Bernard Kouchner est le symbole même de la subversion et de l’hypocrisie de l’idéologie des droits de l’homme, qu’il a perfectionnée sous le nom de « droit d’ingérence humanitaire », ce qui est le « droit » de faire la guerre à tout pays qui ne respecte pas le dogme.
Bernard Kouchner regrette ainsi que les Etats-Unis aient mis en avant de fausses raisons pour faire la guerre en Irak, alors que la vraie raison était qu’il fallait abattre Saddam Hussein au nom des droits de l’homme.
On sait ce que sont les droits de l’homme aujourd’hui en Irak. Et comment notamment les chrétiens qui refusent de se convertir à l’islam n’ont de choix qu’entre la valise et le cercueil. Plus de la moitié des chrétiens d’Irak ont dû fuir le pays. Au nom des droits de l’homme de Kouchner. Sans parler des massacres permanents entre sunnites et chiites, perpétrés grâce à la mise en œuvre des droits de l’homme par l’armée américaine.
A entendre Bernard Kouchner, il faut donc intervenir partout au nom des droits de l’homme, avec les résultats que l’on voit. Mais en outre c’est un mensonge. L’interventionnisme kouchnerien est très ciblé. Il concerne l’Irak de Saddam Hussein, la Serbie de Milosevic, la Russie de Poutine à cause de la Tchétchénie, le Soudan à cause du Darfour, sans doute l’Iran, surtout si les Etats-Unis décident d’y aller. Il ne concerne absolument pas la Chine, le Vietnam, Cuba, la Corée du Nord ou l’Arabie saoudite, où les violations des droits de l’homme sont massives, permanentes, et institutionnelles.
De ce point de vue comme sur quelques autres (l’Etat-nation, l’Europe, la Turquie), Bernard Kouchner est l’antithèse d’Hubert Védrine. Voir par exemple cet article, sur le très intéressant site internet de Védrine.
A propos, il faudra que Védrine nous explique pourquoi il a refusé le ministère des Affaires étrangères. Il ne sert pas la France en laissant Kouchner prendre ce poste. Une explication serait qu’il a compris que le Président Sarkozy ne voulait pas d’un ministre qui défende la France mais d’un ministre qui fasse le contraire de ce que le candidat Sarkozy avait promis.