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Politique française - Page 114

  • Les candidats de l’impuissance

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Comme il était prévisible, le débat Sarkozy-Royal n’a pas été un débat présidentiel mais un débat entre candidats au poste de chef de gouvernement, et presque entièrement limité aux sujets de politique intérieure sur lesquels l’Union européenne permet encore d’agir à la marge.

    Il a fallu attendre les dernières minutes pour que les deux candidats bredouillent quelques mots de politique européenne et internationale.

    En ce qui concerne la Turquie , M. Sarkozy, comme sur tous les autres sujets, jouait du pipeau. Il a déclaré qu’il fallait abandonner la règle de l’unanimité au conseil européen, et dans le même temps il a eu recours à la règle de l’unanimité pour dire que si la France disait non, la Turquie n’entrerait pas dans l’Union européenne.

    En réalité, les deux concurrents, comme on le savait déjà, sont favorables à ce que soit liquidée la souveraineté française. Ils se condamnent donc l’un et l’autre à l’impuissance sur le plan européen et international, et ont à peine tenté d’amuser la galerie sur ces sujets en fin de programme.

  • Sarkozy, c’est ça

    « Les Français ont voté non à la Constitution européenne, donc nous n’y reviendrons pas », a déclaré Nicolas Sarkozy. Il a ajouté : « Il faut arrêter la course à l’élargissement tant qu’il n’y a pas d’institutions » qui le permettent. C’est pourquoi il va proposer un traité institutionnel, qui sera voté par le Parlement : il n’y a aucune raison de le soumettre à référendum, puisqu’il ne s’agit pas d’une Constitution européenne, et que « je ne veux pas d’une nouvelle Constitution ».

    Il a été très évasif sur le contenu de son traité. Mais en d’autres circonstances il a été plus prolixe. On sait qu’il s’agit pour lui de reprendre la première partie du traité, la plus courte, en effet, et celle qui est... proprement constitutionnelle. (La deuxième partie est la charte des droits fondamentaux, et la troisième partie est une compilation des traités précédents.)

    Il y est dit que l’Union a la personnalité juridique, qu’elle a un drapeau, un hymne, une devise, une monnaie, et une fête commune. Qu’elle a un Président stable, et une politique étrangère et de sécurité commune que les Etats s’engagent à appuyer « activement et sans réserve », portée par un ministre des Affaires étrangères. Y sont définis les domaines de compétence exclusive de l’Union et les domaines de compétence partagée avec les Etats membres. Y est défini le rôle de chacune des institutions européennes, avec l’accent mis bien sûr la Commission européenne toujours prépondérante.

    C’est donc bien la Constitution européenne que Nicolas Sarkozy veut imposer sans demander l’avis des Français.

    Une Constitution aggravée. Car, dans son texte, la Constitution conservait encore des domaines où était requise l’unanimité des Etats membres pour que soit prise une décision. Il restait donc des vestiges de souveraineté, des sujets où un Etat pouvait dire non. Nicolas Sarkozy veut supprimer la règle de l’unanimité. Cela, il l’a dit ouvertement hier soir, et à deux reprises.

    Pour récolter quelques voix supplémentaires, il a fait son couplet sur la Turquie. Et là, il a dit le contraire de ce qu’il venait de dire. A Ségolène Royal qui lui opposait les négociations en cours, il a répondu : « C’est l’unanimité. Si la France dit non, la Turquie n’entre pas. »

    Mais comme il aura supprimé la règle de l’unanimité, la Turquie entrera...

    Naturellement, Ségolène Royal est également favorable à la suppression de la règle de l’unanimité. Il n’y a en réalité aucune différence entre deux candidats à la présidence de la République française, qui sont tous deux des fossoyeurs de cette fonction. C’est pourquoi ils ont passé le plus clair de leur temps de parole à discuter de sujets qui relèvent du gouvernement, et non de l’Elysée. Et encore, dans la mesure où Bruxelles lui laisse encore une relative autonomie. On aura remarqué que Nicolas Sarkozy s’est donné le ridicule de prétendre que s’il était élu il ferait baisser la TVA sur je ne sais plus quoi. En 2002, Chirac avait promis une baisse de la TVA sur la restauration, qui n’est jamais venue parce que Bruxelles s’y oppose.

  • Le Pen mobilise pour les législatives

    Extrait du discours du 1er-Mai de Jean-Marie Le Pen

    Précisément parce qu’aucun des grands problèmes que nous avons soulevé, il y a trente ans déjà, n’est ni résolu, ni en voie de l’être si l’on en juge par les programmes des partis installés, ces élections se présentent bien pour nous. <

    D’abord, nombreux sont nos électeurs qui ont voté Sarkozy, et qui, constatant déjà la duplicité de son propos, vont rentrer au bercail.

    Nous avons investi nos candidats, mis en place notre organisation de campagne et de propagande. Il y aura une campagne par circonscription et une campagne proprement nationale : je compte faire cinq grands meetings régionaux, à l’appui des candidats et bien sûr être présent sur les médias nationaux.

    Ces élections sont fondamentales, puisqu’elles seront le test de notre influence politique dans le pays, puisqu’elles conditionnent notre financement, c’est-à-dire nos moyens d’action, et surtout parce qu’elles vont marquer la force de notre implantation !

    Sarko, Royal, Bayrou, halte à l’imposture !

    Hardi, chevaliers, l’heure n’est plus aux palabres, ni aux divisions stériles….
    Il est temps pour nous de tout mettre en œuvre pour permettre aux Français de choisir entre l’immobilisme UMPS et le Gouvernement de courage national, qu’inéluctablement, nous serons amenés à former.

    Moi, Jean-Marie Le Pen, menhir éprouvé par les vents et les marées depuis 50 ans, habitué à naviguer par gros temps, par tous les temps – je suis là, encore et toujours, bon pied, bon œil – je vous dis : Espérez toujours en la France, une, forte, fière de son histoire, éprise de liberté et soucieuse des humbles…

    Je vous dis : Espérez en cette France populaire que j’aime, qui m’a aimé et élevé, moi le pupille de la Nation, cette France que je veux encore défendre aujourd’hui, demain, toujours, pour nous, nos enfants et en mémoire de nos ancêtres.

    En voyant nos troupes réunies si nombreuses en ce jour, nos idées gagner du terrain et la réalité nous donner raison, je sais, je sens que nous sommes à la veille d’une victoire éclatante, et repensant à Jeanne et aux traditions millénaires de lutte de notre peuple, je vous exhorte à la mobilisation et à l’enthousiasme, je vous exhorte à mener avec moi la bataille des législatives, pour la vérité, pour notre idéal, pour l’amour de ceux qui nous ont faits.

  • Nationalisme : Le Pen répond à Sarkozy

    (Extrait du discours du 1er-Mai)

    A propos de national et de nationalisme, Monsieur Nicolas faisait l’autre jour une bizarre distinction. Le patriotisme, disait-il, c’est l’amour de la Patrie , le nationalisme, c’est la haine des autres.

    Mais non, Nicolas. Comme le patriotisme est l’amour de la Patrie , le nationalisme, c’est l’amour de la Nation. Et la Nation , ce ne sont pas les autres, mais nous-mêmes.

    Il est vrai que pour d’aucun, la Nation , ce n’est qu’un présent et un avenir.

    Pour nous aussi, mais c’est aussi et surtout un passé d’où nous venons et sans lequel nous n’aurions pas existé, biologiquement, physiquement, intellectuellement, culturellement, moralement, spirituellement.

    Contrairement à ce que prétendent les mondialistes, les êtres humains ne sont pas interchangeables, ni superposables. Nous sommes des individualités, mais venus de quelque part, qui auraient péri, si, depuis la sortie du ventre de notre mère, nous n’avions été pendant des années et des années l’objet des soins attentifs de notre famille, de notre peuple, de notre pays qui a fait de nous les héritiers d’un immense patrimoine à la constitution duquel nous n’avons d’ailleurs pas participé.

    Dans le tourbillon cybernétique, le déferlement des images et des sons, des nets et des blogs, la multiplication des influences, la corruption morale et intellectuelle des pseudo élites, le triomphe du matérialisme, l’effacement et l’adultération des dogmes religieux, l’avachissement des caractères, la perte des repères, comment trouver son chemin autrement que par référence aux épreuves passées, aux principes supérieurs, aux traditions de notre peuple, à l’exemple de ses héros.

    D’où cette invocation à celle qui fut emblématiquement la plus extraordinaire et la plus illustre d’entre eux : Jeanne d’Arc.

  • Le Pen et le second tour

    Voici l’extrait du discours du 1er-Mai de Jean-Marie Le Pen, sur le second tour de la présidentielle.

    Alors pour le deuxième tour, que faire ?

    Bien sûr, vous y avez pensé depuis le 22 avril et chacun pourrait faire selon ses affinités même lointaines ou, au contraire, selon ses craintes.

    Je dois dire qu’en ce qui me concerne, je suis sans états d’âme.

    Il ne reste en lice que deux candidats, tous deux représentants officiels des partis et des politiques qui en trente ans ont amené la France dans l’état déplorable où elle se trouve aujourd’hui, au bord du gouffre politique, économique, social, culturel et moral.
    Nous ne devons prendre aucune responsabilité dans le choix du 6 mai. Nous devons rester, en revanche, vigilants et engagés à fond dans la campagne législative pour prendre sur eux une légitime revanche, prêts à apporter à notre pays le soutien inconditionnel que lui doivent les patriotes, les vrais !

    Il serait illusoire et dangereux de voter pour la candidate socialiste pour se venger du hold-up réalisé sur notre programme par Nicolas Sarkozy. Soutenue par l’extrême gauche révolutionnaire, on sait qu’elle veut, entre autre, régulariser les clandestins.
    Mais il serait aussi insensé d’apporter nos suffrages à un candidat qui continue de nous considérer comme des extrémistes et de refuser de permettre par la proportionnelle à nos millions d’électeurs d’être représentés à l’Assemblée Nationale et qui, comme la gauche, refuse de nous considérer comme des républicains. Mais à quelle loge faut-il donc appartenir pour être républicain ? Dans quelle magouille et dans quel scandale faut-il avoir trempé pour être sanctifié, à l’instar du milieu des voyous, où il faut, par un mauvais coup, faire la preuve qu’on est digne d’être malfrat ?

    L’amour, même celui de la Patrie , peut faire des miracles et c’est sur le chemin de Damas que Paul, le persécuteur des chrétiens jeté à bas de son cheval, découvrit la vraie foi et s’y convertit. Peut-être l’élu du 7 mai sera-t-il digne de celle du 8 mais j’en doute. Si toutefois, il en était ainsi, les patriotes que nous sommes, face à l’épouvantable désastre, sauront apporter dans le cadre de leur fonction, l’appui nécessaire à toute politique de Salut Public.

    En attendant, et pour que notre geste soit efficace et comptabilisé comme tel, j’invite les électeurs qui m’ont fait confiance à n’accorder leur suffrage ni à Madame Royal ni à Monsieur Sarkozy et à s’abstenir massivement, se réservant pour le premier tour des élections législatives les 10 et 17 juin prochains.

  • Le sens du nouveau 1er-Mai

    (Ceci est un extrait du chapitre 3 de mon petit livre "la face cachée de Le Pen")

    En 1988, Jean-Marie Le Pen a lui-même forgé un symbole historique très fort, en opérant la conjonction entre la fête du travail et la fête de la sainte de la patrie. On objectera sans doute que personne ne crée un symbole. Le symbole, on le reçoit, on l'accueille, on le constate. Mais c'est bien le cas. Le Pen a en fait été conduit par le calendrier à opérer cette conjonction. Cette année-là, il fut obligé d'avancer d'une semaine la célébration par le Front National de la fête de Jeanne d'Arc. Or le dimanche précédent était le 1er mai. Le Pen a donc constaté cette occurrence, mais au lieu d'y voir un effet du hasard, il l'a vue comme un signe providentiel. Il a vu combien il était approprié de célébrer en même temps les travailleurs français et la sainte de la patrie, et combien cela correspondait à sa pensée politique profonde : la Patrie, c'est le fruit du travail des générations qui se succèdent sur un territoire dont les héros sauvegardent l'intégrité et l'indépendance. C'est pourquoi il pérennisa ce qui n'était qu'a priori un hasard du calendrier, et qui est devenu le nouveau 1er-Mai français.

    Ce faisant, Jean-Marie Le Pen signait la quatrième date historique de la fête.

    Il est important de le souligner, car pour le public qui ne connaît Le Pen que par la télévision, le 1er-Mai du Front National se résume à quelques images d'un défilé de “l'extrême droite” et du chef de cet infréquentable parti haranguant ses troupes. Or le 1er-Mai est la date la plus importante de l'année pour quiconque veut connaître le vrai Le Pen. La “face cachée” de Le Pen, cachée par les médias, mais bien visible par tous ceux qui souhaitent la voir, accessible à tous ceux qui prennent seulement la peine, ou plutôt le plaisir, d'écouter le discours d'un homme enraciné dans le sacré, habité par l'histoire des hommes, de leurs malheurs et de leurs réussites, de leurs souffrances et de leurs gloires. La fête de Jeanne d'Arc renouvelée par Le Pen rassemble dans un même mouvement la célébration des travailleurs (et le souci des chômeurs), la reconnaissance de la valeur sacrée du travail (consacrée par saint Joseph) et de ce que les travailleurs apportent à la patrie, la célébration de la sainte héroïne qui a sauvé la patrie, donc le travail des hommes qui ont fait cette patrie, et montre le chemin d'un avenir d'honneur et de liberté : « Que les travailleurs français sachent surtout que leur meilleure chance de protection et de promotion est contenue dans leur appartenance à la Nation française, indépendante et souveraine, et c’est pourquoi nous avons choisi de fêter le même jour avec le Travail, saint Joseph, artisan, et sainte Jeanne, symbole de la Patrie. »

    L'histoire du 1er-Mai est en effet marquée par quatre dates : 1886-90, 1941, 1955, 1988. La première est une date révolutionnaire. La deuxième est celle qui renverse la signification subversive de la journée et lui donne sa valeur de célébration positive du travail des hommes. La troisième est celle qui élève et couronne la deuxième en plaçant le travail des hommes sous la protection de saint Joseph. La quatrième est celle qui, soulignant le rôle du travail dans la construction de la souveraineté nationale, célèbre et défend cette souveraineté par l'invocation de Jeanne d'Arc.

    Le 1er mai 1886, les syndicats américains lancèrent une grève générale pour réclamer la journée de huit heures payées dix. Cette grève fut un succès, et prolongée par diverses manifestations les jours suivants. A Chicago, des anarchistes lancèrent une bombe sur des policiers. Les chefs anarchistes furent arrêtés et cinq d'entre eux exécutés. En souvenir des “martyrs de Chicago”, la Fédération américaine du travail appela à une nouvelle grève générale le 1er mai 1890. L'idée fut reprise en France puis dans la plupart des pays d'Europe, le 1er-Mai prenant aussitôt la forme d'une fête révolutionnaire, une fête athée du “prolétariat”. Le journal anarchiste La Révolte commentait, sans doute sous la plume de Kropotkine : « La manifestation pour la journée de huit heures s'effaça dans la pensée ouvrière : l'idée qui prima tout fut celle d'une fête prise de force par les travailleurs en dehors des saints du calendrier. »

    En 1941, sous le gouvernement du maréchal Pétain, le 1er-Mai devint une véritable fête du travail, à savoir non une journée de lutte révolutionnaire mais une journée de reconnaissance de la nation pour le travail des Français. La loi du 12 avril 1941 stipulait : « Ce jour sera chômé sans qu'il en résulte une diminution de salaire. Dans le cas où le travail ne pourrait pas être interrompu, les travailleurs bénéficieront d'une indemnité compensatrice à la charge de l'employeur. »

    En 1955, le pape Pie XII rehaussait le sens du 1er-Mai, baptisant une fête qui s'était voulue athée et qui était devenue reconnaissance de la valeur humaine du travail. La fête du travail devenait pour l'Eglise la fête de saint Joseph “opifex”, c'est-à-dire artisan, ouvrier, travailleur. « Ce jour du 1er mai que le monde du travail s'est adjugé comme sa fête propre », déclarait le pape, recevait désormais sa « consécration chrétienne ».

    Dans la perspective chrétienne, le travail (le mot vient d'un mot latin signifiant torture) fut d'abord une punition due au péché originel : « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front. » Mais dans le plan de la Rédemption le travail qui est service des hommes, qui édifie la cité, est acte d'amour du prochain et devient coopération à l'œuvre de Dieu. Et le psaume initial de la messe du 1er-Mai est celui qui dit : « Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain travaillent ceux qui la bâtissent. »

    On notera que Jeanne d'Arc disait quelque chose de semblable : « Les hommes d'armes combattront, et Dieu donnera la victoire. »

    Dans les années 80, le Front National participait au “cortège traditionnel” de Jeanne d'Arc, imposé par l'Action Française autour de 1910 (au prix de centaines de blessés et de 10 000 jours de prison), puis conforté par la loi de 1920 qui instituait une « fête nationale de Jeanne d'Arc, fête du patriotisme », célébrée chaque année le deuxième dimanche de mai.

    C'est saint Pie X, en 1904, qui, en décrétant l'héroïcité des vertus de Jeanne, première étape de la canonisation, avait invité la France au culte de son héroïne. Ce qui avait provoqué une infâme campagne maçonnique à laquelle l'Action Française répondait par des manifestations se terminant par un hommage à Jeanne, devant sa statue de la place des Pyramides. Cet hommage devint le “cortège traditionnel”.

    Jeanne d'Arc fut béatifiée par saint Pie X en 1909, puis canonisée par Benoît XV le 16 mai 1920. La loi de la République française instituant la fête nationale de Jeanne d'Arc fut publiée au Journal officiel le 14 juillet de la même année, le jour de l'autre fête nationale... La fête liturgique de sainte Jeanne d'Arc étant fixée au 30 mai, Benoît XV en fixa la solennité transférée au deuxième dimanche de mai, « afin d'assurer la coïncidence de la solennité religieuse avec la fête civique ».

    Dans les années 60, la solennité religieuse de sainte Jeanne d'Arc disparut peu à peu des églises et des missels. Le pouvoir politique se contentait quant à lui de faire déposer discrètement une gerbe, par un sous-fifre d'un cabinet ministériel, devant la statue de la place des Pyramides. Seule l'Action Française maintenait son “cortège traditionnel”, qui reçut à partir de 1979 le renfort du Front National, du Centre Charlier et d'autres organisations.

    D'année en année, le cortège grandit. A partir de 1983, le Front National et les associations amies organisèrent leur propre défilé, avant celui de l'Action Française.

    En 1988, le deuxième dimanche de mai était le jour de l'élection présidentielle. Impossible de demander aux Français de province de se déplacer à Paris ce jour-là. Le Pen décida d'avancer le défilé au dimanche précédent. Qui se trouvait être le 1er mai. Et c'est ainsi que Jeanne d'Arc et les travailleurs se sont rencontrés, le 1er mai 1988, dans une même défense de la France et des Français d'abord.

    C'est ainsi que Jean-Marie Le Pen a accompli l'authentique signification nationale du 1er-Mai, dans la continuité nationale de notre histoire, où le travail des hommes est reconnu et sanctifié, où la souveraineté de la nation se reconnaît dans une jeune fille qui est la sainte de la patrie : et ce sont là tout naturellement les thèmes des discours du 1er-Mai.

  • Une adresse de Jean-Marie Le Pen

    Chers amis,
    Chers camarades,

    Nous venons de mener ensemble une rude bataille. Elle a duré pour nous plus d'un an, au cours duquel nous avons multiplié les meetings, les conférences de presse, les banquets patriotiques, sans parler des multiples actions de terrain de nos cadres et militants.

    Une grande partie de nos efforts a dû être consacrée à la recherche des parrainages, plus difficile cette fois que jamais.

    Nous étions dans l'espoir d'un beau succès, tant fondé sur les sondages que sur l'accueil chaleureux qui nous était réservé par nos compatriotes, dans les réunions, les rues ou les marchés.

    Plus grande a été la déception quand, croyant pouvoir prétendre à concourir pour le second tour, comme en 2002, nous avons été placés en quatrième position, perdant près d'un million de voix sur les 4,8 millions de 2002.

    Comme d'habitude, à l'extérieur, mais même parfois dans nos rangs, venant d'ailleurs toujours, des paresseux et des incapables, terreau habituel de l'aigreur, on a entendu quelques critiques :  « On aurait quitté les fondamentaux du Front », prétendent les uns, qui n'ont sans doute même pas suivi notre campagne, ni à la télévision, ni sur les radios, ni sur notre site www.lepen2007.fr, pourtant fréquenté chaque jour par plus de cent mille internautes. « On a été trop à gauche », affirment certains stratèges en chambre. Pour les autres, « on a été trop à droite » ; bref, les petits coassements habituels de grenouilles.

    Il convient d'être clair. D'abord, le responsable de la campagne c'était moi, Jean-Marie Le Pen, assisté par le pôle stratégique de Marine qui, avec son équipe, s'est dépensée sans compter, et Bruno Gollnisch pour l'exécution, qui avait en outre la responsabilité des élections législatives à venir. Nous avons mené la campagne exactement sur les valeurs, les slogans et le programme du Front national, adapté par les vingt CAP (Comités d'action présidentielle), placés sous la direction de Thibault de La Tocnaye.

    De s porte-paroles de talent nous ont représentés à la télévision et à la radio : Marine, Louis Aliot , Jean-François Touzé, Olivier Martinelli, Jean-Claude Martinez, Thibault de La Tocnaye , Martine Lehideux, Roger Holeindre, Martial Bild, etc.

    Et pourtant, malgré ce que j'estime avoir été une de nos plus belles campagnes, nous n'avons pas atteint le but que nous nous étions fixé. Il faut pour gagner les batailles suivantes étudier les raisons de cet insuccès, relatif et de cette déperdition de voix par rapport à l'élection présidentielle de 2002.
    Dans le même temps, le Parti communiste est tombé au-dessous de 2%, Bové est renvoyé au Larzac avec 1%, les Verts sont réduits en purée, le matamore vendéen récolte 2,2 % la moitié de ce qu'il avait fait en 1995. Son lieutenant, le félon Bompard , n'a pu lui apporter que 5 % à Orange, ville dont il est pourtant maire.

    D'abord, en 2002, nous étions contre deux candidats de gauche, Jospin, le Premier ministre socialiste, et Chirac, l'homme qui avait, en trahissant ses électeurs, fait élire Mitterrand en 1981 et Jospin en 1997.

    En 2007, nous avions en face de nous, deux candidats de droite, très dynamiques, soutenus activement par les médias, se prétendant, comme d'ailleurs, Madame Royal, contestataires du Système que nous n'avons cessé de dénoncer depuis des années.

    Nicolas Sarkozy, fort de moyens considérables et d'une énorme organisation, a réalisé un véritable holdup sur une certaine partie de nos électeurs, en leur faisant croire que, lui, allait pouvoir mettre en œuvre le programme que nous défendons ensemble depuis tant d'années. Et certains l'ont cru, qui d'une part avaient peur d'une victoire de la gauche sur Le Pen au second tour et, de l'autre, avaient oublié les actes de Sarkozy, ministre depuis cinq ans et politicien RPR depuis trente ans.
    Pour les mêmes raisons, certains qui n'aiment pas Sarkozy se sont portés sur l'autre européiste : Bayrou.

    Paradoxalement vainqueurs sur le terrain idéologique, nous avons provisoirement perdu sur le terrain électoral. Il n'est pas besoin d'aller plus loin. Les électeurs français ont été victimes d'une escroquerie. Alors qu'ils contestaient l'actuelle construction européenne, l'immigration, le chômage, l'insécurité, la dette publique etc. ils ont fait confiance à leurs propres ennemis. Ils ne vont par tarder à s'en mordre les doigts.

    C'est pourquoi, nous pouvons garder le grand espoir d'une proche revanche. C'est nous qui avons fait les bonnes analyses, c'est nous qui avons vu juste, c'est nous, et nous seulement, qui avons un programme de salut public, capable de sauver la France et les Français. Alors au travail !

    Dans deux mois, nous pouvons prendre cette revanche aux élections législatives. Nous le devons !
    Je compte sur vous, d'abord pour participer à notre grande fête annuelle du 1er Mai, celle de Jeanne d'Arc et du travail. Je donnerai le mot d'ordre et ouvrirai la campagne législative. La vie commence toujours demain !

    Je serai comme hier, à votre tête, au service de notre Patrie. Vous pouvez compter sur moi. Comme j'ai toujours pu compter sur vous et votre dévouement. Merci du fond du cœur.

    Vive la Vie , Vive la Victoire , Vive la France !

    Jean-Marie Le Pen

     

  • Les deux candidats de la fin de la France

    Le lobby frénétiquement européiste EuropaNova a demandé aux deux candidats du second tour s’ils s’engageaient « à tout mettre en œuvre » pour aller plus loin et plus vite dans l’intégration politique européenne. Il leur demandait sept engagements.

    Nicolas Sarkozy a répondu par un courrier bref et clair, Ségolène Royal par une très longue lettre filandreuse enfilant les clichés de sa campagne, à quoi s’ajoutent les réponses spécifiques sur les sept points.

    Nicolas Sarkozy commence par « Chers amis », Ségolène Royal répond à « Monsieur » (Guillaume Klossa, président du collectif EuropaNova).

    Telles sont les différences essentielles entre les deux candidats.

    Tous deux commencent et finissent leur lettre par des éloges dithyrambiques de l’action d’EuropaNova en faveur d’une véritable Europe politique.

    Tous deux répondent positivement aux sept « engagements » que leur soumet EuropaNova, même si c’est de façon plus ou moins floue.

    Le premier peut être souscrit par tout le monde : il s’agit de s’engager à ce que s’ouvre un débat avec nos partenaires sur l’avenir de l’Union européenne.

    Le deuxième est de « donner un président à l’Union européenne, élu à terme au suffrage universel ». Sarkozy et Royal s’engagent sur la « présidence stable », comme dit la défunte Constitution européenne, mais ni l’un ni l’autre ne s’engage sur l’élection au suffrage universel.

    Le troisième est d’« accorder au Parlement européen des pouvoirs législatifs et budgétaires en tous points identiques à ceux exercés par le conseil des ministres ». Autrement dit que le Parlement européen soit un véritable Parlement supranational.  Les deux candidats sont pleinement d’accord.

    Le quatrième est de « supprimer le vote à l’unanimité entre Etats, c’est-à-dire généraliser le vote à la majorité qualifiée ». En termes clairs, cela veut dire que l’on supprime tout ce qui reste de la souveraineté nationale : tout Etat devra impérativement se ranger à la décision prise par la majorité (et l’on sait qu’en réalité cette décision est celle qui a été déjà prise par la Commission européenne). Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy y souscrivent sans réserve. Il est à noter que cela va encore plus loin que ce qui était stipulé dans la Constitution européenne.

    Le cinquième est d’« œuvrer à la mise en place d’une véritable gouvernance économique et sociale de la zone euro, impliquant la mise en place d’un ministre des Finances de la zone euro ».  Les deux candidats  sont d’accord pour supprimer tout ce qui peut rester de souveraineté nationale en matière économique et sociale. Cela aussi va plus loin que la Constitution européenne.

    Le sixième est de créer un « semestre européen » pour les jeunes, afin de leur permettre de séjourner dans un autre pays que le leur. Les deux candidats sont globalement d’accord, avec des modalités spécifiques.

    Le septième est de « donner une valeur juridique contraignante à la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ». C’est la deuxième partie de la Constitution européenne, et naturellement les deux candidats sont d’accord.

    En résumé, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal vont tous les deux, dans le sens de l’intégration européenne, au-delà de la Constitution qui a été rejetée par le peuple français ; ils sont tous deux favorables à une suppression radicale de la souveraineté nationale, que même les rédacteurs du traité constitutionnel n’avaient pas osé formuler de façon aussi claire.

    C’est une première dans l’histoire de France. Une première absolue. Pour la première fois, les deux candidats à la fonction de chef de l’Etat sont tous deux partisans résolus de la fin de la souveraineté française. Chacun d’eux est partisan de l’abdication de la France. Voter pour l’un ou pour l’autre implique que l’on accepte cette trahison historique de la nation française.