Quelques extraits du discours de Viktor Orbán le 23 juillet lors de l’université d’été de Baile Tusnad, en Transylvanie roumaine, où il s’exprime chaque année. La quasi-totalité du discours est à lire sur Breizh Info.
L’Occident veut diffuser ses propres valeurs, ce que le reste du monde ressent comme une humiliation. C’est quelque chose que nous comprenons, car nous ressentons parfois la même chose. Je me souviens d’un épisode de la vie de notre ministre des affaires étrangères Péter Szijjártó, vers 2014, sous une précédente administration américaine. Un fonctionnaire du gouvernement américain en visite a poussé négligemment une feuille de papier devant lui et a simplement dit que la Constitution hongroise devait être modifiée sur les points qu’elle contenait, après quoi l’amitié serait restaurée. Nous comprenons donc cette résistance du reste du monde à la propagation des valeurs par l’Occident, à son exportation de la démocratie. En fait, je soupçonne que le reste du monde a compris qu’il doit se moderniser précisément parce que c’est le seul moyen de résister à l’exportation des valeurs occidentales qui lui sont étrangères.
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Le deuxième défi est l’immigration, que l’on pourrait appeler le remplacement de la population ou l’inondation. Il existe un livre remarquable sur cette question, écrit en français en 1973, et récemment publié en Hongrie. Il s’intitule « Le Camp des Saints » et je le recommande à tous ceux qui veulent comprendre les développements spirituels qui sous-tendent l’incapacité de l’Occident à se défendre. La migration a divisé l’Europe en deux – ou je pourrais dire qu’elle a divisé l’Occident en deux. Une moitié est un monde où les peuples européens et non-européens vivent ensemble. Ces pays ne sont plus des nations : ils ne sont rien d’autre qu’un conglomérat de peuples. Je pourrais aussi dire que ce n’est plus le monde occidental, mais le monde post-occidental. Et vers 2050, les lois de la mathématique entraîneront le changement démographique définitif : les villes de telle ou telle partie du continent verront la proportion de résidents d’origine non européenne dépasser 50 % du total. Et nous voilà en Europe centrale, dans l’autre moitié de l’Europe, ou de l’Ouest. Si ce n’était pas un peu confus, je pourrais dire que l’Occident – disons l’Occident dans son sens spirituel – s’est déplacé en Europe centrale : l’Occident est ici, et ce qui reste là-bas n’est que le post-Occident. Une bataille est en cours entre les deux moitiés de l’Europe. Nous avons fait une offre aux post-occidentaux, fondée sur la tolérance ou le fait de se laisser en paix, en permettant à chacun de décider lui-même à côté de qui il veut vivre ; mais ils la rejettent et continuent à lutter contre l’Europe centrale, dans le but de nous rendre semblables à eux.
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La gauche internationaliste utilise une feinte, une ruse idéologique : l’affirmation – leur affirmation – que l’Europe, par sa nature même, est peuplée de peuples métis. Il s’agit d’un tour de passe-passe historique et sémantique, car elle confond deux choses différentes. Il existe un monde dans lequel les peuples européens sont mélangés à ceux qui arrivent de l’extérieur de l’Europe. C’est un monde métis. Et il y a notre monde, où les personnes originaires d’Europe se mélangent les unes aux autres, se déplacent, travaillent et déménagent. Ainsi, par exemple, dans le bassin des Carpates, nous ne sommes pas métis : nous sommes simplement un mélange de peuples vivant dans notre propre patrie européenne. Et, avec un alignement favorable des étoiles et un vent favorable, ces peuples fusionnent dans une sorte de sauce hongroise-pannonienne, créant leur propre nouvelle culture européenne. C’est pourquoi nous nous sommes toujours battus : nous sommes prêts à nous mélanger, mais nous ne voulons pas devenir des peuples métis. C’est pourquoi nous nous sommes battus à Nándorfehérvár/Belgrade, c’est pourquoi nous avons arrêté les Turcs à Vienne, et – si je ne me trompe pas – c’est pourquoi, en des temps encore plus anciens, les Français ont arrêté les Arabes à Poitiers.
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La démographie, l’immigration, mais aussi la question du genre – et ce que nous appelons la loi sur la protection de l’enfance. Là aussi, notre position est simple. Nous demandons une nouvelle offre de tolérance : nous ne voulons pas leur dire comment ils doivent vivre ; nous leur demandons simplement d’accepter que dans notre pays, un père est un homme et une mère est une femme, et qu’ils laissent nos enfants tranquilles. Et nous leur demandons de faire en sorte que l’armée de George Soros accepte également cela. Il est important que les Occidentaux comprennent qu’en Hongrie et dans cette partie du monde, ce n’est pas une question idéologique, mais tout simplement la question la plus importante de la vie.
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La stratégie occidentale dans cette guerre repose sur quatre piliers. C’est une stratégie sensée sur le papier, et peut-être même que des chiffres la soutiennent. Le premier était que l’Ukraine ne peut pas gagner une guerre contre la Russie par elle-même, mais qu’elle peut le faire avec l’entraînement des Anglo-Saxons et les armes de l’OTAN. C’était la première affirmation. La deuxième affirmation stratégique était que les sanctions affaibliraient la Russie et déstabiliseraient les dirigeants de Moscou. Le troisième élément stratégique était que – bien qu’elles nous affecteraient également – nous serions en mesure de faire face aux conséquences économiques des sanctions, de sorte qu’ils seraient plus touchés et que nous le serions moins. Et la quatrième considération stratégique était que le monde se rangerait derrière nous, car nous étions dans le vrai. Cependant, en raison de cette excellente stratégie, nous sommes aujourd’hui assis dans une voiture avec quatre pneus à plat.