Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le blog d'Yves Daoudal - Page 1315

  • Le nouveau gouverneur de Jakarta est un chrétien chinois…

    Basuki Tjahaja Purnama, dit Ahok, est devenu officiellement hier le nouveau gouverneur de Jakarta, la capitale de l’Indonésie. Ce n’est pas une surprise, dans la mesure où il était déjà vice-gouverneur, quand le gouverneur était Joko Widodo, dit Jokowi, qui est désormais président de la République. La cérémonie a d’ailleurs eu lieu à la présidence de la République, et non comme d’habitude au ministère de l’Intérieur.

    Histoire aussi de souligner que Ahok a le plein soutien des autorités indonésiennes.

    Déjà en 2012, le « ticket » Jokowi-Ahok pour Jakarta avait été la cible de virulentes critiques et d’une campagne de dénigrement et de diffamation menée par les militants musulmans refusant qu’un chrétien, d'ethnie chinoise de surcroît, devienne vice-gouverneur de la capitale (ayant ainsi autorité sur des institutions musulmanes).

    Cette fois encore, des centaines d’islamistes ont manifesté contre la prise de fonctions de Ahok. Mais celui-ci est très populaire parce qu’il est connu pour son intégrité et son intransigeance dans la lutte contre la corruption.

    Et il est soutenu par le président Jokowi qui a parmi ses principaux objectifs la défense de la liberté religieuse et des minorités.

    Ce qui ne sera pas facile, commente AsiaNews. Et ici on note un tournant spectaculaire de l’agence des missions étrangères. Alors que jusqu'ici tout article sur l’Indonésie se concluait invariablement par le rappel que le plus grand pays musulman du monde était celui de l’islam modéré, celui-ci se conclut ainsi :

    « Cependant, cela ne va pas être un objectif facile dans le pays musulman le plus peuplé du monde, où un large secteur de la société – et de la classe politique – adhère à une vision extrémiste de l’islam et montre de l’hostilité envers les minorités ethniques et religieuses. »

  • Chine : un évêque clandestin libéré

    Mgr John Peng Weizhao, évêque « clandestin » de Yujiang, a été remis en liberté le 14 novembre.

    Citée par Ucanews, une source proche de l’évêque précise que Mgr Peng « est désormais relativement libre », qu’il « peut accomplir son ministère sacerdotal mais pas son ministère épiscopal ». En clair, les autorités, qui le détenaient au secret depuis six mois, le préfèrent aujourd’hui libre mais refusent toujours qu’il exerce son autorité en tant qu’évêque de Yujiang.

    Mgr John Peng Weizhao avait été nommé évêque de Yujiang en avril dernier. Il avait été arrêté le 30 mai, avant même que les fidèles apprennent sa nomination.

    Pour l’Eglise « officielle » le diocèse de Yujiang n’existe plus depuis 1985, quand les cinq diocèses de la région ont été regroupés en un seul, le diocèse de Nanchang.

    (Eglises d'Asie)

  • Asia Bibi : ce que disent les juges

    Le 16 octobre dernier, la « Haute Cour » de Lahore a confirmé la condamnation à mort d’Asia Bibi pour « blasphème envers le Prophète ».

    Le texte écrit du jugement date du 5 novembre et a été envoyé à la Cour suprême le 6. Les juges Muhammad Anwaarul Haq et Syed Shahbaz Ali Rizvi ont rendu public ce texte (oui il est en anglais, qui est langue officielle et langue de l’administration), à la fin duquel ils déclarent qu’ils le font parvenir aussi au gouvernement, car ils considèrent que la loi sur le blasphème doit être modifiée.

    A lire ce jugement, il semble que la « Haute Cour » de Lahore soit davantage une cour de cassation qu’une cour d’appel. En effet elle ne réexamine pas les faits, elle examine seulement le jugement de première instance. Pour conclure, comme on le sait hélas, que ce jugement est inattaquable en l’état actuel des lois du Pakistan.

    La première chose que l’on constate est que les juges sont d’une très grande sévérité pour les avocats d’Asia Bibi au cours du procès en première instance. A propos du premier témoin à charge (l’une des deux femmes qui l’ont accusée de blasphème), ils déclarent trouver « stupéfiant » que les avocats n’aient mené aucun contre-interrogatoire du témoin. Et après avoir évoqué le second témoin, ils ajoutent qu’ils ont été « surpris que pas la moindre suggestion n’ait été faite pour réfuter cette partie de sa déclaration ».

    On sait que le principal avocat d’Asia Bibi avait déjà déclaré qu’il n’avait pas contesté les témoignages parce qu’en reprenant les propos allégués il se serait rendu lui-même coupable de « blasphème ».

    La cour conclut : « Il apparaît que la défense n’a pas défendu son affaire avec le sérieux requis, en ce que l’aspect le plus important de la poursuite est resté non réfuté. »

    Or, c’est un principe constant et entériné par la Cour suprême que si un fait n’est pas sujet à contre-interrogatoire il est considéré comme admis.

    Et ce blasphème ne peut être puni que par la peine de mort depuis que le Tribunal fédéral de la charia, en 1991, a fait supprimer la peine de prison à vie comme étant « contraire aux enseignements de l’islam tels qu’ils sont prescrits dans le Saint Coran et la Sunna par le Saint Prophète ».

    Mais si les juges attirent l’attention du gouvernement, c’est sur un autre aspect de la question. Dont ils ont conscience depuis la manœuvre d’un des avocats d’Asia Bibi, qui avait tenté de faire déférer sa cliente devant un… tribunal islamique puisque la justice civile paraissait paralysée. Or cet avocat avait découvert que pour le crime de blasphème, qui ne peut être puni que par la peine de mort, le tribunal de la charia doit acquérir la certitude que le blasphème a réellement été commis. Et pour cela, notamment, il y a une procédure qui s’appelle tazkiyah al shuhud : le tribunal doit enquêter sur les témoins pour s’assurer de leur crédibilité, en examinant de façon précise leur piété, leur droiture et leur intégrité.

    Les juges ne le disent pas, mais cela est évident au Pakistan : si les tribunaux de l’Etat appliquaient cette disposition, la condamnation à mort de Sawan Masih, en mars dernier, n’aurait pas été possible, puisque son accusateur était manifestement ivre.

    Les juges pointent donc du doigt ce qui apparaît comme une faille dans la procédure des tribunaux de l’Etat, et dans la loi elle-même.

    Et ce faisant ils donnent évidemment un argument à la Cour suprême qui soit statuer sur le sort d’Asia Bibi.

    La président du Conseil des oulémas du Pakistan, Hafiz Tahir Ashrafi, défenseur acharné des lois sur le blasphème, s’est déclaré favorable à cette demande, car « dans tous les cas la preuve doit répondre aux normes prescrites dans la jurisprudence islamique »… Mais Ghulam Mustafa Chaudhry, conseil des accusatrices d’Asia Bibi, et président du mouvement d’avocats « Irrévocabilité de la Prophétie », a déclaré que « les lois anti-blasphème sont parfaitement bonnes, il n’y a aucune nécessité d’y introduire une modification de procédure. Ou alors il faut aussi nommer les juges selon les critères de l’islam. D’ailleurs la société tout entière doit fonctionner selon les principes islamiques, et ne pas chercher à grappiller des lois qui conviennent aux intérêts de certains »…

  • Bravo Mgr Conley

    Mgr James Conlay, évêque de Lincoln dans le Nebraska, a publié dans son journal diocésain un article dans lequel il explique les raisons de célébrer la messe ad orientem, déclare que les prêtres de la cathédrale célébreront ad orientem les dimanches de l’Avent, et que lui-même célébrera ad orientem la messe de minuit. Il saisit l’occasion de l’Avent pour expliquer la symbolique de l’assemblée et du pasteur tous tournés vers le crucifix, vers l’autel, vers l’Orient d’où vient le Seigneur.

    Sa cathédrale est la cathédrale du Christ ressuscité, en anglais « the risen Christ » : le Christ qui s’est levé, Oriens.

  • Saint Félix de Valois

    Deus, qui beatum Felicem Confessorem tuum ex eremo ad munus redimendi captivos coelitus vocare dignatus es: praesta, quaesumus; ut per gratiam tuam ex peccatorum nostrorum captivitate, ejus intercessione liberati, ad coelestem patriam perducamur. Per Dominum nostrum Jesum Christum…

    O Dieu, qui, par une inspiration céleste, avez daigné appeler votre bienheureux confesseur Félix, de la solitude du désert à l’œuvre du rachat des captifs ; faites, s’il vous plaît, que son intercession nous obtienne de vous la grâce d’être délivrés de l’esclavage de nos péchés, et de parvenir à la patrie céleste.

    Voir ma note de l’an dernier sur ce saint qui n’existe pas mais qui continue d’être fécond et a même encore donné son nom à une paroisse 27 ans après sa suppression du calendrier pour non-existence. Je donnais alors le lien vers le site des Trinitaires de Cerfroid. Il paraît être en sommeil, mais il y a aussi, notamment, un blog.

  • Allah sans fin

    A l’issue, pensait-on, d’un très long parcours judiciaire, l’évêché de Kuala Lumpur avait perdu en appel : perdu le droit d’appeler Dieu « Allah » dans son hebdomadaire en langue malaise, les organisations musulmanes ayant réussi à faire admettre cette absurdité que seuls les musulmans peuvent appeler Dieu « Allah ».

    Mais il y a un « troisième degré » de juridiction. L’archevêché a déposé un recours le 9 septembre, et la « Cour fédérale de Malaisie » a fixé au 21 janvier prochain la première audience.

    Selon l’équipe d’avocats, le recours se fonde sur les articles de la Constitution qui garantit la liberté religieuse et la protection des droits des minorités.

  • Evidemment

    Voyant le titre suivant (comme une citation entre guillemets) dans une série de titres de dépêches et d’articles, je me suis demandé qui pouvait dire une ânerie pareille :

    « Le discours de l’EI ne peut prendre que chez ceux qui n’ont aucune culture musulmane ».

    Je suis donc allé voir de plus près. Il s’agit d’un article du Monde. D’une interview… d’un professeur de Sciences Po.

    Dont Wikipedia nous affirme qu’il est un « spécialiste de l’islam contemporain ». Bien sûr.

  • Les futures lordesses évêquesses

    Je croyais que c’était fini, mais non. Pour aller jusqu’au bout de leur délire, les anglicans y mettent les formes. Il n’a pas suffi que les trois collèges du synode général votent à la majorité des deux tiers en faveur de l’ordination épiscopale des femmes, en juillet dernier, puis que le Parlement vote dans le même sens, et que la reine ratifie la chose. Il fallait encore un vote à main levée du synode général, ce qui a eu lieu lundi. Il y a eu une trentaine de votes contre, sur environ 480 présents. On remarque que le 14 juillet il y avait eu 72 opposants. Bref, l’opposition (qui plus est divisée entre évangéliques conservateurs et anglo-catholiques) est devenue ultra-minoritaire.

    Justin Welby, retraité de l’industrie pétrolière (et qui a comme hobby d'être primat de son club anglican), a dit qu’il avait écrit au Premier ministre David Cameron pour lui demander une loi qui permette de faire en sorte qu’une évêquesse puisse intégrer la chambre des lords dès qu’elle sera choisie.

    Normalement les évêques doivent faire la queue (en dehors de ceux de Canterbury, York, Winchester, Durham et Londres qui sont lords d’office) pour devenir l’un des 26 membres ecclésiastiques de la chambre des lords. Mais Justin veut un passe-droit légal pour que des femmes puissent le devenir rapidement. La loi pourrait être votée vers Noël et entrer en application à Pâques…

    Il y a aujourd’hui neuf sièges vacants. Donc neuf évêquesses potentielles. Le retraité de l’industrie pétrolière prédit que d’ici 15 ans la moitié des prétendus évêques de sa prétendue Eglise d’Angleterre seront des femmes. (Sans se demander s’il y aura encore des fidèles.)

    Toutefois, si la première lordesse évêquesse n’est pas une lesbienne noire mariée (éventuellement divorcée), il me semble qu’il subsistera un soupçon de discrimination dans l’Eglise d’Angleterre.

    Or, s’il y a une femme noire qui pourrait postuler, Rose Hudson-Wilkin, qui est la première femme noire aumônière de la Chambre des communes, elle n’est pas lesbienne puisqu’elle est mariée à monsieur Wilkin, qui est quant à lui aumônier de prison. En outre, alors qu’elle est en bonne place sur toutes les listes de futures évêquesses, elle a déjà dit que ce n’était pas du tout son ambition, et que « s’il y en a qui passent leur temps à mourir d’envie d’être évêques, eh bien elles doivent avoir de très tristes vies… »

  • Sainte Elisabeth de Hongrie

    A l’âge de 18 ans, Ludovic, après la mort de son père, commença à régner sur la Thuringe. Mais Elisabeth devint l’objet de critiques voilées, car sa façon de se comporter ne correspondait pas à la vie de la cour. Ainsi, la célébration du mariage se déroula elle aussi sans faste, et les dépenses pour le banquet furent en partie dévolues aux pauvres. Dans sa profonde sensibilité, Elisabeth voyait les contradictions entre la foi professée et la pratique chrétienne. Elle ne supportait pas les compromis. Un jour, en entrant dans l’église en la fête de l’Assomption, elle enleva sa couronne, la déposa devant la croix et demeura prostrée au sol, le visage couvert. Lorsque sa belle-mère lui reprocha son geste, elle répondit: «Comment moi, misérable créature, puis-je continuer de porter une couronne de dignité terrestre, lorsque je vois mon Roi Jésus Christ couronné d’épines?». Elle se comportait devant Dieu comme envers ses sujets. Dans les Dépositions des quatre demoiselles de compagnie, nous trouvons ce témoignage: «Elle ne consommait aucune nourriture sans s’assurer auparavant qu’elle provenait des propriétés et des biens légitimes de son époux. Tout en s’abstenant des biens procurés de façon illicite, elle se prodiguait pour dédommager ceux qui avaient subi une violence» (nn. 25 et 37). Un véritable exemple pour tous ceux qui occupent des rôles de guide: l’exercice de l’autorité, à tous les niveaux, doit être vécu comme un service à la justice et à la charité, dans la recherche constante du bien commun.

    Elisabeth pratiquait assidûment les œuvres de miséricorde: elle donnait à boire et à manger à ceux qui frappaient à sa porte, elle procurait des vêtements, elle payait les dettes, elle prenait soin des malades et enterrait les morts. En descendant de son château, elle se rendait souvent avec ses servantes dans les maisons des pauvres, apportant du pain, de la viande, de la farine et d’autres aliments. Elle remettait la nourriture personnellement et contrôlait avec attention les vêtements et les lits des pauvres. Ce comportement fut rapporté à son mari, qui non seulement n’en fut pas ennuyé, mais qui répondit aux accusateurs: «Tant qu’elle ne vend pas le château, j’en suis content!». C’est dans ce contexte que se situe le miracle du pain transformé en roses: alors qu’Elisabeth marchait sur la route avec son tablier rempli de pain pour les pauvres, elle rencontra son mari qui lui demanda ce qu’elle portait. Elle ouvrit son tablier et, au lieu du pain, apparurent des roses magnifiques. Ce symbole de charité est présent de nombreuses fois dans les représentations de sainte Elisabeth.

    Son mariage fut profondément heureux: Elisabeth aidait son mari à élever ses qualités humaines à un niveau surnaturel, et lui, en échange, protégeait sa femme dans sa générosité envers les pauvres et dans ses pratiques religieuses. Toujours plus admiratif en raison de la foi profonde de son épouse, Ludovic, se référant à son attention envers les pauvres, lui dit: «Chère Elisabeth, c’est le Christ que tu as lavé, nourri et dont tu as pris soin». Un témoignage clair de la façon dont la foi et l’amour envers Dieu et envers le prochain renforcent la vie familiale et rendent l’union matrimoniale encore plus profonde.

    Benoît XVI