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Liturgie - Page 518

  • À la cathédrale d’York

    Le blog New liturgical Movement nous apprend (via le blog Summorum Pontificum) que le 26 mars sera célébrée une messe chantée au maître autel de la cathédrale d’York (la plus grande église gothique d’Europe du Nord), selon la forme extraordinaire du rite romain. Ce sera donc la première messe catholique célébrée en ce lieu depuis Marie Tudor, et les chants seront ceux de la messe à cinq voix de William Byrd, qui demeura catholique pendant le règne d’Elisabeth Ière. La messe sera suivie d’une procession jusqu’à l’église catholique des Martyrs Anglais…

    Bon. On remercie le clergé anglican. Et maintenant, quand est-ce qu’ils nous la rendent, cette cathédrale ?

  • Ex more docti mystico

    Ex more docti mystico
    Servemus hoc jejunium,
    Deno dierum circulo
    Ducto quater notissimo.

    Lex et Prophetæ primitus
    Hoc prætulerunt, postmodum
    Christus sacravit, omnium
    Rex atque Factor temporum.

    Utamur ergo parcius
    Verbis, cibis, et potibus,
    Somno, jocis, et arctius
    Perstemus in custodia.

    Vitemus autem noxia,
    Quæ subruunt mentes vagas,
    Nullumque demus callidi
    Hostis locum tyrannidi.

    Flectamus iram vindicem,
    Ploremus ante Judicem,
    Clamemus ore supplici,
    Dicamus omnes cernui:

    Nostris malis offendimus
    Tuam Deus clementiam:
    Effunde nobis desuper
    Remissor indulgentiam.

    Memento quod sumus tui,
    Licet caduci, plasmatis:
    Ne des honorem nominis
    Tui, precamur, alteri.

    Laxa malum quod fecimus,
    Auge bonum quod poscimus;
    Placere quo tandem tibi
    Possimus hic, et perpetim.

    Præsta beata Trinitas,
    Concede simplex Unitas;
    Ut fructuosa sint tuis
    Jejuniorum munera. Amen.

     

    Instruits par une tradition mystérieuse,
    gardons avec soin ce jeûne
    célèbre qui parcourt le cercle
    de quarante journées.

    La Loi, d’avance, et les Prophètes
    en ont jadis montré le sens ;
    le Christ enfin l’a consacré,
    lui, des temps le Maître et le Roi.

    Servons-nous plus discrètement
    du parler, du manger, du boire,
    du sommeil, des jeux, et restons
    en éveil contre le péché.

    Apprenons à parer les coups
    qui guettent l’homme inattentif ;
    ne donnons pas prise à la ruse
    de notre mortel ennemi.

    Apaisons par notre regret
    la juste colère du Juge,
    prions comme des suppliants,
    disons avec humilité :

    Seigneur, nous avons insulté
    votre bonté par nos offenses ;
    du ciel faites venir sur nous
    votre indulgence et vos pardons.

    Souvenez-vous de vos travaux.
    Car, tombés nous restons votre œuvre.
    Veuillez ne pas céder à l’Autre
    la gloire due à votre Nom.

    Ôtez le mal que nous faisons,
    aidez au bien que nous voulons,
    pour que nous plaisions à vos yeux
    aujourd’hui et dans tous les temps.

    Exaucez-nous, Trinité bienheureuse,
    accordez-nous, Unité simple,
    que soit profitable à vos fidèles
    le bienfait du jeûne.
    Amen.

    (Hymne des matines du Carême, attribuée à saint Grégoire le Grand, traduction dom Guéranger)

  • Premier dimanche de Carême

    Dans l’évangile, le démon tentateur demande au Christ de se jeter du haut du pinacle du Temple s’il est le fils de Dieu, car il est écrit : « Il a donné des ordres à ses anges à ton sujet, et ils te prendront dans leurs mains de peur que ton pied ne heurte une pierre ». C’est un verset du psaume 90. Exceptionnellement, à la messe, le trait est constitué du psaume 90 chanté presque intégralement. Et il sera cité dans la liturgie tout au long du carême.

    Nous entrons dans un champ de bataille, et le psaume 90 est « notre char de combat », dit Dom Pius Parsch. Il faudra progresser à travers les flèches, les terreurs, la peste, les lions, les dragons et les serpents. Mais les anges sont là pour nous porter, pour nous garder sous les ailes de Dieu. Le psaume 90 est un psaume de confiance, comme le savait le diable. Mais la confiance en un Dieu qui nous guide, non en un Dieu que l’on tente.

  • Samedi après les Cendres

    Aujourd’hui est une pause dans le travail du Carême. Les trois premiers jours, l’Église nous a décrit, à grands traits, notre tâche : jeûne, aumône, prière. Peut-être sommes-nous un peu découragés en raison du but élevé et de notre faiblesse. L’Église vient à notre secours. Elle nous montre la récompense, mais aussi la force efficace. La leçon (la continuation de celle d’hier) montre aux enfants de Dieu de vastes perspectives : « Ta lumière se lève dans les ténèbres », ton âme est « comme un jardin arrosé, comme une source d’eau dont l’eau ne s’en va pas », « tu es un constructeur du temple de Dieu, tu es élevé au-dessus des profondeurs de la terre et nourri de l’héritage de Jacob. » Que signifie cela ? La lumière en toi est la vie divine ; l’âme ressemble au paradis dans lequel croissent les fleurs des vertus et mûrissent les fruits des bonnes œuvres, où fleurit la vie intérieure. La troisième image est particulièrement profonde : « Tu poses des fondements pour les races à venir », tu travailles à la construction du royaume de Dieu. Chacun de nous est une pierre dans les murs de ce temple, mais mieux encore, chacun est, en même temps, une pierre d’attente sur laquelle s’appuiera une nouvelle construction. Pensons aux saints dont l’exemple continue l’action efficace à travers les siècles. Voulons-nous, nous aussi, être des constructeurs ? Notre travail de Carême peut être utile à un grand nombre. La dernière image nous conduit donc déjà dans le ciel. Nous autres chrétiens, nous sommes invincibles, nous n’avons rien à craindre, pourvu que nous évitions cette seule chose : le péché. Quand les Juifs entrèrent dans la terre promise, ils furent invincibles aussi longtemps qu’ils gardèrent la fidélité envers Dieu. Il en sera de même pour nous.

    Dom Pius Parsch

  • Vendredi après les Cendres

    L’aumône. — Nous nous rendons, aujourd’hui, en pèlerinage dans la basilique de deux saints bienfaiteurs des pauvres, saint Jean et saint Paul. Cette église était précédemment une diaconie (maison des pauvres au sens chrétien). A l’origine, c’était la maison privée des deux saints frères, par conséquent un lieu de miséricorde et de charité. Les deux martyrs sont très honorés à Rome ; le bréviaire les appelle « les hommes de miséricorde, deux oliviers et deux candélabres brillants devant le Seigneur ». Ils partagèrent eux-mêmes leurs biens entre les pauvres, « afin de pouvoir entreprendre plus aisément le voyage de l’éternité. » Il convenait donc que les lectures de la messe traitent de l’aumône. L’aumône, en effet, est un des trois exercices principaux du Carême. Le jeûne et l’aumône se complètent. Faisons donc régulièrement, pendant le Carême, notre offrande de Carême, si petite soit-elle. Mais l’Église, qui entreprend notre renouvellement spirituel, nous explique immédiatement quel doit être « l’esprit de l’aumône ». L’aumône n’est, pour ainsi dire, que le fruit de l’arbre ; l’arbre c’est l’amour du prochain. Nous nous rappelons que, le dimanche de la Quinquagésime, l’Église nous a prêché l’Épître de la charité. Elle voulait nous faire comprendre que le centre vital du travail de Carême c’est la charité, la divine charité qui supporte tout, qui fait abnégation de soi-même et qui ne cessera jamais. Les deux lectures traitent principalement de la charité. Quelles belles pensées n’exprime pas la leçon ! « Délie les nœuds de la méchanceté, déchire les liens de l’oppression, affranchis les esclaves et brise tout joug. Offre ton pain à celui qui a faim. » Ce que le Prophète exprime d’une manière plutôt négative, le Christ l’expose d’une manière positive : il annonce le précepte de l’amour des ennemis. En ce jour, notre Mère l’Église implore aussi pour ses enfants, comme fruit du Saint-Sacrifice, la charité : « Verse dans nos cœurs l’esprit de ton amour et fais que tous ceux que tu rassasies d’un seul pain soient un seul cœur dans ta bonté » (Postcommunion). Par l’aumône, nous combattons également un mauvais esprit et nous le chassons : l’esprit de l’amour propre, de l’avarice. C’est ce mauvais esprit qui dévore la substance du christianisme et c’est pourquoi le Christ l’a si vivement combattu. L’égoïsme, en effet, enlève leur valeur aux saints exercices du Carême : la prière, le jeûne et l’aumône. Aussi, dans l’Évangile, le Christ nous met en garde contre ce danger. Et l’Église fait ressortir, dans le bréviaire, deux paroles qui doivent écarter l’esprit d’égoïsme : « Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait la droite »(Laudes). « Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme la porte et prie ainsi ton Père » (Vêpres). Réfléchissons à ces pensées pendant tout le jour : l’aumône entretient l’esprit de charité et fait disparaître l’esprit d’égoïsme.

    Dom Pius Parsch

  • Jeudi après les Cendres

    Le Christ nous a enrôlés, hier, dans l’armée chrétienne ; aujourd’hui, l’Église veut nous inspirer du courage en nous faisant parcourir une galerie de héros.

    Le premier héros est le chevalier saint Georges, dans l’église duquel a lieu l’office de station. (…) Le texte de la messe s’inspire entièrement de la station. Au point central, se tient le chevalier saint Georges, le vainqueur du dragon. C’est un magnifique symbole du travail du Carême : le Christ s’avance au combat contre les ténèbres, il lui faut combattre le dragon infernal et il doit lui écraser la tête. C’est aussi le devoir du Christ mystique de l’Église. Les catéchumènes, les pénitents, les fidèles doivent combattre le dragon. C’est mon devoir à moi aussi, c’est mon travail de Carême ; je dois conquérir un peu de terre sainte en l’arrachant à la terre ennemie. Puissions-nous nous rappeler souvent que nous sommes les soldats de Dieu. Aujourd’hui, nous combattons sous les drapeaux et sous la conduite du chevalier saint Georges.

    Le second héros est le roi Ézéchias, un des meilleurs rois juifs. C’est déjà quelque chose que de pouvoir se présenter devant Dieu et dire : je marche dans la vérité et d’une manière parfaite, avec un cœur pur. Quand ce roi pleure si amèrement à la pensée de quitter la vie, il ne faut pas trop lui en vouloir, car les Juifs ne connaissaient pas encore l’éternité bienheureuse. L’Église ne veut d’ailleurs pas le proposer à notre imitation ; son intention est de nous montrer, dans sa maladie corporelle, une image de la maladie spirituelle du pénitent. Nous devons, nous aussi, pleurer sur la santé perdue de notre âme et implorer la guérison. La victoire d’Ézéchias est une victoire de la prière. Il nous indique, comme arme spéciale, la prière. Or, durant le temps de Carême, nous devons faire usage de cette arme avec ardeur et persévérance.

    Le troisième héros est le centurion de Capharnaüm. Il nous est incomparablement plus sympathique. Il est le porte-bannière des Gentils ; ses vertus sont pour nous un modèle merveilleux : sa charité pour ses esclaves, son humilité envers le Christ, sa foi, son sens du devoir. Le Sauveur voit même en lui le conducteur de l’Église des Gentils. Sa victoire est une victoire de l’humilité. Il a véritablement « rejeté sur le Seigneur le souci » de son serviteur et il a été exaucé. Or que veut nous enseigner la liturgie ? Ce que le centurion a fait pour son serviteur, faisons-le pour notre âme. (…)

    Le quatrième héros est le Roi de tous les héros, le Christ. Pendant le Carême, nous nous armons pour prendre part à sa grande victoire pascale ; aussi nous assistons chaque jour au Saint-Sacrifice qui est la représentation de son combat héroïque sur le Golgotha. Sa victoire renferme celle des trois héros ; bien plus, dans sa victoire, se trouve compris aussi le combat de Carême de toute l’Église et de tous les chrétiens. Unissons-nous à lui et puisons, dans le prix de sa victoire, le courage et la force.

    Dom Pius Parsch

  • Mercredi des Cendres

    Le jeûne qui plait à Dieu : telle est à peu près la pensée unique de ce jour. Le motif le plus profond du jeûne est le péché, c’est pourquoi, aussi, il n’a de valeur que s’il est uni à l’aversion du péché. Le sens de tout le temps de Carême et de la cérémonie de pénitence d’aujourd’hui est la réforme de la vie. Le jeûne ne vaut pas par lui-même, ce n’est qu’un moyen d’arriver à la piété. L’âme du jeûne est l’humilité ; il est sans valeur et même coupable s’il est au service de l’amour-propre (Évangile). En termes d’une beauté inimitable, la préface expose l’importance du jeûne : « Par le jeûne corporel, tu réprimes les péchés, tu élèves l’esprit, tu confères la vertu et la récompense. » Le jeûne nous délivre des forces inférieures de l’âme et du corps et, par suite, il renforce l’homme spirituel et affermit surtout la volonté. Or la volonté est, pour l’œuvre de notre salut, le facteur humain décisif.

    Dom Pius Parsch

    La Fraternité sacerdotale Saint-Pierre propos d’offrir notre jeûne de Carême pour les chrétiens d’Orient.

  • Saint Jean de Dieu

    Dans le grand hôpital de Grenade fondé par les souverains Ferdinand et Isabelle, un incendie avait éclaté. Parti de la cuisine, le feu avait gagné les autres pièces. Il menaçait d’envahir aussi les grandes salles dans lesquelles étaient couchés des centaines de malades. On sonna le tocsin. De toutes parts, le peuple se précipita : Jean était en tête. Les pompiers et les charpentiers étaient impuissants. Personne n’osait se lancer dans la maison en feu. On entendait les gémissements désespérés des pauvres malades. Ceux qui pouvaient se lever, se tenaient auprès des fenêtres, se tordant les mains. C’était à devenir fou. Jean, alors, ne peut plus se contenir. Sans tenir compte de la fumée et des flammes, il se précipite dans ces salles qu’il connaît bien, arrache portes et fenêtres, donne quelques indications, quelques ordres brefs à ceux qui peuvent se sauver eux-mêmes, puis guidant, poussant et traînant les autres, en portant souvent deux à la fois, dans ses bras, sur ses épaules, montant et descendant les escaliers, il met tous les malades dehors, à l’abri. Quand tous sont sauvés, il s’occupe du mobilier ; il jette, par la fenêtre, les couvertures et les lits, les habits et les chaises, les autres meubles et arrache ainsi au feu le bien sacré des pauvres. Puis, il prend une hache et monte sur le toit. Tout là-haut, on le voit frapper avec acharnement. Soudain, une gerbe de flammes jaillit à côté de lui. Il s’enfuit et cherche à se sauver dans l’édifice adjacent. Mais là aussi une vague de flammes jaillit en face de lui. Il est entre deux feux. Quelques instants et il disparaît dans le brasier et la fumée. L’incendie se limite à son foyer. On déplore à haute voix la mort de l’homme courageux quand, soudain, il se précipite hors de la maison, noir de fumée, mais sain et sauf, n’ayant que les sourcils brûlés. La foule l’entoure en poussant des cris d’allégresse et félicite le sauveur des malades et de l’hôpital. Mais Jean chercha modestement à s’arracher aux remerciements et à la reconnaissance.

    Cette action manifesta sa vertu et lui révéla à lui-même la grande tâche de sa vie. Il fonda l’Ordre des Frères de la miséricorde (approuvé en 1572 par Saint Pie V). Le but de cet Ordre est la charité miséricordieuse pour les malades. Les membres de cet Ordre s’engagent, par un quatrième vœu, à se consacrer toute leur vie au soin des malades. Le saint est le patron des hôpitaux et des mourants. Son nom est invoqué dans les litanies des agonisants.

    Dom Pius Parsch

  • Saint Thomas d’Aquin

    Protégez l’Ordre illustre qui se glorifie de vous avoir produit ; fécondez-le de plus en plus ; car il est un des premiers auxiliaires de l’Église de Dieu. N’oubliez pas que la France a eu l’honneur de vous posséder dans son sein, et que votre chaire s’est élevée dans sa capitale : obtenez pour elle des jours meilleurs. Sauvez-la de l’anarchie des doctrines, qui a enfanté pour elle cette désolante situation où elle périra, si la véritable science, celle de Dieu et de sa Vérité, ne lui est rendue.

    Dom Guéranger

  • La Quinquagésime

    « Voici, nous montons à Jérusalem. » Mercredi, c’est le début du carême. Et, une fois encore, nous essaierons de monter avec Lui.

    C’est la troisième fois que Jésus annonce sa Passion aux apôtres. Cette fois il le fait de façon plus précise : le « fils de l’homme » sera livré aux païens, bafoué, insulté, couvert de crachats, flagellé, et tué. Mais le troisième jour il ressuscitera.

    Tout cela, souligne-t-il, sera l’accomplissement de ce qui a été écrit par les prophètes.

    « Mais eux, ils ne comprennent rien », dit carrément saint Luc. Ils restent fixés dans l’idée que Jésus va à Jérusalem pour rétablir la royauté d’Israël. Ils ne comprendront rien jusqu’après la résurrection, quand Jésus ressuscité se montrera à eux, et alors, dit saint Luc, « il ouvre leur intelligence afin qu’ils comprennent les Ecritures ». C’est l’avant-dernier paragraphe de l’évangile, avant l’Ascension…