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Liturgie - Page 506

  • Saint Jérôme Emilien

    Jérôme, né à Venise de la famille patricienne des Emiliani, fut initié au métier des armes dès sa première adolescence, et préposé, en des temps très difficiles pour la république, à la défense de Castelnovo, près de Quero, dans les monts de Trévise. Ses ennemis s’emparèrent de la citadelle ; et lui-même, jeté dans une horrible prison, eut les pieds et les mains chargés de fers. Privé de tout secours humain, il eut recours à la très sainte Vierge qui exauça ses prières. Elle lui apparut, brisa ses liens et le conduisit sain et sauf en vue de Trévise, le faisant passer au milieu des ennemis qui occupaient toutes les routes. Une fois entré dans la ville, il suspendit à l’autel de la Mère de Dieu, à laquelle il s’était voué, les menottes, les entraves et les chaînes qu’il avait emportées avec lui. De retour à Venise, il se donna tout entier au service de Dieu, se dépensa d’une façon admirable pour les pauvres, et eut surtout compassion des enfants orphelins qui erraient dans la ville, dénués de tout et dans un état pitoyable. Louant des salles pour les recueillir, il les nourrissait de ses propres ressources et les formait aux mœurs chrétiennes.

    A cette époque abordèrent à Venise le bienheureux Gaétan et Pierre Caraffa, qui devint plus tard Paul IV : goûtant l’esprit dont Jérôme était animé, et approuvant le nouvel institut destiné à recueillir les orphelins, ils l’amenèrent à l’hôpital des incurables, dans lequel, tout en élevant les orphelins, il devait servir les malades avec une égale charité. Sur leur conseil, il partit pour le continent voisin, et érigea des orphelinats, à Brescia d’abord, puis à Bergame et à Côme ; ce fut surtout à Bergame qu’il déploya son zèle. Outre deux orphelinats, l’un pour les garçons, l’autre pour les filles, il ouvrit un établissement pour recevoir les femmes de mauvaise vie qui se convertissaient. Enfin, dans un humble village du territoire de Bergame, à Somasque, sur les limites des possessions vénitiennes, il fonda une résidence pour lui et les siens ; il y organisa sa congrégation qui a pris, de ce lieu, le nom de Somasque. Elle s’est développée et répandue dans la suite, et, ne se bornant plus à l’éducation des orphelins et au service des églises, elle s’appliqua pour le plus grand bien de la société chrétienne, à initier les jeunes gens aux lettres et aux bonnes mœurs, dans les collèges, les académies et les séminaires. C’est pour cela que saint Pie V l’a mise au rang des Ordres religieux, et que d’autres Pontifes lui ont accordé des privilèges.

    Ne pensant qu’aux orphelins à recueillir, Jérôme se dirige sur Milan et Pavie ; dans ces villes, grâce à la faveur de nobles personnages, il procure providentiellement à une multitude d’enfants, un gîte, des provisions, des vêtements et des maîtres. Revenu à Somasque, il se fait tout à tous ; aucun labeur ne le rebutait quand il prévoyait que sa peine profiterait au prochain. Il abordait les cultivateurs dispersés dans les champs, leur venait en aide au temps de la moisson, et leur expliquait les mystères de la foi. Il nettoyait les enfants atteints de maladies à la tête, les soignait patiemment, et pansait si bien les pauvres gens qui avaient des plaies dégoûtantes, qu’on l’eût dit doué de la grâce des guérisons. Ayant découvert une caverne sur la montagne dominant Somasque, il s’y retira, et là, se frappant à coups de fouet, restant à jeun des jours entiers, faisant oraison la plus grande partie de la nuit, ne prenant qu’un peu de sommeil sur la pierre nue, il pleurait ses péchés et ceux des autres. Au fond de cette grotte, une source d’eau jaillit du roc même. Une constante tradition l’attribue aux prières du Saint ; elle n’a point cessé de couler jusqu’à ce jour, et cette eau, portée en divers pays, rend la santé à beaucoup de malades. Enfin, une peste étant venue à sévir dans la vallée, Jérôme en fut atteint pendant qu’il se dévouait auprès des pestiférés et qu’il portait les cadavres sur ses épaules au lieu de la sépulture. Sa mort précieuse, qu’il avait prédite quelque temps auparavant, arriva l’an 1537: les nombreux miracles qu’il opéra pendant sa vie et après sa mort le rendirent illustre ; Benoît XIV le béatifia et Clément XIII l’inscrivit solennellement aux fastes des Saints.

    (bréviaire)

  • Saint Vincent de Paul

    Vincent aima les pauvres d’un amour de prédilection, parce qu’il aimait Dieu et que la foi lui révélait en eux le Seigneur. « O Dieu, disait-il, qu’il fait beau voir les pauvres, si nous les considérons en Dieu et dans l’estime que Jésus-Christ en a faite ! Bien souvent ils n’ont pas presque la figure ni l’esprit de personnes raisonnables, tant ils sont grossiers et terrestres. Mais tournez la médaille, et vous verrez, par les lumières de la foi, que le Fils de Dieu, qui a voulu être pauvre, nous est représenté par ces pauvres ; qu’il n’avait presque pas la figure d’un homme en sa passion, et qu’il passait pour fou dans l’esprit des Gentils, et pour pierre de scandale dans celui des Juifs ; et avec tout cela il se qualifie l’évangéliste des pauvres, evangelizare pauperibus misit me ».

    Ce titre d’évangéliste des pauvres est l’unique que Vincent ambitionna pour lui-même, le point de départ, l’explication de tout ce qu’il accomplit dans l’Église. Assurer le ciel aux malheureux, travailler au salut des abandonnés de ce monde, en commençant par les pauvres gens des champs si délaissés : tout le reste pour lui, déclarait-il, « n’était qu’accessoire ». Et il ajoutait, parlant à ses fils de Saint-Lazare : « Nous n’eussions jamais travaillé aux ordinands ni aux séminaires des ecclésiastiques, si nous n’eussions jugé qu’il était nécessaire, pour maintenir les peuples en bon état, et conserver les fruits des missions, de faire en sorte qu’il y eût de bons ecclésiastiques parmi eux ». C’est afin de lui donner l’occasion d’affermir son œuvre à tous les degrés, que Dieu conduisit l’apôtre des humbles au conseil royal de conscience, où Anne d’Autriche remettait en ses mains l’extirpation des abus du haut clergé et le choix des chefs des Églises de France. Pour mettre un terme aux maux causés par le délaissement si funeste des peuples, il fallait à la tête du troupeau des pasteurs qui entendissent reprendre pour eux la parole du chef divin : « Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent ».

    Dom Guéranger

  • Saint Camille de Lellis

    L’Église célèbre, les 18, 19 et 20 juillet, trois héros de la charité : saint Camille de Lellis, saint Vincent de Paul et saint Jérôme Émilien. Leur fête n’arrive pas le jour de leur mort, et l’intention de l’Église en les rapprochant apparaît manifeste : C’est que le premier pratiqua une charité héroïque envers les malades, le second envers les pauvres, et le troisième envers les orphelins.

    Saint Camille naquit d’une mère déjà sexagénaire. Dans sa jeunesse, il se laissa, quelque temps, aller aux vices du siècle, mais, à vingt-cinq ans, le jour de la Purification, il se convertit. A deux reprises il voulut se faire admettre chez les Frères Mineurs Capucins ; un ulcère à la jambe l’en empêcha. A Rome, on le reçoit à l’hôpital des Incurables. Tel est l’éclat de ses vertus qu’on lui en confie l’administration. De mille manières il prodigue aux malades ses soins spirituels et corporels. A trente-deux ans, il commence ses études, sans rougir d’avoir pour condisciples des enfants. Prêtre, il fonde la Congrégation des Clercs réguliers ministres des infirmes qui, en plus des trois vœux ordinaires, font celui de soigner les pestiférés au péril de leur vie. Les malades le voient, nuit et jour, inlassable à leur service, s’acquittant des plus serviles besognes. Mais c’est surtout aux heures où une épidémie, suivie de la famine, éprouve Rome, et où la peste exerce à Nole ses ravages, que brille sa charité. Il supporte courageusement cinq maladies. Il les appelle des miséricordes du Seigneur, et expire à Rome, âgé de soixante-cinq ans, avec aux lèvres ces paroles de la prière des agonisants : « Que le visage du Christ Jésus t’apparaisse doux et joyeux ! » Léon XIII l’a déclaré le céleste patron des hôpitaux, et a prescrit l’invocation de son nom aux litanies des mourants.

    Dom Pius Parsch

  • 5e dimanche après la Pentecôte

    « Omnes unanimes in oratione… » Dans l’épître, saint Pierre nous demande d’être tous unis dans la prière. Dans les Actes des Apôtres, saint Luc nous montre les apôtres « tous unis dans la prière avec les femmes, et Marie la mère de Jésus, et ses frères ».

    L’unité est la première marque de l’Eglise, le premier fruit du Saint-Esprit (puisqu’il nous unit à Dieu). L’unité est la marque de l’amour de Dieu et du prochain : « Soyez tous unis dans la prière, compatissants, vous aimant en frères, miséricordieux, modestes, humbles, ne rendant pas le mal pour le mal », etc.

    L’évangile donne un exemple de l’unité accomplie par amour du prochain, et ce que cela implique comme « justice » : si ton frère a quelque chose contre toi, va te réconcilier avec lui, et alors seulement tu pourras légitimement présenter ton offrande à l’autel : alors seulement il y aura unité dans la prière.

  • Commémoraison de Notre Dame du Mont-Carmel

    Caput tuum ut Carmelus, et comæ capitis tui sicut purpura Regis vincta canalibus, alleluia.

    Ta tête est comme le Carmel ; et les cheveux de ta tête, comme la pourpre d’un roi, liés et teints dans les canaux des teinturiers.

    Gloria Líbani data est ei, decor Carmeli et Saron, alleluia.

    La gloire du Liban lui a été donnée, la beauté du Carmel et de Saron, alléluia.

    Antiennes des laudes et des vêpres : la première vient du Cantique des cantiques (7, 5), la seconde d’Isaïe (35, 2).

  • Saint Henri

    Henri, surnommé le Pieux, duc de Bavière, puis roi de Germanie, et enfin empereur des Romains [Henri II], ne se contenta point des bornes étroites d’une domination temporelle. Aussi pour obtenir la couronne de l’immortalité, se montra-t-il le serviteur dévoué du Roi Éternel. Une fois maître de l’empire, il mit son application et ses soins à étendre la religion, réparant avec beaucoup de magnificence les églises détruites par les infidèles et les enrichissant de largesses et de propriétés considérables, érigeant lui-même des monastères et d’autres établissements religieux, ou augmentant leurs revenus. L’évêché de Bamberg, fondé avec ses ressources patrimoniales, fut rendu par lui tributaire de Saint-Pierre et du Pontife romain. Benoît VIII étant fugitif, il le recueillit et le rétablit sur son Siège. C’est de ce Pape qu’il avait reçu la couronne impériale.

    Retenu au Mont Cassin par une grave maladie, il en fut guéri d’une manière toute miraculeuse, grâce à l’intercession de saint Benoît. Il publia une charte importante spécifiant de grandes libéralités en faveur de l’Église romaine, entreprit pour la défendre une guerre contre les Grecs, et recouvra la Pouille, qu’ils avaient longtemps possédée. Ayant coutume de ne rien entreprendre sans avoir prié, il vit plus d’une fois l’Ange du Seigneur et les saints combattre aux premières lignes, pour sa cause. Avec le secours divin, il triompha des nations barbares plus par les prières que par les armes. La Pannonie [Hongrie] était encore infidèle ; il sut l’amener à la foi de Jésus-Christ, en donnant sa sœur comme épouse au roi Etienne, qui demanda le baptême. Exemple rare : il unit l’état de virginité à l’état du mariage et sur le point de mourir, il remit sainte Cunégonde, son épouse, entre les mains de ses proches, dans son intégrité virginale.

    Enfin après avoir disposé avec la plus grande prudence tout ce qui se rapportait à l’honneur et à l’utilité de l’empire, laissé ça et là, en Gaule, en Italie et en Germanie, des marques éclatantes de sa religieuse munificence, répandu au loin la plus suave odeur d’une vertu héroïque, et consommé les labeurs de cette vie, il fut appelé par le Seigneur à la récompense du royaume céleste, l’an du salut mil vingt-quatre. Sa sainteté l’a rendu plus célèbre que le sceptre qu’il a porté. Son corps fut déposé à Bamberg, dans l’église des saints Apôtres Pierre et Paul. Dieu le glorifia bientôt après par de nombreux miracles opérés auprès de son tombeau ; ces prodiges ayant été canoniquement prouvés, Eugène III l’a inscrit au catalogue des Saints.

    (bréviaire)

  • Saint Bonaventure

    De ces écrits, qui sont l’âme de son gouvernement et qui montrent la route à parcourir tant à l’individu qu’à la communauté, je ne voudrais en mentionner qu’un seul, son chef-d’œuvre, l’Itinerarium mentis in Deum, qui est un "manuel" de contemplation mystique. Ce livre fut conçu en un lieu de profonde spiritualité : le mont de la Verne, où saint François avait reçu les stigmates. Dans l’introduction, l’auteur illustre les circonstances qui furent à l’origine de ce texte : « Tandis que je méditais sur les possibilités de l’âme d’accéder à Dieu, je me représentai, entre autres, cet événement merveilleux qui advint en ce lieu au bienheureux François, la vision du Séraphin ailé en forme de Crucifié. Et méditant sur cela, je me rendis compte immédiatement que cette vision m’offrait l’extase contemplative du père François et, dans le même temps, la voie qui y conduit. »

    Les six ailes du Séraphin deviennent ainsi le symbole des six étapes qui conduisent progressivement l’homme de la connaissance de Dieu, à travers l’observation du monde et des créatures et à travers l’exploration de l’âme elle-même avec ses facultés, jusqu’à l’union gratifiante avec la Trinité par l’intermédiaire du Christ, à l’imitation de saint François d’Assise. Les dernières paroles de l’Itinerarium de saint Bonaventure, qui répondent à la question sur la manière dont on peut atteindre cette communion mystique avec Dieu, devraient descendre profondément dans nos cœurs : « Si à présent tu soupires de savoir comment cela peut advenir (la communion mystique avec Dieu), interroge la grâce, non la doctrine ; le désir, non l’intellect ; le murmure de la prière, non l’étude des lettres ; l’époux, non le maître ; Dieu, non l’homme ; le brouillard, non la clarté ; non la lumière, mais le feu qui tout enflamme et transporte en Dieu avec les fortes onctions et les très ardentes affections... Entrons donc dans le brouillard, étouffons les angoisses, les passions et les fantômes ; passons avec le Christ crucifié de ce monde au Père, afin qu’après l’avoir vu, nous disions avec Philippe : cela me suffit »[Ibid., VII, 6.]].

    Chers frères et sœurs, accueillons l’invitation qui nous est adressée par saint Bonaventure, le Docteur Séraphique, et mettons-nous à l’école du Maître divin : écoutons sa Parole de vie et de vérité, qui résonne dans l’intimité de notre âme. Purifions nos pensées et nos actions, afin qu’Il puisse habiter en nous et que nous puissions entendre sa Voix divine, qui nous attire vers le vrai bonheur.

    Benoît XVI, 2e catéchèse sur saint Bonaventure, 10 mars 2010.

  • Peccavi super numerum arenæ maris

    R/. Peccávi super númerum arénæ maris, et multiplicáta sunt peccáta mea ; et non sum dignus vidére altitúdinem cæli præ multitúdine iniquitátis meæ : quóniam irritávi iram tuam, * Et malum coram te feci.

    V/. Quóniam iniquitátem meam ego cognósco : et delíctum meum contra me est semper, quia tibi soli peccávi. * Et malum coram te feci.

    J’ai péché, et mes péchés se sont multipliés au-dessus du nombre du sable de la mer, et à cause de la multitude de mon iniquité je ne suis pas digne de regarder en haut le ciel : parce que j’ai excité votre colère, et commis le mal en votre présence. Parce que je connais mon iniquité, et mon péché est toujours devant moi, car j’ai péché contre vous seul, et commis le mal en votre présence.

    (Répons des matines. C’est un exemple de l’utilisation par la liturgie d’un texte déclaré - ensuite - apocryphe par Rome, ici la Prière de Manassé, avec deux versets du psaume 50. La Prière de Manassé est un des textes mis en appendice de la Vulgate sixto-clémentine parce qu’ils de « devaient pas périr ». Dans les canons orthodoxes, il fait partie des textes deutérocanoniques, qui sont « autorisés à la lecture ».)

  • Saint Jean Gualbert

    En ces temps de cruelles luttes civiles, un de ses proches parents avait été tué, et un jour Jean, entouré d’une bonne escorte de compagnons armés, rencontra l’homicide. Celui-ci se vit perdu, il tomba à genoux à ses pieds, et, étendant les bras en croix, demanda son pardon par la vertu de ce signe de leur commun salut. Jean, attendri, lui fit grâce de la vie et l’embrassa ; entré ensuite dans l’église de San Miniato, il vit l’image du Crucifix qui, en signe d’agrément, inclina par trois fois la tête vers lui. Cette vision touchante acheva le travail de la grâce commencé dans son cœur puisqu’il avait pardonné à son ennemi. Jean ne voulut plus s’éloigner de cet asile de miséricorde et de paix. Ayant donc enlevé son épée de chevalier, il se coupa lui-même les cheveux et revêtit le froc monastique.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Saint Pie Ier

    Nous avons devant nous un souverain pontife de l’Eglise et en même temps un « bon pasteur » suprême. Il est le premier des papes à porter le nom de Pie. Il a versé son sang pour ses brebis « en un glorieux martyre ». Pendant son pontificat, on avait sous les yeux une image particulièrement vivante du prêtre bon pasteur de l’Église ; son propre frère [Hermas] l’a bien montré dans un livre, Pastor, « le Pasteur », et l’église titulaire du pape reçut aussi le nom de « Pastoris », église du Pasteur. Comme la liturgie et la fonction pastorale, la charge des âmes, sont de bonne heure étroitement unies !

    Dom Pius Parsch