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Le blog d'Yves Daoudal - Page 865

  • In columbæ specie

    ℟. In colúmbæ spécie Spíritus Sanctus visus est, Patérna vox audíta est:
    * Hic est Fílius meus diléctus, in quo mihi bene complácui.
    . Cæli apérti sunt super eum, et vox Patris intónuit.
    ℟. Hic est Fílius meus diléctus, in quo mihi bene complácui.

    C'est sous l'apparence d'une colombe que l'Esprit Saint s'est montré, et la voix du Père s'est fait entendre : Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui j'ai mis toutes mes complaisances. Les cieux se sont ouverts au-dessus de lui, et la voix du Père a retenti : Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui j'ai mis toutes mes complaisances.

    Ce répons des matines est le deuxième répons des matines de la fête de l’Epiphanie. Comme le premier répons dont il est très proche, il évoque le Baptême du Christ, l’un des trois grands mystères de ce temps, le seul célébré dans l’Epiphanie byzantine. On remarque l’expression « vox Patris intonuit » : la voix du Père a retenti, qui ne se trouve pas dans l’Evangile, de même que « Paterna vox » : la voix du Père.

    En revanche ces deux expressions se trouvent également dans le deuxième répons des matines de la Transfiguration, ce qui souligne le parallèle entre les deux théophanies.

    « Paterna vox » précise la provenance de cette voix qui vient du ciel, dans le Baptême, et de la nuée, dans la Transfiguration.

    Quant à « vox Patris intonuit », l’expression renvoie à l’extraordinaire psaume 28, qui est le premier psaume des matines de l’Epiphanie, et le deuxième psaume des matines de la Transfiguration. On y lit : « Vox Dómini super aquas, Deus majestátis intónuit » : la voix du Seigneur sur les eaux, le Dieu de majesté s’est fait entendre.

    Par les Gloriae Dei Cantores.

    Dans l'antiphonaire des cordeliers de Fribourg, vers 1300 (attention au changement de clef au milieu de "dilectus"...

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  • In excelso throno

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    Monastère de Visoki Dečani, Kosovo.

    La réforme de 1960 a supprimé l’octave de l’Epiphanie et l’a remplacée par un soi-disant « temps de l’Epiphanie ». Lequel est divisé en deux : avant le premier dimanche après l’Epiphanie on célèbre la messe de l’Epiphanie, et, après le dimanche, la messe de ce dimanche. Il en résulte que cette année, le premier dimanche après l’Epiphanie étant le lendemain de l’Epiphanie, la messe de toute la semaine (de lundi à vendredi) est celle du premier dimanche après l’Epiphanie, messe qui avant 1960 n’était célébrée qu’une fois.

    Cela a le défaut majeur de donner à cette messe une importance démesurée. Car Jésus à 12 ans dans le Temple n’est pas une des trois grandes théophanies de ce temps, telles qu’elles sont célébrées et liées entre elles par la liturgie : l’adoration des mages, le baptême du Seigneur, les Noces de Cana.

    Cela a toutefois l’avantage de permettre peut-être aux fidèles, ici ou là, d’entendre la messe qui a quasiment disparu à cause de l’invention de la fête dite de la « Sainte Famille de Jésus Marie Joseph » qui squatte depuis Benoît XV le premier dimanche après l’Epiphanie (encore que la question ne se pose même pas dans les paroisses de France où l’on doit célébrer la solennité transférée de l’Epiphanie…).

    Or les chants de cette messe, surtout l’introït, donnent la véritable signification de l’évangile : celui qui est assis dans le Temple au milieu des docteurs est le roi éternel que les anges adorent. C’est la suite du message de l’Epiphanie.

    In excélso throno vidi sedére virum, quem adórat multitúdo Angelórum, psalléntes in unum : ecce, cuius impérii nomen est in ætérnum.
    Jubiláte Deo, omnis terra : servíte Dómino in lætítia.

    Sur un trône élevé, j’ai vu un homme que la multitude des Anges adore, chantant en chœur : Voici celui dont l’empire est éternel.
    Acclamez Dieu, toute la terre : servez le Seigneur avec joie.

    Voici cet introït impérial chanté par les moniales d’Argentan, sous la direction de dom Gajard :
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    Graduel des séquences de Nokter, Einsiedeln, vers 960-970.

  • Quand même…

    La Cour de cassation a annulé, définitivement, la condamnation de Christine Boutin pour « provocation publique à la haine ou à la violence » suite à ses propos sur l’homosexualité dans un magazine en 2014 :

    « L'homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné. »

    Elle avait été condamnée à 5.000 euros d'amende le 18 décembre 2015 par le tribunal correctionnel de Paris, et le jugement avait été confirmé en appel le 2 novembre 2016.

    Mais la Cour de cassation déclare que « le propos incriminé, s'il est outrageant, ne contient néanmoins pas, même sous une forme implicite, d'appel ou d'exhortation à la haine ou à la violence à l'égard des personnes homosexuelles ».

    La bonne formulation serait : « le propos incriminé, même s'il était outrageant... ». Mais bon, on ne va pas demander la lune...

  • Remaniement en Pologne

    Comme on l’attendait depuis la nomination de Mateusz Morawiecki comme Premier ministre, ce dernier a procédé aujourd’hui à un remaniement ministériel.

    Le ministre des Affaires étrangères Witold Waszczykowski est remplacé par le vice-ministre Jacek Czaputowicz.

    Le ministre de l’Intérieur Mariusz Błaszczak devient ministre de la Défense à la place d’Antoni Macierewicz. Le nouveau ministre de l’Intérieur est Joachim Brudzinski.

    Mariusz Błaszczak et Joachim Brudzinski sont d’importantes personnalités du PiS.

    Le ministre de l’Environnement Jan Szyszko et le ministre de la Santé Konstanty Radziwill sont également remplacés.

    Le Premier ministre Mateusz Morawiecki a semble-t-il distribué son ancien ministère entre trois personnes : Teresa Czerwińska ministre des Finances, Jadwiga Emilewicz ministre de l'entrepreneuriat et de la technologie. Jerzy Kwieciński ministre de l'Investissement et du Développement.

    Comme le remplacement de Beata Szydło par Mateusz Morawiecki, il semble que ce remaniement ait en partie pour dessein de montrer à Bruxelles une image plus accommodante. Image seulement. Et encore… On constate que Jacek Czaputowicz, le nouveau ministre des Affaires étrangères, est l’homme qui, en tant que professeur de science politique à l’université de Varsovie, publia un texte où il expliquait, avec des arguments juridiques de poids, que la réélection de Donald Tusk comme président du Conseil européen était illégale, violait les principes démocratiques, « sapait les principes de loyale coopération, détruisait la confiance entre partenaires, et pouvait avoir un impact négatif à l’avenir  sur le fonctionnement et la perception de l’Union européenne »…

    Quand je lis partout que le changement de ministre des Affaires étrangères a pour but de préparer la rencontre ce soir entre Morawiecki et Juncker, j’ai des doutes…

  • Omnes patriarchae

    L’excellent blog New Liturgical Movement attire de nouveau notre attention sur l’antienne ambrosienne « Omnes patriarchae », qui est chantée solennellement aux vêpres de l’Epiphanie, juste après le Lucernaire, dans la liturgie de l’Eglise de Milan.

    Tous les patriarches t’ont proclamé, et tous les prophètes t’ont annoncé ; les anges t’ont montré aux bergers ; les cieux par l’étoile t’ont fait voir clairement ; et tous les justes t’ont reçu avec joie.

    L’antienne, d’origine manifestement orientale, est chantée quatre fois, pour être entendue des quatre points cardinaux. La deuxième fois elle est suivie du Gloria Patri, la troisième fois de Sicut erat, et la quatrième fois elle est chantée par l’archevêque debout devant l’autel face au peuple.

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  • Une bonne nouvelle pour les Italiens

    Les chefs de Forza Italia (Silvio Berlusconi), la Ligue du Nord (Mateo Salvini) et Frères d’Italie (Giorgia Meloni) – à savoir la droite, les populistes et l’extrême droite, selon les étiquettes de la pensée unique - se sont rencontrés hier et se sont mis d’accord sur un programme commun en vue des élections du 4 mars prochain.

  • Tria sunt munera

    ℟.  Tria sunt múnera pretiósa, quæ obtulérunt Magi Dómino in die ista, et habent in se divína mystéria:
    * In auro, ut ostendátur Regis poténtia: in thure, Sacerdótem magnum consídera: et in myrrha, Domínicam sepultúram.
    ℣. Salútis nostræ auctórem Magi veneráti sunt in cunábulis, et de thesáuris suis mýsticas ei múnerum spécies obtulérunt.
    ℟.  In auro, ut ostendátur Regis poténtia: in thure, Sacerdótem magnum consídera: et in myrrha, Domínicam sepultúram.

    Ce sont trois précieux présents que les Mages ont offerts au Seigneur en ce jour-là, et ils ont en eux des mystères divins : dans l’or, afin que soit montrée la puissance du Roi, dans l’encens, considère le grand Prêtre, et dans la myrrhe, la sépulture du Seigneur. Les Mages ont vénéré l’auteur de notre salut dans la crèche, et de leurs trésors lui ont offert des formes mystiques de présents.

    Répons des matines. Le voici chanté par la Schola cantorum Coloniensis, mais avec comme verset

    Reges Tharsis et insulae munera offerrent : reges Arabum et Saba dona adducent.

    Les rois de Tharsis et les îles lui offriront des présents : les rois d’Arabie et de Saba apporteront des dons.

    et avec la doxologie (Gloria Patri….).


    podcast

    Le voici dans l’antiphonaire de Salzinnes (XVIe siècle), avec le texte du bréviaire actuel, et un chant qui est une variante de celui de l’enregistrement.

    Screenshot-2018-1-7 Cantus Ultimus — Halifax (Canada), St Mary’s University - Patrick Power Library, M2149 L4 1554.png

  • La Sainte Famille

    Alors qu’il avait douze ans, il reste à Jérusalem. Ne le sachant pas, ses parents le cherchent avec inquiétude et ne le trouvent pas. Ils le cherchent parmi les proches parents, ils le cherchent parmi leurs compagnons de route, ils le cherchent parmi leurs connaissances, mais, parmi tous ces gens-là, ils ne le trouvent pas. Jésus est donc cherché par ses parents, son père nourricier qui l’avait accompagné quand il était descendu en Egypte, et pourtant ils ne le trouvent pas immédiatement dès qu’ils le cherchent. C’est qu’on ne trouve pas Jésus parmi ses parents et ses proches selon la chair. On ne le trouve pas chez ceux qui lui sont unis corporellement. Parmi les nombreux compagnons de voyage mon Jésus ne peut pas être trouvé.

    Apprends où ceux qui le cherchaient l’ont trouvé, pour que toi aussi qui le cherches avec Marie et Joseph tu le trouves. Et, le cherchant, dit l’Ecriture, « ils le trouvèrent dans le Temple ». Non pas n’importe où, mais dans le Temple. Et pas simplement dans le Temple, mais « au milieu des docteurs qu’il écoutait et qu’il interrogeait ». Toi aussi, cherche Jésus dans le Temple de Dieu, cherche-le dans l’Eglise, cherche-le auprès des maîtres qui sont dans le Temple et qui n’en sortent pas. Si tu cherches ainsi, tu le trouveras.

    De plus, si quelqu’un prétend être un maître et ne possède pas Jésus, il ne possède que le titre de maître et c’est pour cela qu’on ne peut pas trouver auprès de lui Jésus, Verbe de Dieu et Sagesse. « On le trouva, dit Luc, au milieu des docteurs. » D’après un autre passage de l’Écriture au sujet des prophètes, comprenez ce que veut dire ici : « Au milieu des docteurs. » « Si celui qui est assis, dit l’Apôtre, a une révélation, que le premier se taise. » Ils le trouvent « assis au milieu des docteurs », et non seulement « assis », mais « les interrogeant et les écoutant ». Maintenant encore, Jésus est ici : il nous interroge et nous écoute parler. « Tous étaient dans l’admiration», dit Luc. « Qu’admiraient-ils » ? Non pas ses questions qui pourtant étaient admirables, mais « ses réponses ». Interroger est une chose, répondre en est une autre.

    Jésus questionnait les maîtres, et comme de temps en temps ils ne pouvaient pas répondre, il répondait lui-même à ses propres questions. « Répondre » ne veut pas dire simplement que l’on parle après un autre, mais cela signifie, dans l’Ecriture sainte, un enseignement*, puisse la Loi divine te l’apprendre. « Moïse parlait et Dieu lui répondait par une voix. » Par ce genre de réponse le Seigneur apprenait à Moïse ce qu’il ignorait. Tantôt Jésus interroge, tantôt il répond et, comme nous l’avons dit plus haut, si admirables que soient ses questions, ses réponses sont plus admirables encore. Pour que nous puissions l’entendre nous aussi et qu’il nous pose des questions qu’il résoudra lui-même, supplions-le, employons, à le chercher, un effort intense et douloureux et nous pourrons alors trouver celui que nous cherchons.

    Ce n’est pas sans raison qu’il est dit dans l’Ecriture : « Ton père et moi nous te cherchions dans la douleur (dolentes). » Il faut en effet que celui qui cherche Jésus ne le fasse pas avec négligence et mollesse, d’une manière intermittente, comme le font certains qui le cherchent avec tous ces défauts et, pour ce motif, ne le trouvent pas. Pour nous, disons : « Nous te cherchons dans la douleur. »

    Origène, 18e homélie sur saint Luc

    * Notation qui intéressera ceux qui lisent la Sainte Ecriture en grec ou en latin. On trouve souvent le verbe « répondre », particulièrement dans les Evangiles, et concernant le Seigneur, alors qu’il ne « répond » à personne. Dans les traductions ce verbe est hélas remplacé par « dire » et le lecteur ne peut donc pas se demander pourquoi c’est le verbe « répondre » qui est utilisé. La première fois c'est dans l'évangile de l'Epiphanie: "responso accepto": les mages "ayant reçu en songe la réponse de ne pas retourner vers Hérode". Ils reçoivent une réponse alors qu'ils n'ont rien demandé. Il s'agit d'une communication divine, ce qui est souligné d'autre part par le passif.

    On remarquera que cette notation suit celle qui concerne le fait que Jésus est « assis ». Ce qui est également l’indication qu’un enseignement va être délivré. Origène n’y insiste pas, considérant sans doute que son auditoire le sait déjà.

  • La folie des grandeurs

    Le Figaro a publié une annonce de l’archevêché de Paris annonçant que « la messe solennelle de l’Epiphanie sera célébrée en la cathédrale de Paris ce dimanche 7 janvier 2018 à 18h 30 » et qu’elle sera « présidée par le cardinal Michel Aupetit, archevêque de Paris ».

    Il y en a qui ne perdent pas de temps. Michel Aupetit n’est même pas encore archevêque de Paris. Il ne le sera qu’à l’issue de la messe d’installation qui débutera tout à l’heure à 18h 30. (Ils font toutes les messes à 18h 30, maintenant ?)

    Et surtout il n’est évidemment pas encore cardinal…

    Mais je vois que dès sa nomination, le 7 décembre il était le « cardinal Michel Aupetit » d’après Radio Notre Dame*…

    Mais peut-être François a-t-il donné aux évêques le pouvoir de se faire cardinaux, dans le cadre de la nécessaire décentralisation de l’Eglise…

    Quant à moi j’ai eu une sublime messe de l’Epiphanie ce matin, à l’heure normale de la messe, le jour normal de l’Epiphanie. Sans (faux) cardinal, cependant…

    * L’article de Radio Notre Dame a toutefois été corrigé. Mais on le trouve toujours intact ici.

  • Montmartre sans croix

    Screenshot-2018-1-6 Quand la RATP efface la croix du Sacré-Cœur à Montmartre.png

    La croix surmontant le grand dôme du Sacré-Cœur a été effacée sur les nouveaux écrans des cabines rénovées du funiculaire. Comme un vulgaire pot de yaourt grec de Lidl…

    Mais on a ajouté une colombe…

    Comme si la colombe était le symbole de la guerre contre la croix…

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