Le but de la fête de la Sainte Famille, inventée par Léon XIII, était de défendre la famille au moment où elle commençait d’être attaquée en Occident. Mais ce n’est pas le rôle de la sainte liturgie de participer aux débats du siècle.
L’office et la messe de la Sainte Famille, fabriqués et non reçus, empêchent (sauf chez les bénédictins qui ne l’ont pas adoptée) la célébration du premier dimanche après l’Epiphanie, dont l’antique liturgie est d’une grande beauté, et centrée sur cette autre épiphanie qu’est la visite de Jésus au Temple, alors que celle de la Sainte Famille la marginalise. On peut la célébrer dans la semaine, mais il n’y a que bien peu d’endroits où elle peut être chantée…
Cela dit, ce dimanche, en France, dans les paroisses, on célèbre la solennité de l’Epiphanie…
(N.B. Je rappelle que mes notes liturgiques suivent le calendrier du missel de 1962, ou "forme extraordinaire du rite romain".)
Commentaires
Les nouvelles fêtes liturgiques sont toutes au service de concepts "sainte Famille", "Christ-Roi", "Miséricorde", "travail" (saint Joseph artisan) au détriment de la commémoration d'événements historiques (Noël, Épiphanie, chandeleur, carême, Passion, Pâques, Assomption, Immaculée Conception et tant d'autres fêtes du temporal qui commémorent des événements historiques).
On sent que ces nouvelles fêtes sont instituées par des intellectuels, des théologiens déracinés, des "experts" en quelque sorte. On le leur pardonne ; mais il est dommage que la liturgie se coupe ainsi du suc historique de l'histoire de l'humanité et de l'histoire de l'Église. Tout se passe comme si les événements historiques étaient mis en doute, ou du moins étaient déchargés de leurs sens théologiques. Si c'est le cas, ce serait, de ce fait, une victoire du laïcisme et du rationalisme dans la liturgie au détriment du droit de l'Église à enseigner l'histoire sainte et à garder sa tradition. Cette victoire torve du rationalisme se fait au détriment du droit des fidèles à prier et croire comme leurs ancêtres.
Ces nouvelles fêtes sont en outre des coupures dans la succession culturelle des générations, ce n'est sans doute pas là leur moindre défaut.
Cette tendance a "explosé" avec le nouveau calendrier de Paul VI, véritable crime (surtout par la façon dont il fut imposé) contre les droits culturels des populations de tradition latine (qu'elles soient, africaines, asiatiques, européennes, ou des autres continents). Vous le savez, je crois être le seul auteur du web - et peut-être le seul tout court - à dire (non sans argument et sans avoir jamais été contredit), à dire que le "motu proprio" du 7/7/7 avait tenté d'interdire, mais sans titre, la liturgie traditionnelle, violant la liberté religieuse des fidèles et des prêtres.
Après avoir prêché les droits de l'homme, le haut clergé serait bien avisé de les respecter au sein de l'Église.
C'est pourquoi, je salue votre travail en faveur de la tradition culturelle des peuples. Les peuples et le clergé enseigné ont le droit de se protéger d'un certain haut clergé. Mais nous divergeons sur le titre à invoquer et sur l'analyse du motu proprio du 7/7/7, ainsi que sur les droits-devoirs fondamentaux de l'homme, ce qui n'est pas rien (énorme euphémisme).