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Liturgie - Page 91

  • Saint Jean Gualbert

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    Fresque de l’église de la Sainte Trinité de Florence, fondée par les moines de saint Jean Gualbert (Vallombrosains) peu après la mort du fondateur (fin du XIe siècle), et plusieurs fois reconstruite.

    L’œuvre est de Neri di Bicci, XVe siècle. Elle montre saint Jean Gualbert au milieu des saints de la famille bénédictine de Vallombreuse. Le saint porte un livre sur lequel est écrit :

    Deum timete. Fraternitatem diligite. Terrena ista pro nihilo computate.

    Craignez Dieu. Aimez la fraternité. Comptez pour rien ces choses de la terre.

    Ces commandements (les deux premiers sont issus de la première épître de saint Pierre) se retrouvent sur la mosaïque de Giulio Bargellini (1933) dans la chapelle latérale de la basilique romaine Sainte-Praxède dédiée à saint Jean Gualbert.

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  • La Saint Benoît d’été

    Dans le calendrier romain, c’est un jour de férie, avec éventuellement mémoire du pape saint Pie Ier. Dans les monastères bénédictins, c’est la grande « solennité de saint Benoît », pendant estival et plus festif de la fête de saint Benoît qui tombe toujours pendant le carême. Dans les monastères français, c’est plus précisément, et cela depuis le VIIIe siècle, la fête de la « translation des reliques de notre saint Père Benoît » à l’abbaye de Fleury, c’est-à-dire de Saint-Benoît sur Loire.

    Il y a donc pour les monastères français un office propre (outre le propre bénédictin), qui comporte notamment une hymne des vêpres, qu’on doit à Pierre le Vénérable, abbé de Cluny au XIIe siècle. Parmi les autres pièces propres, les antiennes de Magnificat et de Benedictus :

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  • 5e dimanche après la Pentecôte

    L’introït est une très humble mais confiante prière, illuminée par le verset qui en chante l’exaucement en Dieu.

    Exáudi, Dómine, vocem meam, qua clamávi ad te : adiútor meus esto, ne derelínquas me neque despícias me, Deus, salutáris meus.
    Dóminus illuminátio mea et salus mea, quem timébo ?

    Exaucez, Seigneur, ma voix qui a crié vers vous : soyez mon aide, ne m’abandonnez pas, et ne me méprisez pas, ô Dieu, qui opérez mon Salut.
    Le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui craindrais-je ?

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  • De la Sainte Vierge le samedi

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    Fra Angelico (musée de Berne)

    Sit vobis tamquam in imágine descrípta virgínitas vitáque beátæ Maríæ, de qua, velut in spéculo, refúlget spécies castitátis et forma virtútis. Hinc sumátis licet exémpla vivéndi, ubi tamquam in exemplári, magistéria expréssa probitátis, quid corrígere, quid effúgere, quid tenére debeátis, osténdunt. Primus discéndi ardor nobílitas est magístri. Quid nobílius Dei Matre ? Quid splendídius ea, quam spiendor elégit ? Quid cástius ea, quæ corpus sine córporis contagióne generávit ? Nam de céteris eius virtútibus quid loquar? Virgo erat non solum córpore, sed étiam mente, quæ nullo doli ámbitu sincérum adulteráret afféctum.

    Contemplez, comme une image dessinée devant vous, la virginité et la vie de la bienheureuse Marie. Comme en un miroir, y resplendit, éclatant, un exemple de chasteté, un modèle de vertu. Vous trouverez là les normes de votre conduite et, comme tracés d’avance pour vous, de clairs enseignements de vie irréprochable qui vous diront ce qu’il faut corriger, éviter, observer. Le meilleur stimulant pour apprendre, c’est l’excellence du maître. Or, qui est plus excellent que la Mère de Dieu ? Qui est plus splendide qu’elle ? La splendeur elle-même l’a choisie. Qui est plus chaste qu’elle ? Son corps a enfanté sans commerce charnel. Et que dire de ses autres vertus ? Vierge, elle l’était, non seulement dans son corps, mais aussi dans son âme, où nul fourbe calcul n’a jamais corrompu la pure vigueur de l’amour.

    Saint Ambroise, Des Vierges, 2, 2. Lecture des matines.

  • Sainte Elisabeth de Portugal

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    Sainte Elisabeth de Portugal et sa grand-tante sainte Elisabeth de Hongrie (avec ses trois couronnes de vierge, martyre et confesseur, bien qu’elle fût mère de trois enfants), par Petrus Christus (vers 1457-1460). Magnifique sérénité, qui est une caractéristique de ce peintre, et qui illustre ici particulièrement la réputation d’artisan de paix de sainte Elisabeth.

    Petrus Christus était le chef de la corporation des peintres de Bruges (où il y avait notamment van Eyck et Memling). Il faisait partie de la confrérie Notre Dame de l’Arbre Sec, fondée par le duc de Bourgogne Philippe le Bon qui avait sa cour à Bruges. La duchesse était Isabelle de Portugal qui faisait partie de la confrérie.

    La Vierge à l’Arbre Sec est aussi une œuvre de Petrus Christus.

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  • Saints Cyrille et Méthode

    Слава вам, братья, славян просветители,
    Церкви славянской святые отцы.
    Слава вам, правды Христовой хранители,
    Слава вам, грамоты нашей творцы!

    Gloire à vous, frères, éducateurs des Slaves,
    Saints pères de l'Église des Slaves.
    Gloire à vous, gardiens de la vérité du Christ,
    Gloire à vous, créateurs de notre alphabet !

    Будьте ж славянству звеном единения,
    Братья святые Мефодий, Кирилл.
    Да осенит его дух примирения
    Вашей молитвой пред Господом Сил!

    Soyez pour les Slaves le lien de l'unité,
    Frères Saint Méthode et Saint Cyrille.
    Que règne l'esprit de réconciliation
    Par votre prière devant le Seigneur des Puissances !

    (Texte de Mikhaïl Rosenheim, 1820-1887).

  • Saint Antoine-Marie Zaccaria

    Lettre à Barthélémy Ferrari, son bras droit à la direction de sa fondation les Clercs réguliers de saint Paul (barnabites).

    Antonio_Maria_Zaccaria.jpgBien cher ami dans le Christ, pourquoi vous laisser aller au doute ? N'avez-vous donc pas senti en toute cette affaire qu'il ne vous a jamais manqué de quoi donner à ceux qui étaient dans le besoin ? Il n'y a rien de tel que l'expérience pour inspirer foi et confiance. Ceux qui vous sont bien attachés n'ont pas eux-mêmes les richesses spirituelles de saint Paul ou de sainte Madeleine mais ils ont confiance en celui qui les a enrichis l'un et l'autre : grâce à votre foi et à la leur, Il viendra en aide à toutes les personnes que vous dirigerez.

    Soyez bien certain que, avant que vous ne parliez et pendant que vous parlez, le Crucifié précédera et accompagnera non seulement vos paroles mais encore toutes vos saintes intentions. Paul disait qu'il allait jusqu'à la limite que le Christ lui avait fixée (2 Co 10, 13). Quant à vous, le Christ vous a promis, pour mesure de vos forces, que vous arriveriez à transpercer les cœurs jusqu'à la moelle. Ne voyez-vous pas que, de ses propres mains, il vous en a ouvert les portes ? Qui donc vous empêchera d'y entrer et de changer totalement ces cœurs au point de les renouveler et de les orner de vertus ? Absolument personne : ni le démon, ni aucune créature.

    Ne vous laissez pas arrêter par les difficultés que vous pourriez rencontrer dans la prédication ou les autres œuvres : comme la fréquentation de l'école fait disparaître progressivement l'ignorance et comme l'emploi du fer le rend de plus en plus brillant, ainsi on se perfectionne par la pratique dans les choses spirituelles. Paul ne fut pas au début ce qu'il a été dans la suite. Il en est de même des autres. Ayez donc confiance et soyez certains que vous ne construirez, sur les fondations de saint Paul, ni en paille ni en bois mais en or et en pierres précieuses, et les cieux répandront sur vous et les vôtres tous leurs trésors.

    Fils chéri, ce fardeau que vous portez, je le porte avec vous et peut-être vous en rendez-vous déjà compte. Je ne puis m'empêcher d'être à toute heure avec vous, car mon cœur ne saurait être que là où se trouve le vôtre. Ne craignez donc pas de vous tromper : la liberté très étendue que je vous ai toujours donnée doit être pour vous la garantie que tout ira pour le mieux et pour le bien de tous.

  • La messe des voyageurs

    Parmi les messes votives il y a celle pour les pèlerins et les voyageurs, qui peut être célébrée un jour de férie notamment pour les départs en vacances…

    Voici ce qu’il en est dit dans « L’année chrétienne contenant les messes votives de toute l’année », 1701, tome 13. A l’époque il n’y avait pas les congés payés… (Le livre n’est pas signé mais il mais il est de Nicolas Le Tourneux – une des bêtes noires de dom Guéranger….)

    Toute personne bien instruite dans l’Eglise, dit saint Augustin, doit savoir de quelle patrie nous sommes citoyens, quel et le lieu de notre exil ; que le péché est la cause de notre bannissement, et que la grâce qui nous fait retourner dans notre bienheureuse patrie est a rémission des péchés et la justification où nous établit la miséricorde de Dieu. Les chrétiens sont donc tous pèlerins et voyageurs sur la terre. A ce grand voyage se rapportent non seulement cette messe votive, mais généralement toutes nos œuvres. Les bonnes nous y font avancer. Les mauvaises nous reculent ou nous égarent. Il se peut faire sans que le corps change d’habitation ou de lieu, comme on le voit, par exemple, dans les religieux et religieuses qui sont enfermés dans la clôture de leurs monastères. Il se fait même plus sûrement de cette manière ; étant certain que le repos de la solitude et de la retraite contribue bien davantage à faire mener une vie sainte que les voyages qui dissipent ordinairement beaucoup ceux qui les entreprennent. Vivre en repos et faire ce que l’on a à faire, est le conseil que l’Apôtre donne. Ce qui a fait dire à l’auteur de l’Imitation de Jésus-Christ que ceux qui voyagent fréquemment se sanctifient rarement.

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  • 4e dimanche après la Pentecôte

    L’Année liturgique donne la Préface assignée à ce jour avant la réforme de saint Pie V. Dans la patrologie de Migne, on la trouve en appendice du Liber Sacramentorum de Grimald abbé de saint-Gall (IXe siècle), parmi d’autres présentées comme très anciennes et que l’on peut chanter si elles plaisent et si on les comprend… L’éditeur de ces textes, Jacques de Pamele, (XVIe siècle) indique qu’il a retrouvé nombre de ces préfaces dans le sacramentaire ambrosien et dans le sacramentaire gélasien, ou dans des manuscrits qu’il a édités, ce qu’il indique par un A, un G ou Ms. Mais celle-ci est l’une des rares qui ne portent aucune référence. Toutefois, dans le Sacramentaire grégorien édité par le mauriste dom Nicolas-Hugues Ménard (XVIe siècle également), la préface est de saint Grégoire le Grand.

    On notera qu’elle était assignée, tant selon Grimald que Menard, au jeudi après les Cendres.

    Vere dignum tibi gratias agere, æterne Deus. Quoniam illa festa remanent, quibus nostræ mortalitati procuratur immortale commercium, ac temporali vitæ subrogatur æternitas, et de peccati pœna peccata mundantur, mirificisque modis conficitur de perditione salvatio, ut status conditionis humanæ, qui per felicitatis insolentiam venit ad tristitiam, humilis et modestus ad æterna gaudia redeat per mœrorem.

    C’est une chose vraiment digne de vous rendre grâces, Dieu éternel. Car voici que sont à nous ces jours solennels où notre mortalité se voit offrir un commerce immortel : à la vie du temps se substitue l’éternité, la peine du péché purifie les péchés, et, par un procédé merveilleux, de la perte sort le salut ; ainsi l’état de l’humaine condition qu’une arrogante félicité avait conduite à tristesse, est ramené dans une humble retenue par la douleur aux joies éternelles.

  • La Visitation

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    Eglise de la Sainte Croix, Pelendri (Limassol), Chypre, XIVe siècle.

    Lorsque le Rédempteur de notre race fut venu, il alla aussitôt près de Jean, son ami, tandis que celui-ci était encore dans le sein de sa mère. Du sein d’Élisabeth, Jean reconnut Jésus-Christ dans le sein de Marie ; et faisant tressaillir son enveloppe naturelle, il s’écrie : Je vois le Seigneur, qui a établi des limites à la nature et je n’attends pas le temps de naître : le terme des neuf mois ne m’est point ici nécessaire, car j’ai en moi celui qui est éternel ; je sortirai de cette demeure ténébreuse, je prêcherai la connaissance sommaire de choses admirables.

    Je suis un signe : je présagerai l’avènement du Christ.

    Je suis une trompette : j’annoncerai le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu.

    Je retentirai comme une trompette, je bénirai la langue de mon père et la délierai afin qu’elle parle.

    Je retentirai comme une trompette, et je vivifierai le sein de ma mère.

    Tu vois, ô bien-aimé, combien ce mystère est nouveau et admirable. Jean n’est pas encore né, et il s’exprime par des tressaillements ; il ne paraît pas encore, et il adresse des menaces ; il n’est pas encore en état de pousser des cris, et il se fait entendre par des actes ; il n’a pas commencé sa vie, et il publie la gloire de Dieu ; il ne voit pas encore la lumière, et il montre le Soleil ; il n’est pas encore mis au monde, et il se hâte d’agir en précurseur. Car, à la présence du Seigneur, il ne peut plus se contenir, il ne supporte pas d’attendre le terme fixé par la nature ; mais il s’efforce de rompre la prison du sein de sa mère et il s’applique à faire connaître d’avance l’avènement du Sauveur. Il est arrivé, dit-il, celui qui brise les entraves : et pourquoi, moi, reste-je là enchaîné, et suis-je là pour y demeurer ? Le Verbe est arrivé pour constituer toutes choses : et moi je reste encore ici captif ! Je sortirai, je courrai en avant, à tous je dirai bien haut : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ».

    Mais dis-nous, Jean, comment, encore enfermé dans l’obscure demeure du sein maternel, peux-tu voir et entendre ? Comment contemples-tu les choses divines ? Comment peux-tu avoir des tressaillements et des transports ?

    C’est là, dit-il, un grand mystère qui s’accomplit, et un acte qui dépasse l’intelligence humaine. Il faut bien que j’innove dans l’ordre naturel, à cause de celui qui doit innover dans l’ordre surnaturel.

    Je vois, étant encore dans le sein de ma mère, parce que le Soleil que porte le sein virginal m’éclaire et me fait voir.

    Mes oreilles entendent parce que je nais pour être la voix de celui qui est le Verbe par excellence.

    Je jette des exclamations, parce que je considère le Fils unique de Dieu enveloppé de chair.

    J’exulte, parce que je vois le Créateur de l’univers s’approprier la nature humaine.

    Je suis transporté, parce que le Rédempteur du monde a pris un corps.

    Je suis le Précurseur de son avènement, et je viens en quelque sorte au-devant de vous pour en témoigner.

    Saint Jean Chrysostome, lecture des matines.