Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a officiellement inauguré, ce matin, la mosquée de Strasbourg, qui est (pour le moment) la plus grande de France. Le ministre a chanté « l’islam de France » devant les représentants du Maroc, du Koweit, et de l’Arabie saoudite qui ont financé plus de la moitié de la mosquée (un bon quart du financement ayant été assuré par les collectivités locales, au plus complet mépris de la loi – l’islam ne fait pas partie des religions reconnues dans le système d’Alsace-Moselle).
Parmi d’autres sites de journaux, L’Express a reproduit la dépêche de l’AFP. On peut lire ceci à la suite :
Avertissement de modération: Le thème de cet article est sensible. Pour éviter tout dérapage, merci de nous aider à garder la sérénité au débat en respectant soigneusement notre charte des commentaires, les points, notamment, qui portent sur la discrimination, l'islamophobie, le racisme et le respect de l'autre. Tout message y contrevenant sera systématiquement et immédiatement modéré.
Ce mot de « modérer » m’amuse toujours par sa flagrante hypocrisie. Il s’agit évidemment de censure, mais la censure c’est pas bien.
De fait, on ne trouve dans les commentaires aucune critique de l’islam. Toute critique de l’islam est « islamophobe » et « raciste ». La preuve, s’il le fallait, qu’il s’agit bien d’une censure, et de plus en plus d’une autocensure : celle de la dhimmitude.
On constate d’autre part que les réponses de la rédaction de L’Express aux réactions sont rédigées par quelqu’un qui ne connaît rien à la question mais qui se pose en autorité suprême…
Deux exemples :
« Faut-il vous rappeler que la laïcité, telle qu'elle est définie par la loi notamment, consiste à mettre sur un pied d'égalité toutes les religions pas à nier leur existence ? »
Or la loi dit : « La République ne reconnaît aucun culte. »
« Rappelez-vous que Manuel Valls est ministre de l'Intérieur et des Cultes. Inaugurer des lieux de culte entre donc parfaitement dans ses attributions. »
Or Manuel Valls n’est pas davantage ministre des Cultes que ne l’étaient ses prédécesseurs. Il n’y a pas de ministre des Cultes dans la République laïque. Il y a seulement un « bureau central des cultes » au ministère de l’Intérieur.