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Liturgie - Page 514

  • Mundi renovatio nova parit gaudia

    Mundi renovatio
    Nova parit gaudia :
    Resurgenti Domino
    Conresurgunt omnia.
    Elementa serviunt,
    Et auctoris sentiunt
    Quanta sit potentia.

    Le renouvellement du monde
    a amené des joies nouvelles ;
    le Seigneur ressuscite,
    et tout ressuscite avec lui ;
    dociles à la voix de leur auteur,
    les éléments montrent par leur obéissance
    l’étendue de son pouvoir.

    Ignis volat mobilis,
    Et ær volubilis :
    Fluit aqua labilis,
    Terra manet stabilis :
    Alta petunt levia,
    Centrum tenent gravia,
    Renovantur omnia.

    Le feu est devenu plus volatil,
    l’air a augmente de transparence ;
    l’eau coule plus limpide,
    et la terre se tient plus ferme sur ses bases.
    La loi selon laquelle les corps légers s’élèvent,
    et les corps pesants tendent vers leur centre,
    est de nouveau déclarée : tout participe à la rénovation.

    Cœlum fit serenius,
    Et mare tranquillius ;
    Spirat aura levius,
    Vallis nostra floruit.
    Revirescunt arida,
    Recalescunt frigida,
    Postquam ver intepuit.

    Le ciel est plus serein,
    la mer est plus tranquille,
    l’haleine du zéphyr plus douce.
    Notre vallée s’est couverte de fleurs ;
    la terre aride a retrouvé sa verdure ;
    le souffle du printemps a réchauffé
    sa surface engourdie.

    Gelu mortis solvitur,
    Princeps mundi tollitur,
    Et ejus destruitur
    In nobis imperium ;
    Dum tenere voluit
    In quo nihil habuit,
    Jus amisit proprium.

    Les glaces de la mort se sont fondues ;
    le prince du monde est renversé ;
    son empire sur nous est anéanti.
    En voulant retenir dans ses liens
    celui sur lequel ses droits étaient nuls,
    il a vu s’évanouir son pouvoir.

    Vita mortem superat ;
    Homo jam recuperat
    Quod prius amiserat,
    Paradisi gaudium :
    Viam præbet facilem,
    Cherubim versatilem
    Amovendo gladium.

    La vie a vaincu la mort ;
    l’homme recouvre les joies
    du Paradis qu’il avait perdues ;
    le Chérubin abaisse
    le glaive qu’il brandissait,
    et livre un passage facile.

    Christus cœlos reserat,
    Et captivos liberat,
    Quos culpa ligaverat
    Sub mortis interitu.
    Pro tanta victoria
    Patri, Proli gloria
    Sit cum Sancto Spiritu. Amen.

    Le Christ ouvre les cieux ;
    il délivre les captifs
    que le péché avait enchaînés
    sous les lois de la mort.
    Pour une si belle victoire,
    honneur au Père, honneur au Fils,
    honneur à l’Esprit-Saint ! Amen.

    Adam de Saint-Victor, traduction dom Guéranger

  • Saint Joseph artisan

    La seconde nativité [le Baptême] est plus honorée que la première puisqu’ici le Père se fait connaître, lui le Dieu de majesté ; tandis que là c’est Joseph, un simple artisan, que l’on estime être le père. Et quoique si l’on considère ces deux événements, l’on voie que la naissance et le baptême du Seigneur sont également l’œuvre de l’Esprit-Saint, néanmoins le Père qui parle du haut des cieux est incomparablement plus grand quel celui qui travaille sur la terre. Il était donc regardé comme le père de notre Seigneur et Sauveur, Joseph qui, sur la terre, fait œuvre d’artisan ; et cette œuvre, Dieu, qui est le véritable Père de notre Seigneur Jésus-Christ, ne laisse pas de l’accomplir, car il est artisan lui aussi. C’est en effet un ouvrier, Celui qui a fabriqué la machine du monde avec une puissance, non seulement admirable, mais encore ineffable. Comme un savant architecte, il a suspendu le ciel dans les hauteurs, affermi la terre par sa pesanteur même, donné pour bornes aux mers les cailloux des rivages. Il est l’auteur d’un travail, Celui qui, pour établir une certaine mesure, abat les faîtes de l’orgueil et élève les profondeurs de l’humilité. Il est artisan, Celui qui retranche de notre vie les œuvres vaines, et conserve toutes les œuvres bonnes. Il est artisan, Celui dont « la cognée est déjà mise à notre racine », selon la menace de Jean-Baptiste, pour que tout arbre dépassant les bornes d’une juste discrétion soit coupé jusqu’à la racine et jeté au feu, tandis que celui qui aura la mesure de la vérité sera destiné aux célestes constructions.

    Saint Augustin

  • Dimanche in albis

    La lecture évangélique (Ioan. XX, 19-31) traite de deux apparitions distinctes de Jésus aux Apôtres : la première, le soir même de Pâques, quand il institua le Sacrement de Pénitence ; l’autre, huit jours après, quand il voulut faire toucher ses plaies par Thomas. Il est significatif que le pouvoir de remettre les péchés ait été accordé aux Apôtres le jour même de la résurrection du Christ. C’était un jour de joie et de triomphe, et c’est pourquoi il convenait que la divine miséricorde y instituât le Sacrement qui écarte de cette terre le deuil et les pleurs, et appelle les pécheurs à une vie nouvelle. En mémoire de ce fait, à présent encore, le sens chrétien veut que les fidèles, avant de participer au Sacrement Pascal, implorent du prêtre l’absolution sacramentelle de leurs fautes. Le langage populaire, si expressif et qui reflète une profonde éducation catholique, appelle : faire ses Pâques, la réception de ces deux sacrements à l’occasion de la fête pascale, tellement intime est le lien entre la résurrection du Seigneur et la réconciliation sacramentelle des pénitents.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Samedi in albis

    In albis depositis : samedi où l’on dépose les vêtements blancs.

    Cette journée est entièrement consacrée au symbolisme de la robe baptismale. L’Évangile même peut se ramener à cette pensée. Rappelons-nous qu’au moment de notre baptême nous avons reçu deux insignes de notre dignité chrétienne, — que nous pouvons, après saint Pierre, appeler une dignité sacerdotale : l’habit blanc et le cierge allumé. Le prêtre qui nous baptisa nous avertit que nous devions porter ces deux insignes toute notre vie. « Reçois l’habit blanc et porte-le sans tache devant le tribunal de Notre-Seigneur Jésus-Christ, afin que tu aies la vie éternelle ». « Reçois la lampe allumée et conserve sans reproche la grâce de ton baptême. Observe les commandements de Dieu, afin que, quand le Seigneur viendra pour les noces célestes, tu puisses aller à sa rencontre, avec tous les saints, dans la cour céleste et vivre éternellement ». Quand les nouveaux baptisés déposent aujourd’hui, dans la salle du trésor de l’Église, leurs blancs vêtements baptismaux, il y a dans cette action une signification profonde : ils doivent conserver sans tache le blanc vêtement de l’âme, le vêtement de la grâce, pour recevoir un jour, du juge éternel, la robe de la gloire.

    Dom Pius Parsch

  • Vendredi de Pâques

    Si nous examinons les prières de la messe, nous y remarquons un va-et-vient entre ces deux pôles : Résurrection-Baptême, d’une part, et Croix-péché, d’autre part.

    a) Le péché On se demande ce que vient faire le péché dans ce temps céleste. C’est une nouveauté. Jusqu’ici, pendant la semaine de Pâques, nous n’avons pas entendu le mot péché. Aujourd’hui, les trois oraisons en parlent. N’oublions pas que nous sommes des pécheurs : ce n’est que par un dur combat contre le péché que nous pouvons être des vainqueurs de Pâques. Même après Pâques, le Saint-Sacrifice est un sacrifice d’expiation pour le péché.

    b) La Croix. Nous ne pouvons pas en vouloir à l’Église de nous mettre aujourd’hui la Croix devant les yeux. Dans l’Épître, saint Pierre décrit la Croix sous les couleurs les plus vives : « Le Christ est mort une fois pour nos péchés... pour nous offrir à Dieu... Selon la chair, il a été mis à mort ». Comme ces paroles font revivre le souvenir du Vendredi Saint ! A l’Alléluia, l’Église chante : « Dites aux nations : Dieu règne par la Croix ». Au Canon, nous dresserons la Croix et nous songerons particulièrement à la « beata Passio », à la Passion bienheureuse. Quelle pensée émouvante : la Croix dans la gloire pascale !

    Dom Pius Parsch

  • Dimanche des Rameaux

    Et deuxième dimanche de la Passion. Le double dimanche du grand paradoxe : le triomphe royal du Christ, avec la procession des Rameaux qui acclame le roi d’Israël, et sa mort sur la Croix, avec le chant de la Passion selon saint Matthieu, pendant la messe, et les antiennes de désolation, particulièrement l’introït et le trait qui reprennent le psaume 21, le psaume de la crucifixion. Tandis qu’à la communion nous buvons nous aussi ce calice qui ne peut passer sans qu’on le boive.

    Mais, si le vendredi saint est déjà présent, Pâques l’est aussi, au cœur même de cette messe : par l’épître, où saint Paul proclame la divinité et la royauté universelle de Celui qui s’est abaissé jusqu’à la mort de la croix, par la fin du psaume 21, qui laisse transparaître une justice rétablie pour l’éternité, et dans l’admirable préface de la sainte croix : la vie resurgit de l’arbre où la mort était née.

  • Samedi de la Passion

    Ce n’est pas encore l’agonie du jardin ; mais un frisson l’a saisi. Écoutons ce cri : « Père ! sauve-moi de cette heure. » Chrétiens, c’est notre Dieu qui s’émeut de crainte, en prévoyant ce qu’il aura bientôt à souffrir pour nous. Il demande d’échapper à cette destinée qu’il a prévue, qu’il a voulue. « Mais, ajoute-t-il, c’est pour cela que je suis venu ; ô Père, glorifie ton nom. » Son cœur est calme maintenant ; il accepte de nouveau les dures conditions de notre salut. Entendez aussi cette parole de triomphe. Par la vertu du sacrifice qui va s’offrir, Satan sera détrôné ; « ce prince du monde va être jeté dehors. » Mais la défaite de Satan n’est pas l’unique fruit de l’immolation de notre Sauveur ; l’homme, cet être terrestre et dépravé, va quitter la terre et s’élever jusqu’au ciel. Le Fils de Dieu, comme un aimant céleste, l’attirera désormais à soi. « Quand je serai élevé de terre, dit-il, quand je serai attaché à ma croix, j’attirerai tout à moi. » Il ne pense plus à ses souffrances, à cette mort terrible qui tout à l’heure l’effrayait ; il ne voit plus que la ruine de notre implacable ennemi, que notre salut et notre glorification par sa croix. Nous avons dans ces paroles le cœur tout entier de notre Rédempteur ; si nous les méditons, elles suffisent à elles seules pour disposer nos âmes à goûter les mystères ineffables dont est remplie la grande Semaine qui s’ouvre demain.

    Dom Guéranger

  • Vendredi de la Passion

    Remarquons qu’aujourd’hui les quatre chants psalmodiques* sont des plaintes du Christ souffrant. Que veut dire cela ? Les chants psalmodiques sont la participation du peuple à l’action de la messe ; ils indiquent les sentiments et les pensées que nous devons entretenir pendant la journée. La messe, en effet, la plus haute action de la journée, doit avoir son écho. Pour entrer dans les détails, disons : l’Introït nous indique les sentiments et les pensées que nous devons avoir en nous rendant à l’église, dans notre marche du monde vers le sanctuaire — nous allons aujourd’hui à l’église avec le Sauveur souffrant. Le Graduel est le chant intermédiaire entre les lectures et, en même temps, l’écho de la leçon ; cet écho doit retentir pendant tout le jour. Nous devons entendre, pendant toute la journée d’aujourd’hui, les lamentations du Christ. L’antienne de l’Offrande nous accompagne dans l’action sainte ; elle nous aide à entrer dans le sacrifice ; il s’agit, aujourd’hui, d’entrer dans le sacrifice de la Passion du Christ. L’antienne de la Communion nous enseigne à considérer comme il faut le corps du Seigneur et, en même temps, le mystère du jour. Aujourd’hui « nous annonçons », en mangeant ce pain, la mort du Seigneur.

    Considérons encore que les quatre chants psalmodiques parlent à la première personne. C’est le Christ qui se plaint et qui souffre ; en prononçant nous-mêmes ces plaintes, nous nous faisons un avec lui, ou plutôt, en tant que membres de son corps mystique, nous nous plaignons avec lui.

    Dom Pius Parsch

    * Introït, graduel, offertoire, communion.

  • Jeudi de la Passion

    La postcommunion de la messe de ce jour est devenue une prière de l’ordinaire de la messe :

    « Quod ore sumpsimus, Domine, pura mente capiamus : et de munere temporali fiat nobis remedium sempiternum. Per Dominum… »

    Ce que nous avons pris dans la bouche, Seigneur, que nous le gardions dans un esprit pur ; et que ce don temporel devienne pour nous un remède éternel.

    Le bienheureux cardinal Schuster la traduit ainsi :

    « Ce dont nous nous sommes matériellement nourris, Seigneur, faites que nous l’accueillions aussi dans un cœur et une âme purifiés de toute souillure terrestre, afin que la grâce que nous recevons dans le temps devienne en nous le principe de l’éternelle béatitude. »

    Il commente :

    « Il ne faut pas se faire d’illusions : autre chose est recevoir le Sacrement, et autre chose recevoir, comme le note le docteur angélique, rem et virtutem Sacramenti. Le premier peut être reçu par des pécheurs et même par des êtres sans raison, comme cela est arrivé trop souvent ; tandis que pour expérimenter l’efficacité divine du Corps et du Sang du Christ, il faut une préparation convenable, un fervent amour et un vif désir de participer à la vie et à la mort du Christ. »

    Dom Pius Parsch explique pour sa part :

    « Les saintes espèces sont un don temporel, elles disparaissent vite, mais l’effet spirituel peut et doit être éternel. »

  • Mercredi de la Passion

    V/. Verus Dei Filius Christe,
    R/. Exaudi : populo supplicanti miserere.
    V/. Qui triumpho Crucis tuæ salvasti solus orbem, tu cruoris tui pœna nos libera,
    R/. Et exaudi.
    V/. Qui moriens mortem damnas, resurgens vitam præstas, sustinens pro nobis pœnam indebitam
    R/. Et exaudi.
    V/. Passionis tuaæ dies celebremus indemnes : ut per hoc dulcedo tua nos foveat.
    R/. Et exaudi.
    V/. Pro quibus passus es Crucem, non permittas perire ; sed per Crucem duc ad vitam perpetuam.
    R/. Et exaudi.

    V/. O Christ, vrai Fils de Dieu !
    R/. Exaucez-nous, ayez pitié d’un peuple suppliant.

    V/. Vous qui, par le triomphe de votre Croix, avez seul sauvé l’univers, délivrez-nous par votre sang expiateur.
    R/. Exaucez-nous.
    V/. Vous qui, en mourant, condamnez la mort, et par votre Résurrection procurez la vie ; vous qui souffrez pour nous une peine qui ne vous était pas due.
    R/. Exaucez-nous.
    V/. Accordez-nous de célébrer en paix ces jours de votre Passion. Dans ce saint temps, que votre bonté nous protège.
    R/. Exaucez-nous.
    V/. Ne laissez pas périr ceux pour qui vous avez souffert la Croix ; mais, par la Croix, conduisez-les à la vie éternelle.
    R/. Exaucez-nous.

    (Bréviaire mozarabe)