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Liturgie - Page 563

  • O Adonai

    O Adonai, et Dux domus Israel, qui Moysi in igne flammæ rubi apparuisti, et ei in Sina legem dedisti, veni ad redimendum nos in bracchio extento.

    O Adonaï, et chef de la maison d'Israël, toi qui apparus à Moïse dans le feu du buisson embrasé, et qui lui donnas la Loi sur le Sinaï, viens nous racheter par la puissance de ton bras.


  • O Sapientia

    O Sapientia, quæ ex ore Altissimi prodiisti, attingens a fine usque ad finem, fortiter suaviterque disponens omnia, veni ad docendum nos viam prudentiæ.

    Ô Sagesse, qui es sortie de la bouche du Très-Haut, qui atteins d'une limite à l'autre, et disposes toutes choses avec force et douceur, viens nous apprendre la voie de la prudence.

    (Les antiennes O de l'Avent)


  • Mercredi des Quatre-Temps de l’Avent

    Pressé par le temps où nous sommes et l'habitude de notre dévotion, nous nous adressons à vous, frères très chers, avec une sollicitude toute pastorale: il faut célébrer le jeûne de décembre; par lui, de la manière la plus digne un sacrifice d'abstinence est offert pour l'achèvement de toute la récolte, à Dieu qui en a si généreusement donné les fruits. En effet, que peut-il y avoir de plus efficace que le jeûne? Par son observance, nous approchons de Dieu et, résistant au diable, nous triomphons de la séduction des vices.

    De tout temps, le jeûne fut un aliment pour la vertu. De l'abstinence enfin procèdent les pensées chastes, les décisions raisonnables, les conseils salutaires, et, grâce à ces mortifications volontaires, la chair meurt à ses convoitises, l'esprit est renouvelé par la pratique des vertus. Mais, parce que le jeûne n'obtient pas seul le salut de nos âmes, complétons-le par des actes de miséricorde à l'égard des pauvres. Consacrons à la vertu ce que nous retirons au plaisir. Que devienne nourriture du pauvre l'abstinence de celui qui jeûne.

    Appliquons-nous à défendre les veuves, à secourir les orphelins, à consoler les affligés, à rendre la paix aux adversaires. Qu'on accueille l'étranger, qu'on aide l'opprimé, qu'on habille l'homme sans vêtement, qu'on soigne le malade. Alors tous ceux d'entre nous qui, par ces bonnes œuvres, auront offert le sacrifice de cette miséricorde à Dieu, l'auteur de tous les biens, mériteront de recevoir de lui la récompense du Royaume céleste. Nous jeûnerons donc mercredi et vendredi; samedi, nous célébrerons également les vigiles auprès du tombeau de l'apôtre saint Pierre. Aidés par ses suffrages, puissions-nous obtenir l'objet de nos demandes par notre Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne avec le Père et l'Esprit Saint dans les siècles des siècles. Amen.

    (Saint Léon le Grand, 2e sermon sur le jeûne du 10e mois. Lecture des matines du 3e dimanche de l'Avent.)

  • Elevare, Jerusalem

    Elevare, elevare, consurge, Jerusalem, solve vincula colli tui, captiva filia Sion.

    Lève-toi, lève-toi, mets-toi debout, Jérusalem, romps les liens de ton cou, fille captive de Sion !

    (Antienne du Magnificat.)

  • Vox clara ecce intonat

    Vox clara ecce intonat,
    Obscura quæque increpat :
    Pellantur eminus somnia ;
    Ab
    æthre Christus promicat.

    Mens jam resurgat torpida,
    Quæ sorde exstat saucia ;
    Sidus refulget jam novum,
    Ut tollat omne noxium.

    E sursum Agnus mittitur,
    Laxare gratis debitum.
    Omnes pro indulgentia
    Vocem demus cum lacrimis.

    Secundo ut cum fulserit,
    Mundumque horror cinxerit,
    Non pro reatu puniat,
    Sed nos pius tunc protegat.

    Laus, honor, virtus, gloria
    Deo Patri, et Filio,
    Sancto simul Paraclito
    In sæculorum sæcula. Amen.

    Un saint éclat de voix à nos oreilles tonne,
    Il dissipe la nuit qui nous couvrait les yeux,
    Va, sommeil, et nous abandonne,
    Jésus prêt à partir brille du haut des cieux.

    Apprends, âme endormie, apprends à te soustraire
    Aux fantômes impurs dont tu te sens blesser :
    Le nouvel astre qui t'éclaire
    Ne lance aucun rayon que pour les terrasser.

    L'incomparable agneau que du ciel on envoie
    Vient payer de son sang ce que chacun lui doit :
    Que les pleurs et les cris de joie
    S'efforcent de répondre aux biens qu'on en reçoit,

    Afin que, quand son bras choisira ses victimes,
    Qu'on verra l'univers environné d'horreur,
    Loin de nous punir de nos crimes,
    Ce même bras nous cache à sa juste fureur.

    Gloire soit à jamais au Père inconcevable !
    Gloire au Verbe incarné ! gloire à l'Esprit divin !
    Gloire à leur essence ineffable,
    Qui règne dans les cieux et sans borne et sans fin !

    (Hymne des laudes de l'Avent, traduction Pierre Corneille.)

  • Deuxième dimanche de l’Avent

    « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

    A priori, cette question de saint Jean Baptiste est aberrante, puisque c'est lui, Jean, qui a annoncé que Jésus était le Sauveur. En douterait-il maintenant ? C'est impossible, car alors il ne serait pas « plus qu'un prophète », comme va le dire ensuite le Christ.

    Cette difficulté a fait couler beaucoup d'encre. L'explication la plus lumineuse est celle que donnent saint Hilaire et saint Jean Chrysostome. Jean est en prison. Il envoie deux disciples poser cette question. Ce n'est pas pour lui qu'il la pose, c'est pour que ses disciples soient vraiment convaincus que Jésus est le Messie.

    Ce n'est pas par hasard que cette question apparaît pendant l'Avent. En ce temps, chacun de nous est d'une certaine manière un disciple de saint Jean Baptiste. Chacun de nous est invité à découvrir qui est celui que  nous attendons.

  • Verbum supernum prodiens

    Verbum supernum prodiens,
    A Patre olim exiens,
    Qui natus orbi subvenis
    Cursu declivi temporis :

    Illumina nunc pectora,
    Tuoque amore concrema,
    Audito ut præconio,
    Sint pulsa tandem lubrica.

    Judexque cum post aderis,
    Rimari facta pectoris,
    Reddens vicem pro abditis,
    Justisque regnum pro bonis.

    Non demum arctemur malis
    Pro qualitate criminis ;
    Sed cum beatis compotes
    Simus perennes cælibes.

    Laus, honor, virtus, gloria
    Deo Patri, et Filio,
    Sancto simul Paraclito,
    In sæculorum sæcula. Amen.

    Verbe du Tout-Puissant, qui du sein de ton père
    Viens descendre au secours du monde infortuné,
    Et naître d'une vierge mère,
    Pour mourir dans le temps par toi-même ordonné :

    Illumine nos cœurs pour chanter tes louanges ;
    Embrase-les si bien de tes saintes ardeurs,
    Qu'instruits par le concert des anges,
    Ces cœurs purs et sans tache exaltent tes grandeurs.

    Qu'alors que tu viendras en ton lit de justice
    Dévoiler le secret de nos intentions,
    Séparer la vertu du vice,
    Et donner la couronne aux bonnes actions,

    Au lieu d'être livrés aux carreaux que foudroie
    Suivant l'excès du crime un juge rigoureux,
    Nous goûtions l'éternelle joie
    Du sacré célibat avec tes bienheureux.

    Gloire soit à jamais au Père inconcevable !
    Gloire au Verbe incarné ! Gloire à l'Esprit divin !
    Gloire à leur essence immuable,
    Qui règne dans les cieux et sans borne et sans fin !

    (Hymne des matines au temps de l'Avent, traduction Pierre Corneille.)

  • Saint Pierre Chrysologue

    Je me lèverai et j'irai vers mon père. Celui qui dit ces paroles gisait à terre. Il prend conscience de sa chute, il se rend compte de sa ruine, il se voit enlisé dans le péché et il s'écrie : je me lèverai et j'irai vers mon père. D'où lui vient cet espoir, cette assurance, cette confiance ? Du fait même qu'il s'agit de son père. « J'ai perdu, se dit-il, ma qualité de fils » ; mais lui n'a pas perdu celle de père. Il n'est point besoin d'un étranger pour intercéder auprès d'un père : c'est l'affection même de celui-ci qui intervient et qui supplie au plus profond de son cœur. Ses entrailles paternelles le pressent à engendrer de nouveau son fils par le pardon. « Coupable, j'irai donc vers mon père. »

    Et le père, à la vue de son fils, voile immédiatement sa faute. A son rôle de juge il préfère celui de père. Il transforme tout de suite la sentence en pardon, lui qui désire le retour du fils et non sa perte. « Il se jeta à son cou et l'embrassa. » Voilà comment le père juge et comment il corrige : il donne un baiser au lieu d'un châtiment. La force de l'amour ne tient pas compte du péché, et c'est pourquoi le Père remet d'un baiser la faute de son fils, il le couvre par ses embrassements. Le père ne dévoile pas le péché de son enfant, il ne flétrit pas son fils, il soigne ses blessures de sorte qu'elles ne laissent aucune cicatrice, aucun déshonneur. Heureux ceux dont la faute est ainsi remise et le péché pardonné.

    Gardons-nous donc de nous éloigner d'un tel Père. La seule vue de ce Père suffit pour mettre en fuite le péché, pour éloigner la faute et pour repousser tout mal et toute tentation. Mais si nous nous sommes éloignés du Père, si nous avons dissipé tout son bien par une vie dissolue, s'il nous est arrivé de commettre quelque faute ou méfait, si nous sommes tombés dans le gouffre sans fond de l'impiété et dans une ruine absolue, relevons-nous enfin et revenons à un tel Père, encouragés par un tel exemple.

    Quand il le vit, il s'attendrit, il s'attendrit, courut se jeter à son cou et l'embrassa. Je le demande, quelle place y aurait-il ici pour le désespoir, quelle occasion pour une excuse ou pour un semblant de crainte ? A moins peut-être que la rencontre avec le Père ne nous fasse peur et que son baiser nous inspire de la crainte ; à moins peut-être que nous croyions que c'est pour prendre et se venger et non pour accueillir et pardonner que le Père vient et attire son enfant par la main. Mais cette pensée destructrice de la vie, cette ennemie de notre salut est mise hors de combat par ce qui suit : « Le Père dit à ses serviteurs : Mangeons et faisons liesse. Mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et le voilà retrouvé. » Après avoir entendu cela, pouvons-nous encore retarder notre retour vers le Père ?

    (sermon sur le fils prodigue)

  • Saint François Xavier

    Lorsque je suis arrivé dans ces villages, je les ai tous parcourus activement et j'ai baptisé tous les enfants qui ne l'étaient pas encore. C'est pourquoi j'ai fait enfants de Dieu une grande multitude de petits enfants qui, comme on dit, ne savaient pas même distinguer leur droite de leur gauche. Les enfants m'assiégeaient tellement que je ne trouvais le temps ni de dire mon office, ni de manger, ni de prendre du repos ; il fallait absolument que je leur enseigne des prières ; je commençai alors à comprendre que c'est à eux qu'appartient le Royaume des Cieux.

    Je ne pouvais refuser sans impiété une si sainte demande. Je commençais leur instruction par la confession du Père, du Fils et du Saint-Esprit, puis par le Credo, le Pater Noster, l'Ave Maria. J'ai reconnu en eux de grandes ressources ; s'ils avaient quelqu'un pour leur enseigner les préceptes du christianisme, je suis sûr qu'ils deviendraient de très bons chrétiens.

    Des foules ici manquent de devenir chrétiennes, faute d'hommes qui se consacrent à la tâche de les instruire. Bien souvent, il me prend envie de descendre vers les universités d'Europe, spécialement celle de Paris, et de crier à pleine voix, comme un homme qui a perdu le jugement, à ceux qui ont plus de science que de désir de l'employer avec profit : "Combien d'âmes manquent la gloire du ciel et tombent en enfer à cause de votre négligence !"

    Quand ils étudient les belles-lettres, s'ils voulaient étudier aussi le compte que Dieu leur demandera pour le talent qu'il leur a donné ! Beaucoup sentiraient peut-être le besoin de s'engager alors à des exercices spirituels qui les mèneraient à découvrir la volonté divine, après avoir renoncé à leurs propres inclinations, et à crier à Dieu : « Seigneur, me voici. Que voulez-vous que je fasse ? Envoyez-moi où vous voudrez, oui, même chez les Indiens. »

    (Extraits de deux lettres à saint Ignace de Loyola)

  • Illatio

    C'est une chose digne et juste, et vraiment avantageuse pour nous, de faire retentir sans relâche vos louanges, ô Père tout-puissant ! vous qui nous avant créés dans un état de sainteté et de noblesse, daignâtes, par une miséricorde insigne, après que nous eûmes été séduits par la fraude de l'ancien serpent, nous arracher à la mort. Vous annonçâtes longtemps d'avance que votre Fils, que vous deviez nous envoyer dans la chair, viendrait sur cette terre et naîtrait  d'une Vierge ; et vous chargeâtes vos Saints de proclamer d'une voix éclatante l'Avènement de ce Messie, afin que le monde, préparé par une longue attente, conçût une plus grande joie au jour ou, la plénitude des temps étant accomplie, le Sauveur lui serait enfin donné. Donc, nous vous prions et supplions que, de même que, dans votre clémence et miséricorde, vous n'avez pas voulu souffrir que votre créature pérît entièrement, mais l'avez rappelée à la vie par l'humble Avènement de votre Fils notre Seigneur ; de même, aujourd'hui, vous daigniez protéger, conserver, guérir, défendre et délivrer ce qu'une première fois vous avez retrouvé, réparé, rappelé à la vie ; afin qu'en ce terrible Avènement où il doit reparaître pour  juger ceux par lesquels et pour lesquels il a été jugé lui-même, il retrouve ceux qu'il a rachetés en tel état de fidélité, qu'il puisse les posséder éternellement, lui qui les a acquis au prix de son sang.

    (Missel mozarabe. Dans l'Année liturgique de Dom Guéranger.)

    Aujourd'hui on fête sainte Bibiane (ou Viviane).