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Liturgie - Page 581

  • Saint Grégoire VII

    Lettre aux fidèles, de saint Grégoire VII assiégé par l'empereur et réfugié au château Saint-Ange (en 1084, peu avant sa mort en exil à Salerne)

    Les princes des nations et les princes des prêtres se sont réunis contre le Christ, Fils du Dieu tout-puissant, et contre son apôtre Pierre, pour éteindre la religion chrétienne et propager partout l'hérétique perversité. Mais, par la miséricorde de Dieu, ils n'ont pu, malgré leurs menaces, leurs cruautés et leurs promesses de gloire mondaine, entraîner dans leur impiété ceux qui mettent leur confiance dans le Seigneur. D'iniques conspirateurs ont levé la main contre nous, uniquement parce que nous n'avons pas voulu couvrir du silence le péril de la sainte Eglise, ni tolérer ceux qui ne rougissent pas de réduire en servitude l'Epouse même de Dieu. En tout pays, la dernière des femmes peut se donner un époux à son gré avec l'appui des lois ; et voici qu'il n'est plus permis à la sainte Eglise, qui est l'Epouse de Dieu et notre mère, de demeurer unie à son Epoux, comme le demande la loi divine et comme elle le veut elle-même. Nous ne devons pas souffrir que les fils de cette Eglise soient asservis à des hérétiques, à des adultères, à des oppresseurs, comme si ceux-là étaient leurs pères. De là des maux de toute nature, des périls divers, des actes de cruauté inouïe, ainsi que vous pourrez l'apprendre de nos légats.

    Il a été dit au Prophète, comme le sait votre fraternité : « Du sommet de la montagne, fais entendre des cris, et ne cesse pas. » Poussé irrésistiblement, sans aucun respect humain, me mettant au-dessus de tout sentiment terrestre, j'évangélise à mon tour, je crie et je crie encore, et je vous annonce que la religion chrétienne, la vraie foi que le Fils de Dieu venu sur la terre nous a enseignée par nos pères, est menacée de se corrompre par l'envahissement de la puissance séculière, qu'elle tend à s'anéantir, à perdre sa couleur antique, exposée ainsi à la dérision non seulement de Satan, mais des juifs, des sarrasins et des païens. Ces derniers du moins gardent leurs lois qui ne peuvent être utiles au salut des âmes, et qui n'ont point été garanties par des miracles comme la nôtre que le Roi éternel a attestée lui-même : ils les gardent et ils y croient. Nous chrétiens, enivrés de l'amour du siècle et trompés par une vaine ambition, nous faisons céder toute religion et toute honnêteté à la cupidité et à la superbe, nous semblons dépourvus de toute loi et comme insensés, n'ayant plus le souci qu'avaient nos pères du salut et de l'honneur de la vie présente et de la vie future, n'en faisant même pas l'objet de notre espérance. S'il s'en rencontre qui craignent encore Dieu, c'est uniquement de leur salut qu'ils s'occupent, et non de l'intérêt commun. Qui voit-on aujourd'hui se donner de la peine, exposer sa vie dans les fatigues par le motif de la crainte ou de l'amour du Dieu tout-puissant, tandis qu'on voit les soldats de la milice séculière braver tous les dangers pour leurs maîtres, pour leurs amis et même pour leurs sujets ? Des milliers d'hommes savent courir à la mort pour leurs seigneurs ; mais s'agit-il du roi du ciel, de notre Rédempteur, loin de jouer ainsi sa vie, on recule devant l'inimitié de quelques hommes. S'il en est (et il en existe encore, par la miséricorde de Dieu, si peu que ce soit), s'il en est, disons-nous, quelques-uns qui, pour l'amour de la loi chrétienne, osent résister en face aux impies, non seulement ils ne trouvent pas d'appui chez leurs frères, on les taxe d'imprudence et d'indiscrétion, on les traite de fous.

    Nous donc qui sommes obligé par notre charge de détruire les vices dans les cœurs de nos frères et d'y implanter les vertus, nous vous prions et vous supplions dans le Seigneur Jésus qui nous a rachetés, de réfléchir en vous-mêmes, afin de bien comprendre pour quel motif nous avons à souffrir tant d'angoisses et de tribulations de la part des ennemis de la religion chrétienne. Du jour où, par la volonté divine, l'Eglise mère m'a établi, malgré ma grande indignité, et malgré moi, Dieu le sait, sur le trône apostolique, tous mes soins ont été pour que l'Epouse de Dieu, notre dame et mère, remontât à la dignité qui lui appartient, pour qu'elle se maintînt libre, chaste et catholique. Mais une telle conduite devait déplaire souverainement à l'antique ennemi ; c'est pourquoi il a armé contre nous ceux qui sont ses membres, et nous a suscité une opposition universelle. C'est alors que l'on a vu se diriger contre nous et contre le Siège Apostolique plus d'efforts violents qu'il n'en avait été tenté depuis les temps de Constantin le Grand. Mais que l'on ne s'en étonne pas; il est naturel que plus le temps de l'Antéchrist approche, plus il mette d'acharnement à poursuivre l'anéantissement de la religion chrétienne.

  • Dimanche après l’Ascension

    En réalité c'est surtout le dimanche avant la Pentecôte.

    Dans l'évangile, Jésus annonce à ses disciples qu'il leur enverra « d'auprès du Père l'Esprit de vérité qui procède du Père ».
    Il ajoute : « C'est lui qui rendra témoignage de moi, et vous aussi, vous rendrez témoignage. » La Pentecôte, le cinquantième jour, celui de la Révélation de la Loi, marque le début de la mission des apôtres, c'est le coup d'envoi de l'extension de l'Eglise à toutes les nations.

    Mais le Christ souligne que ça ne sera pas une partie de plaisir : « On vous exclura des synagogues, et, bien plus, l'heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu. »

    C'est l'annonce du martyre. L'ornement du prêtre à la Pentecôte est rouge en référence au feu qui descend sur les apôtres, mais aussi au martyre auquel s'expose quiconque cherche à étendre le Royaume de Dieu.

  • O Christ, vertu et sagesse de Dieu

    O Christ, vertu et sagesse de Dieu, vous qui, descendu des cieux à cause de nous et pour notre salut, avez daigné revêtir la chair de l'homme, afin de nous revêtir nous-mêmes de Dieu par la plus noble alliance, et de gratifier de l'immortalité dans votre Ascension cette même chair que, descendu du ciel, vous aviez revêtue sujette à la mort, accordez-nous dans la solennité d'aujourd'hui, où nous nous livrons à la joie de vous voir monter aux cieux et au désir de vous suivre, la faveur de comprendre toute l'étendue de vos bienfaits et de rendre à votre bonté le seul hommage que nous puissions lui offrir, celui de la louange, dans l'attente où nous sommes des joies éternelles dont votre second avènement doit ouvrir le cours.

    (bréviaire mozarabe)

  • Au jour de ton Ascension

    Un superbe texte de la liturgie syrienne, trouvé sur le Forum Catholique

    Au jour de ton Ascension, ô Roi Christ,
    les anges et les hommes te crient :
    « Tu es saint, Seigneur, car tu es descendu et tu as sauvé Adam,
    l'homme fait de poussière,
    de l'abîme de la mort et du péché,
    et par ton Ascension sainte, ô Fils de Dieu,
    les cieux et la terre entrent dans la paix.
    Gloire à celui qui t'a envoyé ! »
    L'Église a vu son Époux dans la gloire,
    et elle a oublié les souffrances endurées au Golgotha.
    Au lieu du fardeau de la croix qu'il portait
    c'est une nuée de lumière qui le porte.
    Voici qu'il s'élève, vêtu de splendeur et de gloire.

    Un grand prodige s'accomplit aujourd'hui au mont des Oliviers :
    Qui est capable de le dire ?...
    Notre maître était descendu à la recherche d'Adam
    et après avoir retrouvé celui qui était perdu,
    il l'a porté sur ses épaules
    et avec gloire il l'a introduit au ciel avec lui.
    Il est venu et il nous a montré qu'il était Dieu ;
    il a revêtu un corps et il a montré qu'il était homme ;
    il est descendu aux enfers et il a montré qu'il était mort ;
    il est monté et a été exalté et il a montré qu'il était grand.
    Bénie soit son exaltation !

    Au jour de sa naissance, Marie se réjouit,
    au jour de sa mort, la terre tremble,
    au jour de sa résurrection, l'enfer s'afflige,
    au jour de son ascension, le ciel exulte.
    Bénie soit son Ascension !

  • L'Ascension

    Aujourd'hui, bien-aimés, s'achèvent les jours de la sainte quarantaine qui ont suivi la bienheureuse et glorieuse Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ quand il releva le troisième jour par la puissance divine, le vrai temple de Dieu que l'impiété judaïque avait détruit. Cette période, établie par une économie très sacrée, a servi utilement à notre instruction, car, en prolongeant durant tout ce temps sa présence corporelle, le Seigneur donnait ainsi les preuves nécessaires à la foi en sa Résurrection. La mort du Christ, en effet, avait profondément troublé le cœur des disciples. Leurs esprits étaient appesantis de tristesse par le supplice de la croix, le dernier soupir, et la mise au tombeau du corps inanimé. Une sorte de torpeur née du manque de foi s'était insinuée en eux.

    Aussi les très saints Apôtres et tous les disciples que la mort sur la croix avait rendu tremblants et qui avaient hésité à croire à la Résurrection, furent à ce point fortifiés par l'évidence de la vérité qu'ils ne furent affectés d'aucune tristesse, lorsque le Seigneur partit pour les hauteurs des cieux, mais qu'ils furent même remplis d'une grande joie. Grande et ineffable était en vérité la cause de leur joie! En présence d'une sainte multitude, la nature humaine accédait à une dignité plus haute que celle des créatures célestes. Elle allait dépasser les chœurs angéliques et s'élever au-delà de la sublimité des archanges, elle ne trouverait à aucun niveau, si haut fût-il, la mesure de son exaltation jusqu'à ce que, admise à siéger près du Père éternel, elle soit associée sur le trône à la gloire de celui qui l'avait unie dans son Fils à sa propre nature.

    L'Ascension du Christ est donc notre propre élévation et là où a précédé la gloire de la tête, là aussi est appelée l'espérance du corps. Laissons éclater notre joie comme il convient, bien-aimés, et réjouissons-nous dans une sainte action de grâces. Aujourd'hui, en effet, non seulement nous sommes confirmés dans la possession du paradis, mais, en la personne du Christ, nous avons même pénétré les hauteurs des cieux; par la grâce ineffable du Christ, nous avons obtenu plus que nous n'avions perdu par la haine du diable. Car les hommes qu'un ennemi venimeux a exclus du bonheur de leur premier séjour, le Fils de Dieu se les est incorporés pour les placer ensuite à la droite du Père avec lequel il vit et règne, dans l'unité du Saint-Esprit, car il est Dieu pour les siècles des siècles. Amen.

    (Saint Léon le Grand)

  • Eh oui !

    Le blog du site internet de l'archidiocèse de Washington évoque la vocation monastique en mettant la photo d'un moine du Barroux et une vidéo de Fontgombault.

    2x2_pope_2584-150x150.jpgLa note est de Mgr Charles Pope, curé de la paroisse du Saint-Consolateur et Saint-Cyprien de Washington, et collaborateur habituel du blog.

    Il est vrai que Mgr Pope ne fait pas mystère de ses préférences liturgiques :

    latinmass2.jpg


    (via Americatho)

  • Audivimus eum in Ephrata

    Alleluia, audivimus eum in Ephrata, invenimus eum in campis silvæ. Introivimus in tabernaculum ejus, adoravimus in loco ubi steterunt pedes ejus, alleluia, alleluia. Surge, Domine, in requiem tuam, tu et arca sanctificationis tuæ. Introivimus in tabernaculum ejus, adoravimus in loco ubi steterunt pedes ejus, alleluia, alleluia. Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto. Introivimus in tabernaculum ejus, adoravimus in loco ubi steterunt pedes ejus, alleluia, alleluia.

    Alléluia, nous avons entendu dire qu'il est à Ephrata, nous l'avons trouvé dans les champs de la forêt. Nous sommes entrés dans sa tente, nous l'avons adoré au lieu où il a posé ses pieds, alléluia, alléluia. Lève-toi, Seigneur, en ton repos, toi et l'arche de ta sainteté.

    Ce répons de la vigile de l'Ascension, qui est chanté également au 4e dimanche après Pâques, reprend des versets du psaume 131. Le texte du psaume dit : « audivimus eam... invenimus eam » : c'est l'arche d'alliance. Le répons remplace eam par eum : l'arche d'alliance est le Christ. On se souviendra que Ephrata est Bethléem (Michée 5, 1).

    D'autre part, on remarque qu'il ne s'agit pas du texte de la Vulgate, mais d'une « vetus latina » : dans le second verset, les verbes sont au passé, comme dans le premier, alors que dans la Vulgate ils sont au futur (introibimus, adorabimus). C'est tout le problème du temps dans les textes sémitiques...


    Précision: je vois dans la Vulgate de Stuttgart que les manuscrits de la Vulgate sont eux-mêmes partagés entre le futur et le passé.


  • Exaudivit de templo sancto suo vocem meam

    Introït de la messe des Rogations (psaume 17)

    Exaudivit de templo sancto suo vocem meam, alleluia : et clamor meus in conspectu ejus introivit in aures ejus, alleluia, alleluia.

    Diligam te, Domine, virtus mea, Dominus firmamentum meum et refugium meum et liberator meus.

    Gloria Patri...

    Exaudivit de templo sancto suo vocem meam, alleluia : et clamor meus in conspectu ejus introivit in aures ejus, alleluia, alleluia.

    Il a entendu ma voix de son saint temple, alléluia : et mon cri vers lui est parvenu à ses oreilles, alléluia, alléluia. Je t'aime, Seigneur, ma force, le Seigneur est mon appui et mon refuge et mon libérateur.

  • Procession des Rogations

    Prière précédant la bénédiction des champs :

    Oramus pietatem tuam, omnipotens Deus, ut fructus terræ, quos aeris et pluviæ temperamento nutrire dignaris, benedictionis tuæ imbre perfundas, et tribuas huic populo tuo de tuis muneribus tibi semper gratias agere, ut fertilitate terræ esurientium animas bonis affluentibus repleas, et egenus et pauper laudent nomen gloriæ tuæ. Per Christum Dominum nostrum.

    Nous prions ta bonté, Dieu tout puissant, de pénétrer de l'ondée de ta bénédiction les fruits de la terre, que tu daignes nourrir d'un juste équilibre de température et de pluie, et d'accorder à ce peuple qui est tien de te rendre toujours grâce pour tes dons, afin que tu remplisses de tes biens abondants, par la fertilité de la terre, les âmes de ceux qui ont faim, et que l'indigent et le pauvre louent le nom de ta gloire. Par le Christ notre Seigneur.

    Suit la bénédiction :

    Benedictio Dei omnipotentis, Patris, et Filii, et Spiritus Sancti, super agros et bona quæcumque loci hujus, plena descendat et maneat semper. Amen.

    Que la bénédiction de Dieu tout puissant, Père, et Fils, et Saint-Esprit, descende en plénitude sur les champs et tous les biens de ce lieu, et y demeure. Amen.

  • 5e dimanche après Pâques

    Ce dimanche est communément appelé « dimanche des Rogations », parce que les jours suivants, ceux qui précèdent l'Ascension, sont les Rogations. Du verbe latin rogare : demander (avec une nuance de  prière). Ces jours sont marqués par une procession où l'on chante la litanie des saints et où le prêtre bénit les champs. A l'origine, c'est une initiative de saint Mamert, évêque de Vienne (en Dauphiné) au Ve siècle, pour demander à Dieu la fin des calamités qui s'étaient abattues sur la région.

    Il se trouve que les Rogations sont en quelque sorte une application de l'évangile de ce dimanche, où Jésus dit à ses disciples : « Ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. » Ce passage est l'un de ceux qui légitiment la prière de demande. Mais pour qu'elle soit exaucée, précise Jésus, elle doit être faite en son nom : elle doit s'inscrire dans la dignité des relations entre le Père et le Fils.