Monastère de Visoki Dečani, Kosovo.
La réforme de 1960 a supprimé l’octave de l’Epiphanie et l’a remplacée par un soi-disant « temps de l’Epiphanie ». Lequel est divisé en deux : avant le premier dimanche après l’Epiphanie on célèbre la messe de l’Epiphanie, et, après le dimanche, la messe de ce dimanche. Il en résulte que cette année, le premier dimanche après l’Epiphanie étant le lendemain de l’Epiphanie, la messe de toute la semaine (de lundi à vendredi) est celle du premier dimanche après l’Epiphanie, messe qui avant 1960 n’était célébrée qu’une fois.
Cela a le défaut majeur de donner à cette messe une importance démesurée. Car Jésus à 12 ans dans le Temple n’est pas une des trois grandes théophanies de ce temps, telles qu’elles sont célébrées et liées entre elles par la liturgie : l’adoration des mages, le baptême du Seigneur, les Noces de Cana.
Cela a toutefois l’avantage de permettre peut-être aux fidèles, ici ou là, d’entendre la messe qui a quasiment disparu à cause de l’invention de la fête dite de la « Sainte Famille de Jésus Marie Joseph » qui squatte depuis Benoît XV le premier dimanche après l’Epiphanie (encore que la question ne se pose même pas dans les paroisses de France où l’on doit célébrer la solennité transférée de l’Epiphanie…).
Or les chants de cette messe, surtout l’introït, donnent la véritable signification de l’évangile : celui qui est assis dans le Temple au milieu des docteurs est le roi éternel que les anges adorent. C’est la suite du message de l’Epiphanie.
In excélso throno vidi sedére virum, quem adórat multitúdo Angelórum, psalléntes in unum : ecce, cuius impérii nomen est in ætérnum.
Jubiláte Deo, omnis terra : servíte Dómino in lætítia.
Sur un trône élevé, j’ai vu un homme que la multitude des Anges adore, chantant en chœur : Voici celui dont l’empire est éternel.
Acclamez Dieu, toute la terre : servez le Seigneur avec joie.
Voici cet introït impérial chanté par les moniales d’Argentan, sous la direction de dom Gajard :
Graduel des séquences de Nokter, Einsiedeln, vers 960-970.
Commentaires
Léger correctif : la messe du 1er dimanche après l’Épiphanie, cette année, est célébrée du LUNDI au vendredi. Le dimanche, c'est la Sainte Famille (...qui a le même évangile), voire, dans les paroisses de France, la solennité extérieure de l’Épiphanie. En revanche, vous avez raison quant au Calendrier Monastique de 1960 (1963), qui ignore la Sainte Famille.
Eh oui. Pour moi la "sainte famille" n'existe tellement pas que je l'ai même expulsée de son dimanche romain...
Bonjour, savez vous de quel texte est extrait cet Introit ? Apocalypse, prophétie de l'AT ? Les références ne sont pas indiquées dans les missels.
Merci
Augustin
Il s'agit d'une composition ecclésiastique inspirée par la vision d'Isaïe (6,1-3) et de Daniel (7,14).
... dont dépend celle de l'Apocalypse.