Pour la première fois, un cardinal français va conférer des ordinations sacerdotales selon la « forme extraordinaire du rite romain » : c’est le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, ce sera le 2 juillet à Wigratzbad (Fraternité sacerdotale Saint-Pierre).
Liturgie - Page 509
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Encore une première (du genre dont on ne se lasse pas)
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Il y a deux œuvres de miséricorde qui délivrent les âmes
Il y a deux œuvres de miséricorde qui délivrent les âmes et que le Seigneur nous propose brièvement dans l’Évangile : « Remettez et il vous sera remis, donnez et il vous sera donné. » Cette parole, « remettez et il vous sera remis » regarde le pardon des offenses ; cette autre, « donnez et il vous sera donné » regarde l’obligation de faire du bien au prochain. Pour ce qui concerne le pardon, d’une part, tu désires que ton péché te soit pardonné, et d’une autre part, tu as à pardonner à ton prochain. Et pour ce qui regarde le devoir de la bienfaisance, un mendiant te demande l’aumône, et tu es toi-même le mendiant de Dieu. Tous en effet, nous sommes, lorsque nous prions, les mendiants de Dieu ; nous nous tenons à la porte de ce père de famille grand et puissant, nous nous y prosternons, nous gémissons dans nos supplications, nous voulons recevoir un don : et ce don, c’est Dieu lui-même. Que te demande le mendiant ? Du pain. Et toi, que demandes-tu à Dieu, sinon le Christ qui a dit : « Je suis le pain vivant, qui suis descendu du ciel ». Voulez-vous qu’il vous soit pardonné ? Remettez et il vous sera remis. Voulez-vous recevoir ? Donnez et l’on vous donnera.
Saint Augustin (commentaire de l’évangile du 1er dimanche après la Pentecôte)
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la Sainte Trinité
Alors que cette fête commençait à se répandre en Lotharingie, à partir de Liège, le pape Alexandre II (1061-1073) écrivit à un archevêque qu’il ne pouvait pas lui répondre sur l’usage du pallium en ce jour, car il n’y a pas de jour assigné à une fête de la Sainte Trinité dans l’Eglise romaine, vu que l’on célèbre la Sainte Trinité tous les jours en disant « Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto ».
Cette fête sera acceptée par le pape Jean XXII, en 1334. A Avignon.
Alexandre II avait bien raison. D’autant que saint Léon avait montré qu’on pouvait célébrer particulièrement la Sainte Trinité le jour de la Pentecôte.
La Sainte Trinité a été ainsi la première dans la chrétienté (à Rome la deuxième, après la Fête Dieu) d’une trop longue série de fêtes qui ne célèbrent pas un événement de l’histoire du salut ou un saint, contrairement à l’antique tradition liturgique.
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Samedi des quatre temps de Pentecôte
« L’amour de Dieu a été versé dans nos cœurs, Alléluia, par le Saint-Esprit qui demeure en nous, Alléluia, Alléluia ». Cette belle parole de saint Paul est, pour ainsi dire, l’ite missa est de l’octave de la Pentecôte (Introït, Épître, Ant. Bened.). La liturgie résume ainsi tout ce qu’elle a à dire sur le Saint-Esprit. L’amour de Dieu est la filiation divine, la grâce sanctifiante, la gloire ; c’est la participation à la vie glorifiée du Christ. C’est l’essence de notre religion. Croître de plus en plus dans cet « amour de Dieu » est la tâche de notre vie, et le but de la sainte liturgie est de produire cet accroissement. « Répandu » est un mot de prédilection de la liturgie quand elle parle du Saint-Esprit (dans notre messe : diffusa, infunde, effundam). C’est donc le Saint-Esprit qui nous confère la grâce de la filiation divine ; mais, en même temps que la grâce, il vient lui-même et demeure en nous ; Et c’est aussi, pour le temps qui vient, notre grande consolation et notre force : nous sommes les temples de l’Esprit du Christ. Ce sera la tâche et ce sera notre tâche, pendant le temps qui suit la Pentecôte, de parer ce temple.
Dom Pius Parsch
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Vendredi des quatre temps de Pentecôte
Chaque malade doit avoir des intercesseurs qui demandent sa guérison. Nous avons besoin de ces intercesseurs par lesquels l’infirmité et la paralysie de notre conduite seront guéries avec l’aide de la divine parole. Nous avons besoin de moniteurs de l’esprit (de porteurs, comme le paralytique) qui, malgré la faiblesse de notre âme paralysée par la, débilité de notre corps, élèvent cette âme vers le ciel. Avec leur aide, l’âme s’élève facilement vers Jésus, se place à ses pieds et devient digne d’être regardée par le Seigneur. Car le Seigneur abaisse volontiers son regard vers ce qui est petit, comme il a abaissé son regard vers la petitesse de sa servante... Apprends ici, toi qui juges, apprends à pardonner ; apprends, toi qui es malade, à implorer le secours. Si tu doutes du pardon de tes péchés graves, recours à l’intercession de l’Église. Demande-lui de prier pour toi, et le Seigneur, à sa vue, t’accordera ce qu’il pourrait te refuser. Cette section évangélique, qui nous raconte la guérison corporelle du paralytique, nous rappelle la guérison intérieure de l’homme auquel les péchés ont été remis.
Saint Ambroise
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Jeudi de Pentecôte
Aujourd’hui le chœur des Apôtres tressaille de bonheur à l’arrivée de l’Esprit de Dieu qui vient les consoler en place du Verbe incarné, et habiter avec eux ; rendons-lui gloire, et que nos voix célèbrent sa sainteté.
Aujourd’hui une eau vive a jailli dans Jérusalem ; les fleuves de Dieu en ont été remplis, et dans leur cours ils ont enivré la terre, comme les quatre sources qui arrosaient Eden ; rendons-lui gloire, et que nos voix célèbrent sa sainteté.
Aujourd’hui la rosée spirituelle est descendue des nuées, les jeunes plants de l’Église en ont été réjouis, ses sillons ont été fertilisés par la justice, ses déserts sont devenus gracieux par l’éclat de la virginité ; rendons-lui gloire, et que nos voix célèbrent sa sainteté.
Liturgie arménienne, canon du cinquième jour (cité par dom Guéranger)
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Mercredi des quatre temps de Pentecôte
Mais à la solennité d’aujourd’hui, bien aimés, il faut ajouter aussi une pratique de dévotion qui nous vient de la tradition apostolique, à savoir la célébration d’un jeûne ; parmi les grands dons du Saint-Esprit, il faut, en effet, compter le secours des jeûnes qui nous est accordé pour combattre les séductions de la chair et les pièges du diable, et pour vaincre ainsi, Dieu aidant, toutes les tentations. Jeûnons donc mercredi et vendredi ; et samedi, célébrons les vigiles auprès du bienheureux apôtre Pierre qui donnera son patronage à nos prières, afin qu’en toutes choses nous méritions d’obtenir la miséricorde de Dieu, par notre Seigneur Jésus-Christ qui vit et règne avec le Père et l’Esprit Saint dans les siècles des siècles. Amen.
Fin du 2e sermon de la Pentecôte de saint Léon le Grand.
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Mardi de la Pentecôte
Aujourd’hui les Esprits célestes se sont réjouis du renouvellement de la terre ; car l’Esprit rénovateur des êtres est descendu dans le sacré Cénacle, et il y a renouvelé le collège apostolique.
Aujourd’hui notre nature terrestre tressaille de se sentir réconciliée avec le Père ; car celui qui avait enlevé son esprit aux hommes devenus charnels, daigne le leur donner de nouveau.
Aujourd’hui les enfants de l’Église célèbrent avec transport l’avènement du Saint-Esprit, qui les a parés de vêtements nobles et lumineux, et ils sont admis à chanter le trisagion avec les Séraphins.
Celui qui sépara par la division des langues ceux qui s’étaient unis pour bâtir la tour, a réuni de nouveau aujourd’hui, dans le sacré Cénacle, les langues des nations en une seule. O vous tous, Esprits, bénissez l’Esprit de Dieu.
L’Esprit du Seigneur qui descendit autrefois, et fut le conducteur des douze tribus d’Israël dans le désert, conduit aujourd’hui les douze Apôtres à la prédication de l’Évangile. O vous tous, Esprits, bénissez l’Esprit de Dieu.
L’Esprit du Seigneur qui remplit autrefois Bézeleel, l’architecte du tabernacle, rend aujourd’hui les hommes comme les tabernacles de la sainte Trinité. O vous tous, Esprits, bénissez l’Esprit de Dieu.
Liturgie arménienne, Canon tertiæ diei (canon du troisième jour de la Pentecôte) – cité par Dom Guéranger.
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Lundi de Pentecôte
Voici comment Pierre Corneille a traduit le "Veni Creator".
Viens, Esprit créateur qui nous as donné l’être,
Descends du haut du ciel dans les esprits des tiens ;
Et comme tu les as fait naître,
Remplis-les du plus grand des biens.Soit que de Paraclet le sacré nom te suive,
Soit qu’ici du Très-Haut nous t’appelions le don,
Feu, charité, fontaine vive,
Et spirituelle onction,Ta grâce au fond des cœurs par sept présents opère,
Doigt de Dieu, qui suffis à les épurer tous,
Effet des promesses du Père,
Et langue qui parles en nous.Illumine les sens par tes saintes largesses,
Verse un parfait amour dans le cœur abattu,
Rends des forces à nos faiblesses
Par une immuable vertu.Mets de notre ennemi toute l’audace en fuite,
D’une sincère paix assure-nous le fruit ;
Fais enfin que sous ta conduite
L’âme évite tout ce qui nuit.Apprends-nous à connaître et le Fils et le Père,
A te croire l’Esprit à tous les deux commun,
Et cet ineffable mystère
De trois suppôts qui ne sont qu’un.Gloire soit à jamais au Père inconcevable !
Gloire pareille au Fils qui s’est ressuscité !
Gloire au Paraclet adorable,
Durant toute l’éternité ! -
La Pentecôte
Ce jour de la Pentecôte, à la messe, avant la consécration, le prêtre dit le même Hanc igitur que le jour de Pâques : « Cette oblation (…), nous vous l’offrons aussi pour ceux que vous avez daigné régénérer par l’eau et par le Saint-Esprit »…
Ceux-là sont ceux qui ont été baptisés à Pâques, il y a 50 jours, dans la mort et la résurrection du Christ, où nous plonge le Saint-Esprit depuis la Pentecôte. La Pentecôte est l’accomplissement du tout début de l’Evangile, quand Jean le Baptiste dit qu’il baptise dans l’eau mais que vient un autre, qui baptisera dans l’Esprit Saint. Et c’est celui sur qui on verra l’Esprit descendre et s’arrêter.
Jésus ayant été baptisé dans l’eau, le Saint-Esprit descendit sur lui sous la forme d’une colombe. Après la Pentecôte, les apôtres, poussés par le vent violent et le feu du même Esprit, pourront baptiser dans l’Esprit, pour incorporer les hommes à la Trinité Sainte.