Parce que Jean était ainsi « l’ami de l’Époux », il ne cherchait pas sa propre gloire, mais il rendait témoignage à la vérité. A-t-il voulu retenir près de lui ses disciples et les empêcher de suivre le Seigneur ? Au contraire, il leur montra celui qu’ils devaient suivre ; car ils considéraient leur maître comme étant l’Agneau. Mais lui : Pourquoi portez-vous sur moi votre attention ? Je ne suis point l’Agneau ; « le voilà, l’Agneau de Dieu. » Auparavant il avait déjà dit à son sujet : « Voici l’Agneau de Dieu » Et de quelle utilité nous est l’Agneau de Dieu ? Voici, ajoute-t-il, celui qui ôte le péché du monde. « Ayant ouï cela, les deux disciples qui étaient avec Jean suivirent Jésus.
Voyons la suite : « Voici l’Agneau de Dieu », c’est Jean qui le proclame. « Les deux disciples l’entendirent parler ainsi et suivirent Jésus », Ils ne le suivirent pas encore comme pour s’attacher à sa personne ; le moment où ils devinrent définitivement ses disciples nous est connu, car Jésus les appela lui-même, alors qu’ils se trouvaient dans leur barque. En effet, l’un de ces deux disciples était André, comme vous venez de l’entendre ; or, André était le frère de Pierre, et nous savons par l’Évangile que, le Seigneur ayant vu Pierre et André dans leur barque, les appela en disant : « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. Et dès ce moment, ils s’attachèrent à lui pour ne plus le quitter. »
Si donc, maintenant, ces deux disciples suivent Jésus, ils ne le suivent pas encore comme ne le devant point quitter ; mais ils voulaient voir où il habitait et pratiquer ce qui est écrit : « Que ton pied use le seuil de sa porte ; va le trouver assidûment dès le point du jour et instruis-toi de ses préceptes » (Ecclésiastique 6, 35-36). Jésus leur montra où il demeurait ; ils y allèrent, et restèrent avec lui (ce jour-là). Quelle heureuse journée ils passèrent ! Quelle heureuse nuit ! Qui nous dira ce qu’ils ont recueilli de la bouche du Seigneur ? Édifions aussi nous-mêmes et préparons en notre cœur, une maison où le Sauveur vienne nous enseigner et s’entretenir avec nous.
Saint Augustin, traité 7 sur saint Jean, lecture des matines de la Vigile de saint André, hélas supprimée en 1955.