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Liturgie - Page 578

  • 4e dimanche après la Pentecôte

    L'évangile est celui de la première pêche miraculeuse, que saint Luc est seul à raconter. Elle donne tout son sens à la fin de l'histoire, que rapportent aussi Matthieu et Marc, quand Jésus dit à Pierre et à Simon qu'ils deviendront pêcheurs d'hommes, et qu'ils le suivent.

    L'attitude de Pierre montre qu'il a perçu en profondeur la signification de la pêche miraculeuse : la présence divine, qui le remplit d'effroi. « Eloigne-toi de moi, Seigneur, je suis un homme pécheur. »

    « N'aie pas peur », lui répond Jésus. « Désormais, ce sont des hommes que tu prendras. »

    Il est intéressant de noter que le verbe grec est zogreo, qui veut dire « prendre vivant », et qui a aussi pour sens « rendre à la vie ».

    Car c'est bien ce que feront les apôtres après la Pentecôte, et l'Eglise après eux : prendre les hommes pour les « rendre à la vie ». Par le baptême... dans l'eau, et l'Esprit.

  • Quem terra, pontus, sidera colunt

    Quem terra, pontus, sidera,
    Colunt, adorant, prædicant,
    Trinam regentem machinam
    Claustrum Mariæ bajulat.

    Cui luna, sol et omnia
    Deserviunt per tempora,
    Perfusa cæli gratia,
    Gestant puellæ viscera.

    Beata Mater munere,
    Cujus, supernus Artifex
    Mundum pugillo continens,
    Ventris sub arca clausus est.

    Beata cæli nuntio,
    Fecunda Sancto Spiritu,
    Desideratus gentibus,
    Cujus per alvum fusus est.

    Jesu, tibi sit gloria,
    Qui natus es de Virgine,
    Cum Patre, et almo Spiritu,
    In sempiterna sæcula. Amen.

    Celui que la machine ronde
    Adore et loue à pleines voix,
    Qui gouverne et remplit le ciel, la terre, et l'onde,
    Marie en soi l'enferme, et l'y porte neuf mois.

    Ce grand roi, que de la nature
    Servent l'un et l'autre flambeau,
    D'un flanc que de la grâce un doux torrent épure
    Devient l'enflure sainte et le sacré fardeau.

    O mère en bonheur sans égale,
    De qui l'artisan souverain
    Daigne souffrir neuf mois la prison virginale,
    Lui qui tient l'univers tout entier en sa main ;

    Qu'heureuse te rend ce message
    Que suivent tes soumissions,
    Par qui le Saint-Esprit forme en toi ce cher gage,
    Ce Fils, ce desiré de tant de nations !

    Gloire à toi, merveille suprême,
    Dieu par une vierge enfanté !
    Même gloire à ton Père, au Saint-Esprit la même,
    Et durant tous les temps et dans l'éternité !

    (Hymne des matines de l'office de la Sainte Vierge, de Venance Fortunat, traduction Pierre Corneille)

  • Saints Jean et Paul

    Saint Ambroise parle ainsi de ces martyrs dans la préface : « Les bienheureux martyrs Jean et Paul ont véritablement accompli ces paroles de David : « Ah! que c'est une chose bonne et agréable que les frères soient unis ensemble » (Ps. 132) ; le même sein leur donna le jour, la même foi les unit, le même martyre les couronna et la même gloire est leur partage dans le même Seigneur. »

    (Jacques de Voragine, Légende dorée. Il est à noter que saint Ambroise est devenu évêque de Milan 12 ans après le martyre de ces deux saints.)

    Notice du bréviaire.

    Saints Jean et Paul, saint Hilaire, Clovis, saint Bernard.

  • Saint Guillaume de Verceil

    Extraits de la lettre de Pie XII au père abbé de Montevergine, à l'occasion du 8e centenaire de la mort de saint Guillaume, le 16 juin 1942.

    Le VIIIe siècle écoulé après la mort bienheureuse de saint Guillaume, abbé, fondateur de l'abbaye et du sanctuaire de Monte Vergine, étant proche de son terme, il semble tout à fait opportun d'entourer d'un souvenir reconnaissant et de célébrer par des solennités religieuses les vertus et les mérites d'un tel homme, ainsi que les faits mémorables de ses moines. Dieu qui, au cours des siècles, a orné et ennobli l'Italie bien-aimée d'une si nombreuse postérité de saints, qui l'a faite mère auguste de grands hommes, a suscité Guillaume de Verceil comme un flambeau merveilleux qui, par l'éclat d'une pure doctrine et l'exemple d'une vertu extraordinaire, devait éclairer le peuple chrétien, et spécialement dans les régions méridionales de l'Italie, le ramener à la pureté de la discipline de l'Evangile.

    Issu d'une noble famille, Guillaume, se sentant appelé par la volonté divine à s'occuper de choses plus nobles, quitte, à la fleur de l'âge, sa patrie et sa maison, afin de vivre seul avec Dieu et de pouvoir venir en aide au prochain. Alors que pour mener une vie toute céleste, il s'était retiré dans la solitude du Monte Vergine, bientôt l'éclat de ses remarquables vertus attira sur sa personne les regards et les pensées des habitants du voisinage, et entraîna plusieurs prêtres à s'adonner sous sa direction avec plus d'ardeur au service de Dieu. Aidé par les ressources fournies par des bienfaiteurs, il construisit, sur la montagne, sur les ruines d'un temple païen, une petite église dédiée à la Mère de Dieu. Ensuite, sachant que c'était la volonté de Dieu, il parcourut les régions de l'Italie du Sud pour y répandre l'Evangile du Christ, consolant et secourant par des bienfaits surnaturels les pauvres et les humbles, rappelant les riches et les puissants à la pratique des préceptes évangéliques et devint célèbre par sa réputation de thaumaturge. Il établit plusieurs monastères, parmi lesquels la célèbre abbaye du Saint-Sauveur, et surtout, il jouit d'une grande autorité et faveur à la cour de Roger, roi des Normands. Les moines de l'abbaye de Monte Vergine reçurent de leur saint fondateur cet héritage de vertus et de bienfaits et, ayant embrassé la règle de saint Benoît, le transmirent à ceux qui vinrent après eux. (...)

    Que saint Guillaume, qui, citoyen de la cour céleste, ne brûle pas maintenant d'une charité moindre que celle qui l'enflammait pendant sa vie terrestre, obtienne les dons les plus abondants de la miséricorde divine à ceux qui l'invoqueront et que, protecteur et aide toujours présent de ses fils, il leur accorde de s'enrichir des trésors de la religion et de la piété, de jouir de la paix d'une conscience pure, annonciatrice du bonheur éternel ! Qu'il donne à l'Italie bien-aimée, dont il est le céleste protecteur et un modèle de vertu, de pouvoir ajouter aux antiques gloires de la civilisation chrétienne des gloires nouvelles et plus abondantes et d'être florissante en toute manière.

  • Nativité de saint Jean Baptiste

    La fête de ce jour, frères très chers, est consacrée par la naissance illustre de saint Jean Baptiste. En effet, il fut envoyé dans ce monde par une disposition divine non seulement pour être exalté lui-même de la gloire des prophètes, mais aussi pour confirmer les prédictions de tous les prophètes. Ce n'est donc pas sans raison que nous l'entourons maintenant d'une vénération toute particulière, puisque par une grâce insigne, dernier prophète du Rédempteur du monde, il est le premier à le montrer.

    Il est le seul parmi les prophètes, en effet, qui mérite de voir de ses propres yeux et d'annoncer comme présent notre Seigneur Jésus-Christ alors que les autres l'ont connu par avance comme venant dans les temps lointains. C'est lui qu'Isaïe, inspiré de Dieu annonce quand il dit: «Une voix crie dans le désert: Prépare le chemin du Seigneur.» (Is 40, 3) C'est bien à propos, frères très chers, que le bienheureux Jean a été prédit comme une voix, lui qui est envoyé comme héraut et témoin du Verbe céleste.

    C'est lui dont l'ange Gabriel annonce la naissance, le nom et le mérite. C'est lui qu'un jugement d'appréciation divine place avant tous les mortels, selon la parole du Seigneur: «Parmi les enfants des femmes, il n'en a pas surgi de plus grand que Jean Baptiste.» (Mt 7, 28). Comme il est bien dit qu'il n'y a point de plus grand que lui parmi les enfants des femmes! Car il est en tous points supérieur à Jean celui qui est né d'une vierge.

    Tout ceci bien considéré, très chers frères, quelle grande révérence, combien de dévotion devons-nous lui témoigner! Pour qu'il soit entouré d'honneur, il fut prédit par l'Esprit-Saint, promis par un ange, loué par le Seigneur et consacré par la gloire immortelle d'une sainte mort. Il convenait, en effet, qu'au mystère de sa nativité succède une vie admirable et qu'une mort, offerte pour Dieu, parachève une vie sainte et parfaite. Aussi, frères, aujourd'hui, par tout l'univers, l'Église du Christ célèbre unanime, dans la fête débordante de joie de cette nativité, les prémices du témoin très fidèle, qui révéla au monde stupéfait la présence parmi les mortels des joies de l'éternité. « Æterna mortalibus adesse gaudia »...

    (Saint Maxime de Turin, homélie 67)

    « Ad Benedictus pulsatur campana maior »

    et pour apprendre la gamme...

  • Vigile de la nativité de saint Jean-Baptiste

    La fête de la Nativité de saint Jean Baptiste est étroitement liée à la fête de Noël (elle fut même appelée la Noël d'été), et la liturgie de la vigile est en quelque sorte l'« avent » de saint Jean-Baptiste.

    Cette fête est l'une des plus anciennes du calendrier chrétien. Elle est célébrée le 24 juin tant dans les Eglises orientales que dans l'Eglise latine.

    Mais on remarque que dans le calendrier byzantin elle est la suite de la fête de ce jour.

    Le 23 juin, en effet, c'est la fête de la Visitation. Or les byzantins célèbrent toujours, le lendemain des grandes fêtes, le principal protagoniste de la fête. Et l'on voit que ce protagoniste, ici, est saint Jean-Baptiste, qui tressaille dans le sein de sa mère à la rencontre de Jésus qui vient tout juste d'être conçu. C'est par la Visitation en effet que Jean-Baptiste est sanctifié : on peut donc célébrer sa naissance, le lendemain, seule naissance humaine qui soit sainte en dehors de celles de Jésus et de sa Mère.

  • Saint Paulin de Nole

    Fin de la catéchèse de Benoît XVI, le 12 décembre 2007, sur saint Paulin de Nole (dont j'avais résumé la vie le 22 juin 2007).

    Saint Paulin n'écrivit pas de traités de théologie, mais ses chants et sa correspondance intense sont riches d'une théologie vécue, imprégnée par la Parole de Dieu, constamment étudiée comme une lumière pour la vie. Le sens de l'Eglise comme mystère d'unité apparaît en particulier. Il vivait surtout la communion à travers une intense pratique de l'amitié spirituelle. Paulin fut un véritable maître à cet égard, faisant de sa vie un carrefour d'esprits élus : de Martin de Tours à Jérôme, d'Ambroise à Augustin, de Delphin de Bordeaux à Nicetas de Remesiana, de Victrix de Rouen à Rufin d'Aquilée, de Pammachius à Sulpice-Sévère, et à tant d'autres encore, plus ou moins célèbres. C'est dans ce climat que naissent les pages intenses écrites à Augustin. Au delà du contenu de chaque lettre, on est impressionné par la chaleur avec laquelle le saint de Nole célèbre l'amitié elle-même, en tant que manifestation de l'unique Corps du Christ animé par l'Esprit Saint. En voici un passage significatif, au début de la correspondance entre les deux amis : « Il ne faut pas s'émerveiller si, bien qu'étant loin, nous sommes présents l'un à l'autre et sans nous être connus nous nous connaissons, car nous sommes les membres d'un seul corps, nous avons un unique chef, nous sommes inondés par une unique grâce, nous vivons d'un seul pain, nous marchons sur une unique voie, nous habitons la même maison » (Ep. 6, 2). Comme on peut le voir, une très belle description de ce que signifie être chrétiens, être Corps du Christ, vivre dans la communion de l'Eglise. La théologie de notre époque a précisément trouvé dans le concept de communion, la clef pour aborder le mystère de l'Eglise. Le témoignage de saint Paulin de Nole nous aide à percevoir l'Eglise, telle que nous la présente le Concile Vatican II, comme un sacrement de la communion intime avec Dieu et ainsi de l'unité de nous tous et enfin de tout le genre humain.

  • 3e dimanche après la Pentecôte

    Ce dimanche, on peut célébrer dans les paroisses la solennité du Sacré-Cœur, dont la fête a eu lieu vendredi.

    On a remarqué la semaine dernière que l'évangile du deuxième dimanche après la Pentecôte correspondait de façon providentielle à la Fête Dieu. Cette fois, c'est toute la liturgie de ce dimanche qui correspond à la fête du Sacré-Cœur (qui ne date que de la fin du XVIIe siècle, et même de 1856 comme fête de toute l'Eglise latine). Elle chante en effet la divine miséricorde du Christ.

    « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux », disent les pharisiens, dégoûtés par une telle attitude. Mais Jésus leur explique qu'il est le berger venu chercher la brebis perdue, et il fait savoir à ces pisse-vinaigre que la joie céleste vient de la conversion des pécheurs vaincus par un rayon de l'amour divin, et non de la fidélité formelle de ceux qui se croient justes.

  • Et Hevam transfunderet in Mariam

    Il est un homme et une femme qui nous ont fait énormément de mal ; mais grâce à Dieu, il y eut aussi un homme et une femme pour tout réparer et même avec un grand gain de grâces ; il n'en est point du don comme de la faute, et la grandeur du bienfait que nous avons reçu dépasse de beaucoup la perte que nous avions faite. En effet, dans sa prudence et clémence extrêmes, l'ouvrier qui nous a faits n'a point achevé de rompre le vase déjà fêlé, mais il le répara complètement, si bien, que de l'ancien Adam, il nous en fit un nouveau, et transvasa Eve dans Marie.

    (Lecture des matines : début de l'homélie de saint Bernard pour le dimanche dans l'octave de l'Assomption)

  • Fête du Sacré Cœur

    Lettre du pape Benoît XVI aux prêtres pour l'Année sacerdotale.

    Chers Frères dans le sacerdoce,

    En la prochaine solennité du Sacré-Cœur de Jésus, vendredi 19 juin 2009 - journée traditionnellement consacrée à la prière pour la sanctification des prêtres -, j'ai pensé ouvrir officiellement une « Année sacerdotale » à l'occasion du 150e anniversaire du « dies natalis » de Jean-Marie Vianney, le saint patron de tous les curés du monde [1]. Une telle année, qui veut contribuer à promouvoir un engagement de renouveau intérieur de tous les prêtres afin de rendre plus incisif et plus vigoureux leur témoignage évangélique dans le monde d'aujourd'hui, se conclura en la même solennité de l'année 2010.

    « Le Sacerdoce, c'est l'amour du cœur de Jésus », avait coutume de dire le Saint Curé d'Ars [2]. Cette expression touchante nous permet avant tout d'évoquer avec tendresse et reconnaissance l'immense don que sont les prêtres non seulement pour l'Église, mais aussi pour l'humanité elle-même. Je pense à tous ces prêtres qui présentent aux fidèles chrétiens et au monde entier l'offrande humble et quotidienne des paroles et des gestes du Christ, s'efforçant de Lui donner leur adhésion par leurs pensées, leur volonté, leurs sentiments et le style de toute leur existence. Comment ne pas mettre en évidence leurs labeurs apostoliques, leur service inlassable et caché, leur charité ouverte à l'universel ? Et que dire de la courageuse fidélité de tant de prêtres qui, bien que confrontés à des difficultés et à des incompréhensions, restent fidèles à leur vocation : celle d'« amis du Christ », qui ont reçu de Lui un appel particulier, ont été choisis et envoyés ?

    Je porte moi-même encore vivant dans mon cœur le souvenir du premier curé auprès de qui j'ai exercé mon ministère de jeune prêtre : il m'a laissé l'exemple d'un dévouement sans faille à son service pastoral, au point de trouver la mort alors qu'il allait porter le viatique à un malade grave. Me viennent encore à la mémoire les innombrables confrères que j'ai rencontrés et que je continue à rencontrer, même au cours de mes voyages pastoraux en divers pays ; tous généreusement engagés dans l'exercice quotidien de leur ministère sacerdotal. Mais l'expression utilisée par le Saint Curé évoque aussi le Cœur transpercé du Christ et la couronne d'épines qui l'entoure. Et notre pensée se tourne alors vers les innombrables situations de souffrance dans lesquelles sont plongés bien des prêtres, soit parce qu'ils participent à l'expérience humaine de la douleur dans ses multiples manifestations, soit parce qu'ils sont incompris par ceux qui bénéficient de leur ministère : comment ne pas nous souvenir de tant de prêtres bafoués dans leur dignité, empêchés d'accomplir leur mission, parfois même persécutés jusqu'au témoignage suprême du sang ?

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