A l’heure où j’écris, l’intégralité des propos du pape dans l’avion n’a pas été publiée en français. Voici ma traduction de sa réponse à la question sur le préservatif pour lutter contre le sida :
La question me paraît trop petite, et me paraît aussi une question partielle. Oui, c’est une des méthodes ; la morale de l’Eglise est – je pense – sur ce point devant une perplexité : est-ce que c’est le cinquième ou le sixième commandement ? La défense de la vie, ou que les rapports sexuels soient ouverts à la vie ? Mais ce n’est pas le problème. Le problème est plus grand. Cette question me fait penser à celle qu’on posa un jour à Jésus : “Maître, est-il permis de guérir le jour du sabbat ?” C’est obligatoire de guérir ! Cette demande, s’il est permis de guérir… Mais la malnutrition, l’exploitation, le travail forcé, le manque d’eau potable, c’est cela les problèmes. Nous ne nous demandons pas si c’est tel ou tel emplâtre que nous allons utiliser pour une petite blessure. La grande plaie est l’injustice sociale, l’injustice environnementale, l’injustice que je disais de l’exploitation, et de la malnutrition. Je n’aime pas faire de telles réflexions casuistiques quand il y a des personnes qui meurent à cause du manque d’eau ou de faim. C’est cela. Je n’aime pas rabaisser la réflexion à une casuistique, quand les gens meurent par manque d’eau et de la faim, et de l’habitat… Quand tous seront guéris ou quand il n’y aura pas ces maladies tragiques que provoque l’homme, soit pour l’injustice sociale, soit pour gagner plus d’argent – pensez au trafic d’armes ! – quand il n’y aura plus ces problèmes, je pense que vous pourrez poser la question : “Est-il permis de guérir le jour du sabbat ?” Pourquoi continue-t-on à fabriquer des armes et à vendre des armes ? Les guerres sont la plus grande cause de mortalité… Je dirais de ne pas penser s’il est permis ou pas permis de guérir le jour du sabbat. Je dirai à l’humanité : pratiquez la justice, et quand tout le monde sera guéri, quand il n’y aura plus d’injustice dans ce monde, nous pourrons parler du sabbat.
C’est plus qu’affligeant. On se demande même si François a toute sa tête…
Le reste est du même tonneau. Fidèle à son habitude, François s’est livré à une attaque des « fondamentalistes » qui sont « nombreux » dans l’Eglise. C’était à propos du jihadisme, pour dire qu’il y a des fondamentalistes dans toutes les religions…
Mais sur les violences en Centrafrique, ce qu’il dit est plus qu’étrange : « Il y a un petit groupe qui, je pense, est chrétien, ou qui se dit chrétien, qui est très violent, je n’ai pas bien compris… mais ce n’est pas l’Etat islamique, c’est autre chose… » Sic.
François, qui à l’histoire réelle préfère la légende noire anticatholique, en a profité pour insulter au passage Catherine de Médicis pour ce qui est de la violence du fondamentalisme catholique, et Lucrèce Borgia pour ce qui est de la corruption au Vatican…
Il est vrai qu’il n’avait pas craint d’insulter en direct le président du Paraguay en lui reprochant de garder illégalement en détention, comme un dictateur nazi ou communiste, un homme qui est en fait otage d’un groupuscule révolutionnaire…