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corée du nord

  • Ubu fait exécuter son oncle

    « Aux applaudissements incontestés » du Politbureau du Parti des Travailleurs, le tribunal militaire a condamné Jang Song-taek à la peine capitale, et le condamné a été aussitôt exécuté, ont annoncé les médias nord-coréens.

    Jang Song-taek, numéro 2 du régime, oncle de Kim Jong-un, avait été exclu du Parti le 3 décembre dernier. On le croyait seulement écarté du pouvoir. Mais il l’est de façon définitive…

    L’agence de presse de Corée du Nord a expliqué l’affaire de façon aussi objective que détaillée. Ça donne ça :

    « Le tribunal a examiné les crimes de Jang. Tous les crimes commis par l’accusé ont été prouvés au cours de l’audience et il les a avoués. L’accusé est le pire traître à la nation de tous les temps. Il avait perpétré des actes factieux anti-Parti et contre-révolutionnaires dans le but de renverser la direction de notre Parti et de l’Etat et le système socialiste. Depuis longtemps, Jang avait une sale ambition politique. Il n’osait pas relever la tête quand Kim Il-sung et Kim Jong-il étaient en vie. Mais il commencé à révéler sa vraie nature, pensant que c’était le moment pour lui de réaliser sa folle ambition en ce tournant historique du remplacement de la  génération de la révolution. » Il a donc avoué avoir fomenté un coup d’Etat et aussi avoir « amassé illégalement des fonds pour pouvoir acheter sa nomination et l’approbation de l’armée ».

    Jang Song-taek était le mari de la fille de Kim Il-sung, donc de la sœur de Kim Jong-il. Après la mort de Kim Il-sung il devint le chef des services de sécurité et de justice, et il fit généraux ses deux frères. Kim Jong-il malade lui confia une sorte de régence, en le faisant vice-président de la Commission de la Défense, membre du bureau politique du Parti et général.

    Son « crime », en dehors de faire de l’ombre à Kim Jong-un et de représenter l’ancienne génération, est semble-t-il qu’il avait l’oreille de Pékin et cherchait à infléchir la ligne de Pyongyang selon les désirs chinois.

  • En Corée du Nord

    Le directeur de l’orchestre Unhasu, et au moins 11 autres musiciens, chanteurs et danseurs de cet orchestre ou de l’orchestre de musique légère Wangjaesan ont été arrêtés le 17 août pour « pornographie », et fusillés en public le 20 août, tandis que leurs familles étaient envoyées en camp de concentration pour « trois générations », conformément à l’idéologie officielle de la culpabilité par association. Ces artistes étaient accusés de s’être filmés dans des ébats sexuels et d’avoir vendu les vidéos, notamment en Chine.

    Selon une source, des Bibles auraient été trouvées chez plusieurs condamnés.

    L’une des victimes est une célèbre chanteuse, Hyon Song-wol, qui fut il y a une dizaine d’années la « compagne » quasi officielle de l’actuel dictateur Kim Jong-un. Mais Kim Jong-il obligea son fils à rompre, et Hyon Song-wol fut mariée d’autorité à un militaire, tandis que Kim Jong-un se maria avec une autre chanteuse, Ri Sol-ju. Toutes deux étaient membres de l’orchestre Unhasu.

    Le 8 août dernier, la télévision nord-coréenne montrait Kim Jong-un applaudir Hyon Song-wol au cours d’un concert à Pyongyang.

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    Selon plusieurs sources, Kim Jong-un aurait continué à avoir des relations avec Hyon Song-wol depuis leur séparation apparente.

    Il est vraisemblable que la femme du dictateur ait exigé, et donc obtenu, l’exécution de sa rivale, notamment pour s’assurer que l’un de ses deux fils sera le 4e de la lignée des dirigeants depuis peu officiellement héréditaire.

    Et les deux orchestres auraient été dissous…

  • La Corée du Nord toujours plus ubuesque

    La presse coréenne (du sud) et chinoise fait état de modifications apportées aux « 10 principes pour l’instauration du système d’idéologie unique » qui régissent tout en Corée du Nord. Ces 10 principes du « parti des travailleurs » ne sont guère que dix variations sur l’obéissance absolue que tout Coréen doit au grand chef Kim Il-sung. Mais ils se déclinent en 65 clauses qui définissent concrètement cette obéissance.

    Les 10 principes avaient été modifiés lors de l’accession au pouvoir de Kim Jong-il, en 1994 : on avait ajouté son nom à celui du grand chef Kim Il-sung, devenu président éternel.

    Il fallait donc aussi que le nouveau chef, Kim Jong-un, modifie le texte à son tour. Il n’ajoute pas son nom à celui de son père et de son grand-père : il instaure officiellement un pouvoir héréditaire : la deuxième clause de l’article 10 dit désormais que le parti et la révolution seront « éternellement » portés par « la lignée de Paektu ». Paektu (ou Baekdu) est le nom de la plus haute montagne de Corée, où est né le peuple coréen, « en 2333 » avant Jésus-Christ. C’est au sommet de cette montagne que Kim Il-sung a élaboré son idéologie. C’est au sommet de cette montagne qu’est né Kim Jong-il, « envoyé par le ciel », et même « né du ciel », et donc appelé « Etoile brillante du Mont Paektu ». A la mort de Kim Jong-il (en 2011), a rapporté la presse de Corée du Nord, la glace du lac Chon, sur le Mont Paektu, s’est brisée dans un bruit assourdissant, déclenchant une terrible tempête de neige. Puis la tempête s’est arrêtée brusquement, laissant le soleil levant illuminer le sommet enneigé. Alors « la signature de Kim Jong-il est apparue sur la montagne, indiquant “Mont Paektu, montagne sacrée de la révolution” ». Kim Jong-un est lui aussi un « envoyé du ciel », et il est né au pied du Mont Paektu. La lignée de Paektu est donc la famille Kim.

    D’autre part, toute référence au socialisme et au communisme a été supprimée, comme cela avait déjà été fait dans la Constitution en 2009. Car la seule référence idéologique doit être coréenne : c’est la pensée du président éternel Kim Il-sung, autrement dit l’idéologie Juche (Djoutché), qui n’est rien d’autre que le marxisme-léninisme auquel s’ajoutent l’autarcie, un militarisme exacerbé, et le culte de la famille Kim.

    Les 65 clauses des 10 Principes ont été réduites à 60. Il y en a toutefois une nouvelle : la « force nucléaire » est « la colonne vertébrale du pouvoir militaire et de la solidarité économique de la nation ».

    Ce qui n’est pas rassurant, surtout après les rodomontades du printemps dernier sur ce chapitre.

    En outre, l’une des clauses dénonce désormais « les bourgeois qui trafiquent en devises étrangères », ainsi que « le factionnalisme, le régionalisme et le familisme » (étant donné que selon l’idéologie officielle la Corée du Nord est « une seule famille »).

    Ci-après les "10 Principes".

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  • Mgr François Borgia Hong Yong-ho

    Alors que la tension est extrêmement vive entre les deux Corées, les évêques de Corée du Sud ont décidé, lors de leur assemblée plénière, de demander à la Congrégation pour la cause des saints l’ouverture du procès en béatification de Mgr François Borgia Hong Yong-ho et de ses 80 compagnons, martyrs du régime de Kim Il-sung.

    Mgr Hong, né en 1906, ordonné prêtre en 1933, fut nommé vicaire apostolique de Pyongyang et sacré évêque en 1944. En 1962, pour protester contre les persécutions qui avaient commencé dès l’instauration du régime de Kim Il-sung en 1948, Jean XXIII fit du vicariat de Pyongyang un diocèse à part entière, avec comme premier évêque Mgr François Borgia Hong Yong-ho. C’était le 10 mars 1962. Depuis ce jour-là on n’a plus eu de nouvelles de Mgr Hong.

    Jusqu’ici, Rome a toujours déclaré qu’on ne pouvait pas exclure que l’évêque soit toujours vivant, dans un goulag local. Aujourd’hui il aurait 106 ans… Et il est toujours officiellement évêque de Pyongyang dans les registres de l’Eglise, car il n’est pas officiellement mort et il n’a pas été remplacé.

    Le christianisme, comme le bouddhisme, a été éradiqué en Corée du Nord. Toute autre religion que le culte du dictateur est prohibée.

    Le totalitarisme antireligieux s’accompagne d’une atroce hypocrisie : il y a très officiellement une église catholique à Pyongyang, avec une réunion de prière hebdomadaire (devant le portrait de Kim Il-sung). Mais il n’y a aucun prêtre. En Corée du Nord, il y a très officiellement, dûment enregistrés, 10.000 bouddhistes, 10.000 protestants, et 3.000 catholiques. Les catholiques sont adhérents de l’« Association des catholiques de Corée du Nord ». Rome n’a jamais accepté de recevoir les dirigeants de cette association, qui ne sont même pas des collabos schismatiques comme en Chine, mais purement et simplement des représentants du pouvoir.

    En 2007 a été ouvert le procès en béatification de Mgr Boniface Sauer et de ses 35 compagnons. Mgr Sauer, bénédictin allemand, était arrivé en Corée en 1909. Il fonda un séminaire, fut nommé vicaire apostolique, puis il fonda un monastère dont il devint abbé. C’est lui qui sacra évêque Mgr Hong. En 1949 le monastère fut fermé et détruit. Mgr Sauer mourut l’année suivante des suites de son incarcération.

  • Un mauvais signe en Corée du Nord…

    corée du nord

    C’est une première, et donc elle inquiète, surtout dans ce pays où d’invraisemblables superstitions officielles ont remplacé la religion : la mosaïque gigantesque (forcément) de Musan, représentant Kim Il-sung, le fondateur du régime, et son fils Kim Jong-il, s’est effondrée juste avant le début des grandioses célébrations du « Jour du soleil », 101e anniversaire de celui qui est toujours le président en titre de la Corée du Nord alors qu’il est mort depuis près de vingt ans.

    C’est la première fois qu’un symbole du régime s’écroule. Aussitôt ont circulé des rumeurs d’attentat. Mais selon les spécialistes de la Corée du Nord, c’est plutôt la corruption galopante qui est en cause : l’argent débloqué pour la construction a été détourné et le monument a été construit avec de mauvais matériaux. Il a suffi d’un coup de vent un peu fort pour le renverser… Mais ce n’est pas encore le vent de la liberté.

  • Corée du Nord: du communisme au cannibalisme

    Les observateurs constatent une recrudescence du cannibalisme en Corée du Nord, suite à une nouvelle aggravation de la famine.

  • Des titres incroyables (mais vrais)

    Celui de l’AFP :

    Le neveu du dirigeant nord-coréen qualifie son oncle de "dictateur"

    Et on se demande bien ce qui peut lui permettre de le qualifier ainsi.

    Celui du Nouvel Observateur :

    Le neveu de Kim Jong-un voit en lui un dictateur

    Et il est bien le seul.

    Celui du site de gauche Slate :

    Pour Kim Han-sol, le neveu de Kim Jong-un, la Corée du Nord est une dictature

    On lui laisse la responsabilité d’un tel propos.

    Celui du Parisien :

    Corée du Nord : «Mon oncle est un dictateur»

    C’est entre guillemets, on ne prend pas parti.

    Celui du Monde :

    Kim Jong-un traité de dictateur par son propre neveu

    Quelle honte que ce neveu.

    Tout le monde sait pourtant que la Corée du Nord est le paradis de la démocratie et des libertés.

  • Nouvelles d’Ubu

    Vendredi dernier la télévision nord-coréenne montrait un grand spectacle, genre Disneyworld, avec des personnages de bande dessinée qui dansaient (ce qui a provoqué les protestations de la société Walt Disney, qui n’avait donné aucune autorisation). Il y avait plusieurs tableaux, Mickey et Minnie, Winnie l'ourson, Blanche Neige, Dumbo, la Belle et la Bête. Chaque fois, on voyait en gros plan le « cher leader » Kim Jong-un applaudir. Il y eut aussi une version nord-coréenne de My way, des danseuses en minirobes, et aussi la projection de la scène finale de Rocky IV, quand le boxeur américain met KO le boxeur soviétique… Et Kim Jong-un d’applaudir de plus belle…

    Cette soirée faisait partie d’un « plan grandiose visant à apporter cette année un tournant sensible à la littérature et à l'art », selon l’agence de presse officielle.

    On savait que Staline était fou des comédies musicales américaines, et que Kim Jong-il avait une énorme collection de films américains, mais tout cela était resté secret. Les observateurs se demandent ce que signifie la soirée de vendredi. Si tant est que ce puisse avoir un sens.

    D’autre part Kim Jong-un était en compagnie d’une jeune femme, comme lors de ses précédentes apparitions publiques. Les spécialistes se sont demandé qui ce pouvait être. En fait il s’agit d’une chanteuse qui eut son heure de gloire en Corée du Nord il y a une dix, quinze ans. D’un stalinisme kitchissime