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Liturgie - Page 582

  • « Forme extraordinaire »

    Un lecteur a laissé ce commentaire à ma note sur la messe au Panthéon de Rome :

    « Pourquoi n'utilisez-vous pas le terme forme extraordinaire comme l'a défini le Pape ? Vous semblez adhérer à l'herméneutique de continuité du Concile Vatican II, mais pas sur le plan liturgique ? Etes-vous favorable à la réforme de la réforme ? La Concile avait demandé une réforme de la liturgie, est-ce que vous estimez cela légitime ? »

    Je pense que ma réponse à ces questions intéresse d'autres lecteurs, c'est pourquoi j'en fais une note.

    J'adhère en effet à l'herméneutique de continuité du concile Vatican II. La question est précisément que la messe de Paul VI, présentée comme étant l'application de la Constitution sur la liturgie, est en rupture avec la tradition, et, telle qu'elle fut voulue par Paul VI, en rupture avec le texte même du Concile (la langue de la liturgie est le latin, le chant de la liturgie est le grégorien...). La légitime réforme de la liturgie, commencée par Pie XII, poursuivie par Jean XXIII, s'est transformée en révolution. Je suis a priori favorable à la réforme de la réforme, mais je n'y crois guère, du moins à court terme et même à moyen terme.

    L'expression « forme extraordinaire », qu'elle ait été une invention du pape pour tenter de faire passer la pilule auprès des évêques, ou qu'elle corresponde vraiment à la pensée du pape, ne me paraît pas satisfaisante. Par exemple, maintenant que tous les prêtres ont le droit de célébrer cette « forme », imaginons que la majorité d'entre eux la célèbrent une fois chaque dimanche, et imaginons que la majorité des fidèles participent à cette messe et en fassent la messe principale. Si elle devient la messe ordinaire, comment pourrait-on continuer de l'appeler « forme extraordinaire » ?

    De plus, comment la messe qui fut ordinaire pendant cinq siècles peut-elle subitement devenir extraordinaire?

    Cette expression semble assez généralement admise en France, mais je constate que le cardinal Castrillon Hoyos, qui s'est dépensé pour faire connaître et appliquer le motu proprio, ne l'utilisait guère. Il parlait de la « forme ancienne », de l'« usus antiquior ». Cette dernière expression est assez utilisée dans les pays anglo-saxons. Dans le même esprit, certains disent « Novus Ordo Missae » (NOM) et « Vetus Ordo Missae (VOM). En Angleterre et en Italie, on parle aussi de la « messe en latin », ce qui n'est guère satisfaisant dans la mesure où la messe de Paul VI a été promulguée en latin et peut se célébrer en latin, même si Paul VI lui-même voulait qu'elle soit entièrement célébrée en langue vulgaire (en contradiction avec le texte de Vatican II). Certains suggèrent d'appeler l'ancienne forme « messe de saint Grégoire », et le maître de chœur de l'abbaye de Kergonan l'appelait ainsi il y a trente ans. J'aimerais bien personnellement l'utiliser, mais pour la plupart des fidèles cette expression est inconnue.

    Les orientaux parlent de la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome, de saint Basile, de saint Jacques... Ce qui montre qu'il n'est pas du tout illégitime d'« attribuer » une messe à un personnage. L'expression « messe de saint Grégoire » aurait l'avantage de l'attribuer à un père de l'Eglise comme l'était saint Jean Chrysostome. Mais l'expression « messe de saint Pie V » est devenue d'usage courant, et elle exprime parfaitement de quoi il s'agit (une fois précisé qu'elle n'a pas été « faite » par saint Pie V, de même que la liturgie de saint Jean Chrysostome n'a pas été faite par saint Jean Chrysostome).

    On ne veut pas dire « messe de saint Pie V » parce qu'on refuse d'appeler la « forme ordinaire » « messe de Paul VI », parce que le fait de l'appeler « messe de Paul VI » implique qu'elle ne serait pas traditionnelle. C'est pourtant un fait qu'il y a une messe de Paul VI, qui outrepasse largement ce que demandait le concile.

    C'est pourquoi je continue de dire « messe de saint Pie V » et « messe de Paul VI », expressions qui me paraissent définir le moins mal ce dont il s'agit.

    [Il y a un point sur lequel je suis en total désaccord avec la Constitution conciliaire sur la liturgie, mais ça ne concerne pas la messe, c'est la répartition du psautier sur quatre semaines dans l'office divin, ce qui est une rupture de la tradition universelle de toutes les Eglises d'Orient et d'Occident. Cf. ma conférence sur les psaumes.]

  • Messe au Panthéon (à Rome)

    C'est la messe de saint Pie V qui a été célébrée hier au Panthéon de Rome, pour le 1.400e anniversaire de sa consécration au culte chrétien.

  • Crucem sanctam subiit

    Commémoration de la Croix aux vêpres du temps pascal

    Crucem sanctam subiit, qui infernum confregit, accinctus est potentia, surrexit die tertia, alleluia.

    V. Dicite in nationibus, alleluia

    R. Quia Dominus regnavit a ligno, alleluia.

    Oremus. Deus, qui pro nobis Filium tuum crucis patibulum subire voluisti, ut inimici a nobis expelleres potestatem, concede nobis famulis tuis, ut resurrectionis gratiam consequamur. Per eumdem Dominum...

    Il a subi la sainte Croix, celui qui a brisé l'enfer, il s'est ceint de puissance, il est ressuscité le troisième jour, alléluia.

    Dites aux nations, alléluia. Que le Seigneur règne par le bois, alléluia.

    Prions. O Dieu, qui avez voulu que pour nous votre Fils subisse le supplice de la croix, afin de dissiper le pouvoir de l'ennemi, accordez-nous, à nous vos serviteurs, d'obtenir la grâce de la résurrection.

  • Saint Robert Bellarmin

    On dit que l'Esprit de Dieu prie pour nous, parce qu'il nous fait prier, et qu'il joint à la prière des gémissements inconnus à la nature, et que nulle langue ne peut exprimer. C'est là cette pluie volontaire, que Dieu réserve pour son héritage. (Psaume 67, 26) Car les larmes naturelles ressemblent moins à la pluie qu'à l'eau des marais. Les pluies qui tombent du Ciel, sont propres pour fertiliser la terre; ce que ne font pas les eaux dormantes et bourbeuses des marais. Or il y a deux sortes de larmes saintes. Les unes viennent de haine, les autres d'amour : celles-là marquent de la douleur, et celles-ci de la joie. Celles qui naissent de la componction montrent qu'on hait le péché; et celles que cause l'impatience de voir Dieu, sont des témoignages d'un ardent amour pour lui. Ce qui fait donc que Dieu les estime et les récompense, c'est qu'il les reçoit comme des preuves de l'amour sincère qu'on lui porte, et de la haine véritable qu'on porte au péché. Sans cela que sont les larmes, qu'une humeur qui tombe naturellement du cerveau, et qui se décharge par les yeux.

    Ces deux espèces de larmes sont représentées naïvement, dit saint Grégoire, par les eaux, dont il est parlé dans Josué, qui venaient en partie d'en haut, en partie d'en bas, pour arroser une terre, que Caleb donna à sa fille Acsa. De là vient aussi que quelques-uns les comparent aux eaux du déluge, qui arriva du temps de Noé. Car c'est Dieu qui l'envoya, et qui le forma tant des sources de l'abîme, que des cataractes du Ciel. En effet celles qui procèdent de contrition et de douleur sont assez bien exprimées par les sources de l'abîme; et celles qui naissent d'amour et de joie, par les pluies qui tombent du Ciel. Mais c'est toujours Dieu, qui en est la cause, de quelque côté qu'elles viennent. Cependant quoique ce soient de vrais dons de Dieu, il ne faut pas nous imaginer que ces dons précieux nous doivent venir sans que nous fassions de notre côté tout ce qui est nécessaire pour les attirer. La sagesse est un don du Saint-Esprit : et néanmoins saint Jacques assure que si quelqu'un en a besoin, il doit la lui demander, comme à celui qui la donne libéralement. Demandons-les donc, et demandons-les comme il faut, c'est-à-dire, avec une ferme foi, et sans hésiter. Car si nous ne les avons pas, c'est que nous ne pensons pas à les demander; ou si nous les demandons, et que nous ne les obtenions point, c'est que nous les demandons mal. Afin donc que notre prière soit efficace, il est nécessaire de les demander avec une grande confiance, et un grand désir de les obtenir. C'est de cette manière que saint Grégoire dans ses Dialogues dit expressément qu'il faut demander le don des larmes, comme nous verrons dans toute la suite de cet Ouvrage.

    (Fin de la préface à son livre Le gémissement de la colombe)

  • Saints Nérée, Achilée, Pancrace, sainte Domitille

    Nérée et Achillée, deux frères, étaient au service de Flavie Domitille ; saint Pierre les baptisa en même temps qu'elle et que Plautille, sa mère. Comme ils avaient inspiré à Domitille le dessein de consacrer à Dieu sa virginité, Aurélien, à qui elle était fiancée, les accusa d'être chrétiens ; c'est pourquoi ils furent envoyés dans l'île Ponza. Là on les battit de verges ; ensuite on les conduisit à Terracine où, ayant triomphé de la torture du chevalet et des torches enflammées, ils eurent la tête tranchée. Leurs corps furent apportés à Rome par Auspice, leur disciple, et ensevelis sur la voie Ardéatine. Flavie Domitille, qui avait reçu du bienheureux Pape Clément le voile sacré des vierges, fut également déportée dans l'île Ponza et, après un long emprisonnement, conduite à Terracine où, le juge ayant ordonné de mettre le feu à la maison où elle était enfermée, elle trouva une mort glorieuse, avec les vierges Théodora et Euphrosine, ses sœurs de lait, aux Nones de Mai, sous l'empereur Trajan. Leurs corps furent ensevelis par le diacre Césaire. Pancrace, né en Phrygie, de race noble, vint à Rome et y fut baptisé à l'âge de quatorze ans, sous les empereurs Dioclétien et Maximien. Il refusa fermement de sacrifier aux idoles et offrit sa tête au bourreau. Il conquit ainsi l'illustre couronne du martyre. Son corps fut enseveli secrètement par la matrone Octavie sur la voie Aurélienne.

    (bréviaire)

  • Saint Philippe et saint Jacques

    Le corps de saint Jacques et celui de saint Philippe reposent à Rome dans la Basilique appelée des Saints-Apôtres. Ils forment un des trésors les plus sacrés de la ville sainte, et l'on a lieu de croire que ce jour est l'anniversaire même de leur Translation. Sauf les fêtes de saint Jean l'Evangéliste et de saint André, frère de saint Pierre, l'Eglise de Rome fut longtemps sans célébrer les fêtes particulières des autres Apôtres ; elle les réunissait dans la solennité de saint Pierre et de saint Paul, et nous retrouverons encore un reste de cet antique usage dans l'Office du 29 juin. La réception des corps de saint Philippe et de saint Jacques, apportés d'Orient vers le VI° siècle, donna lieu à l'institution de la fête d'aujourd'hui en leur honneur ; et cette dérogation amena insensiblement sur le Cycle l'insertion des autres Apôtres et des Evangélistes.

    (Dom Guéranger. NB - Cette fête avait alors lieu le 1er mai.)

  • 4e dimanche après Pâques

    La moitié du temps qui conduit de Pâques à la Pentecôte est passée : mercredi, c'était le jour de la mi-Pentecôte, qui fait l'objet d'une célébration particulière dans le calendrier byzantin.

    L'évangile annonce donc la Pentecôte à venir. Avec des paroles de Jésus qui sont parmi les plus mystérieuses de toutes. Le Saint-Esprit est appelé « Paraclet », c'est-à-dire intercesseur, avocat, or ce sont des paroles de condamnation, rendues plus étranges encore par l'absence d'articles : Il confondra le monde à propos de péché (car ils ne croient pas en moi), et de justice (car je vais vers le Père et vous n'allez plus me voir), et de jugement (car le prince de ce monde est jugé).

    En fait c'est « l'envers du décor » : une façon de souligner ce qu'est, au contraire, le salut par la foi. Il faut lire la lumineuse conclusion de l'explication qu'en donne saint Augustin dans son 95e traité sur saint Jean.

  • Saint Grégoire de Nazianze

    Certains sont plongés dans l'incertitude par les stigmates de la Passion sur le corps du Christ et se posent la question : « Qui est ce Roi de gloire ? » (Ps 23,7) Réponds-leur que c'est le Christ fort et puissant (v. 8) en tout ce qu'il a toujours fait et qu'il continue de faire... Fais-leur voir la beauté de la robe portée par le corps souffrant du Christ, embelli par la Passion et transfiguré par l'éclat de la divinité, cette robe de gloire qui en fait l'objet le plus beau et le plus digne d'être aimé au monde...

    Est-il petit du fait qu'il s'est fait humble à cause de toi ? Est-il méprisable du fait que, Bon Berger offrant sa vie pour son troupeau (Jn 10,1), il est venu chercher la brebis égarée, et l'ayant trouvée, la ramène sur ses épaules qui ont porté pour elle la croix, et l'ayant ramenée, l'a mise au nombre des brebis fidèles qui sont restées au bercail ? (Lc 15,4s) Est-ce que tu l'estimes moins grand parce qu'il se ceint d'un linge pour laver les pieds de ses disciples, leur montrant que le plus sûr moyen de s'élever, c'est de s'abaisser ? (Jn 13,4; Mt 23,12) parce qu'en inclinant son âme vers la terre il s'abaisse afin de relever avec lui ceux qui plient sous le poids du péché ? Lui reproches-tu d'avoir mangé avec les publicains et les pécheurs pour leur salut ? (Mt 9,10)

    Il a connu la fatigue, la faim, la soif, l'angoisse et les larmes, suivant la loi de notre nature humaine. Mais, comme Dieu, que n'a-t-il pas fait ?... Nous avions besoin d'un Dieu fait homme, devenu mortel, pour pouvoir vivre. Nous avons partagé sa mort qui nous purifie ; par sa mort, il nous donne de partager sa résurrection ; par sa résurrection, il nous donne de partager sa gloire.

  • Sainte Jeanne d'Arc

    Dans son humble pays natal comme parmi la licence des armes, elle se conserve pure comme les anges ; fière comme un lion dans tous les périls de la bataille, elle est remplie de pitié pour les pauvres et pour les malheureux. Simple comme un enfant dans la paix des champs et dans le tumulte de la guerre, elle demeure toujours recueillie en Dieu et elle est tout amour pour la Vierge et pour la sainte Eucharistie, comme un chérubin, vous l'avez bien dit. Appelée par le Seigneur à défendre sa patrie, elle répond à sa vocation pour une entreprise que tout le monde, et elle tout d'abord, croyait impossible ; mais ce qui est impossible aux hommes est toujours possible avec le secours de Dieu.

    Que l'on n'exagère pas par conséquent les difficultés quand il s'agit de pratiquer tout ce que la foi nous impose pour accomplir nos devoirs, pour exercer le fructueux apostolat de l'exemple que le Seigneur attend de chacun de nous : Unicuique mandavit de proximo suo. Les difficultés viennent de qui les crée et les exagère, de qui se confie en lui-même et non sur les secours du ciel, de qui cède, lâchement intimidé par les railleries et les dérisions du monde : par où il faut conclure que, de nos jours plus que jamais, la force principale des mauvais c'est la lâcheté et la faiblesse des bons, et tout le nerf du règne de Satan réside dans la mollesse des chrétiens.

    Oh ! S'il m'était permis, comme le faisait en esprit le prophète Zacharie, de demander au divin Rédempteur : « Que sont ces plaies au milieu de vos mains ? Quid sont istæ plagæ in medio manuum tuarum ? » la réponse ne serait pas douteuse : « Elles m'ont été infligées dans la maison de ceux qui m'aimaient. His plagatus sum in domo eorum qui diligebant me » : par mes amis qui n'ont rien fait pour me défendre et qui, en toute rencontre, se sont rendus complices de mes adversaires. Et à ce reproche qu'encourent les chrétiens pusillanimes et intimidés de tous les pays ne peuvent se dérober un grand nombre de chrétiens de France.

    Saint Pie X, s'adressant à l'évêque d'Orléans après la béatification de Jeanne d'Arc, le 13 décembre 1908.

  • Saint Stanislas

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    Le tombeau de saint Stanislas, patron de la Pologne, au milieu de la cathédrale de Cracovie.