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médias - Page 30

  • Le sous-préfet limogé

    Bruno Guigue, normalien, énarque, sous-préfet de Saintes depuis septembre dernier, a été limogé après avoir publié sur le site internet oumma.com une tribune intitulée Quand le lobby pro-israélien se déchaîne. Le ministère de l’Intérieur a fait savoir samedi (le 22 mars) que Michèle Alliot-Marie avait eu connaissance de ce texte « mercredi » (le 19), et avait « immédiatement décidé de mettre fin aux fonctions » du sous-préfet... La tribune date du 13 mars. Elle avait été dénoncée le 18 par Luc Rosenzweig sur RCJ (la radio de la communauté juive).

    Le préfet de Charente-Maritime martèle un seul argument : Bruno Guigue a « enfreint le devoir de réserve », l’« obligation de neutralité ». « Même s’il voulait publier un ouvrage sur les vases Ming, il devrait en référer. » Quelle triste blague...

    Bruno Guigue a écrit deux livres sur Israël et les Palestiniens, où il ne s’exprime pas autrement que dans sa tribune. Laquelle n’était d’ailleurs pas contre Israël, mais contre le « lobby pro-israélien » (citant nommément les intellectuels français signant une tribune du Monde). C’est cela qui ne pardonne pas.

    Ses deux livres sont disponibles en librairie. Ils sont publiés sous son nom. Ces deux livres enfreignent donc quotidiennement le devoir de réserve. D’autre part, Bruno Guigue avait déjà publié sur oumma.com pas moins de sept chroniques du même acabit. Il est donc grotesque de feindre la surprise.

    On n’est pas obligé d’être d’accord avec les outrances polémiques de Bruno Guigue. On n’est pas obligé non plus de juger judicieux de les publier sur un site islamiste. Il n’empêche qu’il s’agit de quelqu’un qui a longuement réfléchi à la question, et dont les arguments méritent d’être connus. Et débattus. Mais c’est précisément le débat sur cette question qui est interdit quand l’auteur appartient à un rouage de l’Etat, même s’il prend soin de ne pas indiquer sa fonction.

  • Censurer sans censurer

    Carlo Revelli (Agoravox), Thierry Crouzet (bonWeb, Le peuple des connecteurs) et le développeur Bertrand Couturier ont lancé un site de « social reading » intitulé CoZop (zone de coopération). Il s’agit d’une « sorte de club de lecture géant », une plateforme reprenant les textes publiés sur les blogs : «  coZop apprend à vous connaître pour vous délivrer les articles qui vous conviennent le mieux. » « Quand vous lancez une recherche sur coZop, le résultat sous forme de magazine dépend de vous et de votre histoire de lecteur. coZop a pour mission de trier automatiquement l’information et de vous éviter le piège du trop d’info tue l’info. Pour atteindre cet objectif, coZop republie dans leur intégralité les contenus dispersés sur le web. Les auteurs sont rémunérés au prorata des revenus générés. »

    Sur le blog de coZop, Thierry Crouzet a publié un texte intituté « Censure sur coZop ». Il dit que coZop ne censure aucun article, sauf ceux qui pourraient enfreindre la loi. Il ajoute aussitôt qu’« à titre personnel, de nombreux articles actuellement publiés sur coZop » lui « déplaisent, par exemple certains sites d’extrême droite » Mais il estime « que nous ne devons pas les interdire » D’abord parce que ce serait techniquement difficile (tout étant automatique). Et « par ailleurs, chacun a le droit d’exprimer ses idées. En les laissant surgir, leurs adversaires trouvent l’occasion de les combattre. C’est mieux que de voir se propager sournoisement sans la moindre opposition. »

    Donc il est bon que paraissent les articles d’extrême droite, car on peut ainsi les combattre... Il ne s’agit pas de se demander si l’auteur apporte quelque chose au débat, il s’agit a priori de le lire pour le combattre.

    Cela ne concerne que ce que M. Crouzet catalogue comme d’extrême droite. L’extrême gauche ne pose aucun problème. Les héritiers de Lénine, Trotski et Mao sont bienvenus. Les héritiers de saint Thomas d’Aquin ou de saint Louis, de Maurras ou de Barrès, sont des ennemis à combattre.

    Etant ouvertement lepéniste, je suppose que je suis catalogué comme d’extrême droite. Ce qui est curieux est qu’on soit venu me chercher. En effet, j’ai reçu le 12 février un courriel intitulé « Le blog d’Yves Daoudal sur coZop ». « Donnez plus de poids à vos idées », me disait-on... et l’on me suggérait de cliquer sur un lien. Je pensais que c’était pour avoir plus de précisions. Mais non. A peine avais-je cliqué que j’étais inscrit comme auteur sur coZop...

    Or Thierry Crouzet explique comment la plate-forme de « social reading » fonctionne de façon à ce que mes idées aient précisément le moins de poids possible :

    « Les lecteurs ne sont pas obligés de supporter les textes qui les insupportent. En pied de chaque article, vous pouvez les noter positivement ou négativement. Un article déprécié aura d’autant moins de chances d’apparaître en une. Plus un auteur est censuré par les lecteurs, plus la probabilité qu’il apparaisse en une des éditions de coZop diminue. En pratique, cela revient à cacher pour tous les lecteurs les articles qui déplaisent à la majorité. Certains auteurs ont déjà été éliminés des unes par ce procédé sans que nous ayons eut besoin de les censurer nous-mêmes. »

    « Plus un auteur est censuré par les lecteurs... » Non seulement la censure (Thierry Crouzet emploie bien le mot de « censure ») est plus efficace si on la fait exercer par de nombreuses personnes, mais en outre, puisque ce sont des anonymes, elle est invisible. Voilà un bel exemple de cyber-censure, discrète mais revendiquée comme telle.

    On remarque aussi qu’il s’agit de censurer « les articles qui déplaisent à la majorité ». C’est merveilleux, comme conception du débat des idées...

    Pour l’heure, ça ne fonctionne pas encore. Je viens de taper "Liban", "irak" et "islam" sur coZop, et le premier article qui apparaît chaque fois est la petite note que je viens de publier sur ces sujets.

    Il me semble qu’on peut parfaitement renverser le raisonnement de Thierry Crouzet. Il suffit de rechercher sur coZop les articles des immondes sites d’extrême droite (le mien de préférence, évidemment...) et de leur mettre systématiquement une note positive... On verra bien...

    A moins que je sois supprimé de coZop dans l’heure qui vient...

    Quoi qu’il en soit, allez y voir. L’initiative n’est pas sans intérêt.

  • Une découverte du Figaro Magazine

    C’est dans les pages politiques. Rubrique : Condidentiel…

    « Bruno Gollnisch a donné un nouvel exemple de son goût pour les références historiques lors de la manifestation organisée par le FN devant l’Assemblée nationale pour protester contre la ratification du traité de Lisbonne. Emporté par son élan, le vice-président du parti frontiste a vu dans les souverainistes hostiles à cet accord européen les descendants des patriotes qui, au début du XVe siècle, « n’ont pas accepté le honteux traité de Troyes livrant la France à l’étranger en pleine guerre de Cent Ans ».

    Les spécialistes de la politique française au Figaro Magazine n’ont jamais vu que la référence au traité de Troyes est un leitmotiv du Front national. C’était notamment dans les discours de Le Pen contre le traité de Maastricht, puis contre le traité d’Amsterdam, et surtout c’est dans tous ses discours du 1er mai. Puisque c’est en relation directe avec Jeanne d’Arc.

    Une référence qui permet d’espérer. Car si la France se livra à l’Angleterre par le traité de Troyes en 1420, et si le roi d’Angleterre devint de ce fait roi de France en 1422, il se leva une Pucelle qui fit sacrer le roi à Reims, lequel dénonça le traité.

  • Une première de Sarkozy : la grève de la télévision

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Voici donc encore une nouveauté que l’on doit à Nicolas Sarkozy : une grève spécifique de l’audiovisuel public. Du jamais vu depuis la fin de l’ORTF en 1974.

    Cette grève confirme que la décision du président de la République de supprimer la publicité sur les chaînes de France Télévision a été totalement improvisée.

    Un mois plus tard, les services de l’Elysée sont toujours incapables de dire clairement aux syndicats comment le manque à gagner sera compensé, ou aux Français comment ils vont encore se faire plumer.

    Dans ce domaine comme dans les autres, la baguette magique de Nicolas Sarkozy ne fonctionne plus, et les talents du prestidigitateur ne font plus illusion.

  • Pour une « info-éthique »

    Extrait du message de Benoît XVI pour la 42e Journée mondiale des communications sociales :

    Aujourd'hui, de façon toujours plus marquée, la communication semble avoir souvent la prétention non seulement de représenter la réalité, mais de la déterminer grâce au pouvoir et à la force de suggestion qu’elle possède. Il arrive par exemple que, dans certaines situations, les médias soient utilisés non pas pour remplir correctement leur rôle d'information, mais pour "créer" les évènements eux-mêmes. Cette périlleuse mutation de leur fonction suscite la préoccupation de nombreux pasteurs. Parce qu'il s'agit évidemment de réalités qui pèsent profondément sur toutes les dimensions de la vie humaine (morales, intellectuelles, religieuses, relationnelles, affectives, culturelles), mettant en jeu le bien de la personne, il faut réaffirmer que tout ce qui est techniquement possible n’est pas éthiquement praticable. L'impact des moyens de communication sur la vie de l'homme contemporain pose donc des questions que l’on ne peut éluder, et qui demandent des choix et des réponses qui ne peuvent être renvoyés à plus tard.

    Le rôle que les moyens de communication sociale ont joué dans la société doit désormais être considéré comme partie intégrante de la question anthropologique, qui apparaît comme un défi crucial du troisième millénaire. De manière identique à ce qui se passe dans le domaine de la vie humaine, du mariage et de la famille, et au sujet des grandes questions contemporaines concernant la paix, la justice et la sauvegarde de la création, sont en jeu, également dans le secteur des communications sociales, des dimensions constitutives de l'homme et de sa vérité. Lorsque la communication perd ses ancrages éthiques et échappe au contrôle social, elle finit par ne plus tenir compte du caractère central et de la dignité inviolable de l'homme, risquant de peser négativement sur sa conscience, sur ses choix, et de conditionner en fin de compte la liberté et la vie même des personnes. Voilà pourquoi il est indispensable que les communications sociales défendent jalousement la personne et respectent pleinement sa dignité. Un certain nombre de gens pensent qu’une "info-éthique" est aujourd'hui nécessaire dans ce domaine, de la même façon qu’il existe la bioéthique en médecine et dans la recherche scientifique liée à la vie.

    Il convient d’éviter que les médias deviennent le mégaphone du matérialisme économique et du relativisme éthique, véritables plaies de notre temps. Ils peuvent et doivent par contre contribuer à faire connaître la vérité sur l'homme, en la défendant devant ceux qui tendent à la nier ou à la détruire. On peut dire plus encore que la recherche et la présentation de la vérité sur l'homme constituent la vocation la plus haute de la communication sociale.

  • Pourquoi Agoravox va devenir une fondation... belge

    Une intéressante leçon de choses...

    Le célèbre site Agoravox, fondé par Carlo Revelli en 2005, revendique près de 30.000 rédacteurs inscrits, 1.000 modérateurs et un million de visiteurs par mois. Carlo Revelli explique qu’il a décidé de transformer Agoravox de société commerciale en fondation, afin de « garantir son indépendance et de préserver son avenir ».

    Depuis un an, Carlo Revelli a été approché par des sociétés « souhaitant investir dans Agoravox des fonds relativement importants ». A l’AFP, il précise qu’il a reçu des propositions entre 10 et 20 millions d’euros. « C’était très flatteur et très tentant mais cela risquait de pervertir le mode de fonctionnement. » En bref, l’investisseur cherche des profits, et c’est celui qui paie qui commande. Ce qui est contraire à l’éthique d’Agoravox. « D’autant plus que, vous vous en doutez, les investisseurs les plus intéressés exercent surtout dans les sphères classiques du pouvoir, de la finance et des médias traditionnels... » « En outre, lors de la dernière présidentielle (date à laquelle AgoraVox a eu une importante couverture médiatique), je me suis rendu compte des pressions ou menaces que nous pouvions subir et surtout de notre fragilité relative. »

    Pour préserver l’indépendance d’Agoravox tout en permettant son développement, Carlo Revelli a donc décidé de créer une fondation.En France, explique-t-il, il y a trois sortes de fondations : la « fondation d’entreprise » qui, comme son nom l’indique, est créée par une entreprise : elle est donc tributaire des décisions de l’entreprise ; la « fondation abritée » qui consiste à obtenir une reconnaissance de la part de la Fondation de France ou de l’Institut de France afin de bénéficier de leur statut d’utilité publique. « Mais pour ces deux instituts que j’ai contactés, curieusement la problématique de la liberté d’expression ne semble pas entrer dans leurs champs d’action... » Reste la « fondation reconnue d’utilité publique », mais il faut au moins un an pour obtenir ce statut, avec un apport minimum d’un million d’euros et surtout il faut accepter que le ministre de l’Intérieur siège au conseil d’administration...

    De ce fait, Agoravox va émigrer sans doute en Belgique (ou en Italie), où « la législation semble bien plus ouverte et favorable à ce type d’initiative d’intérêt général ».

  • 43 passages de Sarkozy sur TF1

    Nicolas Sarkozy est, logiquement, la personnalité la plus présente à la télévision. Mais à un niveau record (comme chacun l’a remarqué). Au cours du troisième trimestre, il est passé 43 fois sur TF1, 39 fois sur France 2, 36 fois sur France 3, 23 fois sur Canal +, 12 fois sur M6, 10 fois sur Arte.

    En numéro 2, on a eu Ségolène Royal sur TF1 (34 passages), François Hollande sur France 2 (13), François Fillon sur France 3 (19), François Fillon et Michèle Alliot-Marie sur Canal + (7 chacun), George Bush sur M6 (8), François Fillon sur Arte (6).

  • France 3 indésirable à Hénin-Beaumont

    Steeve Briois a envoyé une lettre ouverte à la direction de France 3/Nord-Pas-de-Calais pour demander des excuses à la journaliste qui a couvert l’affaire des agresseurs de Marine Le Pen et l’informer qu’en l’absence d’explications, il n’acceptera plus que la chaîne suive les militants du FN, « même au cours de la campagne municipale d’Hénin-Beaumont qui sera pourtant l’une des plus médiatisées ».

    A propos de cette campagne, on apprend que le PS aurait désormais choisi Marie-Noëlle Lieneman comme numéro 2 de la liste du maire sortant. On ne peut que se féliciter de ce parachutage de celle qui avait déjà été la béquille malheureuse de Jacques Mellick aux législatives de 2002, réagit Steeve Briois.

  • L’indépendance de la presse

    L’Est Républicain affirme que l’Elysée devrait annoncer dans la journée la séparation et le divorce de Nicolas et Cécilia Sarkozy (ce qu’on attend en fait depuis une semaine, tandis que les journaux restent muets).

    Cécilia est à Genève depuis quelques jours, comme l’a fait savoir La Tribune de Genève le 11 octobre. La presse française a attendu que l’information soit donnée par le journal suisse pour en parler à son tour...

    Voici le dernier paragraphe de cet article, qui se passe de commentaires :

    « Les ennuis de couple du président français ne sont plus du domaine de la sphère privée. Pourtant, la presse française ne sait toujours pas comment les aborder. Une question d'éthique? Pas seulement. Les patrons de presse sont tous amis avec le président. Tant que l'info n'est pas officielle, elle n'existe pas. »

    L'Est Républicain est héroïque...

  • Obsèques de Serge de Beketch

    Lu sur le Salon Beige :

    Les obsèques de Serge de Beketch auront lieu vendredi 12 octobre à 10h en l'église Sainte Odile, 2 avenue Stéphane Mallarmé dans le 17ème arrondissement de Paris (Métro Porte de Champerret).