La presse turque rapporte que les trois personnes assassinées dans une maison d’édition chrétienne, à Malatya, dans l’est du pays, ont non seulement été égorgées, mais torturées. Le médecin qui a opéré l’une des trois victimes, qui n’était pas encore morte, explique : « Sa cuisse, ses testicules, son anus et son dos avaient été tranchés de dizaines de coups de couteau. Ses doigts avaient été coupés jusqu’à l’os. C’est clair que ces blessures ont été infligées pour le torturer. »
D’autres témoignages révèlent que les trois hommes se sont vu infliger un supplice de près de trois heures par leurs cinq tortionnaires, et que ceux-ci s’intéressaient exclusivement à leurs activités de « missionnaires évangélistes ».
A Bruxelles, un député européen allemand et socialiste d’origine turque, Vural Oger, a osé dire que « l’attitude ambiguë de l’Union européenne » vis-à-vis de la Turquie expliquait ce triple meurtre. Cette ambiguïté dans les négociations d’adhésion, a-t-il dit, a provoqué « une réaction dans la population turque » et « causé un problème d’identité en Turquie ». « La bourgeoisie turque devient de plus en plus nationaliste et la population rurale de plus en plus islamiste. » Et d’insister : « L’Union européenne doit être consciente de sa responsabilité. »
Ces propos ne sont pas seulement ignobles et insupportables. Ils sont absurdes. Les négociations avec l’Union européenne n’ont rien à voir dans la remontée du nationalisme et de l’islamisme turcs. La Turquie revient tout simplement à son national-islamisme d’avant Mustapha Kemal, dont le laïcisme occidental artificiellement imposé à la société turque s’est estompé jusqu’à disparaître (en dehors de l’armée) comme les observateurs le soulignent depuis des années. Et dans l’est de la Turquie , on ne sait même pas ce qu’est l’Union européenne.
Ou alors, c’est que le génocide arménien et le génocide assyro-chaldéen sont aussi de la faute de l’Union européenne...