Voici quelques extraits du discours de Jean-Marie Le Pen, lors de la fête du CNC, hier à Villepreux, en commençant par l’hommage à Roger Holeindre.
Toi, Roger, qui es non seulement médaillé militaire, ancien d'Indochine et d'Algérie, mais aussi écrivain, grand reporter, co-fondateur et vice-Président du Front et ancien député de Seine-Saint Denis, en même temps que vice-Président fondateur du Front National et depuis aujourd'hui, flamme d'or du FN.
Ta vie était déjà bien remplie. Mais tu as voulu faire plus encore, et notamment contribuer à restaurer dans l'esprit de nos compatriotes, en particulier chez les jeunes générations, les valeurs patriotiques, religieuses, philosophiques et humaines qui ont fait la grandeur de notre peuple.
On te trouve toujours, sur le front de l'honneur français, pour lutter contre les campagnes de désinformation, les calomnies et les atteintes à l'honneur de l'Armée française propagées par la plupart des grands médias, et en particulier pour rétablir la vérité sur les campagnes d'Indochine et d'Algérie, par le témoignage de ceux qui ont lutté pour une juste cause.
Oui, mesdames et messieurs, Roger et le CNC se battent pour des valeurs simples, pour l'honnêteté, la confiance, le don de soi, l'envie de servir et d'être un exemple dans l'honneur et la fidélité.
Il se bat pour ces valeurs dont parlait si bien le Père Delarue, aumônier des paras et légionnaires en Indochine. Nous luttons tous pour réveiller nos compatriotes abrutis par le matérialisme, la société de consommation et toutes les idéologies chimériques de notre époque. Nous nous battons pour leur faire comprendre qu'il n'y a pas de liberté nationale sans indépendance militaire.
Notre système de défense, principal gage de notre sécurité, n'existe plus. Jacques Chirac l'a tué, depuis 1995.
Le motif invoqué, à l'époque, était la fin de la guerre Froide. On nous disait alors que l'armée pouvait être "un peu" - j'insiste sur le "un peu"- réduite, puisque la menace avait disparu.
Les motifs réels de l'abandon de notre outil militaire étaient en réalité tout autre. C'était les restrictions budgétaires imposées par l'Europe de Bruxelles, le désir de construire une défense européenne et non plus française, et l'acceptation de l'inféodation de la France à l'OTAN.
(…) L'armée est donc à la limite de ses possibilités, et ce qui reste de sa capacité opérationnelle ne tient plus pour l'instant qu'au dévouement et à la qualité de ses hommes.
Pourtant, dans l'histoire de l'humanité, une règle d'or, toujours vraie, apparaît comme le nez au milieu de la figure : pour empêcher la guerre, toujours possible, il faut la préparer.
Et pour bien la préparer, nous devons identifier clairement les menaces et les adversaires potentiels.
Or, cette menace n'a pas disparu avec le naufrage de l'URSS. Elle est devenue au contraire multiple, protéiforme et géographiquement diversifiée.
La menace peut par exemple émaner de groupes à revendications religieuses ou politiques, voire d'organisations maffieuses disposant d'équipements acquis sur le marché noir international de l'armement.
Elle peut viser notre territoire, de manière conventionnelle ou terroriste, allant de l'attentat sanglant à la destruction d'un site sensible, comme une centrale nucléaire ou une usine chimique, en passant par l'empoisonnement du réseau d'eau potable d'une grande ville.
Elle peut viser nos intérêts économiques, comme le montre l'éventualité d'une guerre américaine contre l'Iran, qui entraînerait le blocage du détroit d'Ormuz, et, probablement, une crise économique sans précédent.
Elle peut viser nos ressortissants, comme ce fut le cas, il y a peu, en Côte d'Ivoire.
Elle peut venir de l'extérieur, mais aussi de l'intérieur.
Je note l'extrême sensibilité de certaines populations étrangères ou d'origine étrangères aux événements du Moyen-Orient,
Je note l'extrême vulnérabilité de certains à la propagande religieuse et haineuse des imams intégristes, qu'on laisse, contre toute raison, prêcher en toute impunité, mais il est vrai que les gens en place vont jusqu'à encourager ce mouvement, y compris monsieur Sarkozy, qui a organisé le financement de l'Islam sur notre sol !
La présence en France de ceux qui ont fait des stages au Pakistan ou en Afghanistan, voire leurs premières armes en Bosnie ou au Kosovo, est un risque majeur qu'il faut prendre en compte.
Comme il faut prendre aussi en compte les facteurs futurs de déstabilisation de régions entières de la planète. Le siècle naissant verra indubitablement des conflits de toutes intensités autour de l'eau potable, nouvel enjeu de survie et de puissance…
Pour redresser les choses, mesdames et messieurs, il nous faut reconstruire un outil militaire indépendant, adapté à la menace, à nos besoins et à nos intérêts, à la défense prioritaire de la France et des Français, où qu'ils se trouvent dans le monde.
Cette politique nationale et autonome nécessite des moyens financiers importants, mais aussi et surtout une pensée militaire à la mesure des risques de demain et un sentiment, un esprit national et une volonté de liberté et d'indépendance.
Elle n'exclut évidemment aucune coopération, aucune alliance, à partir du moment où elle est conforme et utile à nos intérêts.
Il s'agit là d'un préalable indispensable, ne serait-ce que parce qu'elle nous permettra de peser dans les orientations diplomatiques et tactiques d'une telle alliance.
Il s'agit du rang de la France, de sa liberté de manœuvre stratégique et militaire, donc politique. Il s'agit, je le répète, de sa capacité à assurer elle-même sa propre survie.
J'ai donc proposé, pendant la campagne présidentielle, d'infléchir les grands axes de notre politique de défense (…).
Bien sûr, il ne s'agit là que des mesures d'urgence, c'est-à-dire indispensable à notre survie. Pour assurer l'avenir des jeunes générations, il faut bien autre chose. Il faut une véritable révolution intellectuelle et morale, pour rétablir le lien intellectuel et charnel entre l'armée et la nation.
L'armée est en effet consubstantielle à la nation. Sans nation, plus d'armée, et sans armée, plus de nation.
Notre combat vise donc à contribuer à restaurer dans l'esprit de nos compatriotes, en particulier chez les jeunes générations, les valeurs patriotiques et humaines qui ont fait la grandeur de notre peuple.
(…) L'honneur d'un soldat est comparable à l'âme d'un peuple.
C'est pour cela qu'il impérativement associer les jeunes générations aux combats du passé. C'est pour cela qu'il faut susciter des manifestations destinées à commémorer les hauts faits de notre histoire militaire, et honorer la mémoire des héros qui ont donné leur vie et honorer aussi ceux qui l'ont risquée pour la France.