L’Église célèbre, les 18, 19 et 20 juillet, trois héros de la charité : saint Camille de Lellis, saint Vincent de Paul et saint Jérôme Émilien. Leur fête n’arrive pas le jour de leur mort, et l’intention de l’Église en les rapprochant apparaît manifeste : C’est que le premier pratiqua une charité héroïque envers les malades, le second envers les pauvres, et le troisième envers les orphelins.
Saint Camille naquit d’une mère déjà sexagénaire. Dans sa jeunesse, il se laissa, quelque temps, aller aux vices du siècle, mais, à vingt-cinq ans, le jour de la Purification, il se convertit. A deux reprises il voulut se faire admettre chez les Frères Mineurs Capucins ; un ulcère à la jambe l’en empêcha. A Rome, on le reçoit à l’hôpital des Incurables. Tel est l’éclat de ses vertus qu’on lui en confie l’administration. De mille manières il prodigue aux malades ses soins spirituels et corporels. A trente-deux ans, il commence ses études, sans rougir d’avoir pour condisciples des enfants. Prêtre, il fonde la Congrégation des Clercs réguliers ministres des infirmes qui, en plus des trois vœux ordinaires, font celui de soigner les pestiférés au péril de leur vie. Les malades le voient, nuit et jour, inlassable à leur service, s’acquittant des plus serviles besognes. Mais c’est surtout aux heures où une épidémie, suivie de la famine, éprouve Rome, et où la peste exerce à Nole ses ravages, que brille sa charité. Il supporte courageusement cinq maladies. Il les appelle des miséricordes du Seigneur, et expire à Rome, âgé de soixante-cinq ans, avec aux lèvres ces paroles de la prière des agonisants : « Que le visage du Christ Jésus t’apparaisse doux et joyeux ! » Léon XIII l’a déclaré le céleste patron des hôpitaux, et a prescrit l’invocation de son nom aux litanies des mourants.
Dom Pius Parsch