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Politique française - Page 113

  • Maintenant, les législatives

    Face aux envolées tricolores de Nicolas Sarkozy, « il est vital que les patriotes et nationaux prennent des garanties en faisant élire des députés du Front national », a souligné Jean-Marie Le Pen.

    Le scrutin majoritaire, dont les effets risquent d’être accentués par la « bipolarisation » de la présidentielle et la répétition des tours d’illusionniste de Sarkozy (il a recommencé dès son allocution de dimanche soir), ne permet guère d’envisager l’élection de nombreux députés FN, sauf prise de conscience brutale de l’électorat, toujours possible mais peu probable en période d’« état de grâce » du nouveau Président. Mais le vote FN n’en est que plus nécessaire. Il faut des députés FN pour rappeler constamment au nouveau Président ses promesses, pour infléchir sa politique dans un sens national. Il faut des députés FN comme pierres de touche, qui témoignent devant l’opinion de la vérité occultée sur les menottes européennes qui paralysent les pouvoirs publics, et qui vont les paralyser de plus en plus si l’on continue de fabriquer un super-Etat européen. Il faut des députés FN pour rendre visible, quelle que soit la majorité, l’opposition nationale.

    Il y a une autre raison de voter FN, sans avoir l’impression de perdre son temps et sa voix, c’est que les rapports entre Jean-Marie Le Pen et Nicolas Sarkozy ne sont pas du tout les mêmes qu’avec Jacques Chirac. Du temps de Chirac, l’UMP appelait à voter pour le candidat PS ou PC qui se retrouvait face à un candidat FN. Ce ne sera peut-être plus le cas. Mais pour le vérifier, encore faut-il qu’il y ait un candidat FN au second tour. Il est donc plus que jamais important de voter pour les candidats FN aux législatives.

  • L’illusionniste

    Lors de son point de presse au siège du Front national, dimanche soir, Jean-Marie Le Pen a décrit par le menu la façon dont Nicolas Sarkozy a su se fabriquer son image, comme un produit de grande consommation qu’on lance à la télévision après une enquête approfondie sur ce que souhaite le consommateur, et comme une vedette « people » qui, dans des « opérations de type show-biz », a su « exploiter les événements de sa vie personnelle de façon positive ». Dans un public aujourd’hui « largement décérébré », qui a perdu les structures que construisaient naguère la famille, l’école, la religion, l’armée, il y a « une vacuité qui rend les gens extrêmement sensibles aux opérations de ce type ». C’est une « américanisation » de la vie politique, a-t-il conclu sur ce sujet.

    Les citoyens ont donc élu un emballage, une image, une illusion de Président. « Bravo l’illusionniste ! » a lancé Marine Le Pen à la télévision, expliquant que Nicolas Sarkozy avait réussi trois grandes illusions : « avoir fait croire qu’il incarnait la rupture alors qu’il était le candidat sortant, avoir fait croire qu’il avait un bon bilan alors que celui-ci est extrêmement ambigu, avoir porté en quelque sorte les solutions du Front national, mais seulement hélas dans le verbe ». « Nous attendons de voir ses actes, mais nous pensons que ces actes ne suivront pas son verbe pour une raison très simple, c’est qu’en réalité il a accepté les menottes européennes », a-t-elle ajouté.

    « Plaise au ciel que le vainqueur de cette joute se souvienne de ses envolées patriotiques et de son programme réformateur », disait de son côté Jean-Marie Le Pen, ajoutant aussitôt qu’il ne lui accordait aucune confiance. Et de préciser devant les journalistes : « Je ne lui fais pas de procès d’intention, je ne lui fais pas confiance. La confiance, on l’a ou on ne l’a pas. S’il apporte la démonstration que je me suis trompé, je le confesserai devant les Français, et je serai ravi de m’être trompé. Mais, même s’il pensait ce qu’il dit, il n’en a pas les moyens, d’abord à cause de l’Europe, qui empêche toute liberté de manœuvre : il est comme un cul de jatte qui veut gagner le 100 mètres... » Et de rappeler qu’en cinq ans Jacques Chirac n’a même pas pu modifier le taux de TVA sur la restauration, et que plus des trois quarts des lois votées par notre Parlement ne sont que des transpositions de directives européennes.

  • A propos de l’abstention

    Il a été beaucoup dit que l’appel de Jean-Marie Le Pen à l’abstention n’avait pas été entendu, et qu’il s’agissait en quelque sorte d’un nouvel « échec » du président du Front national.

    Le chiffre de la participation annoncé à grands coups de trompe laisse en effet le penser. Mais cela est à nuancer. Et très fortement.

    D’abord le mot « échec » quant au premier tour. Car Jean-Marie Le Pen a obtenu 3,8 millions de voix, et les sept candidats qui en obtenu moins d’un million auraient été heureux de subir un tel échec.

    Ensuite, alors qu’on soulignait partout qu’il y a toujours une augmentation de la participation entre les deux tours de la présidentielle, cette augmentation n’a été que de 88 000 votants entre le 22 avril et le 6 mai. Sur 44 millions d’inscrits, ce n’est pas une augmentation, mais une stabilité.

    Il faut remarquer aussi, comme l’a fait aussitôt Jean-Marie Le Pen à la télévision, que le nombre de bulletins blancs et nul a été trois fois supérieur à ce qu’il était au premier tour : le chiffre est passé de 0,5 à 1,5 million.

    Le résultat est que le nombre de suffrages exprimés est inférieur de près d’un million à celui du premier tour.

    Selon les instituts de sondage, 20 à 25% des électeurs de Le Pen se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul. Il est manifeste que l’appel à l’abstention a été interprété comme un appel à voter blanc ou nul par ceux qui considèrent que c’est un devoir civique absolu de mettre un bulletin dans l’urne.

    Le plus important est que l’appel lancé par Jean-Marie Le Pen était d’abord la prise de position personnelle d’un homme d’Etat, éclairant ses électeurs sur les enjeux.

    C’est en effet la motivation qui compte, et elle demeure. L’analyse que faisait Jean-Marie Le Pen, et qui reste fatalement identique après le second tour, est que les deux finalistes étaient l’un et l’autre, l’un comme l’autre, des candidats, non pas à la fonction de président de la République française, mais à un poste de gouverneur d’une province européenne, doté de moins de pouvoirs qu’un gouverneur d’Etat des Etats-Unis d’Amérique, puisque ni l’un ni l’autre ne remet en cause le processus de destruction des souverainetés nationales dans l’Union européenne.

    Cela est fondamental, et l’histoire retiendra que Jean-Marie Le Pen fut le seul dirigeant politique à le dire à la nation.

    Il reste ensuite que les électeurs se trouvaient face à un duel entre le représentant de la droite libérale, costume rapiécé d’un patchwork de thèmes du Front national, et une représentante de la gauche, avec dans son sillage tous les cauchemars socialo-communistes de naguère. Nombreux sont ceux qui ont donc voulu conjurer le pire du pire, en votant Sarkozy. On ne peut pas leur donner tort, car les résultats montrent que la gauche et l’extrême gauche se sont fortement mobilisées en faveur de Ségolène Royal, et qu’ils ont donc fait la différence en votant malgré tout pour Sarkozy.

    Certains d’entre eux se sont sans doute aussi laissé prendre au numéro d’acteur du candidat de la « rupture » et de la défense de « l’identité nationale ». Ceux-là ne mettront pas longtemps à déchanter...

  • Les ennuis de Mouloud

    Le président du MRAP (et conseiller régional d’Ile-de-France) Mouloud Aounit va de déconfiture en déconfiture. En janvier dernier, un tiers des dirigeants de son lobby lui ont demandé de démissionner, en raison de son engagement comme co-président du comité de soutien à la candidature de Marie-George Buffet (décidément le MRAP n’est plus ce qu’il était). Il a alors démissionné de son poste de « porte-parole », mais s’est accroché à sa présidence.

    Mouloud Aounit avait décidé de se présenter aux législatives en Seine-Saint-Denis, bien sûr avec l’appui du parti communiste. Mais le parti communiste n’est plus non plus ce qu’il était, il fait maintenant dans la démocratie interne… Résultat, il y a trois semaines, les militants ont choisi le maire de La Courneuve, par 190 voix, contre… 20 à Aounit. Pour une claque, c’est une claque. Mais le Franco-Algérien pro-islamiste a quand même l’intention de se présenter. S’il a 2.000 soutiens. Et au nom de la « diversité »…

  • Ben oui...

    On apprend dans l’entourage de François Bayrou que son nouveau parti centriste s’appellera Mouvement démocrate, et non Parti démocrate.

    Il a mis du temps à se rendre compte que le sigle prêtait à plaisanterie... comment dit-on... homophobe...

  • Scoop

    Dupont-Aignan votera Sarkozy.

    Il vient de le dire aux Français, qui en sont tout ébahis.

  • Nucléaire : étonnante ignorance

    Royal : « Savez-vous quelle est la part du nucléaire dans notre électricité ? »

    Sarkozy : « Nous avons la moitié de notre électricité qui est d’origine nucléaire. »

    Royal : « Non, 17% seulement. »

    Sarkozy : « Ce n’est pas exact. »

    Royal : « Mais si, c’est ça. »

    Il n’y a pas si longtemps, pourtant, EDF martelait une publicité sur tous les médias (audiovisuels et imprimés) vantant le fait que 80% de l’électricité française était d’origine nucléaire.

    (Le taux exact est aujourd’hui de 78%. Le taux de 17% est celui de l’électricité d’origine nucléaire dans l’ensemble de la consommation d’énergie. Celui de 50% ne correspond à rien.)

  • Enfants handicapés : la colère feinte

    Le ministre de la Santé Philippe Bas publie un communiqué pour réfuter les propos de Ségolène Royal sur les enfants handicapés, et les chiffres qu’il donne, s’ils sont véridiques, réduisent à néant le motif de la « juste colère » de la candidate socialiste envers Nicolas Sarkozy.

    Selon Philippe Bas, il y a eu 160.000 enfants handicapés scolarisés à la rentrée 2006, contre moins de 90.000 en 2002. « De plus, 20.000 enfants handicapés bénéficient d’un accompagnement individualisé, contre 4.000 en 2003. »

    Le ministre rappelle que la loi du 11 février 2005 oblige les établissements scolaires à inscrire les enfants handicapés qui le demandent, et que Ségolène Royal a voté contre cette loi.

  • Cinq sur cinq

    Dans un entretien au Monde daté de demain, François Bayrou déclare : « Je ne voterai pas pour Sarkozy. »

    Il dit aussi que Ségolène Royal « s’en est plutôt bien sortie » lors du débat d’hier soir.

  • Derniers racolages

    Ségolène Royal affirme ce matin, en commentant un de ses propos du débat d’hier soir : « J’ai repris une des propositions de François Bayrou qui consiste à dire, et je crois qu’il a raison sur ce point, que toute la marge de manœuvre de la croissance qui dépassera les 2,5% sera entièrement consacrée à la réduction de la dette. »