Benoît XVI a consacré toute son allocution de l'Angélus, hier, à la fête du Très Précieux Sang du Christ, qui était célébrée le premier dimanche de juillet avant que saint Pie X la fixe au 1er juillet, et qui a été supprimée dans le nouveau calendrier.
Liturgie - Page 577
-
Clin d’œil de Benoît XVI à l’usus antiquior
-
Splendor paternæ gloriæ
Splendor paternæ gloriæ
De luce lucem proferens,
Lux lucis et fons luminis,
Dies diem illuminans :Verusque sol, illabere,
Micans nitore perpeti,
Jubarque Sancti Spiritus
Infunde nostris sensibus.Votis vocemus et Patrem,
Patrem perennis gloriæ,
Patrem potentis gratiæ,
Culpam releget lubricam.Confirmet actus strenuos,
Dentes retundat invidi,
Casus secundet asperos :
Donet gerendi gratiam.Mentem gubernet et regat,
Casto, fideli corpore,
Fides calore ferveat,
Fraudis venena nesciat.Christusque nobis sit cibus,
Potusque noster sit fides,
Læti bibamus sobriam
Ebrietatem Spiritus.Lætus dies hic transeat,
Pudor sit ut diluculum,
Fides velut meridies,
Crepusculum mens nesciat.
Aurora cursus provehit,
Aurora totus prodeat,
In Patre totus Filius
Et totus in Verbo Pater.
Deo Patri sit gloria,
Ejusque soli Filio,
Cum Spiritu Paraclito,
Et nunc et in perpetuum. Amen.
Splendeur de la gloire du Père,
Dont tu tires l'éclat que tu rends à ton tout ;
Clarté de la clarté, source de la lumière,
Jour de qui les rayons illuminent le jour ;Vrai soleil, répands dans nos âmes
De cet éclat divin les rayons tout-puissants ;
Verse du Saint-Esprit les plus brillantes flammes
Sur les gouffres obscurs où s'abîment nos sens.Nous réclamons aussi ton aide,
Père de qui la gloire est sans borne et sans fin,
Père de qui la grâce est le puissant remède,
Qui seul de tous nos maux dissipe le venin.Père éternel, Père ineffable,
Affermis nos vertus, confonds nos envieux ;
Change en prospérité tout ce qui nous accable ;
Guide nos actions dans la route des cieux.Préside à toutes nos pensées,
Forme en nous un corps chaste et fidèle à son Dieu ;
Fais que de notre foi les ardeurs empressées
A la fraude jamais ne laissent aucun lieu.Que la foi soit notre breuvage,
Que pour viande en tous lieux nous ayons Jésus-Christ,
Qu'une sincère joie y goûte l'avantage
De cette sobre ivresse où s'épure l'esprit.Que ce jour ne soit qu'allégresse ;
Qu'il ait pour son matin une sainte pudeur,
Pour midi cette foi qui t'adore sans cesse,
Et dont aucun couchant n'ensevelit l'ardeur.L'aurore déjà nous éclaire :
Puissent avec l'aurore éclairer nos esprits,
Et le Fils qui se voit tout entier en son père,
Et le Père qui vit tout entier en son fils !Gloire à ce Père inconcevable !
Gloire au Verbe incarné ! gloire à l'Esprit divin !
Gloire à leur unité, dont l'essence immuable
Règne sans borne aucune, et régnera sans fin !(Hymne des laudes du lundi, de saint Ambroise, traduction Pierre Corneille)
-
5e dimanche après la Pentecôte
L'évangile de ce dimanche est un extrait du Sermon sur la montagne, tel que le transcrit saint Matthieu (Si ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande...). Après avoir expliqué les paroles de Jésus, saint Augustin les résume admirablement en les rattachant au tout début du sermon : à la première béatitude :
« Qui s'abstient de se fâcher contre son frère sans raison, de lui dire Raca sans raison, de lui dire Fou sans raison (trois fautes inspirées par l'excès de l'orgueil) ; ou encore qui, s'étant rendu coupable de l'une de ces fautes, recourt à l'unique remède, qui est de demander pardon humblement et de cœur ; qui, dis-je, si ce n'est l'homme qui n'est point enflé de l'esprit de vaine gloire ? Bienheureux donc les pauvres d'esprit parce qu'à eux appartient le royaume des cieux. »
-
De la Sainte Vierge le samedi
Cela ne dépasse pas la foi, qu'un homme soit sorti d'une vierge, quand une pierre a fait déborder une source abondante, qu'un fer a nagé sur l'eau, qu'un homme a marché sur les eaux. Par conséquent, si l'onde a porté un homme, est-ce qu'une vierge ne pouvait pas engendrer un homme, et cet homme à propos duquel nous lisons « Et le Seigneur leur a envoyé un homme pour les sauver, et les Egyptiens connaîtront le Seigneur » ? Ainsi, dans l'Ancien Testament, une vierge conduit l'armée des Hébreux à travers la mer : dans le Nouveau Testament, la Vierge, palais de la race divine, a été élue pour le salut.
(Saint Ambroise, extrait d'une lettre au pape Siricius, lecture des matines pour le mois de juillet.)
-
Saint Irénée
Ainsi sont démasqués tous ceux qui introduisent des doctrines impies sur Celui qui nous a faits et modelés, qui a créé ce monde et au-dessus duquel il n'est point d'autre Dieu; ainsi sont également réfutés, par des preuves en due forme, ceux qui enseignent des faussetés au sujet de l'être de notre Seigneur et au sujet de l'"économie" qu'il a accomplie à cause de l'homme, sa créature. A l'inverse, la prédication de l'Église présente à tous égards une inébranlable solidité, demeure identique à elle-même et bénéficie, ainsi que nous l'avons montré, du témoignage des prophètes, des apôtres et de tous leurs disciples, témoignage qui englobe "le commencement, le milieu et la fin", bref la totalité de l'"économie" de Dieu et de son opération infailliblement ordonnée au salut de l'homme et fondant notre foi. Dès lors, cette foi, que nous avons reçue de l'Église, nous la gardons avec soin, car sans cesse, sous l'action de l'Esprit de Dieu, telle un dépôt de grand prix renfermé dans un vase excellent, elle rajeunit et fait rajeunir le vase même qui la contient.
C'est à l'Eglise elle-même, en effet, qu'a été confié le "Don de Dieu (Jn 4,10)", comme l'avait été le souffle à l'ouvrage modelé (Gn 2,7), afin que tous les membres puissent y avoir part et être par là vivifiés; c'est en elle qu'a été déposée la communion avec le Christ, c'est-à-dire l'Esprit Saint, arrhes de l'incorruptibilité (Ep 1,14 2Co 1,22), confirmation de notre foi (Col 2,7) et échelle de notre ascension vers Dieu (Gn 28,12): car "dans l'Église, est-il dit, Dieu a placé des apôtres, des prophètes, des docteurs (1Co 12,28)" et tout le reste de l'opération de l'Esprit (1Co 12,11). De cet Esprit s'excluent donc tous ceux qui, refusant d'accourir à l'Eglise, se privent eux-mêmes de la vie par leurs doctrines fausses et leurs actions dépravées. Car là où est l'Église, là est aussi l'Esprit de Dieu; et là où est l'Esprit de Dieu, là est l'Église et toute grâce. Et l'Esprit est Vérité (1Jn 5,6). C'est pourquoi ceux qui s'excluent de lui ne se nourrissent pas non plus aux mamelles de leur Mère en vue de la vie et n'ont point part à la source limpide qui coule du corps du Christ (Ap 22,1 Jn 7,37-38), mais "ils se creusent des citernes crevassées (Jr 2,13)" faites de trous de terre et boivent l'eau fétide d'un bourbier: ils fuient la foi de l'Eglise de crainte d'être démasqués, et ils rejettent l'Esprit pour n'être pas instruits. Devenus étrangers à la vérité, il est fatal qu'ils roulent dans toute erreur et soient ballottés par elle, qu'ils pensent diversement sur les mêmes sujets suivant les moments et n'aient jamais de doctrine fermement établie, puisqu'ils veulent être sophistes de mots plutôt que disciples de la vérité.
(Adversus Haereses, livre III, 24)
-
La messe de saint Pie V chez saint Benoît
A l'occasion du second anniversaire du motu proprio, le monastère Saint-Benoît de (à) Nursie annonce qu'il a reçu du Saint-Siège (à sa demande) la mission de célébrer la messe « in utroque usu ».
Il signale qu'il espère mettre en place vers la mi-juillet la technologie permettant d'offrir chaque jour sur son site internet l'enregistrement de messe conventuelle dans la forme extraordinaire.
Nursie est la ville natale de saint Benoît. Un monastère y a existé entre le Xe siècle et 1810 (il fut fermé par... Napoléon). Le nouveau monastère a été fondé à Rome en 1998 et les moines sont à Nursie depuis l'Avent 2000.
-
Visitation
Quel mystère nouveau et admirable! Jean ne naît pas encore et déjà il parle par ses tressaillements; il ne paraît pas encore et déjà il profère des avertissements; il ne peut pas encore crier et déjà il se fait entendre par des actes; il n'a pas encore commencé sa vie et déjà il prêche Dieu; il ne voit pas encore la lumière et déjà il montre le Soleil; il n'est pas encore mis au monde et déjà il se hâte d'agir en précurseur. Le Seigneur est là: il ne peut se retenir, il ne supporte pas d'attendre les limites fixées par la nature, mais il s'efforce de rompre la prison du sein maternel et il cherche à faire connaître d'avance la venue du Sauveur. Il se dit donc: «Il est arrivé, celui qui brise les liens. Et quoi? Moi, je reste assis enchaîné, et je suis encore tenu à demeurer ici? Le Verbe vient pour tout rétablir et moi, je reste encore captif? Je sortirai, je courrai devant lui et je proclamerai à tous: Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.»
Mais, dis-nous, Jean, retenu encore dans l'obscurité du sein de ta mère, comment vois-tu et entends-tu? Comment contemples-tu les choses divines? Comment peux-tu tressaillir et exulter? «Grand, dit-il, est le mystère qui s'accomplit, c'est un acte qui échappe à la compréhension de l'homme. A bon droit j'innove dans l'ordre naturel à cause de celui qui doit innover dans l'ordre surnaturel. «Je vois, avant même que de naître, car je vois en gestation le Soleil de justice. A l'ouIe je perçois, car je viens au monde, voix du grand Verbe. Je crie, car je contemple, revêtu de sa chair, le Fils unique du Père. J'exulte, car je vois le Créateur de l'univers recevoir la forme humaine. Je bondis, car je pense que le Rédempteur du monde a pris corps. Je prélude à son avènement et, en quelque sorte, je vous devance par mon témoignage.»(saint Jean Chrysostome)
-
Fête du Très Précieux Sang de Notre Seigneur Jéus-Christ
Veux-tu connaître la puissance du sang de Jésus-Christ? Revenons à la figure qui l'annonce, aux événements anciens qui se passèrent en Égypte, et que raconte l'Écriture. A cette époque Dieu a voulu envoyer la dixième plaie aux Égyptiens et frapper, la nuit, tous les premiers-nés, vers minuit, parce qu'on retenait par force son premier-né, le peuple élu. Pour ne pas frapper le peuple juif en même temps que les Egyptiens - les deux habitant le même pays - il donna un signe distinctif, un signe merveilleux pour que tu discernes la puissance de la vérité signifiée. Déjà la colère de Dieu menace et l'on redoute l'ange exterminateur qui doit visiter, toute demeure. C'est à ce moment que Moïse donne l'ordre: «Immolez un agneau d'un an, sans défaut, et de son sang marquez vos portes» (Gn 12, 21-25). Comment? Le sang d'un agneau peut-il sauver des hommes doués de raison? Certainement pas en tant qu'il est du sang, mais parce qu'il figure le sang du Maître. (...) L'ange exterminateur en voyant le sang de l'agneau sur les portes passait et n'osait pas entrer, à plus forte raison l'ennemi se tiendra-t-il à distance, en apercevant, non le sang de l'agneau aux linteaux des portes, mais le sang véritable du Christ aux lèvres des fidèles, aux portes des temples vivants de Dieu? Si l'ange craignait déjà la figure, à plus forte raison le démon fuit-il la réalité!
Veux-tu connaître encore mieux la puissance du sang du Christ? Souviens-toi de son origine. Il a coulé du côté du Maître en croix. La lance du soldat ouvrit le côté et brisa le mur du temple saint. Voici, j'y ai trouvé un trésor de grâce. Et je me réjouis d'y découvrir d'admirables richesses.
Il en fut de même de l'agneau pascal. Les Juifs immolaient l'agneau, et nous, nous avons cueilli le fruit de la figure: «Du côté coula du sang et de l'eau» (Jn 19, 34). Ne passe pas à côté de cet épisode, riche de significations, et considère un autre mystère qui s'y cache. J'ai dit: l'eau et le sang sont les symboles du baptême et de l'eucharistie. Dans les deux sacrements, le bain de la nouvelle naissance et le mystère eucharistique qui tirent leur origine du côté transpercé du Christ, est fondée l'Église. De son côté ouvert Jésus a bâti l'Église, comme Ève a tiré son origine du côté d'Adam. Voilà pourquoi Paul a pu écrire: «Nous sommes de sa chair et de ses os» (Ep 5, 30; cf. Gn 2, 23), en pensant à la plaie du côté: Dieu a pris la côte du flanc d'Adam pour former la femme, le Christ de même nous donne sang et eau de son côté pour former l'Église.
(Saint Jean Chrysostome)
-
Commémoration de saint Paul
Tu es vas electionis, sancte Paule apostole, prædicator veritatis in universo mundo, per quem omnes gentes cognoverunt gratiam Dei. Intercede pro nobis ad Deum qui te elegit, per quem omnes gentes cognoverunt gratiam Dei.
Tu es un vase d'élection, saint Apôtre Paul, prédicateur de la vérité dans tout l'univers : Toi par qui toutes les nations ont connu la grâce de Dieu. Intercède pour nous auprès de Dieu qui t'a choisi, toi par qui toutes les nations ont connu la grâce de Dieu.
(Répons des matines)
-
Saints Pierre et Paul
Le Christ a pêché Simon le pêcheur ; depuis lors, en guise de poissons, Simon pêche les hommes, les amenant à la vie. Il a jeté son filet sur Rome même, et l'a retiré plein ; il a lié la lionne ainsi qu'une brebis, l'amenant à l'Eglise; et elle aussitôt, prenant les idoles en horreur, tourna le dos à ces ouvrages de main d'homme et adora la croix du Sauveur. Béni, ô vous qui fîtes choix des Apôtres et glorifiez leur nom !
Combien douce fut la parole de Jésus à Simon fait prince de ses frères, lorsqu'il lui disait, le créant Pontife : « Je t'établis sur ma maison et te confie mon trésor céleste ; en tes mains sont les clefs du ciel et de l'abîme. Si tu lies, je lierai moi aussi ; quand tu délieras, je le ferai avec toi ; prie pour les pécheurs, tu seras exaucé !
« Si tu m'aimes, Simon fils de Jean, pais mes brebis ; restaure par la foi ceux qu'a brisés l'erreur, guéris les malades par la vertu du remède des cieux, avec la croix chasse les loups et rassemble les agneaux au bercail de la vie. Alors les célestes phalanges crieront dans les hauteurs : Béni soit celui qui a magnifié son Eglise ! »
Devant celui qui vous a choisis présentez-vous, ô Apôtres : suppliez-le que schismes et querelles cessent enfin dans l'Eglise et parmi des frères ; car les sophistes, hélas ! nous assiègent, obscurcissant la foi de leurs arguties. Seigneur, l'Eglise dans laquelle votre parole a été annoncée, qu'elle soit le creuset éprouvant tout discours comme la fournaise éprouve l'or ; et que vos prêtres chantent ici-bas, dans la pureté de la foi : Béni soit celui qui a magnifié son Eglise !
(Liturgie syrienne. Cité par Dom Guréanger)