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Le blog d'Yves Daoudal - Page 989

  • Ordination de femmes

    Il est très dommage qu’aucun texte de Sandro Magister ne soit désormais traduit en français. Hier, il attirait l’attention sur un article de la Civilta Cattolica, revue dirigée par Antonio Spadaro, grand ami du pape, et dont tous les articles sont validés par le Saint-Siège avant publication.

    Or la Civilta Cattolica vient de publier un texte, signé Giancarlo Pani (un jésuite, forcément), qui explique que le développement de la place des femmes dans la société rend incompréhensibles les raisons qui justifiaient leur « exclusion » du sacerdoce. Et ce jésuite de reprendre le grand refrain de François sur l’Esprit qui guide l’Eglise et suggère de nouvelles perspectives…

  • Prions pour les musulmans (pas pour les chrétiens)

    A la fin de son audience ce metin, le pape a dit :

    « Et en parlant des migrants chassés, exploités, je voudrais prier avec vous, aujourd’hui, particulièrement pour nos frères et sœurs Rohingya qui sont chassés de Birmanie et qui fuient d’un lieu à un autre parce que personne ne veut d’eux. Ce sont de bonnes personnes, des gens pacifiques. Ils ne sont pas chrétiens, ils sont bons, ils sont nos frères et nos sœurs ! Et cela fait des années qu’ils souffrent. Ils sont torturés, tués, seulement parce qu’ils maintiennent leurs traditions, leur foi musulmane. Prions pour eux. je vous invite à prier pour eux notre Père qui est au Ciel, tous ensemble, pour nos frères et sœurs Rohingya : Notre Père… »

    Il l’avait déjà fait en 2015.

    Il n’a jamais parlé des chrétiens persécutés en Birmanie. Il n’a jamais évoqué les massacres de Karen ni la guerre menée actuellement par l’armée birmane contre les Kachin. Il n’a pas parlé de la destruction d’une église catholique en décembre dernier, ni de l’arrestation de chrétiens qui ont simplement osé protester.

  • Saint Jean de Matha

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    Signum Ordinis Sanctae Trinitatis et Captivorum.

    Vision de saint Jean de Matha : le Christ et deux captifs. Mosaïque de l’ancien hôpital trinitaire Saint Thoma à Formis de Rome, vers 1210.

    Texte du P. Loïc, o.ss.t, de la « Maisonnée de Saint-Cyr »:

    L’ordre de la Très Sainte Trinité pour la Rédemption des captifs a été fondé par Saint Jean de Matha en 1198. Né en Provence, maître en théologie à Paris et proche de l’Abbaye de Saint Victor, il cherchait intensément la volonté du Seigneur. Celui-ci lui apparut au cours de l’Eucharistie, occupé à libérer deux captifs. Une mosaïque représente la scène, réalisée à Rome du vivant de notre saint. Jean de Matha se retira alors avec d’autres ermites à Cerfroid, non loin de Meaux. La petite communauté se mit de tout cœur à suivre le Seigneur, dans la pauvreté, l’humilité, la prière, le partage.

    On élabora une règle de vie. Les frères en maisonnée devaient réserver le tiers de leurs ressources au rachat des captifs, et partager le reste avec les pauvres. Le pape Innocent III approuva la règle.

    Les frères partirent en Afrique du Nord et ramenèrent de nombreux esclaves. Ils portaient une croix rouge et bleue, aperçue lors de l’apparition. Du vivant de Saint Jean de Matha, jusqu’en 1213, une vingtaine de « maison de la Trinité et des captifs » furent ouvertes.

    L’ordre se répandit dans toute l’Europe. Des confréries de laïcs se constituèrent pour préparer par la prière, la pénitence et la charité des voyages de rédemption. Tous les deux ou trois ans, quelques frères qualifiés étaient envoyés en ambassade dans les lieux de bagnes.

    A travers les difficultés qu’on imagine, ils ramenaient leurs frères en liberté, rachetés par Celui qui dit : « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis car tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître. » (Jn,15,15) Ils retrouvaient leur vie de fils de Dieu, souvent pris en charge dans les Hôtel-Dieu  trinitaires, autour desquels se constituèrent parfois des congrégations féminines, comme à Meaux.

    Au XVIe et XVIIe siècles, Saint Simon de Rojas et Saint Jean-Baptiste de la Conception redonnèrent à l’ordre son élan primitif.

    Malheureusement, bien que l’un des captifs de la vision, libéré par le Christ, ait été africain, les Trinitaires n’œuvrèrent pas contre la traite africaine. Les à-coups politiques les affaiblirent. La disparition de leur apostolat traditionnel en méditerranée les amenèrent à se tourner vers les missions : au XIXe siècle, c’était un apostolat de la marge, comme celui du XIIe. Il s’agissait  d’apporter le Christ  et sa libération à ceux qui n’étaient pas en mesure de le recevoir.

    Aujourd’hui encore, les deux esclaves arrachés des fers, dans la vision de Saint Jean de Matha, représentent les hommes de partout, plongés sans espérance de salut dans de grandes souffrances, atteints dans les profondeurs de leur humanité, mutilés dans leur vocation de fils au point d’en oublier le Père. Les trinitaires, pendant huit cents ans, ont été envoyés au devant d’hommes captifs de situations déshumanisantes. Ils rejoignirent ce que voulait Saint Jean de Matha : faire rencontrer Dieu dans les réalités de mort, qu’il s’agissait de rejoindre pour y lutter d’espérance, comme un pauvre.

    On connait Saint Jean de Matha par les données historiques : le contexte religieux et social de son époque (qui est celle aussi de Saint Dominique et de Saint François) ; sa règle primitive, élaborée et soumise au pape Innocent III ; les bulles faisant état de ses fondations sur le pourtour méditerranéen, au contact du monde musulman ; la mosaïque représentant son expérience mystique primitive ; deux récits des premières générations trinitaires relatant  son cheminement spirituel et la fondation de l’ordre. Mais, surtout,  son charisme est vivant : don de Dieu, il habite et anime les religieux de chaque époque. C’est lui qui fait connaître et comprendre de l’intérieur le prêtre et le religieux que fut Saint Jean de Matha. Bien connu à travers les nombreux voyages de rédemption opérés par ses frères jusqu’à la fin du XVIIIe siècle (en 1785, encore…), c’est dans la vie des saints de son ordre, religieux, religieuses et laïcs, qu’il nous parle aussi. Au début du 19e siècle, par exemple, la Bienheureuse Anne-Marie Taïgi, à Rome, mère de famille et mystique, a ramené à la foi et à l’amour son mari et ses enfants. Elle illustre par sa vie la transposition, aux défis du moment, de la communion à la Sainte Trinité, source de rédemption des captifs. A travers la famille spirituelle de Saint Jean de Matha, on perçoit et reçoit aujourd’hui la grâce  de la charité rédemptrice trinitaire qu’il reçut en propre.

    Le 31 juillet 1665, le cardinal vicaire de Rome rend un décret constatant le culte accordé de temps  immémorial à Jean de Matha et à Félix de Valois, sentence confirmée par la Sacrée Congrégation des rites le 14 aout 1666 et par le pape Alexandre VII le 21 octobre. La fête du fondateur de l’Ordre de la Très Sainte Trinité est le 17 décembre, anniversaire de sa mort, à Rome, en 1213. Ses reliques sont vénérées au couvent trinitaire de Salamanque, en Espagne, pays de la réforme de l’ordre, au XVIIe Siècle, par Saint Jean-Baptiste de la Conception.

    Fr. Loic, o.ss.t.

    Sur la résurrection de l’ordre en France, voir ici, et leur site.

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  • Polonophobes

    Jyrki Katainen, vice-président de la Commission européenne, continue le combat contre la Pologne. Il a répété hier que l’UE pourrait suspendre le droit de vote de la Pologne si elle ne veut pas respecter l’état de droit. Et il espère que Angela Merkel, qui est ce mardi à Varsovie, va convaincre les dirigeants polonais d’« adhérer aux valeurs fondamentales sur laquelle repose l’ensemble de l’UE et de l’Europe ». Sic.

    Qu’y a-t-il donc de nouveau pour que la Commission européenne s’énerve ? Rien.

    Et puisque la Hongrie n’a pas changé d’avis non plus, il est toujours impossible qu’il y ait un nécessaire vote à l’unanimité pour retirer ignominieusement son droit de vote à la Pologne.

    Euractiv, qui rapporte la sortie de Jyrki Katainen, souligne que Jaroslaw Kaczynski dans une interview « salue chez Donald Trump sa volonté de ne pas se mêler des affaires des autres pays ». Ah oui, ça c’est grave…

  • L’Egypte change

    La Cour constitutionnelle égyptienne a déclaré inconstitutionnel un article de la loi sur l’Administration qui affirme que les salariés musulmans ont le droit de prendre un mois de congés payés pour effectuer le pèlerinage à La Mecque. Cet article, dit la Cour, est contraire à l’égalité des droits et des devoirs de tous les citoyens affirmée par la Constitution. La déclaration d’inconstitutionnalité fait explicitement référence à l’inégalité que la loi introduit entre les citoyens musulmans et les chrétiens, auxquels devrait être garantie une possibilité de congés payés analogue pour se rendre en pèlerinage à Jérusalem…

  • L’islam et la famille

    En janvier dernier, le président al-Sissi avait annoncé un projet de loi permettant de limiter la pratique du divorce verbal, qui permet au musulman de répudier sa femme verbalement et sans témoin (ou, de plus en plus, par SMS…). Le président s’alarme en effet du nombre des divorces en Egypte : aujourd’hui 40% des mariages sont rompus dans les cinq ans. Il a demandé le 24 janvier au grand imam d’al-Azhar ce qu’il en pensait, et celui-ci s’est dit d’accord pour qu’une loi rende le divorce légal seulement s’il est fait en présence d’un maazoun, imam spécialisé dans les mariages et les divorces. Ce qui est précisément l’objet du projet de loi. Mais le « conseil des anciens » d’al-Azhar, le 5 février, a rejeté ce projet et confirmé la validité du divorce verbal, pratique qui remplit les conditions posées par la loi islamique et introduite dès l’époque du prophète Mahomet… Le conseil des anciens appelle toutefois les hommes qui répudient leur épouse par le biais d’une simple déclaration orale à communiquer le divorce en question aux autorités compétentes, afin, dit-il, que soient protégés les droits de la femme et des enfants prévus par la loi islamique…

  • New York Times

    Je ne vais pas perdre mon temps à traduire le très long article du New York Times intitulé Steve Bannon porte le combat sur un autre centre d’influence : le Vatican. Mais j'en conseille la lecture à ceux qui connaissent un peu l’anglais: c’est instructif.

    Le point de départ, ou plutôt le prétexte, est une information très mineure : un bref entretien en 2014 au Vatican entre Steve Bannon (patron de Breitbart News) venu pour la canonisation de Jean-Paul II, et le cardinal Raymond Burke (préfet du Tribunal suprême et comme lui américain). Cette rencontre prend aujourd’hui toute sa signification : c’est l’alliance entre l’effroyable équipe Trump (Steve Bannon est le « Haut conseiller et chef de la stratégie » de la Maison Blanche) et la non moins effroyable clique traditionaliste dont le chef est le cardinal Burke qui ose critiquer ouvertement l’excellent pape François. L’article est un long dégueulis contre tous les méchants à la solde de « l’extrême droite » qui triomphe à Washington et menace la papauté à Rome… Néanmoins à la fin on se rassure, du moins en ce qui concerne l’Eglise : Spadaro, Cupich et Braz de Aviz (un trio soigneusement choisi) sont invités à expliquer au lecteur du New York Times que « Mr. Burke » et ses affidés ne représentent rien et que François continue d’aller résolument de l’avant pour transformer l’Eglise…

  • Saint Romuald

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    On trouve dans La vie des cinq frères, de saint Bruno de Querfurt (1006), la « règle brève » de son maître saint Romuald (mort en 1027) :

    1. Sede in cella quasi in paradiso;
    2. proice post tergum de memoria totum mundum,
    3. cautus ad cogitationes, quasi bonus piscator ad pisces.
    4. Una via est in psalmis; hanc ne dimittas. Si non potes omnia, qui venisti fervore novicio, nunc in hoc, nunc in illo loco psallere in spiritu et intelligere mente stude, et cum ceperis vagare legendo, ne desistas, sed festina intelligendo emendare;
    5. pone te ante omnia in presentia Dei cum timore et tremore, quasi qui stat in conspectu imperatoris;
    6. destrue te totum,
    7. et sede quasi pullus, contentus ad gratiam Dei, qui, nisi mater donet, nec sapit nec habet quod comedat.

    Assieds-toi dans ta cellule comme au paradis. Rejette derrière toi tout souvenir du monde. Veille attentivement sur tes pensées, comme le bon pêcheur sur les poissons. La voie unique est le psautier ; ne l’abandonne pas. Si tu ne peux encore tout comprendre, toi qui es venu dans ta ferveur de novice, cherche à psalmodier en esprit et comprendre par ton intelligence tantôt ici, tantôt là, et quand, en lisant, tu commences à divaguer, ne t’arrête pas, mais hâte-toi de corriger ton attention. Avant tout, mets-toi en présence de Dieu avec crainte et tremblement, comme on se tient en présence de l’empereur. Détruis-toi entièrement. Et sois là comme un petit d’animal, content de la grâce de Dieu, car si la maman ne donne pas, il ne goûte rien ou n’a rien à manger.

  • Faudrait savoir

    Le magazine Closer a publié, puis retiré, un article en ligne sur Emmanuel Macron et Mathieu Gallet.

    Parce que cet article semble faire écho aux rumeurs de plus insistantes sur la sexualité de Macron, « ami proche » du PDG de Radio France (dit « Jeune et Joli »), avec retour sur une émission de télévision où la « tendance » de Macron avait été qualifiée de « libérale en économie, libérale en matière de mœurs ».

    Mais alors quoi ?

    Elle est où, la fierté LGBT ?

    Est-ce qu’il faut cacher qu’un candidat à la présidentielle soit un inverti ?

    Et si c’est une rumeur sans fondement, pourquoi ne pas la démentir fermement ?

    Addendum

    Il a démenti.

  • Macron négationniste

    Dans son discours de Lyon, il a nié qu’il existe une culture française :

    Il n'y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse.