La commémoration de tous les fidèles défunts incite à penser aux morts en général, aux morts de sa famille en particulier, et, par contrecoup, à notre propre mort. Il y a des gens qui ne pensent jamais à la mort. Je n'arrive pas à comprendre comment c'est possible. Car enfin, s'il y a une seule chose dont on soit certain pour l'avenir, et il n'y en a aucune autre dont nous puissions être certains, c'est que nous allons mourir. C'est donc un événement essentiel. C'est même le seul événement essentiel de notre vie à venir. Or on se prépare pour tous les grands événements. Il faut donc se préparer à la mort. Maintenant, et tout le temps. Cela n'a rien de sinistre. Car penser à la mort, c'est penser à Dieu. C'est se mettre en présence de Dieu, amour, lumière, liberté, miséricorde, plénitude de vie. Si l'on pensait à la mort en permanence, on ne pècherait pas, comme l'ont dit et répété les maîtres spirituels. C'est pourquoi saint Barsanuphe de Gaza donnait cette consigne : « Sois vigilant et attends la mort. » Cette veille constante est un enseignement du Seigneur dans l'Evangile. Il s'agit de veiller en attendant... l'Epoux, qui arrive au milieu de la nuit. Veiller consiste à tenir toujours allumée la lampe de la charité : l'amour de Dieu et du prochain. Attendre la mort, non seulement ce n'est pas triste, mais c'est le secret de la joie.