Jeudi 6 avril
Le maire de Derajnya, dans la région de Khmelnitski, a organisé à la Maison de la culture une réunion de la « communauté religieuse », où les participants ont voté le transfert de la paroisse Saint-Michel de l'Église orthodoxe ukrainienne à la secte du pouvoir. Presque en même temps se tenait à l’église une réunion de 420 paroissiens, qui ont décidé de ne pas changer de juridiction, alors que la secte du pouvoir leur avait donné 24 heures pour prendre une décision « correcte ». Des centaines d’autres paroissiens, qui étaient absents, ont fait connaître leur intention de signer le cette décision le dimanche suivant. Il y a quelques jours, les 17 prêtres du district avaient fait savoir que ni eux ni leurs paroisses n'avaient l'intention de quitter l’Eglise orthodoxe ukrainienne.
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Vendredi 7 avril
Le conseil municipal de Netechine, dans la région de Khmelnitski, a interdit l’Eglise orthodoxe ukrainienne dans la ville : « Afin de renforcer la sécurité nationale dans la sphère de la liberté de conscience et des activités des organisations religieuses sur le territoire de Netechine, les activités de l’Eglise orthodoxe ukrainienne ont été interdites et les droits d'utilisation permanente des parcelles de terrain ont été retirés. » Il s'agit de la cathédrale de l'icône de la Mère de Dieu du Buisson ardent et de trois parcelles de terrain de l’église Sainte-Paraskeva.
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Le conseil municipal de Chepetovka, dans la région de Khmelnitski, interdit l'utilisation de terrains par sept églises de l'Église orthodoxe ukrainienne, et celles-ci sont enregistrées au nom de la secte du pouvoir. Le maire souligne qu’il s’agit d’aider le Parlement à interdire l’Eglise orthodoxe ukrainienne sur tout le territoire. Il se plaint toutefois que le recteur de la cathédrale ait refusé de lui remettre les clefs.
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Samedi 8 avril
Une horde de 200 voyous est venue à la cathédrale de Kamenets-Podolski, dans la région de Khmelnitski, pour qu’elle soit transférée à la secte du pouvoir. Mais la cathédrale était pleine de fidèles et ils n’ont pas pu entrer. Alors ils ont commencé à collecter des signatures à l’extérieur… Le conseil municipal a déjà retiré à l’Eglise orthodoxe ukrainienne les 20 parcelles sur lesquelles sont édifiées ses églises.
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Dans le village de Lipovets, dans la région de Kiev, des voyous, sous la direction du maire et du maire adjoint de Kagarlyk, ont voulu prendre l’église. L’un des militants de la secte du pouvoir, Vladimir Natykach, a arraché la croix qu’un prêtre tenait à la main. Il s’est aussitôt effondré dans des convulsions et il est mort. Le curé a fait cette déposition : « A la suite du conflit décrit ci-dessus, des individus de sexe masculin m'ont jeté à terre et m'ont traîné par une chaîne à laquelle était suspendue une croix orthodoxe. Ils ont exigé que je cesse de célébrer les offices et que je quitte le village de Lipovets pour aller vivre ailleurs. Les policiers présents n'ont pas empêché l’agression. L’instant suivant, Natykach Vladimir Ivanovitch, menaçant de nous pendre, a commencé à tirer sur la croix qui était entre les mains du doyen de Myronivka, le prêtre Andrey Olenin, après quoi Natykach est tombé sur l'asphalte et est mort dans des convulsions. Personne n'a touché le défunt de quelque manière que ce soit. »
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Une foule de pillards s'est emparée de la cathédrale Saint-Michel de Chepetovka, dans la région de Khmelnitski. Pour la première fois, à ma connaissance, on a vu des dizaines de femmes fanatisées crier et applaudir dans l’église devant l’autel. (La veille, le conseil municipal a interdit l’Eglise orthodoxe ukrainienne, voir ci-dessus.)
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Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil de sécurité nationale et dela défense d'Ukraine, « salue ce qui s'est passé à Khmelnitski, ce qui se passe à Lvov et ailleurs. Il ne devrait rien y avoir ici qui concerne la Moscovie, qu'ils aillent chez eux. » Que des Ukrainiens aillent chez eux en dehors de l’Ukraine… Il a ajouté que les prêtres de l’Eglise orthodoxe ukrainienne agissent sans mandat de Dieu et que le développement de cette Eglise en Ukraine depuis 1991 (à savoir le retour de l’Eglise après la persécution bolchevique) était une opération spéciale de la Fédération de Russie contre l'Ukraine…
« Personne n'y a prêté attention, un homme vient voir le maire dans ses vêtements particuliers, avec des croix, sans mandat du Seigneur Dieu qu'il représente, et dit : Nous avons besoin d'un terrain, et le maire a accepté. En fait, ils étaient intelligents, car il s'agissait d'une opération spéciale visant à s'emparer de notre territoire. Et un grand nombre de communautés, par le biais de décisions de conseils locaux, leur ont alloué des terrains pour construire leurs églises. Les gens ne savent pas à quelle Eglise ils s'adressent. Ils vont au Seigneur Dieu, ils ne vont pas directement à tel ou tel prêtre. C'est une chose secondaire. Et ils utilisent cela, commencent à manipuler, et c'est pourquoi nous avons de telles conséquences aujourd'hui. Le Service de sécurité de l'Ukraine et nos autres institutions auraient dû le signaler à l'époque, mais puisque nous avons une telle situation aujourd'hui, nous allons y remédier. »
Danilov a reconnu d’autre part que les autorités ukrainiennes prenaient des prêtres en otage pour les échanger contre des prisonniers de guerre.
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À Letitchev, dans la région de Khmelnitski, le conseil du village a pris les décisions suivantes : « interdire les activités de l’Eglise orthodoxe ukrainienne sur le territoire de la commune de Letitchev, mettre fin au droit d'utilisation permanente des parcelles de terrain par les organisations religieuses et s'adresser au Cabinet des ministres de l'Ukraine concernant la résiliation des contrats de location avec les organisations religieuses qui ne respectent pas les lois de l'Ukraine. » Et la municipalité a autorisé les prêtres de la secte du pouvoir de célébrer un office dans la cour de l’église.
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Le conseil municipal de Borislav, dans la région de Lviv, a fermé l'église de la Protection de la Vierge après que les paroissiens et le clergé ont refusé d'être transférés à la secte du pouvoir. Le gouverneur de la région a rappelé que le fonctionnement de l’Eglise orthodoxe ukrainienne sur le territoire de Borislav a été interdit par une décision du conseil municipal en mai 2022… Dans le même temps, les prêtres de la secte du pouvoir ont été autorisés à pénétrer dans la cour de l'église pour le dimanche des Rameaux.
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Dans une interview à la Deutsche Welle, le chef du Service d’Etat pour la politique ethnique et la liberté de conscience (DESS), Viktor Yelensky, a déclaré que les autorités locales ne pouvaient pas interdire les organisations religieuses. Ces actions sont illégales, a-t-il dit. Il a rappelé que le Parlement examine actuellement un projet de loi, selon lequel les activités des organisations religieuses ayant des centres dans le pays agresseur ne seront pas autorisées en Ukraine. Il a expliqué que pour savoir si une structure religieuse particulière est affiliée à des centres dans le pays agresseur, il sera nécessaire de procéder à une expertise. S'il est établi qu'une organisation religieuse est subordonnée à un centre du pays agresseur, le service d'État pour la politique ethnique et la liberté de conscience ordonnera à l'organisation d'éliminer ces liens. Mais la décision finale doit être prise par le tribunal. C’est le même garant de la liberté de conscience qui avait dit textuellement le 20 mars : « Il est inévitable que l’Eglise orthodoxe ukrainienne quitte l’Ukraine. »
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Une foule de partisans de la secte du régime a enlevé aux fidèles de l'Église orthodoxe ukrainienne l’église de la Nativité de la Vierge à Starokonstantinov, dans la région de Khmelnitski. Un conseiller municipal a écrit sur Facebook : « Les Starokonstantinovites sont venus aujourd'hui, ont voté et sont entrés dans l'église pour chanter pour la première fois l'hymne de l'église de l'Ukraine. »
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A Kamenets-Podolski, de nombreux voyous, brandissant des drapeaux noir et rouge de Bandera et faisant des saluts nazis ont tenté de prendre la cathédrale Saint Alexandre Nevski. Malgré plusieurs assauts en formation, ils n’ont pas pu percer le cordon de fidèles musclés qui faisait barrage. Dès le 3 avril le conseil municipal a soi-disant retiré à l’Eglise orthodoxe ukrainienne le droit d’utiliser les parcelles sur lesquelles sont construites les églises.
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À Berezan, dans la région de Kiev, le conseil municipal a « résilié le droit d'utilisation » des terrains qu’occupe l’Eglise orthodoxe ukrainienne.
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Dimanche 9
La cathédrale de Chepetovka étant occupée par les voyous, les fidèles ont dû célébrer la divine liturgie des Rameaux dans la rue, avec leur métropolite.
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L’un des plus actifs harceleurs de la laure des Grottes de Kiev publie sur TikTok une vidéo où il fait avec un ami la démonstration du salut nazi sur un quai du métro.
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L'avocate Victoria Kokhanovska, qui se trouve au monastère des Grottes de Kiev tous les jours depuis le début de la persécution, a reçu une convocation pour interrogatoire au SBU le 7 avril. Comme le document disait seulement qu'elle est témoin dans une affaire, sans dire quelle affaire, elle n’y est pas allée. Dimanche matin, des policiers sont venus la prendre à la laure et l’ont emmenée.
D’autres policiers ont remis à plusieurs dizaines de moines et de séminaristes des citations à comparaître pour interrogatoire en vertu de l’article du Code pénal sur la profanation et la destruction des sanctuaires. Sic.
Rappel. La cathédrale de la Dormition en 1941 :
La cathédrale de la Dormition "détruite et profanée" par les moines.
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Lundi 10
Le conseil municipal de Rivne (capitale de la région du même nom), lors d'une réunion extraordinaire, a mis fin au droit de l’Eglise orthodoxe ukrainienne d'utiliser des terrains sur le territoire de la commune, et il a annulé l’enregistrement des communautés de l’Eglise. Des mères et des épouses de soldats morts au front, sous la conduite de l’archevêque, ont tenté d’assister au conseil. Elles en ont été empêchées par la police. L’une d’elles a commenté : « L'hymne dit : "Nous donnerons notre âme et notre corps pour notre liberté", et ainsi, nos fils ont donné leurs âmes et leurs corps, mais nous ne voyons pas la liberté. »
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Le 6 avril, le maire de Pereïaslav (région de Kiev), avait créé une commission pour « inspecter et transférer » les églises de la Sainte-Trinité et de l'Assomption à la secte du régime, dont deux prêtres ont été immédiatement nommés recteurs de ces églises. Ce dimanche 10 avril, la commission a tenté de s'emparer des églises, mais les paroissiens ont victorieusement défendu leurs sanctuaires.
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La commission parlementaire sur la politique humanitaire recommande au Parlement de voter le projet de résolution qui demande au gouvernement de résilier l’accord qui permet aux moines de l’Eglise orthodoxe ukrainienne d’occuper la laure de Potchaïev (qui est un monastère de cette Eglise depuis près de 800 ans). Afin de « rétablir la légalité et la justice historique ». Le texte a été rédigé avec la collaboration du chef du Service d'Etat pour la politique ethnique et la liberté de conscience Viktor Yelensky. Ubu est enfoncé.
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Vers 16h, un groupe de pillards de la secte du régime, en survêtements de sport, menés par un membre du conseil régional et un membre du conseil municipal, ont défoncé la porte latérale de l’église Saint-Georges de Khmelnitski, et ont « voté » le transfert de l’église.
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Vers 22h, près des bureaux diocésains d'Ivano-Frankivsk, l’évêque Nikita a été sauvagement agressé et violemment frappé à la tête par un jeune homme. Appelée sur place, la police n’a pas appréhendé l’agresseur. Déjà, le 28 mars, lors de la prise de la cathédrale, un homme avait frappé l’évêque à la tête, faisant tomber son klobouk.
Addendum mardi 16h. Vu le retentissement de l'affaire, une enquête de police a été ouverte. Un sous-diacre a également été frappé.
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Interrogé ce matin lors d'une conférence de presse, le porte-parole du Département d'État américain, Vedant Patel, a déclaré qu'il ne disposait d'aucune information concernant une éventuelle persécution de l'Église orthodoxe ukrainienne. Circulez, il n'y a rien à voir.