nouvel attentat antichrétien au Kenya

    Un attentat à la grenade a fait un mort et au moins 14 blessés lors d’une réunion de prière chrétienne interconfessionnelle, hier, dans une salle du commissariat de police principal de Garissa, dans l’est du Kenya. La victime est l’aumônier de la police. Parmi les blessés il y a des détenus qui participaient à la prière.

    Il s’agit à l’évidence d’un nouvel attentat des shebab, les islamistes somaliens forcenés.

    Mais selon l’évêque coadjuteur de Garissa, Mgr Joseph Alessandro : « L’objectif semble donc avoir été la police. Il me semble pouvoir affirmer qu’il s’agit plus d’une action politique que d’un assaut motivé par des questions religieuses. »

    C’est donc par le plus pur hasard que la grenade a été lancée depuis le toit de la salle de prière au moment de la prière… Voyons, monseigneur, soyons sérieux…

  • “Sont-ce des fruits du printemps arabe?”

    Message à l’agence Fides de l’Archevêque métropolite syro-orthodoxe de l’Archidiocèse de Jazirah et Euphrate, Eustathius Matta Roham :

    « L’église et le monastère de Sainte Marie à Deir Ezzor, sur les rives de l’Euphrate, ont été détruits par une explosion le samedi 27 octobre. Il s’agit d’un événement qui nous a bouleversé et c’est pourquoi nous demandons vos prières et votre aide pour la Syrie. La communauté chrétienne de Deir Ezzor s’était déjà enfuie dans sa presque totalité l’été dernier suite aux lourds combats en ville. De nombreux chrétiens évacués se sont réfugiés à Hassake, où se trouve un centre de notre Archidiocèse. La communauté chrétienne avait travaillé inlassablement et avec de grands sacrifices pendant dix ans, de 1994 à 2004, pour construire l’église et l’école chrétienne de Al-wahda. Des criminels ont détruit cette œuvre splendide en moins d’une minute. Nous nous demandons : sont-ce là les fruits du Printemps arabe ? »

    Le message se conclut par une invitation de l’archevêque s’adressant à tous les chrétiens et à tous les hommes de bonne volonté dans laquelle il demande « des prières et des actions concrètes afin de faire cesser l’inexorable destruction de la Création de Dieu en Syrie ».

    (Ce n’est pas la première fois, loin de là, qu’on voit un évêque orthodoxe s’adresser à une agence catholique. L’œcuménisme des martyrs est un signe prophétique de l’unité.)

     

  • La croix structure de l’amour

    Extrait de l’allocution de Benoît XVI à l’Angélus, hier :

    Amour de Dieu et amour du prochain sont inséparables et entretiennent un rapport de réciprocité. Jésus n’a inventé ni l’un ni l’autre, mais il a révélé qu’ils sont, au fond, un unique commandement, et il l’a fait non seulement par sa parole, mais surtout par son témoignage : la Personne même de Jésus et tout son mystère incarnent l’unité de l’amour de Dieu et du prochain, comme les deux bras de la croix, vertical et horizontal. Dans l’Eucharistie il nous donne ce double amour, en se donnant à nous, afin que, nourris de ce Pain, nous nous aimions les uns les autres comme Lui nous a aimés.

    A lire aussi, l’homélie de Benoît XVI lors de la messe pour les cardinaux et évêques défunts :

    « La mort regarde l'homme d'aujourd'hui exactement comme celui d'autrefois; et même si beaucoup de choses du passé nous sont devenues étrangères, la mort est toujours la même. (…) Notre espoir repose alors sur l'amour de Dieu qui brille dans la Croix du Christ. »

  • Notules sur un concile (16) "Gaudium et spes" (1)

    On ne sait pas trop par quel bout prendre ce texte intitulé « Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps ». On pourrait considérer que ce temps, c’était les années 60 du XXe siècle et que ce n’est plus le nôtre, donc que ce texte ne nous regarde plus, sauf éventuellement d’un point de vue historique. Mais de nombreux clercs, et les papes eux-mêmes, continuent de s’y référer. On ne peut donc pas y échapper. En première approche, on peut voir qu’il s’agit d’un texte interminable, constitué de deux parties interminables, précédées d’un « exposé préliminaire » interminable que précède un étrange « avant-propos ». Le titre lui-même est étrange, car on n’avait jamais vu une « constitution » qui ne fût pas doctrinale, qui parle de l’air du temps, et qui se dise « pastorale », sans préciser ce que l’on entend par là.

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  • Misit Dominus Angelum suum

    ℟. Misit Dominus Angelum suum, et conclusit ora leonum: * Et non contaminaverunt: quia coram eo injustitia inventa non est in me.
    ℣. Misit Deus misericordiam suam, et veritatem suam: animam meam eripuit de medio catulorum leonum.
    ℟. Et non contaminaverunt: quia coram eo injustitia inventa non est in me.

    Le Seigneur a envoyé son ange et a fermé la gueule des lions. Et ils ne (m’)ont pas souillé. Parce qu'on n’a pas trouvé d’injustice en moi devant lui. Dieu a envoyé sa miséricorde et sa vérité, il a arraché mon âme des petits des lions.

    Répons des matines, formé de Daniel 6, 22 et du psaume 56, 4-5. On remarque le curieux « contaminaverunt » (les lions ne m’ont pas contaminé, souillé), quand la Vulgate dit « nocuerunt » : les lions ne m’ont fait aucun mal. Cela est dû au fait que le verbe grec de la Septante (il s’agit en fait de la traduction de Théodotion), lymaino, qui veut dire endommager, est souvent utilisé dans le sens de souiller, gâter, corrompre ; mais il veut dire aussi maltraiter. Traduire par « contaminaverunt » laissait peut-être entrendre que les lions païens impurs « contaminaient » les juifs quand ils les mangeaient, et que c’était plus grave que le fait de les dévorer… Mais le mystère se renforce par l’absence de complément d’objet (qui figure pourtant dans le texte grec)…

  • 23e dimanche après la Pentecôte

    Le commentaire de l’évangile de saint Matthieu par saint Jérôme est toujours lapidaire. Celui qu’il fait de l’évangile de ce dimanche est même tellement elliptique qu’il en est mystérieux, et c’est pourtant celui que l’Eglise a choisi comme lecture des matines.

    Le huitième miracle est celui qu’un chef, qui ne veut pas être exclu du mystère de la vraie circoncision, demande à Jésus pour la résurrection de sa fille. Mais voici qu’une femme, affligée d’une perte de sang, se glisse à travers le cortège et est guérie en huitième lieu, de sorte que la fille du chef, déplacée de ce rang, n’a plus que le neuvième, conformément au mot du Psalmiste : « L’Éthiopie tendra la première ses mains vers Dieu ». Et à celui de l’Apôtre : lorsque « la plénitude des Gentils sera entrée, alors tout Israël sera sauvé ».

    « Et voilà qu’une femme affligée d’une perte de sang depuis douze ans, s’approcha de lui par derrière, et toucha la frange de son vêtement. » Nous lisons dans l’Évangile selon saint Luc que la fille du prince de la synagogue avait douze ans. Cette femme, je veux dire le peuple gentil, commence donc à être malade au temps même où le peuple juif naissait à la foi. Car un vice ne ressort que par le contraste des vertus.

    (Petit début d’explication. Le royaume (le nombre 8) était préparé pour le peuple juif, mais le peuple des païens y entre d’abord. Le peuple juif y entrera au terme des 12 ans que dure l’histoire du monde. Dès le début de ces 12 ans on pouvait se rendre compte que les païens étaient malades par comparaison avec la vie avec Dieu du peuple élu.)

  • La messe Summorum pontificum du cardinal Cañizares

    Aujourd’hui à Saint-Pierre de Rome, le pèlerinage Summorum pontificum se terminait par une messe de saint Pie V véritablement historique à Saint Pierre de Rome. Célébrée par le préfet de la congrégation pour le culte divin, le cardinal Cañizares. Avec de nombreux prélats romains, dont Mgr Pozzo, secrétaire de la commission Ecclesia Dei, qui venait tout juste d’être nommé aumônier du pape et archevêque.

    Le cardinal Cañizares avait déclaré à propos de cette messe :

    « C’est une manière de faire comprendre que l’usage du missel de 1962 est normal. »

    Photos ici.