Mirabántur omnes de his, quæ procedébant de ore Dei.
Tous étaient dans l’admiration de ce qui sortait de la bouche de Dieu.
La brève antienne de communion de la messe de ce dimanche n’est pas prise de l’évangile du jour, qui est de saint Matthieu, mais de saint Luc, 4,22. Le contexte n’est pas du tout le même. En Luc, ce sont les habitants de Nazareth qui sont dans l’admiration de l’explication de l’Ecriture que fait Jésus dans leur synagogue. En commentaire de l’évangile de ce dimanche, ce sont les habitants de Capharnaüm qui sont dans l’admiration devant les miracles que fait Jésus de sa seule parole.
Le texte de saint Luc dit exactement (et c’est la traduction littérale du grec) :
omnes (…) mirabantur in verbis gratiæ, quæ procedebant de ore ipsius.
tous (...) étaient dans l'admiration devant les paroles de la grâce qui sortaient de sa bouche.
On remarque que l’expression « les paroles de la grâce », qui évoquait la prédication, a été remplacée par « cela », qui désigne toute parole, donc ici précisément les paroles de guérison. Surtout, on remarque que « ipsius » a été remplacé par « Dei » : on souligne que Jésus est Dieu, et que s’il accomplit de tels miracles c’est parce qu’il est Dieu.
Tout cela se retrouve magnifiquement dans la brève mélodie. Les neumes de mirabantur expriment clairement l’admiration, et pour évoquer « cela » qui sort de la bouche de Dieu la mélodie passe du 8e mode, avec la dominante en do illustrée par mirabantur, au 7e mode, avec la dominante en ré, un ton au-dessus, illustrée par de his puis –debant de o-. Puis l’antienne s’incline en une profonde révérence sur Dei.
Par les moniales d'Argentan, sous la direction de dom Gajard, 1971: