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Le blog d'Yves Daoudal - Page 229

  • La valeur suprême

    Jeudi dernier, la France et l’Allemagne ont annoncé qu’elles s’associaient au recours de la Commission européenne devant la Cour de Justice de l’UE contre la loi hongroise qui interdit la propagande LGBT auprès des enfants (cette loi est « une honte », avait dit Ursule).

    Le lendemain (Vendredi Saint), la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Autriche, l'Irlande, Malte, le Danemark, le Portugal, l'Espagne, la Suède, la Slovénie, la Finlande et la Grèce ont rejoint le mouvement. Ce sont donc 15 pays qui, dans un geste « historique », « se positionnent clairement du côté de la liberté », comme dit l'eurodéputé français Pierre Karleskind (groupe Reniou), vice-président de l'intergroupe LGBTI au Parlement européen (lequel s’est également joint au recours).

    « Nous ne céderons pas à la pression, nous protégerons nos enfants ! », a réagi Judit Varga, ministre de la Justice de Hongrie. « L'éducation des enfants est le droit exclusif des parents, et c’est une compétence nationale. Il est triste que plusieurs pays de l'UE succombent à la propagande de genre promue par Bruxelles et outre-Atlantique. »

    La Hongrie en veut particulièrement à la Finlande, qui l’a suppliée de donner son feu vert pour l’intégration à l’OTAN, et qui, juste après le vote favorable du Parlement hongrois, s’est retournée contre la Hongrie : « Nos amis finlandais ont encore beaucoup à apprendre en matière d'équité. Mendier jusqu'à obtenir quelque chose, puis tourner immédiatement le dos n'est pas un comportement convenable », a commenté le secrétaire d'État auprès du ministère hongrois des Affaires étrangères, Tamas Menczer.

    Certains pointent du doigt la Pologne et l’Italie qui osent rester en dehors du mouvement de défense de la valeur européenne suprême.

  • Aux Etats-Unis

    Le juge fédéral Matthew Kacsmaryk a interdit, vendredi, la pilule abortive mifépristone (RU 486) sur l’ensemble du territoire des Etats-Unis. Ce qui a déclenché une campagne véritablement hystérique des maniaques de la culture de mort, car ce juge, comme disait la très catholique Nancy Pelosi, interdit aux femmes leur « droit aux soins de santé ». C’est une tentative «  sans précédent de priver les femmes de libertés fondamentales », ajoutait le très catholique Jobidon. Moins de deux heures plus tard, un autre juge fédéral, saisi par 17 Etats pro-mort, confirmait la légalité de la pilule abortive dans ces Etats.

    La décision du juge Kacsmaryk ne devait être applicable qu’au bout d’une semaine afin de permettre à l’Etat fédéral de faire appel. Ce qui a naturellement eu lieu.

    L’affaire arrivera donc finalement devant la Cour suprême, ce qui n’est pas sans intérêt.

  • En Ecosse

     

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    L’église de la Baronnie Saint-Jean, à Ardrossan en Ecosse, a été achetée par le Centre communautaire et d’éducation Al-Farouk de Glasgow, organisation « caritative » qui va la transformer en mosquée. L’hebdomadaire local explique tranquillement que ce sera « un centre de référence, d’accueil et d’inspiration pour l’ensemble de la communauté, tout en éduquant et en encourageant les gens à “s’efforcer d’acquérir la douceur de la foi” par le biais de ses diverses activités et programmes, conformément au Coran et à la Sunnah ». Sic.

    On peut espérer que la mosquée sera inaugurée par le Premier ministre Humza Yousaf qui dès son arrivée à sa résidence officielle a mis en scène une prière du ramadan.

    (L’église appartenait à l’Eglise d’Ecosse, vieille organisation calviniste devenue une coquille vide, et la nature a horreur du vide. Son dernier « ministre » était une femme.)

  • Autre première

    Il n’y a pas seulement des rues de Londres pavoisées aux couleurs du ramadan. Pour la première fois aussi, cette année, le 28 mars dernier, un dîner de rupture du jeûne du ramadan a été organisé à la résidence du Premier ministre britannique, 10 Downing Street. Et aussi, pour faire bonne mesure, à la Lancaster House. Avec « d’importantes personnalités musulmanes d’outre-Manche », et « l’appel à la prière ».

  • Le Vendredi Saint des laïcards

    « Triste Vendredi Saint », a écrit dans un tweet Yannick Moreau, maire des Sables-d'Olonne. Le Conseil d'État a choisi ce jour-là pour rejeter le pourvoi en cassation de sa commune. La statue de saint Michel, place Saint-Michel, sur le parvis de l’église Saint-Michel, devra vraiment être enlevée. « La tempête Woke s'est abattue sur les Sables d'Olonne. Nous y sommes, la France de 2023 déboulonne ses statues. »

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  • Zelensky, la Crimée, le ramadan

    Vendredi dernier, Zelensky a participé à un repas de rupture du jeûne du ramadan, et il a indiqué que ce serait désormais une « tradition ».

    « Aujourd'hui, nous commençons une telle tradition pour l'Ukraine avec nos héros, les soldats musulmans actuels, avec le Mejlis du peuple tatar de Crimée, avec des représentants de toute la communauté musulmane d'Ukraine. De plus, par cela, nous confirmons que l'Ukraine apprécie chaque personne et chaque communauté. »

    Il a ajouté que la diversité soutenue par le respect fait partie du caractère d'une Ukraine indépendante. « Et que ce caractère qui est le nôtre nous renforce et nous guide toujours vers de bonnes actions… Nous ne permettrons pas que nos valeurs soient effacées, car nous marchons dans le respect au nom de l'unité et au nom de la liberté. Nous faisons confiance à Celui qui nous a donné cette chose la plus importante, qui nous a donné la vie, et nous croyons que le jour viendra où Il nous donnera également la Victoire. »

    Avant l’iftar il avait fait l’une de ses déclarations les plus délirantes :

    « Le mal, l'humiliation, les répressions, les meurtres, la guerre règnent désormais sur la terre de Crimée sous les trois couleurs russes. Mais là où le mal a commencé, nous aurons la victoire, la victoire sur ce mal. La désoccupation de la Crimée est indiscutable non seulement pour l'Ukraine, mais aussi pour le monde entier. »

    *

    D’autre part, le conseiller du bureau présidentiel Mykhaïlo Podoliak a déclaré à propos de la Crimée reconquise (100% russophone) - dans ses rêves :

    « Vous voulez parler russe, vous voulez lire Dostoïevski et Essenine ou vous voulez aller voir des films russes - cela n'a rien à voir avec la Crimée, cela n'a rien à voir avec le fait de vivre sur le territoire de l'État appelé Ukraine. Nous devons fermer complètement tout ce qui concerne l'espace culturel russe. Il n'y aura que l'espace culturel ukrainien ou l'espace culturel mondial. Il ne doit pas y avoir d'appartenance à la Russie. Et nous ne devons pas avoir de dialogue sur la question de savoir si une personne a le droit d'utiliser le russe ou non. On peut l'utiliser chez soi, mais ce n'est pas un élément de pression, de protestation ou de chantage. »

  • La persécution

    Jeudi 6 avril

    Le maire de Derajnya, dans la région de Khmelnitski, a organisé à la Maison de la culture une réunion de la « communauté religieuse », où les participants ont voté le transfert de la paroisse Saint-Michel de l'Église orthodoxe ukrainienne à la secte du pouvoir. Presque en même temps se tenait à l’église une réunion de 420 paroissiens, qui ont décidé de ne pas changer de juridiction, alors que la secte du pouvoir leur avait donné 24 heures pour prendre une décision « correcte ». Des centaines d’autres paroissiens, qui étaient absents, ont fait connaître leur intention de signer le cette décision le dimanche suivant. Il y a quelques jours, les 17 prêtres du district avaient fait savoir que ni eux ni leurs paroisses n'avaient l'intention de quitter l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

    *

    Vendredi 7 avril

    Le conseil municipal de Netechine, dans la région de Khmelnitski, a interdit l’Eglise orthodoxe ukrainienne dans la ville : « Afin de renforcer la sécurité nationale dans la sphère de la liberté de conscience et des activités des organisations religieuses sur le territoire de Netechine, les activités de l’Eglise orthodoxe ukrainienne ont été interdites et les droits d'utilisation permanente des parcelles de terrain ont été retirés. » Il s'agit de la cathédrale de l'icône de la Mère de Dieu du Buisson ardent et de trois parcelles de terrain de l’église Sainte-Paraskeva.

    *

    Le conseil municipal de Chepetovka, dans la région de Khmelnitski, interdit l'utilisation de terrains par sept églises de l'Église orthodoxe ukrainienne, et celles-ci sont enregistrées au nom de la secte du pouvoir. Le maire souligne qu’il s’agit d’aider le Parlement à interdire l’Eglise orthodoxe ukrainienne sur tout le territoire. Il se plaint toutefois que le recteur de la cathédrale ait refusé de lui remettre les clefs.

    *

    Samedi 8 avril

    Une horde de 200 voyous est venue à la cathédrale de Kamenets-Podolski, dans la région de Khmelnitski, pour qu’elle soit transférée à la secte du pouvoir. Mais la cathédrale était pleine de fidèles et ils n’ont pas pu entrer. Alors ils ont commencé à collecter des signatures à l’extérieur… Le conseil municipal a déjà retiré à l’Eglise orthodoxe ukrainienne les 20 parcelles sur lesquelles sont édifiées ses églises.

    *

    Dans le village de Lipovets, dans la région de Kiev, des voyous, sous la direction du maire et du maire adjoint de Kagarlyk, ont voulu prendre l’église. L’un des militants de la secte du pouvoir, Vladimir Natykach, a arraché la croix qu’un prêtre tenait à la main. Il s’est aussitôt effondré dans des convulsions et il est mort. Le curé a fait cette déposition : « A la suite du conflit décrit ci-dessus, des individus de sexe masculin m'ont jeté à terre et m'ont traîné par une chaîne à laquelle était suspendue une croix orthodoxe. Ils ont exigé que je cesse de célébrer les offices et que je quitte le village de Lipovets pour aller vivre ailleurs. Les policiers présents n'ont pas empêché l’agression. L’instant suivant, Natykach Vladimir Ivanovitch, menaçant de nous pendre, a commencé à tirer sur la croix qui était entre les mains du doyen de Myronivka, le prêtre Andrey Olenin, après quoi Natykach est tombé sur l'asphalte et est mort dans des convulsions. Personne n'a touché le défunt de quelque manière que ce soit. »

    *

    Une foule de pillards s'est emparée de la cathédrale Saint-Michel de Chepetovka, dans la région de Khmelnitski. Pour la première fois, à ma connaissance, on a vu des dizaines de femmes fanatisées crier et applaudir dans l’église devant l’autel. (La veille, le conseil municipal a interdit l’Eglise orthodoxe ukrainienne, voir ci-dessus.)

    *

    Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil de sécurité nationale et dela défense d'Ukraine, « salue ce qui s'est passé à Khmelnitski, ce qui se passe à Lvov et ailleurs. Il ne devrait rien y avoir ici qui concerne la Moscovie, qu'ils aillent chez eux. » Que des Ukrainiens aillent chez eux en dehors de l’Ukraine… Il a ajouté que les prêtres de l’Eglise orthodoxe ukrainienne agissent sans mandat de Dieu et que le développement de cette Eglise en Ukraine depuis 1991 (à savoir le retour de l’Eglise après la persécution bolchevique) était une opération spéciale de la Fédération de Russie contre l'Ukraine

    « Personne n'y a prêté attention, un homme vient voir le maire dans ses vêtements particuliers, avec des croix, sans mandat du Seigneur Dieu qu'il représente, et dit : Nous avons besoin d'un terrain, et le maire a accepté. En fait, ils étaient intelligents, car il s'agissait d'une opération spéciale visant à s'emparer de notre territoire. Et un grand nombre de communautés, par le biais de décisions de conseils locaux, leur ont alloué des terrains pour construire leurs églises. Les gens ne savent pas à quelle Eglise ils s'adressent. Ils vont au Seigneur Dieu, ils ne vont pas directement à tel ou tel prêtre. C'est une chose secondaire. Et ils utilisent cela, commencent à manipuler, et c'est pourquoi nous avons de telles conséquences aujourd'hui. Le Service de sécurité de l'Ukraine et nos autres institutions auraient dû le signaler à l'époque, mais puisque nous avons une telle situation aujourd'hui, nous allons y remédier. »

    Danilov a reconnu d’autre part que les autorités ukrainiennes prenaient des prêtres en otage pour les échanger contre des prisonniers de guerre.

    *

    À Letitchev, dans la région de Khmelnitski, le conseil du village a pris les décisions suivantes : « interdire les activités de l’Eglise orthodoxe ukrainienne sur le territoire de la commune de Letitchev, mettre fin au droit d'utilisation permanente des parcelles de terrain par les organisations religieuses et s'adresser au Cabinet des ministres de l'Ukraine concernant la résiliation des contrats de location avec les organisations religieuses qui ne respectent pas les lois de l'Ukraine. » Et la municipalité a autorisé les prêtres de la secte du pouvoir de célébrer un office dans la cour de l’église.

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    Le conseil municipal de Borislav, dans la région de Lviv, a fermé l'église de la Protection de la Vierge après que les paroissiens et le clergé ont refusé d'être transférés à la secte du pouvoir. Le gouverneur de la région a rappelé que le fonctionnement de l’Eglise orthodoxe ukrainienne sur le territoire de Borislav a été interdit par une décision du conseil municipal en mai 2022… Dans le même temps, les prêtres de la secte du pouvoir ont été autorisés à pénétrer dans la cour de l'église pour le dimanche des Rameaux.

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    Dans une interview à la Deutsche Welle, le chef du Service d’Etat pour la politique ethnique et la liberté de conscience (DESS), Viktor Yelensky, a déclaré que les autorités locales ne pouvaient pas interdire les organisations religieuses. Ces actions sont illégales, a-t-il dit. Il a rappelé que le Parlement examine actuellement un projet de loi, selon lequel les activités des organisations religieuses ayant des centres dans le pays agresseur ne seront pas autorisées en Ukraine. Il a expliqué que pour savoir si une structure religieuse particulière est affiliée à des centres dans le pays agresseur, il sera nécessaire de procéder à une expertise. S'il est établi qu'une organisation religieuse est subordonnée à un centre du pays agresseur, le service d'État pour la politique ethnique et la liberté de conscience ordonnera à l'organisation d'éliminer ces liens. Mais la décision finale doit être prise par le tribunal. C’est le même garant de la liberté de conscience qui avait dit textuellement le 20 mars : « Il est inévitable que l’Eglise orthodoxe ukrainienne quitte l’Ukraine. »

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    Une foule de partisans de la secte du régime a enlevé aux fidèles de l'Église orthodoxe ukrainienne l’église de la Nativité de la Vierge à Starokonstantinov, dans la région de Khmelnitski. Un conseiller municipal a écrit sur Facebook : « Les Starokonstantinovites sont venus aujourd'hui, ont voté et sont entrés dans l'église pour chanter pour la première fois l'hymne de l'église de l'Ukraine. »

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    A Kamenets-Podolski, de nombreux voyous, brandissant des drapeaux noir et rouge de Bandera et faisant des saluts nazis ont tenté de prendre la cathédrale Saint Alexandre Nevski. Malgré plusieurs assauts en formation, ils n’ont pas pu percer le cordon de fidèles musclés qui faisait barrage. Dès le 3 avril le conseil municipal a soi-disant retiré à l’Eglise orthodoxe ukrainienne le droit d’utiliser les parcelles sur lesquelles sont construites les églises.

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    À Berezan, dans la région de Kiev, le conseil municipal a « résilié le droit d'utilisation » des terrains qu’occupe l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

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    Dimanche 9

    La cathédrale de Chepetovka étant occupée par les voyous, les fidèles ont dû célébrer la divine liturgie des Rameaux dans la rue, avec leur métropolite.

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    L’un des plus actifs harceleurs de la laure des Grottes de Kiev publie sur TikTok une vidéo où il fait avec un ami la démonstration du salut nazi sur un quai du métro.

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    L'avocate Victoria Kokhanovska, qui se trouve au monastère des Grottes de Kiev tous les jours depuis le début de la persécution, a reçu une convocation pour interrogatoire au SBU le 7 avril. Comme le document disait seulement qu'elle est témoin dans une affaire, sans dire quelle affaire, elle n’y est pas allée. Dimanche matin, des policiers sont venus la prendre à la laure et l’ont emmenée.

    D’autres policiers ont remis à plusieurs dizaines de moines et de séminaristes des citations à comparaître pour interrogatoire en vertu de l’article du Code pénal sur la profanation et la destruction des sanctuaires. Sic.

    Rappel. La cathédrale de la Dormition en 1941 :

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    La cathédrale de la Dormition "détruite et profanée" par les moines.

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    Lundi 10

    Le conseil municipal de Rivne (capitale de la région du même nom), lors d'une réunion extraordinaire, a mis fin au droit de l’Eglise orthodoxe ukrainienne d'utiliser des terrains sur le territoire de la commune, et il a annulé l’enregistrement des communautés de l’Eglise. Des mères et des épouses de soldats morts au front, sous la conduite de l’archevêque, ont tenté d’assister au conseil. Elles en ont été empêchées par la police. L’une d’elles a commenté : « L'hymne dit : "Nous donnerons notre âme et notre corps pour notre liberté", et ainsi, nos fils ont donné leurs âmes et leurs corps, mais nous ne voyons pas la liberté. »

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    Le 6 avril, le maire de Pereïaslav (région de Kiev), avait créé une commission pour « inspecter et transférer » les églises de la Sainte-Trinité et de l'Assomption à la secte du régime, dont deux prêtres ont été immédiatement nommés recteurs de ces églises. Ce dimanche 10 avril, la commission a tenté de s'emparer des églises, mais les paroissiens ont victorieusement défendu leurs sanctuaires.

    *

    La commission parlementaire sur la politique humanitaire recommande au Parlement de voter le projet de résolution qui demande au gouvernement de résilier l’accord qui permet aux moines de l’Eglise orthodoxe ukrainienne d’occuper la laure de Potchaïev (qui est un monastère de cette Eglise depuis près de 800 ans). Afin de « rétablir la légalité et la justice historique ». Le texte a été rédigé avec la collaboration du chef du Service d'Etat pour la politique ethnique et la liberté de conscience Viktor Yelensky. Ubu est enfoncé.

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    Vers 16h, un groupe de pillards de la secte du régime, en survêtements de sport, menés par un membre du conseil régional et un membre du conseil municipal, ont défoncé la porte latérale de l’église Saint-Georges de Khmelnitski, et ont « voté » le transfert de l’église.

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    Vers 22h, près des bureaux diocésains d'Ivano-Frankivsk, l’évêque Nikita a été sauvagement agressé et violemment frappé à la tête par un jeune homme. Appelée sur place, la police n’a pas appréhendé l’agresseur. Déjà, le 28 mars, lors de la prise de la cathédrale, un homme avait frappé l’évêque à la tête, faisant tomber son klobouk.

    Addendum mardi 16h. Vu le retentissement de l'affaire, une enquête de police a été ouverte. Un sous-diacre a également été frappé.

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    Interrogé ce matin lors d'une conférence de presse, le porte-parole du Département d'État américain, Vedant Patel, a déclaré qu'il ne disposait d'aucune information concernant une éventuelle persécution de l'Église orthodoxe ukrainienne. Circulez, il n'y a rien à voir.

  • Mardi de Pâques

    Il faut attendre le mardi pour que la liturgie nous montre le Christ ressuscité apparaissant à ses apôtres. C’est le… troisième jour (encore un) après la Résurrection.

    La liturgie pascale souligne en effet l’un des grands paradoxes du christianisme en omettant toute apparition du Ressuscité au cours de la veillée pascale et du dimanche de Pâques. Les seuls personnages sont « l’Ange du Seigneur » qui annonce la Résurrection, et les myrophores auxquelles l’ange fait cette annonce. Tous ces personnages sont en un même lieu : le tombeau vide. C’est ce tombeau vide qui est au centre du mystère pascal.

    Curieusement, dans le déroulement de la liturgie, les premières personnes auxquelles le Ressuscité apparaît, ce sont les « pèlerins d’Emmaüs », le lundi de Pâques. Deux hommes qu’on n’avait jamais vus auparavant, et qu’on ne reverra plus, et dont seul saint Luc nous parle.

    Il faut donc attendre le mardi pour que la liturgie, poursuivant le texte de saint Luc, évoque la première apparition aux apôtres, qui a pourtant eu lieu le soir de Pâques. C’est ainsi le troisième jour des célébrations pascales que la liturgie nous montre les apôtres effrayés et stupéfaits devant cette vision que nous avons eu quant à nous tout le temps de méditer. Mais l’évangile relance la méditation en insistant sur un point précis du Credo : « la résurrection de la chair ». Bien qu’il entre alors que les portes sont fermées à clef, le Ressuscité n’est pas un fantôme, il mange du poisson et du miel, il est ressuscité comme il le dit lui-même « en chair et en os ». Et voilà le mystère qui s’épaissit devant le corps sans épaisseur qui est pourtant un vrai corps.

  • Lundi de Pâques

    Toute la semaine de Pâques, toutes les antiennes des heures du jour, des laudes aux vêpres, évoquent exclusivement la descente de « l’Ange du Seigneur ». On n’y voit ni le Christ ni le mot de résurrection. Tout au plus, dans la dernière, l’ange dit aux femmes qu’il sait bien qu’elles cherchent Jésus…

    Cette insistance vient sans doute du fait que personne n’a vu la Résurrection, et que pour se conformer à la réalité, la liturgie célèbre le Messager divin, celui qui vient annoncer et montrer que le tombeau est vide.

    Et ces antiennes sont prises exclusivement dans les versets 2 à 5 du dernier chapitre de saint Matthieu.

    Angelus autem Dómini descéndit de cælo, et accédens revólvit lápidem, et sedébat super eum, allelúia, allelúia.

    Or l’Ange du Seigneur descendit du ciel, et s’approchant, il renversa la pierre et s’assit dessus, alléluia, alléluia.

    Et ecce terræmótus factus est magnus : Angelus enim Dómini descéndit de cælo, allelúia.

    Et voilà qu’un tremblement de terre très grand se produisit : car l’Ange du Seigneur descendit du ciel, alléluia.

    Erat autem aspéctus eius sicut fulgur, vestiménta autem ejus sicut nix, allelúia, allelúia.

    Or il avait l’aspect d’un éclair, et ses vêtements étaient comme la neige, alléluia, alléluia.

    Præ timóre autem eius extérriti sunt custódes, et facti sunt velut mórtui, allelúia.

    Par crainte de lui les gardes furent épouvantés, et ils devinrent comme morts, alléluia.

    Respóndens autem Angelus, dixit muliéribus : Nolíte timére : scio enim quod Jesum quǽritis, allelúia.

    Et l’Ange répondant dit aux femmes : ne craignez point : je sais que vous cherchez Jésus, alléluia.

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    Angelus Domini… Antiphonaire du XVe siècle, Bratislava.

  • Pâques

    L’antienne d’offertoire (psaume 75) :

    Terra trémuit, et quiévit, dum resúrgeret in judício Deus, allelúia.

    La terre a tremblé et s’est tue lorsque Dieu s’est levé pour rendre justice, alléluia.

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    Solesmes, dom Gajard, 1964.

    Nous ne pouvons pas chanter cette mélodie trop solennellement ou trop majestueusement. Bien qu’elle emploie le quatrième mode comme l’introït, elle diffère radicalement quant à l’esprit, car elle est pleine de force de d’une puissance irrésistible. On est tenté de crier : Bien que vous ayez les deux pieds solidement plantés sur la terre, il n'y a pas d'échappatoire ; vous devez faire l'expérience qu'à un moment donné, cette terre solide et toutes les choses terrestres seront ébranlées et détruites. Et toute la clameur du monde, sa pompe et sa vantardise, sa prétention à l'indépendance et à l'autonomie, ses chants et son exultation deviendront un jour muets lorsque Dieu viendra en jugement. Le magnifique triomphe pascal que le Victor Rex a remporté sur ses ennemis, sur la mort et sur toutes les puissances de ce monde, garantit également sa victoire finale. Le tremblement de la terre au matin de Pâques n'est qu'un prélude au puissant cataclysme qui se produira à la fin des temps.

    La première phrase monte progressivement. Après tremuit, elle s'appuie sur la dominante du mode, illustrant peut-être la peur de toute la création. Avec et, la mélodie atteint une hauteur rarement atteinte par le quatrième mode et sollicite l'attention : même le monde vantard se sentira un jour extrêmement petit et abattu. Les derniers neumes de cette phrase sont également utilisés pour conclure la première phrase de l'offertoire de la Messe de Minuit à Noël. La deuxième phrase ressemble un peu à la première. Elle commence et se termine également par le ré, termine sa première moitié par le la et atteint deux fois le do aigu. Ici, la mélodie gagne en amplitude et devient plus expressive de la victoire, en particulier à judicio avec sa quinte, le pressus, et le rude sol-si bécarre-la-sol-la. L’Alleluia, dans son premier membre, est apparenté à celui de la fête de l'Ascension, bien que ce dernier soit au premier mode. Maintenant la mélodie n'atteint plus le do - le si qui l'a précédé devient même si bémol - l'ensemble devient plus tendre, plus personnel. Celui qui doit un jour apparaître comme notre Juge devient aujourd'hui encore notre Rédempteur dans le Saint Sacrifice.

    Dom Dominic Johner