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parrainages

  • Le clown Nekkaz

    Rachid Nekkaz est ce curieux personnage qui se disait candidat à la présidence de la République. Il avait fait parler de lui en disant qu’il mettait son appartement aux enchères pour financer sa campagne, et son dernier numéro médiatique fut l’achat d’un parrainage aux enchères (c’est une manie), parrainage qu’il déchira devant les caméras de LCI.

    Rachid Nekkaz prétendait, dès le 15 novembre, avoir réuni « 504 parrainages de maires signés et tamponnés ». Ce qui était absurde puisque les formulaires n’existaient pas encore. Il ne pouvait s’agir que de promesses. En décembre, il annonça avoir recueilli 521 signatures. Puis, au moment du dépôt, il fit savoir qu’il ne pouvait pas se présenter, car il n’avait recueilli que 467 parrainages effectifs.

     Mais il n’en est pas resté là. Il a adressé un recours au Conseil constitutionnel, évoquant des « pressions » exercées sur les maires pour qu’ils ne concrétisent pas leur parrainage. Le Conseil constitutionnel a rejeté le recours, au motif que son rôle porte seulement sur le nombre et la validité des parrainages.

    Et l’on apprend alors que Rachid Nekkaz avait... 13 parrainages.

  • Quand le hasard ne fait pas bien les choses

    Le Conseil constitutionnel a décidé de refuser les parrainages de candidats à la présidentielle présentés par des élus ayant annoncé qu’ils les avaient tirés au sort, car un tel procédé est « incompatible avec la dignité qui sied aux opérations concourant à toute élection ».

    Deux élus avaient médiatiquement procédé ainsi, donnant leur parrainage à Olivier Besancenot et à Arlette Laguiller. Je pensais alors que le hasard devait être trotskiste. Mais on voit que le hasard trotskiste ne fait pas bien les choses.

  • Le Pen dépose 535 parrainages

    Jean-Marie Le Pen s’est rendu en personne un peu avant 17h 30 au Conseil constitutionnel, où il est resté un quart d’heure. « Je viens d'accomplir la formalité nécessaire à la présentation à l'élection présidentielle. J'ai déposé entre les mains d'un représentant du Conseil constitutionnel 535 signatures » a-t-il déclaré.

    Il a remercié « tous ceux qui ont contribué par leurs actions ou leurs déclarations à encourager les maires à remplir l'office que la loi leur avait fixé ». Après l’appel de Nicolas Sarkozy, « nous n'avons pas noté de modification sensible dans le recueil de nos signatures mais il est possible que ça ait joué un rôle », a-t-il précisé. « Mais il est possible aussi que M. Sarkozy ne l'ait pas fait simplement par amour pour Jean-Marie Le Pen », a-t-il ajouté.

    Il a affirmé « tenir sa signature personnelle », qu'il n'a pas déposée, à la disposition de Nicolas Dupont-Aignan. Sic. « C'est un patriote comme moi », a-t-il dit… Et il a appelé les maires qui s'apprêtaient à signer pour lui à parrainer les candidats qui n’ont pas encore les 500 sésames : en déposant dès mercredi ses parrainages au Conseil constitutionnel, alors qu'il avait jusqu'à vendredi 18h pour le faire, il a voulu « leur donner le signal » qu’il avait désormais le nombre suffisant.

    Se réjouissant de pouvoir mener sa campagne, Jean-Marie Le Pen a lancé : « Cette année encore, il y aura de grandes surprises et beaucoup de grincements de dents au soir du premier tour »…

  • Le hasard trotskiste

    Le maire d’Ile-et-Vilaine qui avait décidé, comme Jean-Jacques Aillagon, de tirer au sort son parrainage pour la présidentielle, a procédé ce matin à cette opération. Il a mis dans une urne transparente des enveloppes renfermant les noms de quinze (?) candidats menacés de ne pas avoir les 500 signatures, et en a pris une au hasard : c’est Arlette Laguiller qui a gagné le parrainage.

    Avec Aillagon, c’était Besancenot.

    Le hasard doit être trotskiste.

  • Degré zéro pointé

    Rachid Nekkaz a gagné le parrainage que le maire de Noron-la-Poterie mettait aux enchères. Le maire a rempli le formulaire devant les caméras de LCI, contre un chèque de 1.550 euros. Puis Rachid Nekkaz a solennellement déchiré le formulaire, car « il n’est pas prêt à tout »...

  • L’enchère et l’exclusion

    Après le maire d’un village normand, le maire d’un village catalan met son parrainage aux enchères, bien que le Conseil constitutionnel ait déjà condamné ce genre d’initiative. Et ce maire bafoue la démocratie de façon plus flamboyante encore : il exclut Jean-Marie Le Pen, le principal candidat risquant de ne pas avoir les parrainages, de ces enchères. (Mais bien entendu Le Pen n’avait aucunement l’intention de participer à une telle farce.)

  • Parrainage-loterie : un maire s’y met

    Comme il l’avait annoncé, l’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon a tiré au sort le nom du candidat qu’il va parrainer. Le sort est tombé sur Olivier Besancenot.

    Le maire de Saint-Jean-de-Couesnon, village d’Ille-et-Vilaine, a décidé de faire de même. « C’est une décision démocratique pour mettre tous les candidats sur un pied d’égalité », a-t-il déclaré.

    On n’a pas de nouvelles, pour l’instant, de celui qui a décidé de mettre son parrainage aux enchères. Mais le Conseil constitutionnel a fait savoir que c'était interdit. En revanche il n'a pas formulé d'avis sur la loterie.

  • Parrainages : le mouvement des élus locaux lance un appel

    Le Mouvement national des élus locaux (MNEL) appelle les maires et autres élus locaux à apporter leur parrainage aux candidats « dont la présence correspond à un véritable courant d’opinion », a annoncé son président André Santini. Cet appel a été décidé à l’unanimité par le comité directeur du MNEL.

    Le MNEL « rappelle que parrainage ne signifie pas soutien et demande aux élus locaux d’exercer, pleinement et sans crainte, les responsabilités que leur donne la loi, afin que soit représentée la libre expression du suffrage universel. Tout en jugeant nécessaire une réforme du système des parrainages, le MNEL estime qu’il serait dangereux, pour le débat démocratique, que ce système empêche les électeurs de voter, au premier tour, pour le candidat de leur choix. »

  • Une semaine de plus pour les parrainages

    Comme cela avait été annoncé le 19 janvier par une « source gouvernementale » anonyme, les candidats à la présidentielle auront une semaine de plus que prévu pour la quête des parrainages effectifs. Un communiqué de Matignon fait savoir que le décret de convocation des électeurs sera publié le 22 février, et rappelle que cette publication déclenche l’envoi des formulaires de parrainage aux élus. La date du 1er mars avait été initialement retenue.

    Si cette mesure éloigne de quelques millimètres le couteau sous la gorge des candidats qui ont du mal à trouver des parrainages, notamment Jean-Marie Le Pen, ce n’est évidemment en rien un début de commencement de la nécessaire réforme de ce système inique qui permet à l’UMPS de tout bloquer.

  • Parrainages : une nouvelle initiative de Jean-Louis Masson

    Le sénateur de Moselle Jean-Louis Masson a déposé une proposition de loi visant à instaurer des sanctions pénales à l’encontre des personnes qui exerceraient des pressions ou des représailles sur les maires parrainant un candidat à l’élection présidentielle.

    Jean-Louis Masson (non inscrit, ex-UMP) mène un courageux combat (hélas solitaire) contre les dérives du système des parrainages. En 2002 il avait déposé une proposition de loi supprimant la publicité des parrainages et instaurant la possibilité de se présenter pour tout candidat ayant obtenu 5% des suffrages lors de l’élection précédente. En 2005, il avait déposé une proposition de loi destinée à renforcer le tri des candidats en doublant le nombre des parrainages, tout en permettant à ceux qui sont incontestablement représentatifs de se présenter sans autre barrage qu’un score minimal de leur parti aux législatives. (Celle-ci est contestable, car dans l’esprit de la Ve République ce ne sont pas les partis qui présentent des candidats.)

    En novembre dernier, Jean-Louis Masson avait écrit au Premier ministre une lettre soulignant que « des milliers de maires déplorent le détournement de la procédure des parrainages » par « les grands partis et le microcosme parisien » qui font croire à l’opinion publique que le parrainage est un soutien politique. Il faisait remarquer qu’en 2002 Daniel Gluckstein avait obtenu ses parrainages sans aucune difficulté, tandis que Jean-Marie Le Pen avait failli ne pas pouvoir se présenter, alors que celui-ci recueillit 36 fois plus de suffrages que celui-là. Constatant que de multiples pressions ou menaces avaient alors été exercées, il réaffirmait que le maintien du statu quo est inacceptable.

    Cette lettre n’eut aucune suite, comme les deux propositions de loi. Mais cela n’entame en rien la détermination de Jean-Louis Masson, qui à défaut de pouvoir faire discuter ses textes s’en sert pour faire connaître à l’opinion publique sa révolte devant ce système inique.

     Dans l’exposé des motifs de sa nouvelle proposition de loi, il reprend le début de sa lettre à Villepin, insistant sur les pressions et représailles exercées à l’encontre des maires. « Ces pratiques ont tendance à se reproduire et c’est inacceptable, ajoute-t-il, car c’est une atteinte intolérable à la liberté des élus. Il ne sert à rien que le vote soit secret pour empêcher les pressions sur les électeurs si dans le même temps, la publicité des parrainages permet des pressions pour empêcher certaines candidatures. »

    Après avoir rappelé que la solution la plus simple serait de supprimer la publicité des parrainages, mais que « les partis dominants au Parlement s’y refusent dans la mesure où ils en sont les premiers bénéficiaires », il rappelle aussi que des sanctions pénales sont prévues à l’encontre des personnes qui exercent des pressions sur les électeurs afin de dénaturer le suffrage universel. Par conséquent, « la moindre des choses serait qu’elles s’appliquent aussi à l’encontre de ceux qui, par des pressions ou des représailles, essayent d’influencer les parrainages aux élections présidentielles. Là aussi, c’est la sincérité du suffrage universel qui est en jeu. »

    S’inspirant des articles ad hoc du code électoral, Jean-Louis Masson propose donc que soient punis de deux ans d’emprisonnement et d’une amende de 15.000 euros les auteurs de pressions ou de représailles, ainsi que leur non-inscription sur les listes électorales (donc leur inéligibilité) pendant cinq ans.

    Il faut faire connaître ce combat de Jean-Louis Masson, qui est exactement le même que celui de Jean-Marie Le Pen, mais qui a l’avantage pour l’opinion publique d’être totalement désintéressé puisque c’est celui d’un homme qui n’est pas lui-même candidat.