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La vigne ferme à 18h

De même qu’ils ont supprimé les vierges folles et les vierges sages, les occupants de l’Eglise ex-latine ont supprimé les ouvriers de la 11e heure. Ainsi le païen aujourd’hui ultra-majoritaire, devant ces expressions, se disant qu’elles doivent venir du vieux fonds chrétien, donc de l’Evangile, ne les trouvera pas dans l’Evangile. C’est ainsi qu’on évangélise désormais, en trafiquant l’Evangile de façon à ce qu’on ne s’y retrouve plus.

Car non seulement on renie des expressions de l’Evangile, mais on les remplace par des expressions qui ne correspondent pas à ce que dit le Fils de Dieu. La 11e heure, ce n’est pas 5 heures de l’après-midi. La 11e heure, au temps des vendanges, c’est plus près de 20h que de 17h. En outre c’est vraiment une idée de petit fonctionnaire ecclésiastique de croire que l’ouvrier agricole du Ier siècle terminait son travail à 18h, surtout au moment des récoltes. Et il faut ne jamais avoir été à la campagne pour croire que, aujourd’hui comme hier, les travaux agricoles s’arrêtent à l’heure de fermeture des bureaux…

Il est vrai qu’ils ont aussi supprimé la Septuagésime, et qu’ils ont relégué l’introït à une férie de carême, parce que ses premiers mots ne correspondent pas la sensibilité délicieusement optimiste du chrétien d’aujourd’hui et sont donc désormais à demi tabous.

Commentaires

  • Peut-on avoir le texte des nouvelles phrases du Lectionnaire ?
    ça permettrait de comparer avec les traductions classiques....

  • 01 « En effet, le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.

    02 Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne.

    03 Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire.

    04 Et à ceux-là, il dit : “Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.”

    05 Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.

    06 Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : “Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?”

    07 Ils lui répondirent : “Parce que personne ne nous a embauchés.” Il leur dit : “Allez à ma vigne, vous aussi.”

    08 Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : “Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.”

    09 Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier.

    10 Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier.

    11 En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine :

    12 “Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !”

    13 Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : “Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?

    14 Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :

    15 n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?”

    16 C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »

  • Bien vu hélas...
    Cela dit le pape actuel condamne vigoureusement l'esprit pelagien ...qui à bien des égards ressemble au soi disant esprit du Concile...
    Francois croit beaucoup à la grâce comme Blaise Pascal et comme l'ancien missel...

  • Si vous lisez Gaudete et exsultate, vous y trouverez que la grâce, selon Bergoglio, porte du fruit dans un "cheminement de sanctification", cheminement dans lequel l'homme ne doit faire appel ni à son intelligence (ce serait le "gnosticisme"), ni à sa volonté (ce serait le "pélagianisme"). Ainsi les deux moyens que Dieu nous a donnés pour cheminer vers la grâce, à savoir notre volonté subordonnée à notre intelligence, sont identifiés par ce vieux serpent à une sorte de double "hérésie" réinventée. En somme, pour cheminer dans la sanctification, pour que la grâce porte du fruit, il faudrait selon lui être stupide et veule.
    C'est une parodie de théologie, extrêmement pernicieuse, qui sert les artisans d'un Nouvel Ordre mondial qui souhaitent avant tout régner sur un troupeau d'abrutis dont ils veulent conduire la majeure partie à l'abattoir.
    La grâce est par définition gratuite, ce qui ne veut pas dire, contrairement à ce qu'enseigne Bergoglio, qu'il ne faille rien faire pour l'obtenir. Cet ennemi déclaré de l'intelligence et de la volonté, qui dit le contraire de ce qu'a toujours affirmé l'Eglise, est donc aussi l'ennemi de la grâce : cqfd.

  • Oui, les Romains divisaient le jour et la nuit en 12 heures (4 vigiles de 3 h) et forcément les jours d'été sont plus longs que les jours d'hiver. La durée du jour n'était égale à la durée de la nuit qu'aux équinoxes. Le 1ere heure commençait au lever du soleil (vers 5h 30 l'été, vers 8h l'hiver). La 6e se terminait à midi (seul point fixe de la journée, été comme hiver) et la 11e se terminait vers 20 h l'été et vers 16 h 30 en Palestine. Donc les ouvriers de la 1ere heure se sont tapés de 6 h à presque 20 h (en supposant les vendages fin août), les derniers une seule heure de 70 mn.
    Les traducteurs n'avaient qu'à garder les heures romaines. Et à l'époque aucun imbécile n'avait songé au changement d'heure. On suivait le soleil un point c'est tout, avec grande économie d'éclairage

  • lire: " la 11e se terminait vers 20 h l'été et vers 16 h 30 l'hiver en Palestine"

  • Dans le sens de votre message de dimanche dernier, je puis vous dire avec certitude que les trois collectes de la septuagésime, de la sexagésime et de la quinquagésime n'ont pas été reprises, même modifiées, par le Missel Romain de 1970-2002.

  • Merci beaucoup. Pour la septuagésime je l'ai signalé dans ma série "Il y a 50 ans":

    Les oraisons de ces dimanches visent également à préparer le fidèle à la pénitence quadragésimale. La collecte de la Septuagésime dit :
    Preces populi tui, quaesumus, Domine, clementer exaudi : ut qui juste pro peccatis nostris affligimur pro tui nominis gloria misericorditer liberemur.
    Les prières de ton peuple, nous te le demandons, Seigneur, exauce-les avec clémence ; afin que, nous qui
    très justement
    pour nos péchés sommes affligés,
    pour la gloire de ton nom
    miséricordieusement
    nous soyons libérés.
    Cette traduction littérale permet au non-latiniste de voir la construction en chiasme de la demande, autour du mot central : affligimur : nous sommes affligés. « Pour la gloire de ton nom » répond à « pour nos péchés », et « miséricordieusement », à la fin, répond à « justement », placé au début. La justice veut que nos péchés nous affligent, la miséricorde veut que, pour ta gloire, nous en soyons délivrés.
    C’est à l’évidence un chef-d’œuvre de la liturgie latine. Mais il fallait le mettre à la poubelle, parce qu’il n’est pas du tout adapté à la « mentalité contemporaine ». On remarque à cette occasion que dans le néo-missel il n’y a aucune oraison où l’on reconnaisse être affligé par le péché ou par la pénitence.

  • Cher M Daoudal, merci pour ces éclairages très intéressants !

  • Parabole du gosse dépensier
    Jésus dit encore : « C'est l'histoire d'un mec qui avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Papa, file-moi ma tune, j'en ai plein le cul de cette turne." Le dabe lui donna le fric que lui aurait laissé l'Etat après prélèvement des droits de succession. Le cadet décida de migrer en Europe. Il alla en Libye où il donna ses quelques dinars à des mafieux en échange d'une place dans un canot pneumatique. Il fut pris en charge en rade de Tripoli par une ONG financée par Soros. Il arriva en France et là ce fut la belle vie : du soleil et des nanas, dirla, dirladada. Il pouvait prendre le métro, le RER, le TGV gratos. Un vieux con de Français lui prêtait son appart, et l'administration lui versait mille cinq cents euros par mois pour glander dans la rue en agressant les vieilles dames.
    Il menait une vie de désordre si agréable qu'il décida de faire venir son père et son frère. C'est le regroupement familial !
    Quand ils arrivèrent, ce fut la super-belle vie. Son père demanda à toucher une retraite et il eut droit à plein de pognon. L'aîné était un peu jaloux de ne pas avoir eu une aussi bonne idée que son frère. Quand il arriva à l'appart, il entendit la chaîne hifi. Il y avait plein de nanas à moitié à poil qui dansaient. Il se fâcha contre son père, qui lui répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà s'était barré et il nous a fait venir chez ces cons de Français ; il était perdu, et il est retrouvé !”

  • Ouverture du beau roman de Louis Bertrand à propos de Cyprien de Carthage et des martyrs du III° siècle : "Il devait être près de la onzième heure lorsque les voyageurs, au flanc d'une colline boisée, se trouvèrent tout à coup en face d'une rivière. En ces premiers jours de mai la lumière se prolonge très tard" (Sanguis martyrum, rééd. 2016 chez Via Romana)

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