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Jouyet

  • Quand Jouyet casse Sarkozy

    Dans des déclarations au Figaro, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet s’en prend violemment au projet d’union euro-méditerranéenne de Nicolas Sarkozy. En fait, il se fait simplement le porte-parole des maîtres de l’Union européenne, et de Mme Merkel. (Rappelons qu’il fut le directeur de cabinet du président de la Commission européenne Jacques Delors). Rien de nouveau, donc, dans ses propos, à cela près qu’ils émanent d’un secrétaire d’Etat du gouvernement français, censé défendre le grand projet de Nicolas Sarkozy...

    « Si, à l'occasion de notre réunion qui sera organisée sur la Méditerranée , les 13 et 14 juillet à Paris, nous donnons l'impression à nos partenaires, notamment allemands, de vouloir privilégier une union à côté d'une autre, nous aurons beaucoup de mal à conserver la crédibilité de la présidence française. Nous sommes placés devant un choix stratégique : soit nous privilégions une présidence française ambitieuse, assurant la nécessaire continuité des dossiers européens, tout en donnant les impulsions nécessaires. Soit nous considérons que l'Union méditerranéenne, en soi, est plus importante que tout le reste. Mais à ce moment-là, nos partenaires pourraient nous demander de choisir. »

    « Les Allemands sont très sensibles au principe d'une concertation en amont, avant tout effet d'annonce. Or nous avons tendance à faire des annonces le matin et vouloir les réaliser le soir. Il ne faudrait pas qu'on se mette à construire un projet à côté ou en dehors de l'UE, ce qui constituerait un très grave point d'achoppement. Nous devons veiller à ne prendre aucune décision stratégique dans ce domaine sans que tous nos partenaires soient associés. »

    Nul doute que le président de la République appréciera spécialement le propos sur la « tendance à faire des annonces le matin et vouloir les réaliser le soir »...

  • Jean-Pierre Jouyet

    Le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes est inconnu du grand public. C’est un énarque qui était jusqu’à hier le chef de l’Inspection générale des Finances. Il devait être nommé le mois prochain directeur général délégué d'EDF.

    Son mentor était Roger Fauroux, dont il fut directeur de cabinet au ministère de l’Industrie. Puis il a été directeur de cabinet de Jacques Delors président de la Commission européenne, directeur adjoint du cabinet de Jospin à Matignon, directeur du Trésor. C’est un ami, depuis l’ENA, de François Hollande et de Ségolène Royal…

    En 2003, quand on lui demandait ce qu’il aimerait faire, il répondait : « Travailler avec ma femme (Brigitte Taittinger, PDG des parfums Annick Goutal), ou devenir commissaire européen. »

    La première partie de la réponse était une boutade. La seconde partie, comme son passé auprès de Delors, montre que l’homme est un européiste pur jus. Comme son ministre de tutelle.

    Adieu la France que chantait Sarkozy.