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  • Sa plus grande fierté et son premier message

    L’annonce par Jacques Chirac qu’il ne se représentait pas à la présidentielle n’a rien appris à personne, puisqu’il l’avait déjà signifié à Bruxelles, vendredi, dressant le bilan de son action européenne et faisant son mea culpa à propos du référendum raté.

    A ce propos on peut remarquer une fois de plus que le président de la République française s’adresse d’abord, non pas au peuple français, mais aux autorités européennes. On se souvient que son premier acte présidentiel, en 1995, fut sa visite au Parlement européen de Strasbourg, où il rencontra le président du Parlement et Helmut Kohl.

    D’autre part, sa condamnation sans équivoque du vote des Français est scandaleuse. Comme l’on remarqué Marie-France Garaud et Jean-Marie Le Pen, Chirac se prend pour le roi de France. En république, cette république qu’il a sans cesse à la bouche, c’est le peuple qui est souverain. Le chef de l’Etat ne peut qu’assumer les décisions du peuple souverain. S’il les conteste il démissionne, il ne va pas se plaindre auprès de ses homologues étrangers et dénoncer devant eux ses compatriotes comme ayant succombé à la « démagogie »...

    Donc Chirac s’en va enfin. Dans son discours faussement ému, il a énoncé ses cinq « fiertés » et délivré six messages.

    Il est « fier surtout » d’avoir réduit le chômage à son plus bas niveau depuis un quart de siècle. Mais il affirme cela au moment où tout le monde sait que ce n’est pas vrai, au moment où l’INSEE est contraint de reporter après les élections les résultats de son enquête annuelle sur le chômage, parce que ces résultats montrent justement que le chômage réel n’a pas diminué.

    Quant au premier message qu’il adresse aux Français, c’est de ne jamais composer « avec l’extrémisme, le racisme, l’antisémitisme ou le rejet de l’autre ». Et dans son troisième message, sur la nécessité de l’Europe politique (ce qui contredit radicalement son ode à la « France indépendante »), il ajoute « les nationalismes ».

    On reconnaît son discours habituel et misérable de stigmatisation du Front national, jamais cité, mais hypocritement calomnié, mensongèrement caricaturé en extrémisme et en racisme.

    La petite nouveauté est que, sans doute, le Front national n’est pas ici la seule cible. Quand Jacques Chirac dit : « Ne composez jamais... », au moment même où les propos de Sarkozy sur un ministère de l’immigration et de l’identité nationale suscitent un tollé, il est manifeste qu’ils constituent également un avertissement au candidat de l’UMP, auquel Chirac s’est précisément abstenu d’apporter son soutien lors de cette allocution.

    Et celui qui en a été ravi est bien sûr François Bayrou, qui a donné un « coup de chapeau » à Chirac, parce qu’il a « trouvé que ce discours était en effet le fil conducteur de ce qu’on devrait suivre en France »...

  • La veuve de Sarepta

    « Il y avait beaucoup de veuves en Israël aux jours d’Elie, lorsque le ciel resta fermé pendant trois ans et six mois, et que cela provoqua une grande famine par toute la terre ; pourtant ce n’est à aucune d’entre elles que fut envoyé Elie, mais à une veuve de Sarepta de Sidon. Et il y avait beaucoup de lépreux en Israël du temps du prophète Elisée ; pourtant aucun d’entre eux ne fut purifié, mais Naaman le Syrien. »

    Au Liban, la Saint Elie est une très grande fête, célébrée notamment par une multitude de feux d’artifice. C’est en raison de ce qu’il fit à la « Libanaise » de Sarepta.

    Si vous allez au Liban, vous irez visiter Sidon et Tyr. Mais n’oubliez pas Sarepta, qui se trouve sur la route entre ces deux villes, sous le nom de Sarafand.

    Sarepta est également bien connue des archéologues, car la ville actuelle ayant été construite à côté des ruines antiques, c’est la seule ville phénicienne qui ait pu être entièrement fouillée.

  • 3e dimanche de carême

    « Mes frères, soyez les imitateurs de Dieu, comme des fils bien aimés, et avancez dans l’amour, comme le Christ aussi nous a aimés, et s’est livré pour nous, s’offrant à Dieu en sacrifice d’agréable odeur. »

    La lecture de la Genèse en est à l’histoire de Joseph, vendu vingt pièces d’argent par ses frères, et qui, d’Egypte, sera leur salut…

  • Valls, Bayou et Le Pen

    Lu dans Le Figaro Magazine :

    « Manuel Valls, député-maire PS d’Evry et membre de l’équipe de Ségolène Royal, affirme ne sentir « aucune poussée de Bayrou » dans sa circonscription, tout en reconnaissant une percée chez les bobos. En revanche, il voit « Le Pen très haut », Sarkozy, selon lui, ne captant pas l’électorat du Front national. Bilan des opérations : il pronostique un premier tour aux résultats très serrés. Selon Valls, « quatre candidats peuvent obtenir entre 20 et 25% ».

  • L’imposture Bayrou (9 ter)

    François Bayrou a déclaré hier soir à Perpignan :

    « Dans une campagne électorale, il arrive qu'on ait des déclarations risquées mais il y a une chose qu'il ne faut pas faire, c'est que ces déclarations remettent en cause les principes républicains les plus élémentaires. L'Histoire de la France nous a appris qu'il ne faut pas mélanger les questions d'identité nationale avec d'autres questions qui tiennent à l'origine par exemple. Je suis persuadé qu'il faut faire très attention quand il s'agit de sujets comme ça, en se souvenant du passé. L'identité nationale de la France, elle a un nom, c'est la République. La Nation, c'est l'adhésion aux principes qui nous font vivre ensemble, fondée sur Liberté, Egalité, Fraternité, et pas fondée sur l'origine. Chaque fois qu'on l'a transgressée, ça a donné de grands malheurs. On ne mélange pas dans le même ministère immigration et identité nationale. D'abord on ne fait pas un ministère de l'identité nationale. On ne fait pas un ministère de la France. On ne fait pas un ministère du peuple français et des valeurs républicaines. Et surtout on n'en fait pas le ministère de l'immigration. »

    Cette invraisemblable bouillie décourage le commentaire. Gardons-en la phrase centrale : « L’identité nationale de la France, c’est la République. » Et le Bayrou allemand dira : « L’identité nationale de l’Allemagne, c’est la République. » Et le Bayrou italien dira : « L’identité nationale de l’Italie, c’est la République. » Etc. Donc il n’y a pas d’identité nationale de la France, et il ne sert à rien de créer un ministère pour la défendre. CQFD.

    Il précise toutefois que cette identité, c’est « Liberté, Egalité, Fraternité ». Ce qui ne change pas grand-chose dans la mesure où ces « valeurs » sont également celles du Bayrou allemand et du Bayrou italien. Mais il y a là une référence à la Révolution française. Ainsi donc la France n’avait pas d’identité avant la Révolution française, qui a inventé et imposé le slogan « Liberté, Egalité, Fraternité ». Le royaume de France était dépourvu d’identité. Voilà comment François Bayrou voit l’histoire de son pays.

    D’autre part François Bayrou oublie que cette République est celle des citoyens : des citoyens français. « Liberté, Egalité, Fraternité » résume la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Des droits du citoyen français. L’origine n’a rien à y voir. On peut être d’origine étrangère et citoyen français. Mais la République fait une différence entre un immigré et un citoyen français. Et même cette République doit pouvoir défendre son identité (Liberté, Egalité, Fraternité) face par exemple à une invasion islamique dont les « valeurs » sont radicalement contraires aux siennes. Mais Bayrou montre comme Française typique, sur son site, une musulmane voilée.

    La vérité est que François Bayrou, par européisme frénétique, a abandonné la notion même de France depuis longtemps, et qu’il a pour seule ambition d’être le président de la République qui achèvera de détruire ce qui reste de sa souveraineté et de son identité. C’est pour cette raison que l’idée d’un ministère défendant l’identité nationale ne peut que lui faire horreur.

  • Marie-Ségolène au Salon

    Finalement, Marie-Ségolène, qui voulait venir au Salon de l’agriculture dès 7 heures, voire 6 heures du matin, a accepté de venir à 8 heures. A l’ouverture, elle était toujours là. Bravo. Toutefois, elle a limité son héroïsme à sillonner le pavillon de l’élevage au milieu d’une meute de gardes du corps. L’AFP constate méchamment qu’on n’a pas entendu un seul « Ségolène présidente ».

  • Le fils prodigue

    « Comme il était encore loin, son père le vit, et fut ému de compassion; et accourant, il se jeta à son cou, et le baisa. Et le fils lui dit : Mon père, j'ai péché contre le Ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. Alors le père dit à ses serviteurs : Vite, apportez la plus belle robe, et revêtez-l'en ; et mettez un anneau à sa main, et des chaussures à ses pieds ; puis amenez le veau gras, et tuez-le ; et mangeons, et faisons bonne chère ; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. »

    La parabole suggère que le père attendait chaque jour le retour de son fils : Dieu observe en permanence, avec un amour infiniment plus fort que le désir de celui qui attend sa bien aimée, le chemin par lequel nous allons revenir à lui.

    Ici il attend, parce qu’il sait qu’il va revenir, ce fils qui a été si longtemps près de lui. Mais dans les versets qui précèdent, on voit que cet amour va encore plus loin :

    « Quel est l'homme parmi vous qui a cent brebis, et qui, s'il en perd une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert, pour s'en aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la trouve ? Et lorsqu'il l'a trouvée, il la met sur ses épaules avec joie ; et venant dans sa maison, il appelle ses amis et ses voisins, et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car j'ai trouvé ma brebis qui était perdue. »

  • Parrainage-loterie : un maire s’y met

    Comme il l’avait annoncé, l’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon a tiré au sort le nom du candidat qu’il va parrainer. Le sort est tombé sur Olivier Besancenot.

    Le maire de Saint-Jean-de-Couesnon, village d’Ille-et-Vilaine, a décidé de faire de même. « C’est une décision démocratique pour mettre tous les candidats sur un pied d’égalité », a-t-il déclaré.

    On n’a pas de nouvelles, pour l’instant, de celui qui a décidé de mettre son parrainage aux enchères. Mais le Conseil constitutionnel a fait savoir que c'était interdit. En revanche il n'a pas formulé d'avis sur la loterie.

  • L'imposture Bayou (9 bis)

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Nicolas Sarkozy, faisant une petite opération de racolage sur les terres du Front national, promet un « ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale ».

    François Bayrou, en compagnie de SOS Racisme et de la Ligue des droits de l’homme, s’insurge contre un tel intitulé.

    Selon François Bayrou, qui tout-à-coup retrouve l’intérêt des frontières, mais seulement quand elles sont idéologiques, ce serait franchir une intangible frontière que d’associer immigration et identité nationale.

    Autrement dit il serait interdit de penser que l’immigration puisse porter atteinte à l’identité nationale, alors que l’histoire et l’actualité nous montrent qu’il s’agit d’une terrible réalité. Et il serait interdit de penser que le devoir des immigrés est de se fondre dans l’identité nationale.

    Les citoyens français se souviendront que François Bayrou est hostile à la souveraineté de la France au point de passer son identité par profits et pertes.

  • L’imposture Bayrou (10)

    François Bayrou est un grand Européen. Mais il est tout de même plus valorisant d’être député à l’Assemblée nationale que d’être député au Parlement européen, dont les médias ne parlent jamais.

    En 1999, François Bayrou conduit la liste UDF aux élections européennes, et il promet qu’il quittera son siège au Palais Bourbon (qu’il occupe depuis 1986) pour aller siéger à Strasbourg, conformément à l’éthique (d’autres responsables politiques sont tête de liste uniquement pour faire de la publicité à la liste de leur parti, mais n’ont aucune intention d’aller à Strasbourg), et conformément à ses idées européennes.

    Le 17 juin 2002, François Bayrou est de nouveau député des Pyrénées-Atlantiques, et il démissionne du Parlement européen. Où il sera resté moins de trois ans.