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Liturgie - Page 415

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Christus virgo, mater virginis nostri virgo perpetua, mater et virgo. Jesus enim clausis ingressus est ostiis: et in sepulchro ejus, quod novum et in petra durissima fuerat excisum, nec antea quis, nec postea positus est. Hortus conclusus, fons signatus: de quo fonte ille fluvius manat, juxta Joel, qui irrigat torrentem vel funium, vel spinarum: funium, peccatorum, quibus ante alligabamur: spinarum, quae sufficiant sementem patrisfamilias. Haec est porta Orientalis, ut ait Ezechiel (7), semper clausa et lucida, operiens in se, vel ex se proferens Sancta sanctorum: per quam sol justitiae, et Pontifex noster secundum ordinem Melchisedech ingreditur, et egreditur.

    Saint Jérôme, lettre au sénateur Pammaque

    Le Christ est vierge, la mère de notre vierge est vierge perpétuelle (1), mère et vierge. Jésus en effet est entré, les portes étant closes (2) ; et dans son sépulcre, qui était neuf et creusé dans une roche très dure, personne ne fut déposé, ni avant, ni après lui (3). Jardin clos, source scellée (4) ; de cette source émane un fleuve, selon Joël, qui arrose le torrent des liens, ou des épines (5) : les liens des péchés par lesquels nous étions liés auparavant, les épines, qui étouffent la semence du père de famille (6). Elle est la porte orientale dont parle Ezéchiel (7), qui est toujours fermée et lumineuse, qui cache en elle-même ou qui fait voir par elle-même le Saint des saints ; par laquelle entre et sort le Soleil de justice (8) et notre Pontife selon l’ordre de Melchisédech (9).

    (1) Cf. « Ille virgo de virgine, de incorrupta incorruptus » (saint Jérôme, Contre Jovinien).
    (2) Jean 20, 19.
    (3) Luc 23, 53.
    (4) Cantique des cantiques 4, 12.
    (5) Joël 3, 18. Comme à son habitude quand il commente le texte sacré, saint Jérôme donne les deux traductions, de la Septante et la sienne, qui sera la Vulgate. Celle-ci, c’est le « torrent des épines ». Le mot hébreu que saint Jérôme avait était différent de celui qu’avaient les Septante, qu’ils ont traduit par σχοίνων : un mot qui veut dire « de joncs », ou tout ce qui est fait, tressé, avec des joncs. On remarque que pour saint Jérôme le mot paraît avoir perdu son sens de jonc pour désigner un « lien », une corde (tressée). Dans son commentaire du livre de Joël d’après les Septante, il traduit par le diminutif « funiculorum » : des cordelettes. Le mot qui figure dans le texte massorétique, Chittim, a été gardé tel quel, comme un nom propre, dans la Bible du rabbinat et quelques autres traductions. Chittim, comme le lieu où les Israéliens couchèrent avec les femmes de Moab, et le dernier campement avant l’entrée dans la terre promise. Mais Joël ne peut pas parler ici de ce lieu, puisque précisément il ne fait pas partie de la terre promise dont parle ce verset, il est au-delà du Jourdain. La majorité des traductions récentes donnent « la vallée » (ou « le ravin »)… « des acacias », parce que MM. Brown, Driver et Briggs en ont décidé ainsi…
    (6) Mat. 13, 7 ; Marc, 4, 7 ; Luc 8, 7.
    (7) Ezéchiel 44, 1.
    (8) Malachie 4, 2.
    (9) Psaume 109, 4 ; Hébreux 5, 1-9.

  • Un symposium de langue (liturgique) de buis

    Du 18 au 20 février se déroulera à l’université du Latran un symposium "Sacrosanctum Concilium. Gratitude et engagement pour un grand mouvement de communion ecclésiale".

    Le cardinal Antonio Cañizares Llovera, préfet de la congrégation pour le culte divin, s’est livré à la rituelle envolée de langue de buis sur le sujet : la constitution "Sacrosanctum Concilium" a soutenu « le grand et authentique renouveau liturgique de notre temps » ; le symposium permettra donc de « rendre grâce à Dieu » pour la « grande portée » de ce fruit du Concile, exprimée par « le renouveau de l’Eglise et de l’humanité qui a suivi » mais aussi pour le « dynamisme rénovateur de l’Eglise qui continue à en jaillir ». Etc.

    Ce qui me fascine toujours est qu’on puisse affirmer ces contre-vérités avec la vérité du désastre sous les yeux…

    On notera aussi le propos du recteur de l’université du Latran, Mgr Enrico dal Covolo, qui conclut l’article de Zenit : ces travaux devront conduire à « resserrer le lien intrinsèque entre la célébration liturgique et la mission d’évangélisation et de témoignage de l’Eglise, jusqu’aux périphéries les plus lointaines ». Eh oui, tout ce qui se fait au Vatican doit désormais avoir l’estampille “périphéries”. C’est du moins une façon facile de repérer les courtisans.

    On notera aussi un sinistre gag. Alors que, en violation du texte même de Sacrosanctum Concilum (n.116), la liturgie grégorienne non seulement n’a plus « la première place » mais a été jetée aux poubelles de l’histoire et remplacée par des musiquettes dont même les supermarchés ne voudraient pas, le symposium organise un concert « Voix de l’Orient chrétien » pour mettre en relief « la beauté offerte par l’art au service de la liturgie »…

    Si vous voulez de la beauté, allez chez les « orthodoxes », comme disait en substance le pape au retour de son happening « jeunes » de Rio.

  • Saint Valentin

    « A Rome, sur la voie flandrienne, le jour de naissance céleste du saint prêtre et martyr Valentin qui, après de nombreuses guérisons miraculeuses et beaucoup de preuves de sa sagesse, fut battu de verges et décapité sous l’empereur Claude. »

    Ainsi s’exprime le martyrologe, et c’est tout ce que l’on sait de saint Valentin. Pourtant son culte se développa. Le bienheureux cardinal Schuster explique :

    « La fête de ce martyr de la persécution de Claude II, tout différent du Valentin de Terni, se trouve déjà dans le Gélasien. Sa basilique cimitérale sur la voie Flaminienne, érigée par le pape Jules (337-352) et restaurée par Honorius Ier, était la première que rencontraient les pèlerins, quand, avides de visiter les sépulcres des anciens héros de la Foi, ils approchaient de la Ville éternelle. Le culte de saint Valentin prit un développement intense, spécialement dans la Sabine et dans le Latium, où lui furent dédiées un très grand nombre d’églises. A Rome on en comptait quatre ; mais dès le temps de Paschal Ier, son corps fut transporté à Sainte-Praxède, pour que, hors de l’enceinte de la Ville, il ne risquât pas d’être profané par les Sarrasins. »

    Quant à la « Saint-Valentin » profane, on l’a fait remonter aux Lupercales (ainsi christianisées par l’Eglise), mais en réalité on n’a aucune mention d’une fête des amoureux le 14 février avant le XIVe siècle en Angleterre. C’est un thème poétique, qui passe en France avec Charles d’Orléans, pour s’éteindre aussitôt. La tradition demeure néanmoins en Angleterre, puisque Shakespeare, dans Hamlet, fait chanter à Ophélie (qui est folle, comme chacun sait) :

    Bonjour ! c'est la Saint-Valentin.
    Tous sont levés de grand matin.
    Me voici, vierge, à votre fenêtre,
    Pour être votre Valentine.
    Alors, il se leva et mit ses habits,
    Et ouvrit la porte de sa chambre ;
    Et vierge elle y entra,
    et puis oncques vierge elle n'en sortit.

    (Traduction de François-Victor Hugo).

    Au XIXe siècle sont apparues les cartes de la Saint-Valentin, surtout dans les pays anglo-saxons, semble-t-il. Des cartes, on est passé aux cadeaux. Et la société de consommation en a fait un grand événement commercial dans le monde entier (de façon fort récente en beaucoup d’endroits).

  • Repleatur os meum laude tua

    ℟. Repleatur os meum laude tua, ut hymnum dicam gloriae tuae, tota die magnitudinem tuam: noli me projicere in tempore senectutis: * Dum defecerit in me virtus mea, ne derelinquas me.
    ℣.Gaudebunt labia mea cum cantavero tibi.
    ℟. Dum defecerit in me virtus mea, ne derelinquas me.

    Que ma bouche soit remplie de ta louange, pour que je chante un hymne à ta gloire, et tout le jour ta grandeur. Ne me rejette pas au temps de la vieillesse; lorsque ma force me fera défaut, ne m'abandonne pas.

    (Répons des matines: psaume 70, 8-9, dans une version antérieur à la Vulgate)

  • Les 7 fondateurs des servites

    Matris sub almæ númine
    Septéna proles náscitur :
    Ipsa vocánte, ad árduum
    Tendit Senári vérticem.

    Quos terra fructus próferet
    Dum sacra proles gérminat,
    Uvis repénte túrgidis
    Onústa vitis præmonet.

    Virtúte claros nóbili
    Mors sancta cælo cónsecrat :
    Tenent olympi límina
    Servi fidéles Vírginis.

    Cohors beáta, Núminis
    Regno potíta, réspice
    Quos hinc recédens fráudibus
    Cinctos relínquis hóstium.

    Ergo, per almæ vúlnera
    Matris rogámus súpplices,
    Mentis ténebras dísiice,
    Cordis procéllas cómprime.

    Tu nos, beáta Trínitas,
    Perfúnde sancto róbore,
    Possímus ut felíciter
    Exémpla patrum súbsequi. Amen.

    Sous la protection de notre Mère bénie, naît une famille de sept Serviteurs de Dieu ; à son appel, ils gravissent les sommets escarpés du mont Sénar.

    Une vigne tout à coup chargée de raisins magnifiques annonce, heureux présage, les fruits que produira cette terre, où germe une moisson de saints.

    Une sainte mort consacre pour les cieux la gloire de leur vertu. Les fidèles serviteurs de la Vierge habitent les demeures éternelles.

    O troupe bienheureuse, qui régnez avec Dieu, abaissez vos regards sur tous ceux qu’en quittant ce monde, vous laissez au milieu des embûches de leurs ennemis.

    Au nom des douleurs de notre Mère bénie, nous vous en supplions, dissipez les ténèbres de nos esprits, apaisez les tempêtes qui agitent nos cœurs.

    O bienheureuse Trinité, remplissez-nous d’une sainte vigueur, afin que nous puissions, pour notre bonheur éternel, suivre les exemples de nos saints Pères. Amen.

    Hymne des vêpres, de Mgr Vincent Tarozzi (1849-1918), alors membre de la « famille pontificale » de Léon XIII, où il était secrétaire de la « secrétairerie des lettres latines ». Les 7 fondateurs des servites furent canonisés par Léon XIII en 1888, à l’issue d’un débat qui durait depuis le siècle précédent.

  • La messe à la basilique Sainte-Marie Madeleine

    Il y a désormais la messe en « forme extraordinaire » à la basilique Sainte-Marie Madeleine, au centre de Saint-Maximin, chaque dimanche à 17h. Sous le regard de Dom Gérard...

    C’est le 12e lieu de messe dominicale de saint Pie V dans le diocèse de Fréjus-Toulon. Un record qui n’est hélas pas près d’être égalé. (D’autant qu’on doit ajouter trois lieux de messe en semaine, et un lieu de messe mensuelle.)

    Autre bonne nouvelle : le 6 février, Mgr Dominique Rey a été nommé consulteur du Conseil pontifical pour les laïcs. Mais son nom a été malencontreusement effacé de la liste des nominations dans le bulletin VIS en français…

  • Sainte Scholastique

    Jam noctis umbrae concidunt,
    Dies cupita nascitur,
    Qua virgini Scholastica
    Sponsus perennis jungitur.

    Brumae recedit taedium,
    Fugantur imbres nubibus,
    Vernantque campi siderum
    Aeternitatis floribus.

    Amoris auctor evocat,
    Dilecta pennas induit ;
    Ardens ad oris oscula
    Columba velox evolat.

    Quam pulchra gressum promoves,
    O chara proles Principis !
    Nursinus Abbas aspicit,
    Grates rependit Numini.

    Amplexa Sponsi dextera,
    Metit coronas debitas,
    Immersa rivis gloriae,
    Deique pota gaudiis.

    Te, Christe, flos convallium
    Patremque cum Paraclito,
    Cunctos per orbis cardines
    Adoret omne saeculum. Amen.

    Les ombres de la nuit disparaissent, le jour désiré se lève, auquel l’Époux éternel s’unit à la vierge Scholastique.

    Le temps des frimas est passé, les nuages pluvieux ont disparu, les plaines du ciel s’émaillent de fleurs éternelles.

    A l’appel du Dieu qui est amour, la bien-aimée déploie ses ailes ; conviée au baiser mystique, la colombe s’élance d’un vol rapide.

    Que tu es belle dans ta marche triomphante, fille chérie du grand Roi ! L’œil de ton frère contemple ton départ ; son cœur rend grâces au Dieu éternel.

    De sa droite l’Époux la presse sur son sein ; elle recueille les couronnes qui lui sont dues ; plongée dans un fleuve de gloire, elle s’enivre des joies divines.

    O Christ, fleur des vallons, que tous les siècles vous adorent, avec le Père et le Paraclet, dans toute l’étendue de cet univers. Amen.

    Hymne des laudes, traduction dom Guéranger. Dommage qu’il ait traduit « brumae tædium » par « temps des frimas », ne retenant rien de l’ennui, du dégoût, de « l’hiver pénible ». Et il est curieux de traduire « Nursinus Abbas », l’Abbé de Nursie, par « l’œil de ton frère »…

    Cette hymne, comme les deux autres de l’office bénédictin de sainte Scholastique, est de dom Hugues Vaillant, très apprécié de Dom Guéranger qui en parle ainsi dans les Institutions liturgiques :

    « Dom Hugues Vaillant, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, nous semble le premier homme de son siècle pour la composition liturgique. Nous citerons, en preuve de notre assertion, l'admirable office de sainte Gertrude, qui a été adopté successivement par l'ordre de Saint-Benoît tout entier. Il a composé pareillement l'office de saint Maur, qui est aussi d'une grande beauté, mais en usage seulement chez les bénédictins français. Dom Vaillant était tellement célèbre par le rare talent que Dieu avait mis en lui, qu'ayant composé, en 1666, un office de saint François de Sales, non seulement l'évêque d'Auxerre l'adopta pour son diocèse, mais l'archevêque de Narbonne lui-même l'établit dans les onze évêchés de sa province. »

  • 5e dimanche après l’Epiphanie

    La lecture évangélique de saint Mathieu (XIII, 24-30) nous redit la parabole de l’ivraie. Le problème de l’origine du mal a exercé de tout temps les esprits les plus pénétrants. Unde habet zizania ? Personne cependant ne l’a résolu d’une façon aussi décisive que Jésus dans la lecture de ce jour. Hoc fecit inimicus homo, c’est-à-dire : c’est un effet de l’envie du démon, de celui qui ne persévéra pas dans la vérité et devint dès le commencement homicide de tout le genre humain. Le père de famille laisse l’ivraie croître avec le bon grain, pour ne pas endommager la moisson. Mais au temps de la récolte, quand les impies auront accompli leur mission, qui est de servir d’instruments de purification pour les justes, quand ils auront reçu leur récompense par les consolations de ce monde, et que la sanctification des élus sera achevée, alors les anges de Dieu extirperont l’ivraie, et l’Église, sans ride et sans tache aucune, célébrera ses noces éternelles avec l’Époux divin et immaculé.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Saint Jean de Matha

    Deus, qui per sanctum Joánnem órdinem sanctíssimæ Trinitatis, ad rediméndum de potestáte Saracenórum captívos, cǽlitus institúere dignátus es : præsta, quǽsumus ; ut, ejus suffragántibus méritis, a captivitáte córporis et ánimæ, te adjuvánte, liberémur. Per Dóminum...

    O Dieu, qui, par le moyen de saint Jean, avez daigné établir miraculeusement l’Ordre de la très sainte Trinité pour racheter les captifs du pouvoir des Sarrasins, faites, nous vous en supplions, que par les suffrages de ses mérites et le secours de votre grâce, nous soyons délivrés de la captivité du corps et de l’âme.

  • Saint Romuald

    Ami de Dieu, Romuald, que votre vie a été différente de la nôtre ! Nous aimons le monde et ses agitations ; c’est à peine si la pensée de Dieu traverse quelquefois nos journées d’un fugitif souvenir ; plus rarement encore est-elle le mobile de nos actions. Cependant chaque heure qui s’écoule nous approche de ce moment où nous nous trouverons en face de Dieu, chargés de nos œuvres bonnes et mauvaises, sans que rien ne puisse plus modifier la sentence que nous nous serons préparée. Vous n’avez pas entendu ainsi la vie, ô Romuald ! Il vous a semblé qu’une pensée unique devait la remplir tout entière, un seul intérêt la préoccuper, et vous avez marché constamment en présence de Dieu. Pour n’être pas distrait de ce grand et cher objet, vous avez cherché le désert ; là, sous la règle du saint Patriarche des moines, vous avez lutté contre le démon et la chair ; vos larmes ont lavé vos péchés, si légers en comparaison des nôtres ; votre cœur, régénéré dans la pénitence, a pris son essor d’amour vers le Sauveur des hommes, et vous eussiez voulu lui offrir jusqu’à votre sang. Vos mérites sont notre bien aujourd’hui, par cette heureuse communion que le Seigneur a daigné établir entre les plus saintes âmes et nous pécheurs. Aidez-nous donc dans la carrière de pénitence qui commencera bientôt ; nous avons tant besoin de mettre la faiblesse de nos œuvres à couvert sous la plénitude des vôtres ! Au fond de votre solitude, sous les ombrages de votre Éden de Camaldoli, vous aimiez les hommes vos frères, et jamais ils n’approchèrent de vous sans être captivés par votre aimable et douce charité : montrez-leur que vous les aimez toujours. Souvenez-vous aussi de l’Ordre que vous avez fondé ; fécondez ses restes vénérables, et faites qu’il soit toujours aux âmes que le Seigneur y appelle une échelle sûre pour monter jusqu’à lui.

    Dom Guéranger