Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le blog d'Yves Daoudal - Page 962

  • 12 ça suffit

    D’après les quotas décidés par la Commission européenne, la Tchéquie doit accueillir 1.600 « réfugiés ».

    Pour l’heure, elle en a accueilli… 12, et a décidé qu’il n’y en aurait pas davantage.

    Le ministre de l’Intérieur, Milan Chovanec, a déclaré (sur un site ouvertement anti-immigration, anti-UE et anti-islam) : « Je pense qu’il n’est plus possible d'en accueillir. » Et il se dit prêt à encourir les sanctions : « C’est au gouvernement d’évaluer si cela vaut la peine d'être sanctionné ou non. A mon avis, c'est le cas. On ne peut pas laisser des gens entrer ici sans contrôle. »

    On sait que c’est aussi la position du vice-Premier ministre Andrej Babis et du Président Milos Zeman.

  • Trump signe contre l’avortement

    Donald Trump a signé vendredi la loi votée par le Sénat le 30 mars permettant aux Etats d’interdire le transfert de fonds publics à l’avorteur industriel dénommé « planning familial ».

    Dans les derniers jours de sa présidence, Obama avait fait voter in extremis un texte obligeant les Etats à subventionner le « planning familial », alors qu’une quinzaine d’Etats avaient décidé de supprimer leurs subventions suite aux vidéos prouvant le trafic de morceaux de fœtus.

    Le 30 mars, le Sénat a invoqué le « Congressional Review Act » qui permet dans les premiers mois du nouveau gouvernement de revenir sur des dispositions prises pendant les derniers temps du gouvernement précédent.

    Le texte a été voté par 50 sénateurs contre 50. Le vice-président Mike Pence, président du Sénat, a dû voter lui aussi pour faire pencher la balance dans le bon sens.

    On saluera le sénateur de Géorgie Johnny Isakson, venu en fauteuil roulant à la suite d’une double opération, pour retourner ensuite à l’hôpital.

    Et l’on saluera évidemment Donald Trump qui n’a pas hésité à signer et promulguer cette loi.

    (Les deux sénateurs républicains qui ont voté contre sont Lisa Murkowski et Susan Collins, qui s’étaient déjà opposées à la nomination de Betsy Devos comme ministre de l’enseignement.)

  • Lundi de Pâques

    L’évangile est l’épisode des pèlerins d’Emmaüs. Il y a dans cet épisode une phrase qui est aujourd’hui plus frappante qu’elle ne l’a jamais été :

    Et incípiens a Móyse et ómnibus Prophétis, interpretabátur illis in ómnibus Scriptúris, quæ de ipso erant.

    Et, commençant par Moïse et tous les prophètes, il leur expliquait dans toutes les Ecritures ce qui le concernait.

    On a là l’un des propos évangéliques les plus nets sur l’importance de la tradition. Il y a les Ecritures, et il y a tout ce que le Christ a expliqué à ses disciples en leur interprétant l’Ecriture, et qu’ils devaient transmettre dans et par l’Eglise. Le verbe grec veut dire interpréter, exposer, c’est le mot celui qui a donné « herméneutique », le verbe latin, interpretare, veut dire expliquer, interpréter, donner la signification, donc l’herméneutique.

    Et les deux hommes font écho ensuite au propos de Jésus : Est-ce que notre cœur n’était pas ardent en nous pendant qu’il nous parlait sur le chemin, et nous ouvrait les Ecritures ?

    En grec comme en latin, c’est bien le verbe « ouvrir » qui est utilisé, comme dans la phrase précédente, quand leurs yeux s’étaient « ouverts » à la fraction du pain.

    L’ouverture des Ecritures dépasse de loin la seule explication de texte. C’est une lumière spirituelle qui leur est donnée, qui leur fait voir la réalisation des Ecritures en un instant. Un peu comme lorsque saint Grégoire dit à propos de la vision de saint Benoît : « Le monde entier, comme rassemblé sous un seul rayon de soleil, fut offert à ses yeux. »

    C’est ce qui ressort même du propos de saint Luc sur ce que fait le Christ : il commence par Moïse, c’est-à-dire qu’il « commence » par… le Pentateuque, les cinq premiers livres de la Bible, rédigés par Moïse selon la tradition, et par les Prophètes, par « TOUS les prophètes », il leur faisait l’herméneutique de « TOUTES les Ecritures » pour ce qui le concernait.

    Quelle que soit la longueur du trajet, Jésus n’a pu expliquer par la parole humaine qu’une infime partie de cela. Mais il leur a donné l’intelligence des Ecritures, de façon générale, intelligence qui sera vivifiée et rendue pleinement opérationnelle par la Pentecôte.

    Il est remarquable que ce verset, qui est d’une importance capitale depuis la réforme protestante, est négligé par les Pères de l’Eglise. Car pour eux, qui sont des témoins tout particuliers de cette tradition, c’est une évidence, et il n’y a donc pas à épiloguer, il n’y a rien à expliquer…

    Toutefois la liturgie l’a retenu. Cette phrase est devenue une antienne de l’office du lundi de Pâques, et parfois aussi le premier répons des matines. L’office de la semaine pascale étant, depuis saint Pie V, celui du jour de Pâques, l’antienne a disparu. De l’office de ce jour. Car elle existe toujours : c’est l’antienne de Benedictus du mardi de la troisième semaine après l’octave de Pâques.

  • Pâques

    00525_hires.jpg

     Atelier d’Andrei Roublev et Daniel Tcherny, iconostase de la laure de la Trinité-Saint-Serge, 1420.


    podcast

    Elles devancèrent l’aurore, les compagnes de Marie. Trouvant roulée la pierre du tombeau, elles entendirent l’Ange leur dire : Celui qui vit dans la lumière éternelle, pourquoi le cherchez-vous, tel un homme parmi les morts ? Voyez les langes funéraires ; courez et annoncez au monde que le Seigneur est ressuscité, ayant fait mourir la mort, car il est le Fils de Dieu qui sauve le genre humain.

    Hypakoï des matines de Pâques, protoplaste Maximos Fahmé (d'Alep...).

    Enregistrer

  • Samedi Saint

    bréviaire de Paris XIIIe.jpg

    In pace in idipsum dormiam et requiescam.

    En paix en cela même je dormirai et je me reposerai.

    Telle est la première antienne des matines du Samedi Saint. Elle annonce la nouvelle étape du Triduum : le repos du samedi. Celui qui hier a recréé l’homme par son Sacrifice se repose aujourd’hui de son labeur. Comme il en était au Principe : après avoir tout créé, et l’homme le sixième jour, Dieu se reposa le septième. C’est aujourd’hui le septième jour. A la fois le même et un autre. Et un tout autre dans la mesure où il ne clôt pas la semaine mais s’ouvre sur un huitième jour, celui de la Résurrection.

    L’antienne introduit le psaume 4, dont elle est tirée : le psaume pour le repos de la nuit. C’était chaque soir le premier psaume des complies avant que saint Pie X bouleverse le bréviaire ; ce l’est toujours dans le bréviaire monastique.

    On remarque l’expression « in idipsum », diversement traduite. Saint Augustin (suivi par d’autres, jusqu’à, notamment, saint Bernard) la prenait au sens littéral et le plus fort : « en cela même ». Et « cela », c’est la substance de Dieu. C’est dans la substance de Dieu que se trouve la véritable paix, où se trouve Jésus crucifié qui se repose.

    Les matines du Samedi Saint sont tendues entre deux pôles. D’une part, les antiennes, qui donnent leur éclairage aux psaumes, et les psaumes eux-mêmes, expriment d’abord le repos puis la perspective de la résurrection, tandis que les répons (qui accompagnent les Lamentations de Jérémie) restent fixés sur la déploration de la Passion. On retrouve cette tension dans les laudes, où elle s’exprime dans les antiennes, et elle culmine pour le dernier psaume, où l’antienne reprend l’interpellation des Lamentations de Jérémie :

    O vos omnes, * qui transitis per viam, attendite et videte, si est dolor sicut dolor meus

    O vous tous qui passez par le chemin, regardez et voyez s'il est une douleur comme ma douleur

    alors que le psaume que cette antienne introduit est le 150e et dernier, le plus triomphal de tout le psautier.

    Et le Benedictus fait écho à cette apparente contradiction, puisque ce cantique qui célèbre le salut est introduit par la lamentation des femmes au tombeau.

    Telle est la préparation à l’explosion de lumière de la nuit pascale, qui fera du gibet de la croix le trône de la gloire.

    Enregistrer

  • Vendredi Saint

    Depuis 2015 la confrérie Saint Charles Borromée de Monticellu en Corse a renoué avec la tradition des funérailles du Christ, marquée par l’A Schjudazione (littéralement le déclouement) et la procession Granitula (en colimaçon).

    1.jpg

    2.jpg

    3.jpg

    4.jpg

    5.jpg

    U lamentu di Ghjesù

    La complainte de Jésus

    O tù chì dormi
    In sta petra sculpita
    D'avè suffertu
    Da colpi è ferite
    Dopu d'atroci martiri
    Persu ai ancu la vita,
    Oghje riposi tranquillu
    A to suffrenza hè finita.

    O toi qui dors
    dans ce sépulcre de pierre
    d’avoir souffert
    de coups et blessures
    l’atroce martyre
    qui t’a fait perdre la vie.
    maintenant tu reposes tranquille
    et ta souffrance est finie.

    Ma eo sò
    Ind'una fiamma ardente,
    Brusgiu è mughju
    Tuttu ognunu mi sente,
    Sò i lamenti di i cumpagni
    È d'una mamma li pienti
    Chjamu ancu à Diu supremu
    Ci ritorni stu nucente.

    Mais moi je suis
    dans une flamme ardente
    je brûle et je gémis
    et tout le monde m’entend
    Je sais les lamentations des disciples
    et les pleurs d’une mère
    Je crie vers le Dieu suprême
    qu’il se souvienne de l’innocent.

    È fù per quella
    Cun spiritu feroce
    Da tanti colpi
    È viulenza atroce
    Chjodi à li mani è li pedi,
    Quessi t'anu messu in croce,
    O Diu da tante suffrenze
    Fà ch'eo senti a to voce.

    Et il fut ainsi
    avec un esprit féroce
    avec tant de coups et une violence atroce
    cloué par les mains et par les pieds
    par ceux-là qui t’ont mis en croix
    ô Dieu de tant de souffrances
    fais que j’entende ta voix.

    Oghje per sempre
    Tutta questa hè finita,
    Avà sì mortu
    Hè persa a partita,
    Oramai in Ghjerusaleme
    A ghjente hè sparnuccita
    Vergogna ùn ci ne manca,
    Morte sò a fede è a vita.

    Aujourd’hui et pour toujours
    tout cela est fini
    tu es mort
    et déjà dans Jérusalem
    tous se sont dispersés
    pleins de honte
    mortes sont la foi et la vie.

    par Jacky Micaelli :

    On peut (il faut) la voir chanter cela ici.

    Par le groupe Tavagna :


    Enregistrer

  • Hongrie : l’UE verra plus tard

    Comme prévu, la Commission européenne s’est penchée hier sur le cas du méchant gouvernement hongrois. On allait voir ce qu’on allait voir… Et finalement on verra plus tard…

    Les commissaires ont abordé « un large éventail de questions juridiques relatives à la Hongrie », a déclaré Frans Timmermans. Au premier chef la nouvelle loi sur l’enseignement supérieur, qui « trouble beaucoup de gens en Europe » et qui est « perçue par beaucoup comme une tentative de fermer la Central European University ». Mais… euh… bon… il faut prendre le temps d’examiner le texte de la loi, et d’en parler avec le gouvernement hongrois. La Commission prendra une décision le 27 avril, mais… euh… bon… engager une procédure d’infraction est « une chose compliquée à faire », « nous devons être absolument convaincus, avant de commencer à contester l’action d’un Etat membre quand nous croyons qu’il n’est pas en phase avec la législation européenne »…

    Timmermans a lourdement souligné la différence entre le méchant Hongrois qui nous fait des misères et le très très méchant Polonais auquel on fait la guerre. « Il n’y a pas de menace systémique à l’état de droit » en Hongrie, contrairement à ce qui se passe en Pologne, et le gouvernement hongrois parle toujours avec Bruxelles. « Cela fait une claire différence avec les autorités polonaises, qui ont refusé d’entrer en dialogue avec nous sur l’état de droit ».

    Bref, on ne sait déjà pas comment se dépatouiller avec ce qu’on a lancé contre la Pologne, alors pour la Hongrie on met la pédale douce…

    Au grand désappointement des inquisiteurs des « droits de l’homme ».

  • A propos d’Asia Bibi

    On peut lire ici ou là que le Sénat des Etats-Unis a voté une résolution demandant au gouvernement pakistanais de libérer Asia Bibi, d’assurer sa protection, et de modifier les lois anti-blasphème.

    Ce n’est pas exact. Le sénateur Rand Paul a présenté le 4 avril une proposition de résolution, appuyée par deux autres sénateurs, Christopher Coons et Marco Rubio.

    Le texte a été rédigé par quelqu’un qui connaît parfaitement le sujet et il est en tous points remarquable. Mais il ne s’agit, pour l’heure, que d’une proposition de résolution parmi beaucoup d’autres : c’est la 109e depuis le début de la session le 3 janvier dernier…